Croisière jusqu’à Paimpol dans les Côtes d’Armor en 2025
Mon objectif, cette année était d’aller jusqu’à Calais.
Mon épouse préférant aller vers la Normandie, je décidais
donc de pousser jusqu’à Paimpol en Bretagne, bien évidemment
si la météo était de notre côté. Ce sera mon
troisième passage du Raz Blanchard et mon dix-huitième sous le
pont de Normandie (à multiplier par deux, car à un aller correspond
un retour).
Avec les restrictions d’accueil au port Chantereyne à Cherbourg
entre le 28 juillet et le 04 août pour cause de « Fasnet » avec
plus de 450 bateaux en course, il va falloir surveiller les dates de passage
pour être accepté. Nous sommes toujours deux à bord, mon épouse
et moi-même. Le matelot à quatre pattes, « Moka », est
aussi du voyage comme les autres années.
Lundi 14 juillet :
Le ciel est nuageux quand nous quittons la Marina à Carrières-sous-Poissy,
mais il fait chaud et il y a un peu de vent. Sur la Seine, le vent soulève
un petit clapot et le courant oscille entre 0,8 et 1,5 km/h. Nous mettons moins
de quatre heures pour atteindre le port de l’Ilon. Nous n’avons pas
rencontré de bateaux de commerce ni de plaisanciers, la Seine n’était
qu’à nous.
Le vent s’est enfin calmé pour notre accostage
au ponton visiteurs devant les pompes à carburants. J’en profite
pour compléter mon plein de gazole à 1,80 euro le litre. Le ciel
a été menaçant pendant notre navigation, gris foncé par
moment, mais aucun orage ne s’est invité.
Mardi 15 juillet :
Ce matin, le ciel est nuageux quand nous quittons le ponton d’accueil du
port de l’Ilon vers 08h30. Nous attendons le Scenic Gem de Cruise tour
avec qui nous allons passer l’écluse de Méricourt. Avec les
bollards flottants, pas de problème, mais le bateau de croisière
ne s’est pas amarré alors que c’est obligatoire dans les écluses.
Vers 09h00 nous sortons de l’écluse. Un autre bateau de croisière
montant est en attente. En passant devant le château de la Roche Guyon, le Viking Fjorgyn est amarré au
ponton exclusivement réservé aux croisiéristes et interdit à la
plaisance. Le vent a forci et de petites crêtes blanches commencent à se dessiner sur l’eau.
Au passage devant l’ancienne écluse de port Villez transformée
en cimetière à bateau, je constate qu’un petit passager clandestin
s’est invité sur le Harriet. C’est une mésange qui
se repose pendant cinq minutes avant de reprendre son vol. A Vernon, trois bateaux
de croisière sont à couple sous le pont en rive gauche. A midi,
je suis amarré le long du quai devant l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne
que j’ai prévenu par VHF de notre arrêt pour le déjeuner.
Après le repas vers 13h45 je pénètre dans l’écluse
derrière le MS Swiss Sapphire de chez CroisiEurope. Nous sommes rejoints
par trois petits bateaux de plaisance pour la bassinée. Devant Château
Gaillard aux Andelys, trois bateaux de croisière sont amarrés.
Si je compte les deux qui m’ont croisé aujourd’hui, cela porte à douze
le nombre de ces bateaux.
A 16h15, je suis amarré au ponton du port de
Venables. Le vent qui était relativement fort cet après-midi s’est
calmé pour faciliter mon amarrage. Merci Eole.
Mercredi 16 juillet :
Il a plu cette nuit, le ciel est gris et il y a du vent quand nous quittons Les
Grèves du Lac en direction de Rouen peu avant 09h30 avec un petit crachin.
Nous croisons beaucoup de bateaux de commerce, mais nous somme seul dans l’écluse
de Poses-Amfreville. La bassinée s’effectue tout en douceur et sortons
avec un courant portant (coefficient de 78), sous la pluie qui s’est remise à tomber.
Nous avons ensuite une alternance de rayons de soleil et de pluies fines avec
un vent assez fort. En passant devant le ponton à Oissel, je constate
qu’il n’y a toujours aucun bateau d’amarré.
Au port de plaisance de Rouen dans la darse Barbillon, je suis obligé de m’y
reprendre à deux fois pour mon amarrage à cause du vent contraire
au ponton, peu avant 14h00. Après un rapide déjeuner, quelques petites
courses à l’Intermarché, en particulier du pain, car demain
midi nous aurons des invités pour le déjeuner, mon frère
et son amie.
Jeudi 17 juillet :
Un léger crachin ce matin au réveil qui, heureusement, s’est
calmé vers 11h00 et a laissé place à un beau soleil. Un
rapide appel téléphonique au port de Honfleur pour les avertir
de notre arrivée demain en fin de journée.
Bon repas bien arrosé sauf pour l’amie de mon frère qui avait la responsabilité de la
voiture. Nos deux visiteurs sont repartis vers 18h00. Il a fait chaud cet après-midi,
mais très peu de mouvements dans le port. Celui-ci semble endormi hormis
sur l’aire des campings car complètement saturé.
Vendredi 18 juillet :
Le ciel est nuageux, mais il ne fait pas froid quand nous quittons le ponton à 08h00
pour Honfleur. Le coefficient de marée est seulement de 62 aujourd’hui.
Peu avant la Bouille, un cargo démarre devant mon étrave. Lui aussi
est avalant et navigue beaucoup plus vite que moi. Le courant est portant et
je fais des pointes de vitesse à près de 17 km/h sur un seul moteur.
Le bac de Jumièges est en arrêt d’exploitation suite à des
problèmes techniques, heureusement en cours de résolution. A 12h30,
je n’ai qu’un kilomètre de retard sur mes calculs de descente,
ce qui est infime.
A 12h45, nous passons sous le pont de Brotonne. Pour information,
pour les automobilistes, le passage du pont est gratuit depuis 2005, ce qui n’est
pas le cas des deux suivants avant Honfleur.
L’inversion du flot intervient à 14h20. Peu après, je croise plusieurs cargos et le Bucentaure (110 mètres
de long) qui montent vers Rouen avec le flot. Le courant étant relativement
fort, ma vitesse ayant considérablement baissée, je démarre
le second moteur. Je passe sous le pont de Tancarville à 15h05 et sous
le pont de Normandie à 16h25. En naviguant près de la rive gauche
de la Seine et non à droite, je récupère environ deux à trois
km/heure de vitesse car le courant y est plus faible.
Le passage de l’écluse de Honfleur s’effectue tout en douceur car les portes aval et amont sont
ouvertes. A 16h45, je suis amarré au ponton dans l’avant-port après
8h45 de descente de la Seine pour 111 km de navigation (du PK 245 au PK 356).
Je n’ai rencontré qu’un petit bateau de plaisance montant
au niveau du pont de Brotonne, vers 12h45, pendant cette descente qui était ma dix-huitième
depuis que je navigue sur la Seine.
Samedi 19 juillet :
Il a plu cette nuit et en début de matinée, mais le soleil est
rapidement revenu avec ses chauds rayons nous apportant une température
plus qu’agréable. C’est jour de marché aujourd’hui
et il y a énormément de monde en ville, surtout des étrangers
de toutes nationalités. Beaucoup de voiliers sont arrivés dans
l’après-midi, que des hollandais. Un bateau belge les a rejoints
en fin de journée juste avant le début de la pluie qui s’est
de nouveau invitée.
Dimanche 20 juillet :
Sous le ciel gris de ce dimanche, nos amis de Pont-Audemer viennent nous chercher
pour déjeuner. Le ciel s’est éclairci progressivement mais
est resté nuageux. Au retour vers 18h00, je commence à préparer
le bateau pour notre navigation jusqu’à St. Vaast-la-Hougue demain.
Comme je vais partir tôt pour l’écluse, à 8h30 pour être
précis, je préviens mon voisin à couple du Harriet qu’il
va devoir faire sonner son réveil de bonne heure. Une petite pluie fine
en fin de soirée vient rafraichir l’atmosphère.
Le parcours maritime 2025, de Honfleur à Paimpol et retour, soit près
de 500 milles nautiques :
Notre parcours maritime, cette année a été respecté comme
vous le lirez plus loin. Ce parcours devait nous conduire à Paimpol et
nous sommes restés dans cette charmante petite ville plusieurs jours.
Le passage du Raz Blanchard a été agité entre Cherbourg
et Diélette, mais au retour une mer d’huile, même en passant sur
les « marmites ».
Les caprices de la météo nous ont
bloqué à Paimpol où j’ai dû faire demi-tour,
la mer de travers étant trop forte à ma première tentative
pour rejoindre Saint-Quay-Portrieux.
Mis à part à l’aller vers St. Vaast-la-Hougue et dans les
Côtes d’Armor au retour vers St. Malo, la mer a été clémente
cette année. Clémence de la mer, oui, mais pas de la température à bord
le matin. J’ai dû souvent mettre le chauffage car il faisait moins
de 19°C dans le carré.
Lundi 21 juillet :
Mon voisin à couple du Harriet me libérant, je quitte le ponton à 08h30
comme prévu. Le passage de l’écluse s’effectue en une
minute car les portes amont et aval sont ouvertes, nous sommes à marée
haute. Un petit crachin nous accompagne ainsi qu’un petit vent frais.
Au Ratelets, la mer commence à se creuser et le vent devient plus fort.
Vers 10h40, nous sommes au large de Cabourg, la pluie redouble et de nombreuses
crêtes blanches apparaissent sur la mer. La houle approche d’un mètre et est soutenue.
Vers 11h30 face à Courseulles-sur-Mer, j’entends
un appel, sur la VHF du Nordet qui surveille le chantier du parc éolien.
Ce parc est situé à moins d’une dizaine de kilomètres
de la côte ce qui implique que les éoliennes seront très
visibles de celle-ci. La vue sur la mer sera quelque peu « saccagée ».
C’est au troisième appel, en vérifiant ma position sur le
GPS, que je m’aperçois que ces appels me sont destinés. Je
prends donc contact avec le Nordet. Après discussion, il s’avère
que je navigue dans une zone interdite, celle des éoliennes. Par radio,
le Nordet m’indique la route à suivre et m’accompagne pour
sortir de la zone interdite. Cette interdiction me fait perdre près d’une
heure pour rejoindre St. Vaast-la-Hougue.
Quand j’ai posé la question de « pourquoi cette zone d’exclusion
? », il m’a été répondu que c’était
pour ma sécurité avec les mouvements des bateaux de travail. Je
pense que c’est surtout la peur d’opposants ou d’actes de sabotage
dans le secteur à propos de ce chantier très controversé.
Aucun bateau de travail ou autre n’était en vue ce lundi.
Pour information sur TF1 INFO :
- c’est une zone où les plaisanciers ont interdiction d'approcher.
Au large de la plage de Courseulles-sur-Mer (Calvados), à une dizaine
de kilomètres des côtes normandes, ce périmètre appartenant à EDF
doit accueillir un parc éolien marin. Après les derniers raccordements
effectués en 2023, les fondations des 64 éoliennes devaient être
installées au cours de l’année 2024 et les premières éoliennes érigées
en avril 2025.
- "les quatre premiers pylônes ont été posés.
Il en manque soixante. Tout est arrêté pour l'instant, mais il paraît
que ça va revenir", indique Jean-Louis Perrin, un plaisancier. En
cause, les difficultés rencontrées par Saipem, la compagnie italienne
en charge du forage des fondations.
Un problème technique :
- un immense navire avec une foreuse spécialement conçue aurait
dû percer la roche pour enfoncer les bases au fond de la mer. Mais l’engin
n’a pas fonctionné. "Sur ce projet, effectivement, on a pris du retard
lié à cette foreuse. Le sol correspondait totalement à ce
qu’on attendait, il n’y a aucune surprise. Mais il y a eu des aléas techniques
sur la foreuse", admet Michel Benoît, le directeur du parc éolien
en mer du Calvados.
- sur un chantier de cette ampleur, chaque semaine de retard représente
des sommes considérables. Dans le port du Havre, les pales d’éoliennes
sont prêtes à être installées, mais elles prennent
la poussière depuis six mois. À combien s’élève la
facture ? Si EDF ne le dit pas, les maires des communes situées face au
parc éolien ont parfaitement chiffré leur manque à gagner.
En récupérant les coordonnées de la zone d’exclusion exprimées dans le système géodésique WGS 84 sur l’arrêté préfectoral du 19 décembre 2024 (voir le lien en bas de page), j’ai intégré celles-ci dans le logiciel qui me sert à tracer mes routes. Et surprise, en suivant ma route vers St. Vaast, je passe à 0,6 nautique au nord de la zone d‘exclusion. Pourquoi m’ont-ils dévié ? S’ennuyaient-ils ? Je ne le saurai jamais.
La mer devient de plus en plus forte et par moment les creux atteignent deux
mètres voir plus. La houle de face monte jusqu’au vitrage du poste
de pilotage extérieur de temps en temps. Heureusement, à l’approche
de Grandcamp-Maisy, cela se calme enfin et la mer redevient plus sage.
Je suis amarré au ponton des carburants à St. Vaast à18h45
sous un petit crachin qui me souhaite la bienvenue. J’ai mets près
d’une heure pour remplir mes réservoirs et surtout pour régler
l’addition à cause de l’inexpérience de la personne
présente à la Capitainerie. Mais cela n’est pas très
grave car je suis en vacances.
En allant à l’avant du bateau, après
avoir pris la place qui m’était assignée à l’aide
d’un rubalise rouge et blanc, je constate que les aérateurs ont été complètement
submergés par la houle pendant ma navigation et un peu d’eau est
entrée et marque le sol. Un petit coup de serpillère et le mal
est effacé. Il est près de 20h00 et nous avons faim mon épouse
et moi car nous avons jeuné à midi.
Mardi 22 juillet :
Ce matin grasse matinée jusqu’à 09h00 pour récupérer
des émotions de la veille. Après le petit déjeuner, sous
un ciel nuageux, je me rends chez le boulanger près de l’église
où j’ai mes habitudes Celui-ci a changé de propriétaire.
A ma demande de pain brié (le pain brié ou le pain des marins est
un pain originaire de Normandie, plus précisément, de la région
du Bessin), un grand silence s’installe dans la boutique. Ce pain est totalement
inconnu ici, mais son histoire est en bas de page.
Les pontons visiteurs semblent vides, tous les hollandais, belges et allemands
sont partis. Il y a beaucoup de places libres maintenant. Après déjeuner,
petite promenade en ville avec madame puis passage à la chapelle des marins
en bord de mer à proximité du port en rentrant au bateau. Le ciel
est toujours nuageux, mais il ne pleut pas aujourd’hui dans le Cotentin.
Mercredi 23 juillet :
Ce matin, au réveil il fait déjà chaud. Peu de bateaux sont
arrivés hier soir et les quelques départs d’aujourd’hui
donne un port un peu délaissé. Après le petit déjeuner,
direction le supermarché « Carrefour » à deux kilomètres
du port. Je vais en profiter pour m’offrir une panière d’huitres
N°2 qui sont délicieuses au distributeur placé à côté du
magasin.
Grosse surprise à l’arrivée, « Carrefour » n’est
plus et a été remplacé par un magasin « Netto » quatre
fois plus petit. Il lui est accolé un magasin de bricolage qui occupe
la surface restante, un « Bricomarché ». Ce petit supermarché devient
un magasin de dépannage alimentaire. Heureusement le distributeur d’huitres
est toujours présent et je m’offre un vrai plaisir pour le déjeuner
de ce midi.
Après consultation de la météo marine, je préfère
retarder mon départ pour Cherbourg après-demain vendredi.
Comme la télévision par la TNT ne fonctionne pas et que pour la
parabole du satellite des obstacles bloque le signal, il ne reste que l’Internet.
Mais le réseau téléphonique « Orange » est complètement « à la
ramasse ». Le téléphone fonctionne mais la 4G est quasi inexistante,
peu de débit, et impossible d’établir une liaison avec le
logiciel WhatsApp et encore moins de regarder la télévision au
port de St. Vaast-la-Hougue grâce à ce support. Quelques voiliers
hollandais sont arrivés en soirée après l’ouverture
des portes.
Jeudi 24 juillet :
Encore beaucoup de départs ce matin et peu d’arrivées. Le
port semble vide mais les anglais sont souvent en nombre fin juillet et août.
Je ne suis pas sûr que le contrôle soit efficace depuis le brexit
dans les ports français. Je n’ai vu aucun douanier depuis trois
ans dans les ports de la Manche. Les hollandais résistent et pousse le
patriotisme jusqu’à utiliser des serviettes de douches aux couleurs
de leur pavillon national.
Il fait chaud cet après-midi pour notre promenade avec mon épouse.
Un arrêt pour une boisson fraiche est le bienvenu avant notre retour sur
Harriet. Dès l’ouverture des portes en fin de journée, une
dizaine de bateaux sont arrivés. Seulement des hollandais et des belges,
pas de français. Une petite pluie fine vient rafraichir l’atmosphère
en fin de soirée.
Vendredi 25 juillet :
Nous quittons St. Vaast-la-Hougue sous le soleil vers 10h30. Beaucoup de voiliers
sont sortis et font des ronds dans l’eau. Le ciel est dégagé et
un léger vent de face rafraîchit l’atmosphère. La houle
est conforme aux prévisions, même en face de Gatteville. Plus aucun
bateau sur l’eau depuis Barfleur. En arrivant sur Vicq-sur-Mer, une petite
brume de chaleur rend la côte presqu’invisible.
Un mail reçu début mai et un autre début juillet précisaient
qu’il serait difficile d’accueillir les bateaux de passage entre
le 28 juillet et le 04 août à cause de la course, Cherbourg étant
ville d’arrivée et aussi ville de préparations pour de nombreux
bateaux.
Peu après Fermanville, un trimaran qui doit participer à la course
s’entraine en tirant des bords. En entrant dans la petite rade, un ferry
se rapproche de moi par l’arrière avant de bifurquer pour rejoindre
son quai à la gare maritime. A 14h00, je suis au ponton J, face à la
Capitainerie. Le port est plein, pratiquement plus aucune place de libre, j’ai
de la chance.
Pour le centième anniversaire de la course il y a 445 bateaux de toutes
tailles qui participent à « la Rolex Fastnet Race ». Demain
samedi 26 juillet à 14h00, ce sera le départ depuis la ville de
Cowes, au sud du Royaume-Uni, sur l’île de Wight. Les premiers participants
commencent à quitter le port dans l’après-midi. Les équipages
sont composés de professionnels de renom, d’amateurs éclairés
ou encore de passionnés pour qui la course représente le graal.
Des skippers de renom et des navigateurs ayant participé au Vendée
Globe, de 14 à 81 ans, sont présents. Tous les concurrents, homme ou femme, doivent parcourir 695 miles nautiques,
soit 1277 kilomètres.
Dans l’après-midi petites courses au Carrefour sous un chaud soleil
pour compléter les vivres du bord puisque cela n’est plus réellement
possible à St. Vaast. Il y a beaucoup de monde en ville. En fin de journée,
je profite d’une température plus clémente pour me promener
dans le village de la course, à quelques mètres des pontons. En
soirée, avec l’aide des personnels du port je change de place et
me retrouve le long du ponton K.
Samedi 26 juillet :
Il est tombé quelques gouttes d’eau cette nuit et le ciel est gris
au réveil. C’est parfait comme cela le bateau est dessalé.
En ouvrant la toile du pont arrière, je découvre un port presque
vide du fait du départ des bateaux pour la course depuis l'île de
Wight.
Je profite du beau soleil enfin revenu pour aller faire quelques courses de frais
au marché en ville. Les visiteurs commencent à affluer dans le
village où plusieurs animations sont prévues.
Dimanche 27 juillet :
Cherbourg est mort le dimanche. Tous les commerces sont fermés hormis
les boulangers, les cafés et les restaurants. En revenant d’aller
chercher du pain, je constate qu’il y a beaucoup de monde au village. Je
profile, après déjeuner, du beau temps pour aller à vélo
jusqu’au château des Ravalet. C’est un château Renaissance
en schiste bleu, restauré à la fin du XIXème siècle
par René de Tocqueville, qui créa également le parc paysager
qui l'encadre, avec une serre à rotonde et des pièces d'eau.
Lundi 28 juillet :
Tout est calme ce lundi matin. La température est agréable, un
peu plus de 24°C à 10h00. Ce matin il y a beaucoup de monde sur les
pontons pour aller voir les trois premiers bateaux arrivés de la Fastnet
Race.
Sodebo Ultim est troisième, Maxi Banque Populaire XI est deuxième
et l’ULTIM SVR, premier, aura mis 01 jour 17 heures 18 minutes 04 secondes
pour couvrir la distance théorique de 695 milles entre Cowes, sur l’île
de Wight et Cherbourg.
Dans l’après-midi, je me rends à Querqueville dans l’espoir
d’apercevoir quelques dauphins. Mais l’accès à la digue
est interdit par arrêté du 27 juillet au 1er août. « A
l’occasion des arrivées de la Fastnet, l’accès à la
digue de Querqueville est strictement interdit pour des raisons de sécurité.
Merci de votre compréhension ».
Je ne sais pas qui a pris cette décision, le Maire ou le Préfet,
mais cela devient du n’importe quoi. Bientôt un gilet de sauvetage
sera imposé pour circuler sur les pontons si cela continu.
Beaucoup de bateaux sont arrivés dans la journée et beaucoup de
badauds viennent les voir.
Mardi 29 juillet :
Il y a peu de monde ce matin, probablement du fait d’un ciel gris et d’un
petit crachin. Je fais quelques courses au supermarché car nous partirons
demain pour Diélette si la météo se maintient dans le Raz Blanchard.
Il y a peu de monde dans le village car la majorité des visiteurs sont
sur les pontons pour aller voir les bateaux de la course.
Le ciel est resté gris presque toute la journée en alternant quelques
rayons de soleil et quelques gouttes d’eau. Cela ne m’empêche
pas d’aller me promener jusqu’à la plage de Collignon située
près du Becquet.
Mercredi 30 juillet :
La température est agréable ce matin et le vent aux abonnés
absents. Nous quittons le ponton vers 11h20, direction Diélette. En sortant
de la grande rade vingt minutes plus tard, je prends la mer par ¾ avant
mais la houle reste raisonnable. J’aperçois au loin une multitude
de voiliers qui convergent vers Cherbourg. Ce sont ceux de la Fastnet Race. Peu
de temps après un appel de détresse est lancé sur le canal
16. De nouveau, face à Omonville-la-Rogue, beaucoup de bateaux, surtout
des catamarans.
La mer se creuse un peu en passant les marmites du Raz Blanchard, près
de 1,5 mètre de houle, puis se calme après à l’approche
du nez de Jobourg. Il n’y a pas un seul bateau sur l’eau. En arrivant
face au port les responsables d’une école de voile laissent des
jeunes, d’une dizaine d’années, naviguer dans le chenal d’entrée
du port. De l’inconscience pure de leur part.
Il y a beaucoup de places vides dans le port composé de deux bassins.
L’un est accessible presque en permanence et l’autre est protégé par
L’ouverture d’une porte abattante qui se fait à 5 mètres
au-dessus de la cote marine. A l’ouverture, il y a 1,5 mètre d’eau (le
seuil de la porte est donc à 3,5 mètres). Situé face aux îles
Anglo-Normandes les visiteurs, cinq ou six bateaux, sont sous pavillon anglais.
Le vent qui s’est levé en fin de journée fait se dandiner
le Harriet le long du ponton. Deux voiliers sont arrivés en fin de soirée.
Jeudi 31 juillet :
Le temps n’est pas avec nous ce matin pour rejoindre Carteret. Nous quittons
le ponton vers 08h20 sous une petite pluie qui limite la visibilité. Il
y a peu de vent et la houle que nous prenons par l’arrière est relativement
faible. Deux heures plus tard, je suis à l’entrée du chenal
du port.
Au passage de la porte, un anglais qui arrive en face de nous pousse ses moteurs
pour passer alors que nous sommes prioritaires à l’entrée,
ce qui m’oblige pratiquement à m’arrêter pour éviter
la collision. Nous sommes accueillis le long du ponton sous la nouvelle Capitainerie
qui était en construction, l’année dernière.
Une petite bruine nous accompagne pour notre amarrage. Après le déjeuner,
je fais quelques courses en vélo au supermarché de Barneville,
situe à trois kilomètres. De par la météo, peu de
bateaux sont arrivés ou sortis en fin d’après-midi.
Vendredi 01 août :
Vers 02h00 du matin, mon téléphone sonne pour m’avertir d’un
déclenchement d’alarme à mon domicile. Je reçois trente
secondes plus tard un SMS m’indiquant que c’est un problème
technique qui vient d’être réglé et non une intrusion.
Ouf !
Au matin vers 09h00, le ciel est nuageux mais un rayon de soleil arrive à percer.
Après déjeuner et après avoir contrôlé que
tout allait bien dans la cale des moteurs, je décide d’aller me promener, à vélo,
jusqu’au phare de Carteret.
Pour information :
- le phare de Carteret a été mis en service en
1839, juste après celui de Granville et de Goury dans la Hague, pour protéger
les navigateurs du « passage de la Déroute ». Automatisé en
1976 et « gardienné » jusqu’en 2012, il fonctionne encore
aujourd’hui. Sa portée par temps clair est de 26 milles nautiques
(environ 48 kilomètres). Le site a ouvert ses portes au public en juillet
2016. A plus de 85 mètres au-dessus du niveau de la mer, vous profiterez
du magnifique panorama sur les îles anglo-normandes et l’archipel des Ecrehou
(petit archipel anglo-normand formé d’îles et de rochers).
Samedi 02 août :
Il fait frais ce matin et la mise en route du chauffage pendant une heure permet
de réchauffer l’atmosphère. Après le petit déjeuner,
je prends le vélo pour aller à Barneville chez le boulanger et
récupérer la tarte Normande que j’ai commandée la
veille pour cet après-midi.
Nos amis Bernard et Margot viennent nous chercher pour le déjeuner à leur
domicile, à La Haye-du-Puits, situé à une vingtaine de kilomètres
du port. Nous passons un très bon moment avec eux.
Après déjeuner, au retour, nous faisons un petit détour par la maison du biscuit située à Sortosville-en-Beaumont
avant de rejoindre le bateau. C’est une des dernières biscuiteries
artisanales de Normandie, perpétuant une tradition familiale depuis 1903,
avec un décor de rue à l’ancienne d’avant-guerre et
des boutiques au charme d'antan.
De retour sur Harriet, nous en profitons pour déguster la tarte Normande
achetée le matin. Après le départ de nos amis, je constate
que beaucoup de bateaux sous pavillon anglais sont arrivés avec la marée.
Dimanche 03 août :
De nouveau je mets le chauffage dans le bateau à notre réveil.
Il fait seulement 18°C dans le carré. C’est quand même
frais pour le début du mois d’août. Après le déjeuner,
balade en bout du chenal pour assister aux fêtes de la mer. Nous y passons
une bonne partie de l’après-midi à déambuler de stand
en stand et à écouter la chorale de chants de marins.
Le soir, vers 23h00, nous regardons depuis le bateau avec grand plaisir le feu
d’artifice tiré en bord de mer.
Lundi 04 août :
Je fais quelques courses ce matin au supermarché de Barneville. Comme
c’est le début des vacances pour beaucoup d’estivants arrivés
ce weekend, il y a beaucoup de monde dans le magasin. Après le déjeuner,
je pousse, en vélo jusqu’à Port-Bail-sur-Mer situé à une
douzaine de kilomètres.
Il y a une exposition signée Thierry Larivière et Aline Vallée
dans l’église Notre-Dame. Je n’y passe que quelques minutes, étant
totalement indifférent à ce genre d’expression que certains
qualifient d’artistique. Il faut juste aimer et ce n’est pas mon
cas.
Une petite pluie fine accompagnée d’un vent fort s’invite
après mon retour au bateau.
Mardi 05 août :
Beaucoup de bateaux sous pavillon anglais sont partis. Le vent est fort aujourd’hui.
Il est préférable de rester au port. Nous sommes pourtant éloignés
du nord des Îles Britanniques, mais nous subissons, nous aussi, les effets
de la tempête Floris. Les rafales de vent générées
par la dépression qualifiée de « dépression explosive » sont
particulièrement impressionnantes. Le vent a soufflé jusqu'à 120-130
km/h sur les côtes anglaises et 196 km/h en montagne, au sommet des Cairngorms
dans les Highlands.
De nouveau quelques petites courses après déjeuner puis visite
de l’église de Barneville. L’année dernière
elle était en travaux, mais ceux-ci sont finis et l’on peut entrer à l’intérieur.
Ce monument est à voir de l’extérieur, mais semble banal
de l’intérieur, n’étant pas pratiquant.
Mercredi 06 août :
Il fait de plus en plus froid le matin, seulement 17,5°C à 08h00.
Demain, si la météo s’est enfin calmée, nous partirons
pour Saint-Cast-le-Guildo. Depuis bientôt une semaine que nous sommes à Carteret
il est nécessaire de faire un peu de ménage. Je profite de l’après-midi
pour ranger le bateau et le préparer à la mer.
Une lessive s’impose et pour cela la Capitainerie est bien équipée.
Machine à laver et sèche-linge sont à disposition pour une
somme modique. Il n’y a rien à redire non plus sur les sanitaires
qui sont mixtes et bien équipés.
En fin de journée, beaucoup de bateaux sous pavillon anglais sont arrivés.
C’est probablement la proximité des îles anglo-normandes qui
l’explique. Par contre il y a peu de pavillons allemands, hollandais ou
belges dans le port. L’explication réside peut-être dans le fait que Carteret est
loin de leurs ports d’attache, les congés sont courts et il faut
passer le Raz Blanchard, ce qui n’est pas le cas pour les anglais des îles.
Jeudi 07 août :
La marée est descendante quand nous partons, le vent est faible et ce
n’est pas la canicule car il ne fait que 18,8°C. Il est 08h20 et nous
sortons du chenal dix minutes plus tard. Nous avons près de 50 miles nautiques à parcourir
pour arriver à St. Cast-le-Guildo.
Il n’y a pas beaucoup de monde sur l’eau. J’entrevois au loin
deux bateaux de pêche à l’approche de Jersey quand je reçois
un appel de détresse sur le canal 16 pour un bateau en panne moteur près
de St. Malo.
Orange m’envoie un message de bienvenue au Royaume Uni. Je suis maintenant
connecté sur le réseau anglais et si je veux passer un appel, il
me faut composer le numéro complet avec l’indicatif de la France.
Vers 11h30, au large de Granville, j’aperçois le ferry de St. Malo
qui se dirige vers Saint-Hélier. Il fait très chaud malgré le
vent qui devient plus fort. La houle grossit aussi quelque peu suite au vent.
Une heure plus tard, la mer m’arrive de face quand je croise un petit voilier.
Vers 13h30, le vent est tombé, la mer est très calme et il fait
de plus en plus chaud. Bientôt les côtes bretonnes sont en vue malgré une
brume de chaleur qui masque quelque peu le paysage. Peu avant d’arriver
au port, je tombe sur un champ d’algues en surface. Je le contourne avec
précaution pour éviter de saturer les filtres des moteurs.
Dans le port on m’octroie une belle place en bout de ponton. Merci. A 15
h30 les moteurs sont à l’arrêt. J’ai mis 06h40 pour
venir de Carteret soit environ 7,5 nœuds de moyenne. Le placier du port
a beaucoup de travail pour indiquer les emplacements de tous les visiteurs qui
n’arrêtent pas d’arriver. En fin de soirée, quelques
gouttes d’eau viennent rafraichir l’atmosphère.
Vendredi 08 août :
Ce matin, le ciel est bleu et il ne pleut pas. Il y a toujours beaucoup de mouvements
dans le port. St. Cast est un charmant petit village de la côte bretonne.
Après déjeuner nous faisons une reconnaissance en ville. Un chemin
piétonnier, le long de la falaise permet d’accéder aux commerces
du centre depuis le port de plaisance. Le marché, d’après
les informations trouvées sur le Web, devait se tenir le vendredi matin.
La réalité est tout autre puisque le marché a lieu le lundi.
Dommage pour nous.
Samedi 09 août :
Ce matin, le ciel est nuageux mais il ne pleut pas et la température est
agréable. Il y a toujours beaucoup de mouvements dans le port. Vers 13h15
je me déplace jusqu’au pompes à carburants ou je mets un
peu plus de 300 litres de gasoil. Il est 14 h00 quand je quitte le port trente
minutes avant la marée basse. La mer est plate conformément aux
prévisions météo.
Il y a beaucoup de voiliers sur l’eau ainsi que de petits bateaux. Ce sont
probablement des estivants et des locaux qui profitent des conditions météorologiques
favorables.
Peu de temps après mon départ, je longe les falaises de schiste
et de grès rose où j’aperçois le château de
La Roche Goyon, Fort La Latte, situé à Plévenon peu avant
le Cap Fréhel. Dominant la mer de plus de 70 mètres, le phare se
dresse à l’extrémité du cap.
A partir de 17h00, je réduis ma vitesse et commence à faire des ronds dans l’eau à l’entrée du chenal qui conduit au port de St. Brieuc. A 18h00, le niveau de l’eau étant suffisant, je me dirige vers l’écluse avec trois autres bateaux après avoir confirmé mon arrivée par téléphone au responsable de la Capitainerie. L’écluse est bien équipée avec des câbles le long des bajoyers qui permettent de s’amarrer facilement (comme à Honfleur). Nous montons de 1,2 mètre puis sommes libérés.
Le pont tournant est ouvert et à petite vitesse je suis le responsable du port qui m’indique ma place et m’aide à l’amarrage. Merci l’ami. Je suis du côté du Légué, Saint Brieuc étant sur l’autre rive en face. A 19h30, les moteurs sont à l’arrêt pour aujourd’hui.
Dimanche 10 août :
Il fait frais ce matin, seulement 15°C à 08h30. Depuis le port du
Légué, je prends le vélo pour aller faire quelques courses
et voir s’il n’y a pas un marché dans le secteur. Le port
est dans un creux, cela grimpe dur. Arrivé au Leclerc Plérin le
long de la nationale 12, je trouve les portes closes. A priori les supermarchés
sont fermés le dimanche matin. Au retour vers le bateau, je découvre
un ALDI ouvert.
Après le déjeuner, direction le phare de la pointe à l’Aigle
en longeant le Gouët qui est un fleuve côtier qui se jette en mer.
La marée est basse et il n’y a plus d’eau dans le chenal que
j’ai emprunté hier pour arriver. Cela est assez impressionnant de
voir cette vaste étendue à nue.
Côté du Légué, une brocante s’est installée
sur le parking face au port. Ce ne sont pas des particuliers qui exposent mais
seulement des professionnels. Il n’y a pas beaucoup de monde.
Lundi 11 août :
Le ciel est gris quand je parts pour le Carrefour City de St. Brieuc, faire quelques
courses et découvrir la ville. Cela grimpe comme hier, mais heureusement
le vélo est à assistance électrique.
Au retour, avant le déjeuner, je procède à la réparation
provisoire du tuyau de sortie d’air du chauffage. Il sera à changer,
mais cela tiendra le temps des vacances.
Dans l’après-midi, promenade jusqu’à l’église
de St. Brieuc sous un chaud soleil. Au retour je m’aperçois qu’un
bateau est venu se mettre à couple de mon voisin derrière moi.
Comme un autre est déjà à couple du bateau devant moi, cela
risque d’être compliqué demain matin pour partir en milieu
de matinée. S’il n’y a pas de vent, tout devrait bien se passer malgré tout.
Mardi 12 août :
Après avoir prévenu l’écluse par VHF, je quitte le
quai du Légué à 09h50.Il fait 19°C. et il n’y
a pas de vent. Le pont est ouvert ainsi que les portes amont et aval de l’écluse.
Environ vingt minutes plus tard, je sors du chenal en direction de Saint-Quay-Portrieux
distant de dix miles nautiques.
Passé la pointe du Roselier, je reçois la mer par le travers. La
houle est faible et me berce doucement. Je suis accueilli par le placier du port
qui me donne une place en bout de ponton. De plus, il m’aide pour mon amarrage.
Merci à toi l’ami. J’ai mis environ 01h30 pour venir de St.
Brieuc avec le courant portant.
Les sanitaires en bout du ponton 7 (pour les visiteurs) sont fermés pour
travaux. Cela implique environ près d’un kilomètre pour utiliser
ceux de la Capitainerie. Il fait très chaud cet après-midi, mais
je pars à la découverte de la cité avec Madame. Au retour,
nous faisons quelques emplettes à la superette située près
du port.
Mercredi 13 août :
Le ciel est gris ce matin mais la température s’approche de 21°C.
A 08h40, en sortant du port, il a beaucoup de brume sur la mer qui est plate.
Il n’y a pratiquement pas de houle ni de vent mais beaucoup d’algues
qui flottent à la surface de l’eau. Les voiliers rencontrés
sont au moteur. En passant la pointe de Plouha, je suis trématé par
une vedette anglaise qui navigue à grande vitesse.
Le port de Paimpol est en vue et vers 10h45 je passe l’écluse dont
les portes amont et aval sont ouvertes. A 11h00 je suis amarré en bout
de ponton du quai Morand, après avoir été accueilli par
un léger crachin qui heureusement n’a pas duré.
Après le déjeuner, je vais à la découverte du supermarché Leclerc,
situé à environ 1,5 km du port.
En partant, une surprise, sur le quai de la Digue, je rencontre la patronne de
la buvette du marché de Chènevière proche de mon domicile à Conflans
Saint-Honorine en promenade avec son époux. Comme quoi le monde est petit.
Le Wifi est quasi inexistant dans le port et la qualité des sanitaires
interroge.
Jeudi 14 août :
Le ciel est gris-bleu ce matin, mais la température reste agréable.
La boulangerie du port est fermée le jeudi. Je fais quelques courses ce
matin pour des légumes et des fruits, ... et du pain.
La capitainerie me demande de changer de place et d’aller au ponton visiteurs,
ce qui est fait après déjeuner. Toute l’équipe est
en train de réorganiser le port suite au Festival du Chant de marin 2025
qui s’est déroulé les 8, 9 et 10 août.
C’était la fête des bateaux du patrimoine, que l’on
peut encore appeler bateaux traditionnels, bateaux du temps de la marine en bois
ou encore vieux gréements. Il y avait au programme, les musiques du monde,
les chants de marin, la musique bretonne, les festoù-noz, les musiques
de la rue et des quais – bagadoù, batucadas, fanfares… Quelques
deux cents bateaux du patrimoine, à la fois acteurs et décor magnifique
du festival étaient présents.
Le port était archi complet et ne pouvait accueillir les bateaux de passage.
Autant dire que nous avons eu beaucoup de chance de n’arriver qu’une
semaine après.
Il fait chaud. Dans l’après-midi un gros chalutier anglais reconverti
en bateau de plaisance vient se mettre le long du ponton derrière moi. En
regardant les horaires de l’écluse de Paimpol et ceux de l’écluse
de Binic, je m’aperçois que Binic sera sauté car les horaires
sont incohérents et le risque de faire des ronds dans l’eau pendant
plusieurs heures est trop grand.
Vendredi 15 août :
Il fait froid ce matin au réveil. Je mets le chauffage en route car en
plus il y a beaucoup d’humidité. Je fais quelques courses car demain
matin nous partirons pour St. Cast-le-Guildo situé à un peu moins
de 40 miles nautiques. Un joli voilier est venu se mettre devant moi en fin de
matinée.
Un voilier est venu se mettre à couple en fin de journée. Je l’informe da mon départ le lendemain en milieu de matinée.
Samedi 16 août :
Il est 10h00, la marée sera haute dans deux heures trente, quand nous
quittons le ponton pour rejoindre l’écluse. La houle prévue
est au maximum de 1,2 mètre. Cela ne devrait pas poser de problème
pour rejoindre St. Cast-le-Guildo.
En sortant de l’écluse, nous prenons la mer de face. La houle est
d’environ 50 centimètres. A la sortie de la baie de Paimpol, je
tourne de 90 degrés sur tribord et là, cela devient l’enfer.
Je prends la houle de travers et elle avoisine deux mètres voir beaucoup
plus. Cela n’a rien à voir avec les prévisions de la météo.
Décision est rapidement prise de faire demi-tour jusqu’à Paimpol.
A 13h00, après avoir passé de nouveau l’écluse, mais
en sens inverse, on m’indique de reprendre la place que j’avais libérée
trois heures plus tôt.
Dimanche 17 août :
Le ciel est gris, mais il ne fait pas froid. Les prévisions de la météo
indiquent une houle à 80 centimètres au maximum. Espérons
que cela soit vérifié aujourd’hui. Nous sortons de l’écluse
un peu avant 11h30, direction St. Cast-le-Guildo, et les prévisions de
la météo semblent vraies pour le moment.
Après une bonne heure de navigation, le vent s’invite et la houle
grossit fortement, bien au-delà des 80 centimètres annoncés.
En apercevant la pointe De Plouha, comme la mer ne se calme pas, je prends la
décision d’arrêter à St. Quay-Portrilleux.
Un appel sur le canal 9 de la VHF à l’entrée du port et l’on
vient m’accueillir. La place qui m’est octroyée est en bout
du ponton visiteurs et le vent fort est contraire au quai. Je dois m’y
reprendre à deux fois pour accoster avec l’aide de plaisanciers
et du placier du port. Merci à vous.
Beaucoup de bateaux, qui ont probablement
eu le même réflexe que moi, arrivent les uns après les autres
et le port est vite complet.
Comme le vent s’est enfin calmé en milieu d’après-midi,
je fais quelques emplettes à la biscuiterie du port. « Gourmandise
quand tu nous tiens ».
Lundi 18 août :
Nous avons 36 miles nautiques à parcourir aujourd’hui pour rejoindre
St. Malo. La mer ne devrait pas être trop houleuse d’après
la météo, du moins je l’espère. Nous quittons le port
avec une mer de face un peu avant 09h30. Vers 11h00, la houle devient plus forte
et il se met à pleuvoir quand nous passons le Cap d’Erquy avant
St. Cast-le-Guildo.
Il y a beaucoup d’algues qui flottent à la surface de l’eau.
Il ne pleut plus, et maintenant je prends la mer par bâbord avant. On se
dandine mais cela reste raisonnable.
Vers midi, à l’approche du phare du Cap Fréhel, la mer devient très forte et nous chahute
de travers pendant environ une vingtaine de minutes, le temps de passer le Cap.
Peu avant le Fort la Latte, cela se calme et le soleil qui nous fuyait refait
son apparition. A l’approche de Dinard, je commence à réduire
fortement ma vitesse et à faire des ronds dans l’eau en attendant
l’ouverture des portes de l’écluse du bassin Vauban dans environ
45 minutes. Heureusement, ici en Ille-et-Vilaine, la mer est très calme
et il n’y a pratiquement pas de houle dans l’estuaire de la Rance.
A croire que les Côtes-d’Armor se sont vengées de notre départ.
Une fois le pont ouvert, nous sommes libérés et la jeune équipe sympathique
qui gère le port me guide jusqu’à la place qui m’a été assignée.
Le vent est contraire au ponton et leurs aides ainsi que celle d’un plaisancier
présent (qui a reconnu le bateau vu à Carteret) sont très
précieuses. Merci à vous tous.
Arrêt des moteurs sous le soleil à 15h15 pour plusieurs jours. Le
port est pratiquement plein face aux remparts de la vieille ville.
Mardi 19 août :
Le ciel est gris ce matin, mais il ne pleut pas. Vers 10h00, je débute
mon footing jusqu’à l’Intermarché distant de près
de 3,5 kilomètres. J’ai quelques courses à faire. Sept kilomètres à pied,
c’est bon pour la forme. Le temps est humide, mais relativement chaud.
Après le déjeuner, je pars à la recherche d’un boulanger
derrière les remparts de la vieille ville.
Le 15 août est passé, mais il y a toujours autant de monde à visiter
cette célèbre cité malouine dont le cœur historique
date du 12e siècle.
Une petite pluie vient rafraichir l’atmosphère dans le milieu de
l’après-midi. Cela ne dure pas, mais cela fait du bien tant il fait
chaud. Il y a beaucoup de mouvements dans le port en fonction des horaires de
l’écluse, des départs et des arrivées.
Mercredi 20 août :
Il pleut ce matin et j’attends quelque temps avant de me rendre à la
Capitainerie pour ma douche. Le temps reste gris et très humide jusqu’en
fin d’après-midi, vers 19h00 un petit rayon de soleil fait enfin
son apparition. Il y a peu d’activité sur le port aujourd’hui.
Jeudi 21 août :
Le soleil est revenu ce matin. Comme nous partons demain pour Carteret pour une
seule nuit, je prends le vélo pour aller remplir le réfrigérateur
de produits frais. Beaucoup de voiliers sous pavillon anglais sont partis ce
matin de très bonne heure.
En sortant de derrière les remparts, nous avisons un marchand de glace
qui devrait pouvoir nous fournir de quoi nous rafraîchir car, à la
différence d’hier, il fait très chaud. Les glaces étaient
très bonnes.
Après ce petit intermède, nous nous dirigeons vers la Chaussée
du Sillon le long de la digue de la plage. Il y a beaucoup de monde aujourd’hui à se
faire bronzer, mais il y a de l’espace.
De retour au bateau, je constate qu’il y a beaucoup de mouvements en cette
fin de journée, aussi bien des départs que des arrivées.
Vendredi 22 août :
Le soleil est revenu ce matin, il n’y a pas de vent et la mer devrait être
calme aujourd’hui. Nous partons pour la dernière écluse de
la matinée, celle de 9h30. Nous ne sommes pas les seuls, car au total,
huit autres bateaux viennent nous rejoindre. Nous sommes libérés à 09h50.
Il y a beaucoup de monde sur l’eau, surtout des voiliers. Nous prenons
un cap à 18° sitôt passé la pointe de la Varde et sommes
bien seul maintenant. Nous avons près de 48 miles nautiques à parcourir
pour rejoindre Carteret.
Je croise le ferry face aux îles Chausey vers midi. Peu de temps après,
sa vague d’étrave vient nous cueillir et nous secoue un peu. Face à Saint-Helier, à environ
une dizaine de kilomètre au large, il y a beaucoup de casiers plus ou
moins bien signalés et il faut slalomer. Le ciel est bleu et il fait très
chaud car le petit vent rafraichissant est tombé.
Vers 16h30, je réduis ma vitesse car la porte d’accès au
port n’ouvre pas avant 17h40. Je patiente en buvant une bonne petite bière
bretonne bien fraiche.
Il y a peu de bateaux sortis face à Carteret. Enfin à 17h50, le
feu autorisant l’entrée s’allume et vingt minutes plus tard,
je suis amarré le long du ponton sous la Capitainerie.
Samedi 23 août :
Il fait frais ce matin, 12,9° à 07h00. Nous partons pour Cherbourg
sans passer par Diélette. Cela nous fera un peu plus de 42 miles nautiques.
L’idéal pour passer le Raz Blanchard, sans être trop secoué,
est d’être face à Goury vers 12h00.
Nous sortons du chenal d’accès au port à 09h00 et deux heures
plus tard sommes face au nez de Jobourg. Il y a peu de houle et le courant nous
pousse bien. Le passage du Raz se fait par une mer complètement plate
deux heures avant la marée haute de Cherbourg, ce qui est très agréable.
Il y a peu de bateaux sur l’eau quand j’aperçois la grande
rade au loin. Un petit vent se lève contre le courant et forme de petites
crètes blanches à la surface de l’eau. Il fait de plus en
plus chaud. Par radio, en entrant dans la petite rade, j’informe la Capitainerie
de port Chantereyne que je vais faire le plein de carburant. Le gazole est à 1,76€ et
j’en mets environ 430 litres. C’est le prix le moins cher de la Manche
depuis le début des vacances.
Après avoir fait le plein je vais m’amarrer le long du ponton H,
juste devant un énorme trimaran de la Fastnet. Peu après un voilier
anglais vient lui aussi s’amarrer mais se positionne au milieu du ponton
devant moi, et son équipage quitte le bateau. Ce manque de civisme nous oblige à le
déplacer, avec l’aide d’autres plaisanciers présents
pour permettre l’accostage d’un superbe voilier de 18 mètres.
En fin de journée, nous sommes un peu secoués par les petits bateaux
qui rentrent sans respect de la vitesse limitée à trois nœuds
dans l’enceinte du port.
Le départ d’un bateau de croisières Disney se fait, peu après
18h00, en musique. Pour la discrétion, il faudra repasser.
Départ en musique.
Dimanche 24 août :
Un beau soleil ce matin à notre réveil. Cherbourg est ville morte
le dimanche. Les seuls commerçants ouverts sont les boulangeries, les
tabacs et les restaurants. Le thermomètre affiche 26°C. en début
d’après-midi. Un petit vent bienfaisant s’est enfin levé en
début de soirée et a contribué à rafraichir l’atmosphère.
Mon Neveu et ma Nièce, qui vivent à Valognes, viennent nous faire
un petit coucou vers 18h00 pour l’apéritif du soir.
Vers 22h00, je suis surpris par un petit choc contre la coque bâbord. C’est
un petit trimaran sous pavillon allemand en provenance de Fécamp, en perdition
suite à l’avarie de son moteur qui vient de me heurter sans dégâts.
Le vent l’a poussé contre le Harriet. Je prends ses amarres et l’attache
solidement à couple. Je ne bouge pas demain, il pourra traiter son problème
avec les mécaniciens du port.
Lundi 25 août :
Il fait frais ce matin, 18°C. à l’extérieur mais 23°C.
dans le bateau à notre réveil. Le petit trimaran est toujours là, à couple.
Pour traiter le problème de son moteur, plusieurs jours seront nécessaires
le temps de recevoir les pièces qui doivent être commandées.
Comme le supermarché Carrefour de St. Vaast-la-Hougue est fermé,
je fais les courses à celui de Cherbourg de façon à tenir
jusqu’à Courseulles-sur-Mer. Si la météo le permet,
je partirai le 27 août pour St. Vaast. Après le déjeuner
petite balade en ville sous un chaud soleil.
Mardi 26 août :
Il fait bon dans le bateau à notre réveil à 08h00, environ
24°C. C’est la chaleur d’hier car ce matin le ciel est gris et
il bruine. En fin de matinée, avec le vélo, je pars à la recherche
d’une boite à lettres pour déposer toutes les cartes postales
de vacances envoyées aux amis et à la famille. Cela devient assez
rapidement un jeu de piste tant il y en a de moins en moins, mais je finis par trouver.
Après le déjeuner, balade jusqu’à la plage Collignon,
en vélo, quasi déserte en cette fin de mois d’août.
Je prendrai ce soir la décision de partir demain ou après-demain
en fonction des prévisions météo sur l’état
de la mer. En fin de journée, à l’aide d’un petit moteur
hors-bord prêté par le mécanicien, le petit trimaran à couple
nous quitte et se déplace vers une autre position dans le port.
Mercredi 27 août :
A notre réveil, il fait 24°C. dans le carré. C’est très
agréable. Je prends la décision de rester 24 heures de plus car
le vent est fort ainsi que la houle pour passer au large du phare de Gatteville,
situé à la pointe de Barfleur. Construit entre 1829 et 1834, le
phare est le 2ème plus grand phare de France avec 75 m de haut.
Je fais quelques petites courses en ville avant le déjeuner. Aujourd’hui,
il y a peu de mouvements dans le port. Dans l’après-midi, le vent
se renforce et la pluie s’invite à partir de 16h30. Nous partirons
demain en milieu de matinée car la météo s’améliore.
Jeudi 28 août :
Il fait frais ce matin, seulement 14°C sous la toile arrière et 17,5°C
dans le carré. Je mets le chauffage en route pendant une heure pour réchauffer
le bateau pendant le petit déjeuner.
Le vent est faible quand je sors de la Grande rade à 09h45 et la faible
houle m’arrive de travers par bâbord. Aujourd’hui, les prévisions
de houle sont comprises entre 30 centimètres et 1,7 mètre du côté de
Gatteville. Après le Cap Lévi, le vent devient plus fort, mais
je prends la houle par l’arrière et elle me pousse.
Il n’y a personne, à par nous, sur l’eau. Vers 11h00, le ciel
devient noir et quelques gouttes s’invitent sur mon parebrise. Heureusement
cela ne dure pas et une fois passé Barfleur, le ciel s’éclaircit.
A 12h40, je suis amarré sur le ponton des pompes à carburants.
J’en profite pour faire un petit complément de gazole, environ 120
litres, car à Cherbourg la pompe s’était arrêtée
avant que les réservoirs ne soient pleins.
J’ai mis un peu plus de trois heures pour venir de port Chantereyne. La mer a été beaucoup
plus calme que ce qui était prévu et je ne vais pas m’en
plaindre. Peu après notre arrivée, bonjour la pluie, le soleil
n’est revenu que vers 16h00. A par nous, aucun bateau « visiteur » n’est
arrivé avant la fermeture des portes.
Vendredi 29 août :
Le temps n’est pas très agréable pour cette fin du mois d’août.
De la pluie cette nuit et une petite bruine en début de matinée.
Les portes sont ouvertes, mais le ponton visiteurs reste vide. Je profite d’une
accalmie pour aller jusqu’à l’Intermarché situé à environ
cinq kilomètres à Quettehou.
Vue la distance, je prends le vélo.
Dans l’après-midi, je contacte le port de Courseulles-sur-Mer pour
savoir s’il est possible de m’accueillir le 31 août ou le 1er
septembre pour quelques jours. Depuis l’année dernière, de
par le problème du mur du quai ouest au fond du bassin Joinville qui s’effondre,
peu de visiteurs sont accueillis. La capitainerie a fait retirer les catways
situés le long de ce mur par sécurité et a réparti
les bateaux sur les places dédiées aux visiteurs. Normalement les
travaux devraient débuter en octobre de cette année et se terminer
en juin 2026. Ce sont de gros travaux estimés à plus de 3,3 M€ TTC.
Après le déjeuner, nous faisons une balade digestive depuis la
chapelle des marins jusqu’à la tour Vauban sous un ciel gris-bleu,
mais il ne pleut pas. Vers 17h00 je reçois la confirmation que Courseulles
peut m’accueillir.
Samedi 30 août :
De la pluie cette nuit et une petite fraicheur au réveil. J’enfourche
le vélo pour aller me chercher une douzaine d’huitres au distributeur
près du supermarché Netto. Au retour, comme il y a le marché ce
matin, depuis le port jusqu’en centre-ville, j’en profite pour faire
quelques emplettes de fruits et de légumes.
Cette après-midi, c’est « lessive » en utilisant les
machines situées dans les locaux de la Capitainerie. Le vent s’est
renforcé juste avant une grosse pluie venue nous rendre visite en fin
de journée. Le départ est prévu demain en début d’après-midi
en espérant une mer calme sans pluie.
Dimanche 31 août :
De la pluie ce matin pour le dernier jour du mois d’août. De plus,
le vent change souvent de direction et est assez fort. Les pontons A et B sont
vides, mis à part notre présence. Il n’y a plus de visiteurs
sauf deux voiliers sous pavillon anglais, un sous pavillon belge et un dernier
sous pavillon hollandais. Rien à voir avec le mois de Juillet où les
bateaux étaient souvent à couple.
Le contrôle de l’état de la mer ce matin devrait nous assurer
une navigation tranquille jusqu’à Grandcamp-Maisy. La houle devrait être
comprise entre 30 centimètres et 60 centimètres d’après
les prévisions, qui ne sont pas toujours très fiables malheureusement.
A 13h20, je quitte le ponton. En prenant la direction des îles Saint-Marcouf,
la mer m’arrive de ¾ avant et est plus forte que ce qui était
prévu. Le courant nous pousse, mais le vent qui m’arrive aussi de
face soulève de petites crètes blanches au sommet des vagues.
Passé les îles, cela se calme un peu, mais le vent reste fort et
maintenant j’ai la mer par le travers. En entrant dans le port après
deux heures de navigation, je me dirige vers le ponton qui m’a été assigné par
VHF. Le vent étant contraire au ponton, je dois m’y reprendre à deux
fois pour m’amarrer, heureusement avec l’aide d’un plaisancier
présent. Merci l’ami.
Vers 17h00, un gros orage vient enlever tout le sel présent sur le bateau.
Nous avons eu de la chance qu’il soit arrivé après notre
amarrage. Nous partirons demain pour Courseulles et profitons de cette soirée
sans pluie en regardant un film à la télévision.
Lundi 01 septembre :
Ce matin, soleil au réveil puis visite de la pluie pour le déjeuner.
La température est douce, 21°C et il n’y a pas beaucoup de vent
quand nous quittons le ponton. Il est 14h30 et les portes viennent d’ouvrir.
Il faut être à Courseulles-sur-Mer avant 19h00 sinon les portes seront
fermées pour accéder au bassin Joinville. J’ai confirmé mon
arrivée en fin de journée par téléphone et je sais
que je serai en bout du ponton N, face à la Capitainerie.
En sortant du chenal, sur les roches de Grandcamp, je prends la mer de face.
Je fais très attention car il n’y a pas beaucoup de fond sur le
plateau rocheux. Mais, heureusement la houle n’est pas très forte.
Après avoir pris sur tribord, celle-ci m’arrive par l’arrière
et me pousse bien. Face à la pointe du Hoc, le vent se calme complètement.
J’espère que cela durera jusqu’à Courseulles. Un pêcheur
professionnel qui utilise son chalut, n’arbore aucune marque de chalutage
alors que c’est obligatoire. Il fait de plus en plus sombre alors qu’il
n’est seulement que 16h30.
Il n’y a pas beaucoup de monde sur l’eau, quelques pêcheurs
avec des petits bateaux, mais pas de plaisanciers qui voyagent. Vers 16h40, un
gros orage. Le ciel devient rapidement noir avec des éclairs et surtout
une visibilité extrêmement réduite par la pluie qui est très
forte. Heureusement cela ne dure pas longtemps, environ 15 minutes, mais quel
spectacle.
En arrivant sur Courseulles, je scrute la mer en espérant voir les dauphins
comme en 2023, mais ils ne sont pas là. Je réduis fortement ma
vitesse en entrant dans le chenal d’accès au port et je préviens par VHF
le pont tournant de mon arrivée. Le vent est complètement tombé et
cela m’arrange car je peux faire mon demi-tour sans soucis au fond du port
pour être dans le bon sens pour mon départ.
La place en bout du ponton est la seule disponible pour les visiteurs. Merci à la
Capitainerie de m’accueillir.
Mardi 02 septembre :
Il fait froid au réveil et il commence à pleuvoir. C’est
jour de marché aujourd’hui dans la rue de la Mer. La pluie s’étant
arrêtée je prends le vélo pour faire quelques courses au
supermarché situé à environ 2,5 km du port. Au retour, achat
de fruits et légumes au marché. Il y a beaucoup de monde.
En regardant les prévisions météo, un avis de vent frais
est annoncé jusqu’à jeudi. S’il n’y a pas d’évolution,
cela signifie que je suis bloqué à Courseulles jusqu’à vendredi
matin. A priori, le vent sera tombé et la mer se sera calmée. Les
vents annoncés sont proches de 60 km/h. Cela signifie que la mer devrait être
très agitée.
Mais cela signifie surtout qu’ensuite, je naviguerais tous les jours pour
rejoindre mon port d’attache à Carrières-sous-Poissy, car
j’ai prévu d’être de retour à la maison pour
le 10 septembre, mon épouse ayant une visite médicale de programmée.
Pluie une bonne partie de l’après-midi jusque vers 19h00, puis un
superbe arc en ciel apparait dans le ciel. Je pense que cela est le résultat
du retour du soleil.
Mercredi 03 septembre :
De la pluie, toujours de la pluie avec une alternance de soleil par moment. Le
vent du sud souffle fort.
A priori, les prévisions météo m’indiquent qu’il
sera possible de partir demain matin avec une mer pas trop agitée. Je
profite d’une accalmie pour faire quelques courses.
Jeudi 04 septembre :
Les portes ouvrent à 07h10 ce matin. Je préviens le responsable
du pont tournant que je partirai à 07h30. Je mets le moteur bâbord
en route puis le moteur tribord. Mais celui-ci refuse de démarrer. Dès
que je mets le contact, le contrôle du moteur s’allume, mais quand
je tourne la clé, cela s’éteint.
J’ouvre la trappe des moteurs en pensant que le coupe-batterie est mal
enclenché, mais rien n’y fait. A chaque essai, même problème.
Quand je demande de l’énergie pour démarrer le moteur, ses
commandes s’éteignent. La probabilité est très forte
d’un problème avec ce coupe-batterie.
Comme je veux absolument rejoindre Honfleur aujourd’hui, je prends la décision
de partir sur un seul moteur. Cela m’était déjà arrivé en
2022, aussi au départ de Courseulles-sur-Mer. Je changerai le coupe-batterie à Honfleur,
j’en ai un d’avance à bord au cas où.
En sortant du port, en prenant la direction du banc du Ratier, je reçois
la mer de travers avec de petites crêtes blanches au sommet des vagues.
Les prévisions donnaient une houle comprise entre 40 et 80 centimètres.
La réalité tout autre a donné une houle comprise entre 40
centimètres et 1,5 mètre. Passé le banc du Ratier, la mer
se calme et m’arrive par l’arrière.
Le fait de n’utiliser qu’un seul moteur m’a fait perdre environ
une petite heure sur le temps de navigation, mais m’a fait économiser
du carburant. En arrivant dans l’avant-port casi désert, un seul
bateau le long du ponton, je me positionne tout au bout n’ayant qu’un
seul moteur pour la manœuvre, tribord à quai.
Après déjeuner, une petite promenade en ville, il n’y a pas
beaucoup de monde. A mon retour vers le bateau, une petite pluie bien « mouillante » vient
me tenir compagnie pendant dix minutes.
Vendredi 05 septembre :
Le ciel est bleu ce matin à notre réveil. Le voilier qui était
devant moi est parti. Je suis maintenant tout seul sur le ponton. Je fais quelques
courses, en particulier chez le boulanger car nous partirons demain pour Rouen
par l’écluse de 07h30.
Au retour, je descends dans la cale moteurs pour régler le problème
du coupe-batterie. En utilisant la clé de celui que j’ai pour le
cas où, cela fonctionne. Le moteur démarre sans problème.
Je devrai le changer quand je serai à Carrières-sous-Poissy.
Habituellement, quand je fais une intervention dans la cale, par exemple pour
contrôler le niveau d’huile ou de liquide de refroidissement, mon
premier réflexe est d’enlever les clés pour éviter
de marcher dessus. Une fois le contrôle terminé, je remets les clés
sur les coupe-batteries et je vérifie que j’ai le contact en tournant
les clés de démarrage au tableau de bord. Ensuite comme tout « semble
fonctionner », je referme les trappes d’accès aux moteurs.
Pour éviter tout futur problème avant de rentrer, je ferai attention
mais il n’est plus question d’enlever de nouveau les clés
des coupe-batteries.
Comme le temps s’est mis au beau, après le déjeuner je prends
le chemin d’accès à la plage de Honfleur (la plage du Butin)
en suivant le chenal de Seine. La marée est basse et je peux donc aller
jusqu’au bout, pratiquement jusqu’à la bouée cardinale
Ouest.
Samedi 06 septembre :
Il ne pleut pas ce matin pour notre départ pour Rouen. Je mets les moteurs
en route à 07h20 pour me rendre à l’écluse. Quinze
minutes plus tard, je suis amarré à tribord derrière la
vedette de la SNSM, « Notre-Dame-du-Port ». Il ne reste pas beaucoup
de place entre les portes une fois fermées et la poupe du Harriet.
En sortant de l’écluse à 07h50, la mer est casi plate et
nous filons à plus de 10 nœuds. Peu après le pont de Normandie,
l’alarme de température du moteur tribord se fait entendre. Je le
coupe immédiatement et réduit le régime du moteur bâbord.
Dans le carré, j’ouvre la trappe moteurs et constate que le filtre à eau
du circuit est désamorcé. Je récupère de l’eau
avec le seau, ferme la vanne du circuit, ouvre le filtre et le remplis complètement.
Aussitôt je referme le filtre, redémarre le moteur puis ouvre la
vanne du circuit. Ouf tout fonctionne, le circuit est réamorcé et
en moins d’une minute la température du moteur revient à la
normale.
Lorsque je suis venu de Courseulles, le moteur était à l’arrêt.
La mer nous a quelque peu secoué, et je pense que le circuit s’est
désamorcé à ce moment lorsque le bateau a été chahuté.
La veille quand j’ai résolu le problème du coupe-batterie,
je n’ai pas regardé si le circuit était amorcé ou
non. C’est ma faute, ma très grande faute...
Reprenant ma route, j’ai quelque peu dérivé, mais sans risque
pour le bateau ou pour nous, je m’aperçois avec le soleil, qu’une
petite brume de chaleur est présente sur l’eau. Je passe sous le pont de Tancarville à 09h00.
Le courant nous porte bien car la marée ne sera haute à Honfleur
que vers 11h00 et haute à Rouen 14h52 d’après Haropa Port
de Paris.
Il y a plus de houle sur la Seine que dans l’estuaire. Des crêtes
blanches apparaissent du fait que le vent est contraire au courant. A 10h20 je
suis sous le pont de Brotonne. Juste après le pont, sur bâbord, je découvre un voilier amarré de
manière bizarre sur le quai. Ma vitesse reste stable, toujours environ 10 nœuds.
Les cargos montants s’enchainent et me trématent. Ils montent à environ
15 nœuds. Je suis peu secoué par les montants mais quand les avalants
me croisent avec leur vague d’étrave, ce n’est pas la même
chose.
Je passe la Bouille à 13h00. Ma vitesse n’est plus que de 9 nœuds.
Il n’y a pas beaucoup de circulation sur le fleuve dans Rouen, mis à part
les bacs. Peu avant 14h00, je rentre dans le bassin Saint-Gervais et me dirige
vers les pompes à carburants. Surprise, un tout petit bateau s’est
amarré au milieu du ponton, interdisant l’accès à la
station.
Après beaucoup de manœuvres, heureusement le vent est nul maintenant
mais l’espace libre très réduit, j’amarre temporairement
le Harriet et peux descendre sur le ponton. Avec beaucoup de difficultés,
le propriétaire a fait des nœuds avec de la ficelle de supermarché,
je détache le petit bateau et le recule de façon à pouvoir
m’amarrer correctement face aux pompes.
Enfin je peux m’amarrer après 6 heures et 10 minutes pour venir
de Honfleur à la moyenne de 9,7 nœuds, ce qui est presque un petit
record pour moi car c’est la montée la plus rapide que j’ai
faite. Je n’ai croisé ou trématé aucun bateau de plaisance
depuis mon départ ce matin.
Le port est complet de même l’aire de stationnement des camping-cars.
Comme je ne reste qu’une nuit j’ai été autorisé à prendre
cette place. J’en profite pour faire le plein car le gazole est à 1,74€ le
litre, ce qui est le prix le plus bas depuis le début des vacances.
Dimanche 07 septembre :
Le ciel est bleu et la température très agréable. Je quitte
la station des carburants à 11h00 et mets dix minutes à petite
vitesse pour sortir de la darse. Le courant me porte bien. Il y a beaucoup de
bateaux de croisières amarrés en rive droite entre le pont Boieldieu
et le pont Pierre Corneille. Je croise le Vicking Skaga sous le pont Jeanne d’Arc
puis le Seine Comtesse à la sortie de Rouen.
Une brocante s’est installée en rive droite à Amfreville-la-Mi-Voie.
Il semble y avoir beaucoup de monde. En arrivant à Oissel, je constate
que le ponton reste désespérément vide de tout bateau. Il
fait très chaud et il n’y a pas un souffle d’air. Eole s’est
mis en congé.
Peu avant 15h00, je passe l’écluse de Poses. Il y a beaucoup de
petits bateaux qui tractent des bouées ou des skieurs.
Pas de gilets de sauvetage visibles et plus de monde à bord, à priori
que ce qui est autorisé.Ils naviguent dans
tous les sens et prennent plaisir à couper les vagues d’étraves
pour semble-t-il espérer des sensations. Un téméraire le
fait devant un bateau de croisières. Le fou ! Le ciel devient nuageux
et il y a un petit peu de vent. Peut-être est-ce l’annonce de la
pluie ?
Vers 16h30, je fais mon entrée sur le plan d’eau des Grèves
du Lac. La place est libre au bout du ponton réservé aux visiteurs.
Il semblerait que je sois le seul aujourd’hui. Beaucoup d’emplacements
sont libres. Y-a-t’il moins de bateaux ou sont-ils simplement en promenade
comme nous sommes dimanche ?
Le temps est lourd et orageux en fin d’après-midi. Pourtant la météo
ne prévoie pas de pluie pour ce soir ou cette nuit. On verra bien.
Lundi 08 septembre :
Je quitte le port de Venables peu après 09h30. Quelques gouttes de pluie
nous accompagnent ainsi que le soleil de très courts instants. Je passe
l’écluse de la Notre-Dame-de-la-Garenne peu après midi, seul.
En sortant, arrêt le long du quai en rive droite.
Après déjeuner, vers 13h30, peu après notre sortie, je prends
sur bâbord en direction de Notre-Dame-de-L’Isle comme à mon
habitude. Il fait chaud maintenant et il n’y a pas de trafic commercial
de ce côté. Tout a été nettoyé par VNF ce qui
fait qu’il n’y a plus d’épaves comme je pouvais le voir
les autres années et le paysage est agréable.
Un seul bateau de croisière sous le pont à Vernon et aucun à la
Roche-Guyon. En arrivant à Méricourt, notre dernière écluse
des vacances, on m’indique de passer dans la grande qui vient de se libérer.
Sassement seul et tout en douceur avant de prendre la direction du port de l’Ilon
en sortant.
A notre arrivée sur le plan d’eau, je me dirige vers le ponton d’accueil
visiteurs près des pompes à carburants pour remplir les réservoirs
pour l’hiver et ainsi éviter la condensation. Je complète
avec 245 litres pour finir de les remplir. Demain, je ne consommerai que peu
de carburant pour rejoindre Port Saint-Louis situé à 40 kilomètres.
Mardi 09 septembre :
Le ciel est clair et le vent faible pour notre dernière étape des
longues vacances. Cette année, il n’y pas de brouillard, juste une
petite brume sur le plan d’eau et la température est très
agréable. Nous sortons en Seine vers 08h15.
IL y a peu de circulation sur le fleuve. Nous croisons deux ou trois commerces
seulement. A midi, j’entre dans la Nouvelle Marina Port-Saint-Louis, mon
port d’attache. Après notre amarrage à ma place habituelle,
direction le parking pour m’assurer que la voiture, présente depuis
deux mois, accepte de démarrer. Ouf, pas de problème.
Après le déjeuner, j’approche mon véhicule près
du ponton et nous commençons à charger, en particulier le linge à laver
et les denrées périssables du réfrigérateur. Je reviendrai
demain pour continuer à vider le bateau car nous ne partirons plus cette
année. Ensuite, début novembre, je procèderai à l’hivernage
jusqu’à l’année prochaine.
Bilan 2025
Pour cette année, la météo, en particulier en Bretagne n’a
pas été parfaite. Pas de canicule, une température souvent
agréable, mais du vent, de la pluie et des mers quelquefois très
fortes.
Nous sommes partis 58 jours pour aller jusqu’à Paimpol et retour,
ce qui était mon objectif. Nous avons parcouru environ 600 kilomètres
en eau douce et 1000 kilomètres en eau salée pour une consommation
moyenne par moteur et par heure de 8 litres de gazole. Vu le prix du gazole,
la facture s’élève à près de 3300 euros pour
le carburant cette année avec plus de 100 heures pour chaque moteur. Le
prix des nuitées dans les ports augmente significativement et est en moyenne
pratiquement de 39 euros pour moins de 34 euros l’année dernière.
Cela représente plus de 14% d’augmentation. Cela est très
largement supérieur à l’inflation et peut expliquer le désamour
des navigateurs français.
Cette année, hormis les voiliers hollandais, peu de belges et d’allemands
dans les ports. A partir de Cherbourg, les anglais sont majoritaires, surtout
en provenance des Iles Anglo-Normandes. De même, de moins en moins de bateau
sous pavillon national en croisières. Beaucoup ne font que des sorties
de quelques heures face à leur port d’attache.
Pour terminer, ce que je n’ai toujours pas compris, c’est pourquoi
la gendarmerie maritime m’a dérouté face au champ d’éoliennes à Courseulles-sur-Mer
alors que j’étais au nord, à l’extérieur de
la zone dite « interdite à la navigation de plaisance », mystère.
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