Plaisance et Plaisanciers

Croisière jusqu’à Paimpol dans les Côtes d’Armor en 2025


Mon objectif, cette année était d’aller jusqu’à Calais. Mon épouse préférant aller vers la Normandie, je décidais donc de pousser jusqu’à Paimpol en Bretagne, bien évidemment si la météo était de notre côté. Ce sera mon troisième passage du Raz Blanchard et mon dix-huitième sous le pont de Normandie (à multiplier par deux, car à un aller correspond un retour).
Avec les restrictions d’accueil au port Chantereyne à Cherbourg entre le 27 juillet et le 05 août pour cause de « Fasnet » avec plus de 450 bateaux en course, il va falloir surveiller les dates de passage pour être accepté. Nous sommes toujours deux à bord, mon épouse et moi-même. Le matelot à quatre pattes, « Moka », est aussi du voyage comme les autres années.


Lundi 14 juillet :

Le ciel est nuageux quand nous quittons la Marina à Carrières-sous-Poissy, mais il fait chaud et il y a un peu de vent. Sur la Seine, le vent soulève un petit clapot et le courant oscille entre 0,8 et 1,5 km/h. Nous mettons moins de quatre heures pour atteindre le port de l’Ilon. Nous n’avons pas rencontré de bateaux de commerce ni de plaisanciers, la Seine n’était qu’à nous.
Le vent s’est enfin calmé pour notre accostage au ponton visiteurs devant les pompes à carburants. J’en profite pour compléter mon plein de gazole à 1,80 euro le litre. Le ciel a été menaçant pendant notre navigation, gris foncé par moment, mais aucun orage ne s’est invité.



Mardi 15 juillet :

Ce matin, le ciel est nuageux quand nous quittons le ponton d’accueil du port de l’Ilon vers 08h30. Nous attendons le Scenic Gem de Cruise tour avec qui nous allons passer l’écluse de Méricourt. Avec les bollards flottants, pas de problème, mais le bateau de croisière ne s’est pas amarré alors que c’est obligatoire dans les écluses.
Vers 09h00 nous sortons de l’écluse. Un autre bateau de croisière montant est en attente. En passant devant le château de la Roche Guyon, le Viking Fjorgyn est amarré au ponton exclusivement réservé aux croisiéristes et interdit à la plaisance. Le vent a forci et de petites crêtes blanches commencent à se dessiner sur l’eau.
Au passage devant l’ancienne écluse de port Villez transformée en cimetière à bateau, je constate qu’un petit passager clandestin s’est invité sur le Harriet. C’est une mésange qui se repose pendant cinq minutes avant de reprendre son vol. A Vernon, trois bateaux de croisière sont à couple sous le pont en rive gauche. A midi, je suis amarré le long du quai devant l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne que j’ai prévenu par VHF de notre arrêt pour le déjeuner.



Après le repas vers 13h45 je pénètre dans l’écluse derrière le MS Swiss Sapphire de chez CroisiEurope. Nous sommes rejoints par trois petits bateaux de plaisance pour la bassinée. Devant Château Gaillard aux Andelys, trois bateaux de croisière sont amarrés. Si je compte les deux qui m’ont croisé aujourd’hui, cela porte à douze le nombre de ces bateaux.
A 16h15, je suis amarré au ponton du port de Venables. Le vent qui était relativement fort cet après-midi s’est calmé pour faciliter mon amarrage. Merci Eole.


Mercredi 16 juillet :

Il a plu cette nuit, le ciel est gris et il y a du vent quand nous quittons Les Grèves du Lac en direction de Rouen peu avant 09h30 avec un petit crachin. Nous croisons beaucoup de bateaux de commerce, mais nous somme seul dans l’écluse de Poses-Amfreville. La bassinée s’effectue tout en douceur et sortons avec un courant portant (coefficient de 78), sous la pluie qui s’est remise à tomber.
Nous avons ensuite une alternance de rayons de soleil et de pluies fines avec un vent assez fort. En passant devant le ponton à Oissel, je constate qu’il n’y a toujours aucun bateau d’amarré.
Au port de plaisance de Rouen dans la darse Barbillon, je suis obligé de m’y reprendre à deux fois pour mon amarrage à cause du vent contraire au ponton, peu avant 14h00. Après un rapide déjeuner, quelques petites courses à l’Intermarché, en particulier du pain, car demain midi nous aurons des invités pour le déjeuner, mon frère et son amie.


Jeudi 17 juillet :

Un léger crachin ce matin au réveil qui, heureusement, s’est calmé vers 11h00 et a laissé place à un beau soleil. Un rapide appel téléphonique au port de Honfleur pour les avertir de notre arrivée demain en fin de journée.
Bon repas bien arrosé sauf pour l’amie de mon frère qui avait la responsabilité de la voiture. Nos deux visiteurs sont repartis vers 18h00. Il a fait chaud cet après-midi, mais très peu de mouvements dans le port. Celui-ci semble endormi hormis sur l’aire des campings car complètement saturé.


Vendredi 18 juillet :

Le ciel est nuageux, mais il ne fait pas froid quand nous quittons le ponton à 08h00 pour Honfleur. Le coefficient de marée est seulement de 62 aujourd’hui. Peu avant la Bouille, un cargo démarre devant mon étrave. Lui aussi est avalant et navigue beaucoup plus vite que moi. Le courant est portant et je fais des pointes de vitesse à près de 17 km/h sur un seul moteur.
Le bac de Jumièges est en arrêt d’exploitation suite à des problèmes techniques, heureusement en cours de résolution. A 12h30, je n’ai qu’un kilomètre de retard sur mes calculs de descente, ce qui est infime.
A 12h45, nous passons sous le pont de Brotonne. Pour information, pour les automobilistes, le passage du pont est gratuit depuis 2005, ce qui n’est pas le cas des deux suivants avant Honfleur.
L’inversion du flot intervient à 14h20. Peu après, je croise plusieurs cargos et le Bucentaure (110 mètres de long) qui montent vers Rouen avec le flot. Le courant étant relativement fort, ma vitesse ayant considérablement baissée, je démarre le second moteur. Je passe sous le pont de Tancarville à 15h05 et sous le pont de Normandie à 16h25. En naviguant près de la rive gauche de la Seine et non à droite, je récupère environ deux à trois km/heure de vitesse car le courant y est plus faible.
Le passage de l’écluse de Honfleur s’effectue tout en douceur car les portes aval et amont sont ouvertes. A 16h45, je suis amarré au ponton dans l’avant-port après 8h45 de descente de la Seine pour 111 km de navigation (du PK 245 au PK 356).
Je n’ai rencontré qu’un petit bateau de plaisance montant au niveau du pont de Brotonne, vers 12h45, pendant cette descente qui était ma dix-huitième depuis que je navigue sur la Seine.


Samedi 19 juillet :

Il a plu cette nuit et en début de matinée, mais le soleil est rapidement revenu avec ses chauds rayons nous apportant une température plus qu’agréable. C’est jour de marché aujourd’hui et il y a énormément de monde en ville, surtout des étrangers de toutes nationalités. Beaucoup de voiliers sont arrivés dans l’après-midi, que des hollandais. Un bateau belge les a rejoints en fin de journée juste avant le début de la pluie qui s’est de nouveau invitée.


Dimanche 20 juillet :

Sous le ciel gris de ce dimanche, nos amis de Pont-Audemer viennent nous chercher pour déjeuner. Le ciel s’est éclairci progressivement mais est resté nuageux. Au retour vers 18h00, je commence à préparer le bateau pour notre navigation jusqu’à St. Vaast-la-Hougue demain.
Comme je vais partir tôt pour l’écluse, à 8h30 pour être précis, je préviens mon voisin à couple du Harriet qu’il va devoir faire sonner son réveil de bonne heure. Une petite pluie fine en fin de soirée vient rafraichir l’atmosphère.


Le parcours maritime 2025, de Honfleur à Paimpol et retour, soit près de 500 milles nautiques :

Notre parcours maritime, cette année a été respecté comme vous le lirez plus loin. Ce parcours devait nous conduire à Paimpol et nous sommes restés dans cette charmante petite ville plusieurs jours. Le passage du Raz Blanchard a été agité entre Cherbourg et Diélette, mais au retour une mer d’huile, même en passant sur les « marmites ».
Les caprices de la météo nous ont bloqué à Paimpol où j’ai dû faire demi-tour, la mer de travers étant trop forte à ma première tentative pour rejoindre Saint-Quay-Portrieux.
Mis à part à l’aller vers St. Vaast-la-Hougue et dans les Côtes d’Armor au retour vers St. Malo, la mer a été clémente cette année. Clémence de la mer, oui, mais pas de la température à bord le matin. J’ai dû souvent mettre le chauffage car il faisait moins de 19°C dans le carré.


Lundi 21 juillet :

Mon voisin à couple du Harriet me libérant, je quitte le ponton à 08h30 comme prévu. Le passage de l’écluse s’effectue en une minute car les portes amont et aval sont ouvertes, nous sommes à marée haute. Un petit crachin nous accompagne ainsi qu’un petit vent frais.
Au Ratelets, la mer commence à se creuser et le vent devient plus fort. Vers 10h40, nous sommes au large de Cabourg, la pluie redouble et de nombreuses crêtes blanches apparaissent sur la mer. La houle approche d’un mètre et est soutenue.
Vers 11h30 face à Courseulles-sur-Mer, j’entends un appel, sur la VHF du Nordet qui surveille le chantier du parc éolien. Ce parc est situé à moins d’une dizaine de kilomètres de la côte ce qui implique que les éoliennes seront très visibles de celle-ci. La vue sur la mer sera quelque peu « saccagée ».
C’est au troisième appel, en vérifiant ma position sur le GPS, que je m’aperçois que ces appels me sont destinés. Je prends donc contact avec le Nordet. Après discussion, il s’avère que je navigue dans une zone interdite, celle des éoliennes. Par radio, le Nordet m’indique la route à suivre et m’accompagne pour sortir de la zone interdite. Cette interdiction me fait perdre près d’une heure pour rejoindre St. Vaast-la-Hougue.
Quand j’ai posé la question de « pourquoi cette zone d’exclusion ? », il m’a été répondu que c’était pour ma sécurité avec les mouvements des bateaux de travail. Je pense que c’est surtout la peur d’opposants ou d’actes de sabotage dans le secteur à propos de ce chantier très controversé. Aucun bateau de travail ou autre n’était en vue ce lundi.


Pour information sur TF1 INFO :
- c’est une zone où les plaisanciers ont interdiction d'approcher. Au large de la plage de Courseulles-sur-Mer (Calvados), à une dizaine de kilomètres des côtes normandes, ce périmètre appartenant à EDF doit accueillir un parc éolien marin. Après les derniers raccordements effectués en 2023, les fondations des 64 éoliennes devaient être installées au cours de l’année 2024 et les premières éoliennes érigées en avril 2025.
- "les quatre premiers pylônes ont été posés. Il en manque soixante. Tout est arrêté pour l'instant, mais il paraît que ça va revenir", indique Jean-Louis Perrin, un plaisancier. En cause, les difficultés rencontrées par Saipem, la compagnie italienne en charge du forage des fondations.

Un problème technique :
- un immense navire avec une foreuse spécialement conçue aurait dû percer la roche pour enfoncer les bases au fond de la mer. Mais l’engin n’a pas fonctionné. "Sur ce projet, effectivement, on a pris du retard lié à cette foreuse. Le sol correspondait totalement à ce qu’on attendait, il n’y a aucune surprise. Mais il y a eu des aléas techniques sur la foreuse", admet Michel Benoît, le directeur du parc éolien en mer du Calvados.
- sur un chantier de cette ampleur, chaque semaine de retard représente des sommes considérables. Dans le port du Havre, les pales d’éoliennes sont prêtes à être installées, mais elles prennent la poussière depuis six mois. À combien s’élève la facture ? Si EDF ne le dit pas, les maires des communes situées face au parc éolien ont parfaitement chiffré leur manque à gagner.


En récupérant les coordonnées de la zone d’exclusion exprimées dans le système géodésique WGS 84 sur l’arrêté préfectoral du 19 décembre 2024 (voir le lien en bas de page), j’ai intégré celles-ci dans le logiciel qui me sert à tracer mes routes. Et surprise, en suivant ma route vers St. Vaast, je passe à 0,6 nautique au nord de la zone d‘exclusion. Pourquoi m’ont-ils dévié ? S’ennuyaient-ils ? Je ne le saurai jamais.


La mer devient de plus en plus forte et par moment les creux atteignent deux mètres voir plus. La houle de face monte jusqu’au vitrage du poste de pilotage extérieur de temps en temps. Heureusement, à l’approche de Grandcamp-Maisy, cela se calme enfin et la mer redevient plus sage.
Je suis amarré au ponton des carburants à St. Vaast à18h45 sous un petit crachin qui me souhaite la bienvenue. J’ai mets près d’une heure pour remplir mes réservoirs et surtout pour régler l’addition à cause de l’inexpérience de la personne présente à la Capitainerie. Mais cela n’est pas très grave car je suis en vacances.
En allant à l’avant du bateau, après avoir pris la place qui m’était assignée à l’aide d’un rubalise rouge et blanc, je constate que les aérateurs ont été complètement submergés par la houle pendant ma navigation et un peu d’eau est entrée et marque le sol. Un petit coup de serpillère et le mal est effacé. Il est près de 20h00 et nous avons faim mon épouse et moi car nous avons jeuné à midi.


Mardi 22 juillet :

Ce matin grasse matinée jusqu’à 09h00 pour récupérer des émotions de la veille. Après le petit déjeuner, sous un ciel nuageux, je me rends chez le boulanger près de l’église où j’ai mes habitudes Celui-ci a changé de propriétaire. A ma demande de pain brié (le pain brié ou le pain des marins est un pain originaire de Normandie, plus précisément, de la région du Bessin), un grand silence s’installe dans la boutique. Ce pain est totalement inconnu ici, mais son histoire est en bas de page.
Les pontons visiteurs semblent vides, tous les hollandais, belges et allemands sont partis. Il y a beaucoup de places libres maintenant. Après déjeuner, petite promenade en ville avec madame puis passage à la chapelle des marins en bord de mer à proximité du port en rentrant au bateau. Le ciel est toujours nuageux, mais il ne pleut pas aujourd’hui dans le Cotentin.


Mercredi 23 juillet :

Ce matin, au réveil il fait déjà chaud. Peu de bateaux sont arrivés hier soir et les quelques départs d’aujourd’hui donne un port un peu délaissé. Après le petit déjeuner, direction le supermarché « Carrefour » à deux kilomètres du port. Je vais en profiter pour m’offrir une panière d’huitres N°2 qui sont délicieuses au distributeur placé à côté du magasin.
Grosse surprise à l’arrivée, « Carrefour » n’est plus et a été remplacé par un magasin « Netto » quatre fois plus petit. Il lui est accolé un magasin de bricolage qui occupe la surface restante, un « Bricomarché ». Ce petit supermarché devient un magasin de dépannage alimentaire. Heureusement le distributeur d’huitres est toujours présent et je m’offre un vrai plaisir pour le déjeuner de ce midi.
Après consultation de la météo marine, je préfère retarder mon départ pour Cherbourg après-demain vendredi.
Comme la télévision par la TNT ne fonctionne pas et que pour la parabole du satellite des obstacles bloque le signal, il ne reste que l’Internet. Mais le réseau téléphonique « Orange » est complètement « à la ramasse ». Le téléphone fonctionne mais la 4G est quasi inexistante, peu de débit, et impossible d’établir une liaison avec le logiciel WhatsApp et encore moins de regarder la télévision au port de St. Vaast-la-Hougue grâce à ce support. Quelques voiliers hollandais sont arrivés en soirée après l’ouverture des portes.


Jeudi 24 juillet :

Encore beaucoup de départs ce matin et peu d’arrivées. Le port semble vide mais les anglais sont souvent en nombre fin juillet et août. Je ne suis pas sûr que le contrôle soit efficace depuis le brexit dans les ports français. Je n’ai vu aucun douanier depuis trois ans dans les ports de la Manche. Les hollandais résistent et pousse le patriotisme jusqu’à utiliser des serviettes de douches aux couleurs de leur pavillon national.
Il fait chaud cet après-midi pour notre promenade avec mon épouse. Un arrêt pour une boisson fraiche est le bienvenu avant notre retour sur Harriet. Dès l’ouverture des portes en fin de journée, une dizaine de bateaux sont arrivés. Seulement des hollandais et des belges, pas de français. Une petite pluie fine vient rafraichir l’atmosphère en fin de soirée.


Vendredi 25 juillet :

Nous quittons St. Vaast-la-Hougue sous le soleil vers 10h30. Beaucoup de voiliers sont sortis et font des ronds dans l’eau. Le ciel est dégagé et un léger vent de face rafraîchit l’atmosphère. La houle est conforme aux prévisions, même en face de Gatteville. Plus aucun bateau sur l’eau depuis Barfleur. En arrivant sur Vicq-sur-Mer, une petite brume de chaleur rend la côte presqu’invisible.
Un mail reçu début mai et un autre début juillet précisaient qu’il serait difficile d’accueillir les bateaux de passage entre le 28 juillet et le 04 août à cause de la course, Cherbourg étant ville d’arrivée et aussi ville de préparations pour de nombreux bateaux.
Peu après Fermanville, un trimaran qui doit participer à la course s’entraine en tirant des bords. En entrant dans la petite rade, un ferry se rapproche de moi par l’arrière avant de bifurquer pour rejoindre son quai à la gare maritime. A 14h00, je suis au ponton J, face à la Capitainerie. Le port est plein, pratiquement plus aucune place de libre, j’ai de la chance.
Pour le centième anniversaire de la course il y a 445 bateaux de toutes tailles qui participent à « la Rolex Fastnet Race ». Demain samedi 26 juillet à 14h00, ce sera le départ depuis la ville de Cowes, au sud du Royaume-Uni, sur l’île de Wight. Les premiers participants commencent à quitter le port dans l’après-midi. Les équipages sont composés de professionnels de renom, d’amateurs éclairés ou encore de passionnés pour qui la course représente le graal. Des skippers de renom et des navigateurs ayant participé au Vendée Globe, de 14 à 81 ans, sont présents. Tous les concurrents, homme ou femme, doivent parcourir 695 miles nautiques, soit 1277 kilomètres.
Dans l’après-midi petites courses au Carrefour sous un chaud soleil pour compléter les vivres du bord puisque cela n’est plus réellement possible à St. Vaast. Il y a beaucoup de monde en ville. En fin de journée, je profite d’une température plus clémente pour me promener dans le village de la course, à quelques mètres des pontons. En soirée, avec l’aide des personnels du port je change de place et me retrouve le long du ponton K.


Samedi 26 juillet :

Il est tombé quelques gouttes d’eau cette nuit et le ciel est gris au réveil. C’est parfait comme cela le bateau est dessalé. En ouvrant la toile du pont arrière, je découvre un port presque vide du fait du départ des bateaux pour la course depuis l'île de Wight.
Je profite du beau soleil enfin revenu pour aller faire quelques courses de frais au marché en ville. Les visiteurs commencent à affluer dans le village où plusieurs animations sont prévues.


Dimanche 27 juillet :

Cherbourg est mort le dimanche. Tous les commerces sont fermés hormis les boulangers, les cafés et les restaurants. En revenant d’aller chercher du pain, je constate qu’il y a beaucoup de monde au village. Je profile, après déjeuner, du beau temps pour aller à vélo jusqu’au château des Ravalet. C’est un château Renaissance en schiste bleu, restauré à la fin du XIXème siècle par René de Tocqueville, qui créa également le parc paysager qui l'encadre, avec une serre à rotonde et des pièces d'eau.


Lundi 28 juillet :

Tout est calme ce lundi matin. La température est agréable, un peu plus de 24°C à 10h00. Ce matin il y a beaucoup de monde sur les pontons pour aller voir les trois premiers bateaux arrivés de la Fastnet Race.
Sodebo Ultim est troisième, Maxi Banque Populaire XI est deuxième et l’ULTIM SVR, premier, aura mis 01 jour 17 heures 18 minutes 04 secondes pour couvrir la distance théorique de 695 milles entre Cowes, sur l’île de Wight et Cherbourg.
Dans l’après-midi, je me rends à Querqueville dans l’espoir d’apercevoir quelques dauphins. Mais l’accès à la digue est interdit par arrêté du 27 juillet au 1er août. « A l’occasion des arrivées de la Fastnet, l’accès à la digue de Querqueville est strictement interdit pour des raisons de sécurité. Merci de votre compréhension ».
Je ne sais pas qui a pris cette décision, le Maire ou le Préfet, mais cela devient du n’importe quoi. Bientôt un gilet de sauvetage sera imposé pour circuler sur les pontons si cela continu.
Beaucoup de bateaux sont arrivés dans la journée et beaucoup de badauds viennent les voir.


Mardi 29 juillet :

Il y a peu de monde ce matin, probablement du fait d’un ciel gris et d’un petit crachin. Je fais quelques courses au supermarché car nous partirons demain pour Diélette si la météo se maintient dans le Raz Blanchard. Il y a peu de monde dans le village car la majorité des visiteurs sont sur les pontons pour aller voir les bateaux de la course.
Le ciel est resté gris presque toute la journée en alternant quelques rayons de soleil et quelques gouttes d’eau. Cela ne m’empêche pas d’aller me promener jusqu’à la plage de Collignon située près du Becquet.


Mercredi 30 juillet :

La température est agréable ce matin et le vent aux abonnés absents. Nous quittons le ponton vers 11h20, direction Diélette. En sortant de la grande rade vingt minutes plus tard, je prends la mer par ¾ avant mais la houle reste raisonnable. J’aperçois au loin une multitude de voiliers qui convergent vers Cherbourg. Ce sont ceux de la Fastnet Race. Peu de temps après un appel de détresse est lancé sur le canal 16. De nouveau, face à Omonville-la-Rogue, beaucoup de bateaux, surtout des catamarans.
La mer se creuse un peu en passant les marmites du Raz Blanchard, près de 1,5 mètre de houle, puis se calme après à l’approche du nez de Jobourg. Il n’y a pas un seul bateau sur l’eau. En arrivant face au port les responsables d’une école de voile laissent des jeunes, d’une dizaine d’années, naviguer dans le chenal d’entrée du port. De l’inconscience pure de leur part.
Il y a beaucoup de places vides dans le port composé de deux bassins. L’un est accessible presque en permanence et l’autre est protégé par L’ouverture d’une porte abattante qui se fait à 5 mètres au-dessus de la cote marine. A l’ouverture, il y a 1,5 mètre d’eau (le seuil de la porte est donc à 3,5 mètres). Situé face aux îles Anglo-Normandes les visiteurs, cinq ou six bateaux, sont sous pavillon anglais. Le vent qui s’est levé en fin de journée fait se dandiner le Harriet le long du ponton. Deux voiliers sont arrivés en fin de soirée.


Jeudi 31 juillet :

Le temps n’est pas avec nous ce matin pour rejoindre Carteret. Nous quittons le ponton vers 08h20 sous une petite pluie qui limite la visibilité. Il y a peu de vent et la houle que nous prenons par l’arrière est relativement faible. Deux heures plus tard, je suis à l’entrée du chenal du port.
Au passage de la porte, un anglais qui arrive en face de nous pousse ses moteurs pour passer alors que nous sommes prioritaires à l’entrée, ce qui m’oblige pratiquement à m’arrêter pour éviter la collision. Nous sommes accueillis le long du ponton sous la nouvelle Capitainerie qui était en construction, l’année dernière.
Une petite bruine nous accompagne pour notre amarrage. Après le déjeuner, je fais quelques courses en vélo au supermarché de Barneville, situe à trois kilomètres. De par la météo, peu de bateaux sont arrivés ou sortis en fin d’après-midi.


Vendredi 01 août :

Vers 02h00 du matin, mon téléphone sonne pour m’avertir d’un déclenchement d’alarme à mon domicile. Je reçois trente secondes plus tard un SMS m’indiquant que c’est un problème technique qui vient d’être réglé et non une intrusion. Ouf !
Au matin vers 09h00, le ciel est nuageux mais un rayon de soleil arrive à percer. Après déjeuner et après avoir contrôlé que tout allait bien dans la cale des moteurs, je décide d’aller me promener, à vélo, jusqu’au phare de Carteret.


Pour information :
- le phare de Carteret a été mis en service en 1839, juste après celui de Granville et de Goury dans la Hague, pour protéger les navigateurs du « passage de la Déroute ». Automatisé en 1976 et « gardienné » jusqu’en 2012, il fonctionne encore aujourd’hui. Sa portée par temps clair est de 26 milles nautiques (environ 48 kilomètres). Le site a ouvert ses portes au public en juillet 2016. A plus de 85 mètres au-dessus du niveau de la mer, vous profiterez du magnifique panorama sur les îles anglo-normandes et l’archipel des Ecrehou (petit archipel anglo-normand formé d’îles et de rochers).


Samedi 02 août :

Il fait frais ce matin et la mise en route du chauffage pendant une heure permet de réchauffer l’atmosphère. Après le petit déjeuner, je prends le vélo pour aller à Barneville chez le boulanger et récupérer la tarte Normande que j’ai commandée la veille pour cet après-midi.
Nos amis Bernard et Margot viennent nous chercher pour le déjeuner à leur domicile, à La Haye-du-Puits, situé à une vingtaine de kilomètres du port. Nous passons un très bon moment avec eux.
Après déjeuner, au retour, nous faisons un petit détour par la maison du biscuit située à Sortosville-en-Beaumont avant de rejoindre le bateau. C’est une des dernières biscuiteries artisanales de Normandie, perpétuant une tradition familiale depuis 1903, avec un décor de rue à l’ancienne d’avant-guerre et des boutiques au charme d'antan.
De retour sur Harriet, nous en profitons pour déguster la tarte Normande achetée le matin. Après le départ de nos amis, je constate que beaucoup de bateaux sous pavillon anglais sont arrivés avec la marée.


Dimanche 03 août :

De nouveau je mets le chauffage dans le bateau à notre réveil. Il fait seulement 18°C dans le carré. C’est quand même frais pour le début du mois d’août. Après le déjeuner, balade en bout du chenal pour assister aux fêtes de la mer. Nous y passons une bonne partie de l’après-midi à déambuler de stand en stand et à écouter la chorale de chants de marins.
Le soir, vers 23h00, nous regardons depuis le bateau avec grand plaisir le feu d’artifice tiré en bord de mer.


Lundi 04 août :

Je fais quelques courses ce matin au supermarché de Barneville. Comme c’est le début des vacances pour beaucoup d’estivants arrivés ce weekend, il y a beaucoup de monde dans le magasin. Après le déjeuner, je pousse, en vélo jusqu’à Port-Bail-sur-Mer situé à une douzaine de kilomètres.
Il y a une exposition signée Thierry Larivière et Aline Vallée dans l’église Notre-Dame. Je n’y passe que quelques minutes, étant totalement indifférent à ce genre d’expression que certains qualifient d’artistique. Il faut juste aimer et ce n’est pas mon cas.
Une petite pluie fine accompagnée d’un vent fort s’invite après mon retour au bateau.


Mardi 05 août :

Beaucoup de bateaux sous pavillon anglais sont partis. Le vent est fort aujourd’hui. Il est préférable de rester au port. Nous sommes pourtant éloignés du nord des Îles Britanniques, mais nous subissons, nous aussi, les effets de la tempête Floris. Les rafales de vent générées par la dépression qualifiée de « dépression explosive » sont particulièrement impressionnantes. Le vent a soufflé jusqu'à 120-130 km/h sur les côtes anglaises et 196 km/h en montagne, au sommet des Cairngorms dans les Highlands.
De nouveau quelques petites courses après déjeuner puis visite de l’église de Barneville. L’année dernière elle était en travaux, mais ceux-ci sont finis et l’on peut entrer à l’intérieur. Ce monument est à voir de l’extérieur, mais semble banal de l’intérieur, n’étant pas pratiquant.


Mercredi 06 août :

Il fait de plus en plus froid le matin, seulement 17,5°C à 08h00. Demain, si la météo s’est enfin calmée, nous partirons pour Saint-Cast-le-Guildo. Depuis bientôt une semaine que nous sommes à Carteret il est nécessaire de faire un peu de ménage. Je profite de l’après-midi pour ranger le bateau et le préparer à la mer.
Une lessive s’impose et pour cela la Capitainerie est bien équipée. Machine à laver et sèche-linge sont à disposition pour une somme modique. Il n’y a rien à redire non plus sur les sanitaires qui sont mixtes et bien équipés.
En fin de journée, beaucoup de bateaux sous pavillon anglais sont arrivés. C’est probablement la proximité des îles anglo-normandes qui l’explique. Par contre il y a peu de pavillons allemands, hollandais ou belges dans le port. L’explication réside peut-être dans le fait que Carteret est loin de leurs ports d’attache, les congés sont courts et il faut passer le Raz Blanchard, ce qui n’est pas le cas pour les anglais des îles.


Jeudi 07 août :

La marée est descendante quand nous partons, le vent est faible et ce n’est pas la canicule car il ne fait que 18,8°C. Il est 08h20 et nous sortons du chenal dix minutes plus tard. Nous avons près de 50 miles nautiques à parcourir pour arriver à St. Cast-le-Guildo.
Il n’y a pas beaucoup de monde sur l’eau. J’entrevois au loin deux bateaux de pêche à l’approche de Jersey quand je reçois un appel de détresse sur le canal 16 pour un bateau en panne moteur près de St. Malo.
Orange m’envoie un message de bienvenue au Royaume Uni. Je suis maintenant connecté sur le réseau anglais et si je veux passer un appel, il me faut composer le numéro complet avec l’indicatif de la France.
Vers 11h30, au large de Granville, j’aperçois le ferry de St. Malo qui se dirige vers Saint-Hélier. Il fait très chaud malgré le vent qui devient plus fort. La houle grossit aussi quelque peu suite au vent. Une heure plus tard, la mer m’arrive de face quand je croise un petit voilier.
Vers 13h30, le vent est tombé, la mer est très calme et il fait de plus en plus chaud. Bientôt les côtes bretonnes sont en vue malgré une brume de chaleur qui masque quelque peu le paysage. Peu avant d’arriver au port, je tombe sur un champ d’algues en surface. Je le contourne avec précaution pour éviter de saturer les filtres des moteurs.
Dans le port on m’octroie une belle place en bout de ponton. Merci. A 15 h30 les moteurs sont à l’arrêt. J’ai mis 06h40 pour venir de Carteret soit environ 7,5 nœuds de moyenne. Le placier du port a beaucoup de travail pour indiquer les emplacements de tous les visiteurs qui n’arrêtent pas d’arriver. En fin de soirée, quelques gouttes d’eau viennent rafraichir l’atmosphère.


Vendredi 08 août :

Ce matin, le ciel est bleu et il ne pleut pas. Il y a toujours beaucoup de mouvements dans le port. St. Cast est un charmant petit village de la côte bretonne. Après déjeuner nous faisons une reconnaissance en ville. Un chemin piétonnier, le long de la falaise permet d’accéder aux commerces du centre depuis le port de plaisance. Le marché, d’après les informations trouvées sur le Web, devait se tenir le vendredi matin. La réalité est tout autre puisque le marché a lieu le lundi. Dommage pour nous.


Samedi 09 août :

Ce matin, le ciel est nuageux mais il ne pleut pas et la température est agréable. Il y a toujours beaucoup de mouvements dans le port. Vers 13h15 je me déplace jusqu’au pompes à carburants ou je mets un peu plus de 300 litres de gasoil. Il est 14 h00 quand je quitte le port trente minutes avant la marée basse. La mer est plate conformément aux prévisions météo.
Il y a beaucoup de voiliers sur l’eau ainsi que de petits bateaux. Ce sont probablement des estivants et des locaux qui profitent des conditions météorologiques favorables.
Peu de temps après mon départ, je longe les falaises de schiste et de grès rose où j’aperçois le château de La Roche Goyon, Fort La Latte, situé à Plévenon peu avant le Cap Fréhel. Dominant la mer de plus de 70 mètres, le phare se dresse à l’extrémité du cap.

Je prends la mer de travers après le Cap Fréhel mais cela reste acceptable. On se dandine et le courant est important. Il me pousse plus vite que prévu vers le port du Légué. Au loin le champ de 62 éoliennes apparait dans la brume de chaleur, mais aucun risque pour moi, je suis assez éloigné de la zone. Ce parc est situé à un peu plus de 16 kilomètres de la côte, non loin du cap Fréhel.
A partir de 17h00, je réduis ma vitesse et commence à faire des ronds dans l’eau à l’entrée du chenal qui conduit au port de St. Brieuc. A 18h00, le niveau de l’eau étant suffisant, je me dirige vers l’écluse avec trois autres bateaux après avoir confirmé mon arrivée par téléphone au responsable de la Capitainerie. L’écluse est bien équipée avec des câbles le long des bajoyers qui permettent de s’amarrer facilement (comme à Honfleur). Nous montons de 1,2 mètre puis sommes libérés.
Le pont tournant est ouvert et à petite vitesse je suis le responsable du port qui m’indique ma place et m’aide à l’amarrage. Merci l’ami. Je suis du côté du Légué, Saint Brieuc étant sur l’autre rive en face. A 19h30, les moteurs sont à l’arrêt pour aujourd’hui.


Dimanche 10 août :

Il fait frais ce matin, seulement 15°C à 08h30. Depuis le port du Légué, je prends le vélo pour aller faire quelques courses et voir s’il n’y a pas un marché dans le secteur. Le port est dans un creux, cela grimpe dur. Arrivé au Leclerc Plérin le long de la nationale 12, je trouve les portes closes. A priori les supermarchés sont fermés le dimanche matin. Au retour vers le bateau, je découvre un ALDI ouvert.
Après le déjeuner, direction le phare de la pointe à l’Aigle en longeant le Gouët qui est un fleuve côtier qui se jette en mer. La marée est basse et il n’y a plus d’eau dans le chenal que j’ai emprunté hier pour arriver. Cela est assez impressionnant de voir cette vaste étendue à nue.
Côté du Légué, une brocante s’est installée sur le parking face au port. Ce ne sont pas des particuliers qui exposent mais seulement des professionnels. Il n’y a pas beaucoup de monde.


Lundi 11 août :

Le ciel est gris quand je parts pour le Carrefour City de St. Brieuc, faire quelques courses et découvrir la ville. Cela grimpe comme hier, mais heureusement le vélo est à assistance électrique.
Au retour, avant le déjeuner, je procède à la réparation provisoire du tuyau de sortie d’air du chauffage. Il sera à changer, mais cela tiendra le temps des vacances.
Dans l’après-midi, promenade jusqu’à l’église de St. Brieuc sous un chaud soleil. Au retour je m’aperçois qu’un bateau est venu se mettre à couple de mon voisin derrière moi. Comme un autre est déjà à couple du bateau devant moi, cela risque d’être compliqué demain matin pour partir en milieu de matinée. S’il n’y a pas de vent, tout devrait bien se passer malgré tout.


Mardi 12 août :

Après avoir prévenu l’écluse par VHF, je quitte le quai du Légué à 09h50.Il fait 19°C. et il n’y a pas de vent. Le pont est ouvert ainsi que les portes amont et aval de l’écluse. Environ vingt minutes plus tard, je sors du chenal en direction de Saint-Quay-Portrieux distant de dix miles nautiques.
Passé la pointe du Roselier, je reçois la mer par le travers. La houle est faible et me berce doucement. Je suis accueilli par le placier du port qui me donne une place en bout de ponton. De plus, il m’aide pour mon amarrage. Merci à toi l’ami. J’ai mis environ 01h30 pour venir de St. Brieuc avec le courant portant.
Les sanitaires en bout du ponton 7 (pour les visiteurs) sont fermés pour travaux. Cela implique environ près d’un kilomètre pour utiliser ceux de la Capitainerie. Il fait très chaud cet après-midi, mais je pars à la découverte de la cité avec Madame. Au retour, nous faisons quelques emplettes à la superette située près du port.


Mercredi 13 août :

Le ciel est gris ce matin mais la température s’approche de 21°C. A 08h40, en sortant du port, il a beaucoup de brume sur la mer qui est plate. Il n’y a pratiquement pas de houle ni de vent mais beaucoup d’algues qui flottent à la surface de l’eau. Les voiliers rencontrés sont au moteur. En passant la pointe de Plouha, je suis trématé par une vedette anglaise qui navigue à grande vitesse.
Le port de Paimpol est en vue et vers 10h45 je passe l’écluse dont les portes amont et aval sont ouvertes. A 11h00 je suis amarré en bout de ponton du quai Morand, après avoir été accueilli par un léger crachin qui heureusement n’a pas duré.
Après le déjeuner, je vais à la découverte du supermarché Leclerc, situé à environ 1,5 km du port.
En partant, une surprise, sur le quai de la Digue, je rencontre la patronne de la buvette du marché de Chènevière proche de mon domicile à Conflans Saint-Honorine en promenade avec son époux. Comme quoi le monde est petit. Le Wifi est quasi inexistant dans le port et la qualité des sanitaires interroge.


Jeudi 14 août :

Le ciel est gris-bleu ce matin, mais la température reste agréable. La boulangerie du port est fermée le jeudi. Je fais quelques courses ce matin pour des légumes et des fruits, ... et du pain.
La capitainerie me demande de changer de place et d’aller au ponton visiteurs, ce qui est fait après déjeuner. Toute l’équipe est en train de réorganiser le port suite au Festival du Chant de marin 2025 qui s’est déroulé les 8, 9 et 10 août.
C’était la fête des bateaux du patrimoine, que l’on peut encore appeler bateaux traditionnels, bateaux du temps de la marine en bois ou encore vieux gréements. Il y avait au programme, les musiques du monde, les chants de marin, la musique bretonne, les festoù-noz, les musiques de la rue et des quais – bagadoù, batucadas, fanfares… Quelques deux cents bateaux du patrimoine, à la fois acteurs et décor magnifique du festival étaient présents.
Le port était archi complet et ne pouvait accueillir les bateaux de passage. Autant dire que nous avons eu beaucoup de chance de n’arriver qu’une semaine après.
Il fait chaud. Dans l’après-midi un gros chalutier anglais reconverti en bateau de plaisance vient se mettre le long du ponton derrière moi. En regardant les horaires de l’écluse de Paimpol et ceux de l’écluse de Binic, je m’aperçois que Binic sera sauté car les horaires sont incohérents et le risque de faire des ronds dans l’eau pendant plusieurs heures est trop grand.


Vendredi 15 août :

Il fait froid ce matin au réveil. Je mets le chauffage en route car en plus il y a beaucoup d’humidité. Je fais quelques courses car demain matin nous partirons pour St. Cast-le-Guildo situé à un peu moins de 40 miles nautiques. Un joli voilier est venu se mettre devant moi en fin de matinée.

Dans l’après-midi, après déjeuner, balade dans le train des touristes pour découvrir tout l’environnement de Paimpol. A faire car très intéressant.
Un voilier est venu se mettre à couple en fin de journée. Je l’informe da mon départ le lendemain en milieu de matinée.


Samedi 16 août :

Il est 10h00, la marée sera haute dans deux heures trente, quand nous quittons le ponton pour rejoindre l’écluse. La houle prévue est au maximum de 1,2 mètre. Cela ne devrait pas poser de problème pour rejoindre St. Cast-le-Guildo.
En sortant de l’écluse, nous prenons la mer de face. La houle est d’environ 50 centimètres. A la sortie de la baie de Paimpol, je tourne de 90 degrés sur tribord et là, cela devient l’enfer. Je prends la houle de travers et elle avoisine deux mètres voir beaucoup plus. Cela n’a rien à voir avec les prévisions de la météo. Décision est rapidement prise de faire demi-tour jusqu’à Paimpol. A 13h00, après avoir passé de nouveau l’écluse, mais en sens inverse, on m’indique de reprendre la place que j’avais libérée trois heures plus tôt.


Dimanche 17 août :

Le ciel est gris, mais il ne fait pas froid. Les prévisions de la météo indiquent une houle à 80 centimètres au maximum. Espérons que cela soit vérifié aujourd’hui. Nous sortons de l’écluse un peu avant 11h30, direction St. Cast-le-Guildo, et les prévisions de la météo semblent vraies pour le moment.
Après une bonne heure de navigation, le vent s’invite et la houle grossit fortement, bien au-delà des 80 centimètres annoncés. En apercevant la pointe De Plouha, comme la mer ne se calme pas, je prends la décision d’arrêter à St. Quay-Portrilleux.
Un appel sur le canal 9 de la VHF à l’entrée du port et l’on vient m’accueillir. La place qui m’est octroyée est en bout du ponton visiteurs et le vent fort est contraire au quai. Je dois m’y reprendre à deux fois pour accoster avec l’aide de plaisanciers et du placier du port. Merci à vous.
Beaucoup de bateaux, qui ont probablement eu le même réflexe que moi, arrivent les uns après les autres et le port est vite complet.
Comme le vent s’est enfin calmé en milieu d’après-midi, je fais quelques emplettes à la biscuiterie du port. « Gourmandise quand tu nous tiens ».



Lundi 18 août :

Nous avons 36 miles nautiques à parcourir aujourd’hui pour rejoindre St. Malo. La mer ne devrait pas être trop houleuse d’après la météo, du moins je l’espère. Nous quittons le port avec une mer de face un peu avant 09h30. Vers 11h00, la houle devient plus forte et il se met à pleuvoir quand nous passons le Cap d’Erquy avant St. Cast-le-Guildo.
Il y a beaucoup d’algues qui flottent à la surface de l’eau. Il ne pleut plus, et maintenant je prends la mer par bâbord avant. On se dandine mais cela reste raisonnable.
Vers midi, à l’approche du phare du Cap Fréhel, la mer devient très forte et nous chahute de travers pendant environ une vingtaine de minutes, le temps de passer le Cap.
Peu avant le Fort la Latte, cela se calme et le soleil qui nous fuyait refait son apparition. A l’approche de Dinard, je commence à réduire fortement ma vitesse et à faire des ronds dans l’eau en attendant l’ouverture des portes de l’écluse du bassin Vauban dans environ 45 minutes. Heureusement, ici en Ille-et-Vilaine, la mer est très calme et il n’y a pratiquement pas de houle dans l’estuaire de la Rance. A croire que les Côtes-d’Armor se sont vengées de notre départ.
Une fois le pont ouvert, nous sommes libérés et la jeune équipe sympathique qui gère le port me guide jusqu’à la place qui m’a été assignée. Le vent est contraire au ponton et leurs aides ainsi que celle d’un plaisancier présent (qui a reconnu le bateau vu à Carteret) sont très précieuses. Merci à vous tous.
Arrêt des moteurs sous le soleil à 15h15 pour plusieurs jours. Le port est pratiquement plein face aux remparts de la vieille ville.



Mardi 19 août :

Le ciel est gris ce matin, mais il ne pleut pas. Vers 10h00, je débute mon footing jusqu’à l’Intermarché distant de près de 3,5 kilomètres. J’ai quelques courses à faire. Sept kilomètres à pied, c’est bon pour la forme. Le temps est humide, mais relativement chaud. Après le déjeuner, je pars à la recherche d’un boulanger derrière les remparts de la vieille ville.
Le 15 août est passé, mais il y a toujours autant de monde à visiter cette célèbre cité malouine dont le cœur historique date du 12e siècle.
Une petite pluie vient rafraichir l’atmosphère dans le milieu de l’après-midi. Cela ne dure pas, mais cela fait du bien tant il fait chaud. Il y a beaucoup de mouvements dans le port en fonction des horaires de l’écluse, des départs et des arrivées.


Mercredi 20 août :

Il pleut ce matin et j’attends quelque temps avant de me rendre à la Capitainerie pour ma douche. Le temps reste gris et très humide jusqu’en fin d’après-midi, vers 19h00 un petit rayon de soleil fait enfin son apparition. Il y a peu d’activité sur le port aujourd’hui.


Jeudi 21 août :

Le soleil est revenu ce matin. Comme nous partons demain pour Carteret, je prends le vélo pour aller remplir le réfrigérateur de produits frais. Beaucoup de voiliers sous pavillon anglais sont partis ce matin de très bonne heure.
Après déjeuner, nous partons Madame et moi pour la vieille ville en espérant qu’il n’y aura pas trop de monde. En sortant de derrière les remparts, nous avisons un marchand de glace qui devrait pouvoir nous fournir de quoi nous rafraîchir car, à la différence d’hier, il fait très chaud. Les glaces étaient très bonnes.
Après ce petit intermède, nous nous dirigeons vers la Chaussée du Sillon le long de la digue de la plage. Il y a beaucoup de monde aujourd’hui à se faire bronzer.
De retour au bateau, je constate qu’il y a beaucoup de mouvements en cette fin de journée, aussi bien des départs que des arrivées.


Vendredi 22 août :


Samedi 23 août :



L’arrêté préfectoral du 19 décembre 2024
Le pain brié ou pain des marins
Le site officiel pour réussir vos vacances en Bretagne
Les villes et villages incontournables à visiter en Normandie
Aller en bas
Retourner en haut