Plaisance et Plaisanciers

Pour cette croisière 2024, découverte de la côte d’Emeraude avec une incursion en Bretagne jusqu’à St. Malo


Vendredi 19 juillet :

Mon objectif, cette année, est d’aller jusqu’à St. Malo si la météo le permet en particulier pour passer le Raz Blanchard. Nous sommes deux à bord, mon épouse et moi-même. Le matelot à quatre pattes, « Moka » est aussi du voyage comme les autres années.
Aujourd’hui, il fait beau et chaud (32°C.) et le ciel est bleu quand je mets en route les moteurs en début d’après-midi après le déjeuner. Le courant dans la Seine est important, plus que les autres années, avec en moyenne 2,3 km/h. Un bateau de commerce, « le Mustang », me croise en n’étant pas à sa place. Seulement deux mètres entre son bâbord et le mien alors que la Seine est large. Une minorité de professionnels de la navigation se croit tout permis et exècre les plaisanciers. Celui-ci en fait partie.
Je suis trématé par un petit bateau sous pavillon british peu après 15h00. Parti à 13h15 de La Marina port St. Louis, je rentre sur le plan d’eau du port de l’Ilon vers 16hh30. Je profite de cette escale pour compléter mes réservoirs de gazole avec 130 litres à 1,89€ le litre.



Samedi 20 juillet :
Nous partons pour l’écluse de Méricourt à 8h45. Le ciel est bleu et il fait beau. La réponse à mon appel VHF m’indique 20 minutes d’attente. Je fais la bassinée avec le « Veridis Quo » tout en douceur. Maintenant avec les bollards flottants, les bassinées sont très faciles. Le courant est encore plus fort qu’hier, 2,5 km/h. En arrivant à La roche Guyon, j’aperçois un bateau de croisière sous pavillon Suisse amarré devant le château.
Tout à coup, j’entends un bruit de moteur relativement élevé dans mon dos. A cet endroit, la Seine est droite sur une bonne distance et je pense qu’un bateau rapide en profite. Mais qu’elle n’est pas ma surprise de découvrir, qu’en réalité, c’est un petit avion de tourisme, avec deux personnes à bord et volant à peu près à 20 mètres au-dessus de l’eau, qui me trémate (je ne sais pas si ce terme de vocabulaire est correct dans ce cas). En passant légèrement sur mon bâbord à relativement faible vitesse (tout est relatif), ils me font un grand salut depuis le cockpit.
L’ancienne écluse de Port-Villez se transforme de plus en plus en cimetière à bateaux. Je m’arrête vers 12h30 comme d’habitude le long du quai rive droite, avant l’écluse de Notre-Dame de la Garenne, pour le déjeuner après avoir prévenu par VHF de mes intentions.
Après le déjeuner, je passe l’écluse avec un bateau de croisière (le Swiss Sapphire) et un petit bateau de plaisance anglais. Dans l’après-midi, le ciel devient orageux. Il fait de plus en plus chaud. Si la pluie doit tomber, j’espère qu’elle attendra que je sois arrivé aux « Grèves du Lac » à Venables. J’ai été écouté par le ciel et me suis amarré sans aucun problème vers 16h15. Le prix de la nuitée est de 25€ avec l’eau et l’électricité.



Dimanche 21 juillet :

Notre prochaine étape est Rouen. Peu de vent ce matin, mais le ciel est nuageux. Je quitte Venables à 08h00 pour l’écluse de Poses-Amfreville. Je croise un joli catamaran de 51 pieds trente minutes plus tard. Le « Mistral », une grosse péniche quitte son amarrage devant mon étrave vers 09h00 et file à près de 16 km/h vers l’écluse. A deux kilomètres de Poses, je passe un appel VHF pour prévenir de mon arrivée. Je pense devoir être obligé d’attendre devant les portes de l’écluse, mais Non, je fais la bassinée avec lui tout en douceur.
En passant à Pont-de-l’Arche, je constate qu’aucun filet d’eau de l’Eure ne se déverse en Seine. Vers midi, le « Seine Comtesse » me trémate. De gros nuages noirs commencent à couvrir le ciel. J’espère qu’ils resteront inertes, seulement pour le décor. La marée est presque basse, coefficient de 76, et ma vitesse chute à 11 km/h. Puis le flot montant me freine brutalement, ce qui m’oblige à démarrer le second moteur si je ne veux pas arriver trop tard au port.

En arrivant, je constate de visu les informations données sur le feu de la flèche de la cathédrale :

- Le jeudi 11 juillet, vers midi, un incendie se déclarait dans la flèche de la cathédrale de Rouen, a priori accidentellement. Car si l’origine précise de l’incendie est indéterminée (l’enquête est en cours), on sait que celui-ci a démarré sur le chantier de restauration de la flèche, et qu’il a été signalé par les six ouvriers présents ce jour-là.

Le bassin St. Gervais est en vue vers 13h40. Le soleil revient quand je termine mon amarrage devant la station de carburant où je vais rester deux nuits avant de partir pour Honfleur.



Lundi 22 juillet :

Aujourd’hui, pas de navigation, le ciel est nuageux et il ne fait que 19°C., au réveil, dans le bateau. Je profite de cette escale pour faire les courses, à l’Intermarché non loin du port, et préparer le bateau à la mer :
- Mise en place de lignes de vie, contrôle des moteurs, lavage des chaussettes des pare-battages (c’est sale dans les écluses), amarrage des coffres et du vélo avec des sangles et j’en passe...,
- Remplissage du réservoir d’eau.
Demain nous aurons près de 115 km à faire sans arrêt possible. Tout doit être prêt pour éviter les mauvaises surprises en navigation.
Je ne constate, ni arrivée ni départ de bateau de toute la journée. Les seuls mouvements concernent les camping-cars qui sont très nombreux sur l’esplanade du port. Le parking est complet en fin de soirée.



Mardi 23 juillet :

Le départ pour Honfleur est prévu à 07h00 ce matin. Le vent est faible, la température extérieure de près de 20°C. mais une petite pluie fine s’invite pour mon départ de Rouen. Je quitte le bassin St. Gervais avec un bon courant favorable, coefficient de 92, sur un seul moteur. De toute façon cela ne sert à rien d’aller plus vite car j’aurai un courant contraire avant d’arriver à Tancarville. Autant être dans les terres quand cela arrivera, plutôt que d’être dans l’estuaire. Le vent s’est levé contre le courant et soulève une petite houle. A partir de La Bouille tout redevient calme et la Seine ressemble à un lac. Malheureusement cela ne dure pas.

Je constate un renforcement de la digue en rive droite avant d’arriver à Duclair. Maintenant, le ciel devient gris foncé et ne présage rien de bon pour la suite de la journée. Je croise « l’Océanite », police portuaire, à Jumièges, peu avant l’inversion du flot. La marée monte et ma vitesse décroit de 15 km/h à 7 km/h. Le courant de face, est très fort. A midi, je démarre le second moteur car ma vitesse a chuté à 5 km/h. Vers 13h00, je croise un petit voilier qui monte vers Rouen. Le courant de marée le pousse bien. Les cargos commencent, eux aussi à arriver avec le flot. Il n’a pas plu et le soleil revient enfin, mais le vent forcit et provoque de la houle.
Enfin vers 15h50, le courant s’inverse de nouveau. J’appelle la Capitainerie de Honfleur pour les prévenir de mon arrivée par l’écluse de 17h00. Le vent, de face, est fort dans l’estuaire et les creux sont proches d’un mètre par moment, surtout en arrivant sous le pont de Normandie. Le passage de l’écluse est sans soucis et à 17h30, je suis amarré au ponton dans l’avant-port tel que je l’avais demandé la veille par téléphone. Maintenant la Capitainerie de Honfleur est sur une barge flottante amarrée dans l’avant-port en bout de ponton pendant la saison estivale et l’équipe en place est très sympathique.



Du 24 juillet au 28 juillet :

- Mercredi : nuit calme et chaude. Le ponton se vide à 11 h00 mais à midi, huit bateaux sous pavillon anglais arrivent. Quelques courses de frais avant la grosse chaleur de l’après-midi. Après déjeuner, un voilier Allemand se met à couple du Harriet pendant quelques heures en attendant l’ouverture du pont pour accéder au vieux bassin. Promenade ensuite au chantier la « Mora ».

Le Vendredi 22 mars 2024, à Honfleur a été inauguré le « chantier spectacle », la reconstruction de la « Mora » le drakkar de Guillaume le Conquérant. C'est la terminologie retenue, d'un projet qui va durer quatre ans jusqu'à la mise à l'eau de la coque. Le visiteur pourra suivre en temps réel la fabrication du bateau de Guillaume, sur la Jetée Est du port honfleurais (face au ponton de l’avant-port), avec pour cadre toute une scénographie consacrée à l'histoire maritime normande. La Mora est un projet à dimension multiple : historique bien sûr mais aussi pédagogique, culturel et économique.

- Jeudi : ce matin lavage du taud à l’arrière, souillé par les déjections des mouettes à Venables. Je me suis aperçu de cette nécessité en me promenant sur la digue le long du quai. Une petite balade digestive au mont Joly (altitude 95 mètres) jusqu’à la Chapelle Notre Dame de Grâce, avant la petite pluie qui nous fait une surprise vers 17h00 et s’incruste jusqu’à tard dans la nuit.

- Vendredi : il fait beau. Je fais quelques courses car nous avons des invités à bord demain midi. Petite promenade en ville l’après-midi.

- Samedi : nos invités arrivent à 12h15, ce qui implique de se mettre en cuisine assez tôt ce matin après quelques emplettes au marché de bonne heure. C’est une belle journée, beaucoup de bateaux sont partis mais peu sont arrivés aujourd’hui. Le ponton n’est pas saturé, personne à couple et le Vieux bassin est loin d’être complet.

- Dimanche : il y a une braderie de commerçants en ville, mais cela est peu intéressant. Les prix pratiqués sont des prix pour touristes. Après déjeuner, je prends le vélo pour aller jusqu’à Deauville, une balade de près de 35 kilomètres aller/retour. Il y a beaucoup de monde près du port de plaisance (bassin Morny). Il fait chaud et la fraicheur se fait attendre car il y a très peu de vent. Demain si la météo est confirmée, nous partirons pour St. Vaast-la-Hougue.



Lundi 29 juillet :

Le coefficient de marée n’est que de 59 aujourd’hui. Le ciel est bleu, le vent faible et il fait 19°C. quand nous quittons le ponton, à 08h30, pour l’écluse. Nous ne sommes pas seuls pour sortir dans l’estuaire, il y a quelques petits bateaux de pêcheurs et deux voiliers sous pavillon hollandais nous rejoignent juste avant la fermeture de la porte.
Le courant nous porte bien en longeant le banc du Ratier. Il fait de plus en plus chaud. Il n’y a pas de bateaux de plaisance derrière nous ou devant nous. Les deux voiliers ont pris la direction du Havre en sortant de l’écluse, au moteur et non sous voile car le vent est très faible. Par contre il y a beaucoup de petits bateaux de pêcheurs, locaux ou vacanciers, dans l’estuaire.
Aux Ratelets, après la balise 7, j’oblique sur bâbord en direction de St. Vaast sans longer la côte. Je prends la route la plus directe. Le courant commence à faiblir et la marée devrait s’inverser vers 13h00. La houle m’arrive par tribord et le bateau se dandine. Il n’y a personne sur l’eau à part les bateaux de pêche dont certains prennent des libertés sur la réglementation des marques de navires en action de chalutage. Un navire en train de chaluter, c’est-à-dire de tirer dans l’eau un chalut ou autre engin de pêche, doit montrer :

- Deux feux superposés visibles sur tout l’horizon, le feu supérieur étant vert et le feu inférieur blanc ou une marque formée de deux cônes superposés réunis par la pointe.
Les marques de celui de la photo sont invisibles, mais en contrepartie il utilise les mouettes et les goélands pour se signaler. Pourquoi pas ? .....


A partir de 14h00, je suis trop loin de la côte et mon téléphone ne capte plus rien de la part d’Orange. Je ne retrouve un signal que deux heures plus tard. La mer est conforme aux prévisions, petite houle comprise entre 0,2 m et 0,6 mètres. J’entre au port de St. Vaast-la-Hougue à 17h30 après 115 km de traversée depuis Honfleur. Je m’arrête à la station de carburants pour refaire le plein de gazole. Je remplis les réservoirs avec près de 350 litres à 1,86€. Après quoi, j’ai juste à avancer Harriet d’une dizaine de mètres pour prendre la place qui m’a été attribuée.
En entrant dans le carré, un bruit particulier attire mon attention, c’est celui de la pompe à eau douce de l’évier et des lavabos. Je la coupe au tableau de bord et par curiosité, j’ouvre la trappe à l’avant près du ballon d’eau chaude. Désastre, la cale s’est transformée en piscine avec près de 400 litres d’eau. Tout flotte dans cet espace relativement restreint. J’utilise une pompe électrique portable pour vidanger et chercher la cause du problème. Après une heure de nettoyage, je constate que le raccord du tuyau d’eau chaude (sans doute la pression) s’est débranché sur le ballon d’eau chaude. Résultat, la pompe a fonctionné comme si on ouvrait un robinet. Cela probablement pendant plusieurs heures ce qui fait qu’elle refuse de se réamorcer après avoir rempli le réservoir d’eau douce. Il est tard et je traiterai le problème demain matin en allant au magasin d’accastillage USHIP de St. Vaast. J’espère qu’ils auront une pompe disponible rapidement.



Du 30 juillet au 03 août :

- Mardi : juste après mon petit déjeuner et ma douche, j’attaque le problème de la pompe à eau. Après démontage et analyse, force m’est de constater qu’il faut la changer. Direction USHIP pour tenter d’en racheter une. Le magasin n’a pas exactement la même mais une de la même marque. Elle est légèrement moins puissante, mais comme je n’ouvre pas les trois robinets en même temps, pas de problème (je peux en ouvrir deux). Pour avoir la même, il y avait une semaine d’attente. La décision est vite prise et retour au bateau pour réaliser l’installation. Evidemment, les trous de fixation ne correspondent plus et dans cette espace restreint, je passe plus d’une heure à réaliser les nouvelles fixations. Dans l’aventure, j’ai gagné un filtre qui se monte à l’entrée de la pompe. J’en avais déjà installé un, mais celui-ci est plus fin, résultat, maintenant il y a deux filtres. De plus ce dernier est plus facile à nettoyer au moment de l’hivernage du bateau. Après le montage, mise en route, mise en pression du circuit et Ouf ! cela fonctionne correctement.
Le retour d’expérience fait, que maintenant en navigation, je coupe l’eau sous pression et j’ouvre le robinet de la cuisine. Si besoin, en navigation, l’eau est remise en service le temps de son utilisation puis coupée à nouveau. Pour information, l’eau est chauffée dans le ballon lorsque le moteur tribord fonctionne. En cette fin de matinée, il fait très chaud. Beaucoup de bateaux visiteurs sont partis et il faut attendre ce soir pour savoir s’il y aura de nouveaux arrivants.

- Mercredi : cette nuit, vers 03h00 du matin, un gros orage m’a réveillé. Le bateau est maintenant complètement dessalé sans avoir eu besoin d’utiliser de l’eau douce du ponton. En milieu de matinée, direction le magasin Carrefour à pied (4 kms aller/retour) pour faire des courses car il faut bien manger.
Après déjeuner, balade à vélo jusqu’à Barfleur, soit près de 25 kilomètres aller/retour. Une petite bruine bienveillante me rafraichi le visage peu après mon départ. Mais cela ne dure pas, le soleil reprend ses quartiers à mon retour.
Peu de temps après l’ouverture des portes, beaucoup de bateaux visiteurs s’en vont et beaucoup arrivent. Ce sont principalement des voiliers sous pavillon Hollandais ou Anglais.
En fin d’après-midi, les travaux d’installation des manèges pour la fête foraine de ce weekend commencent.

- Jeudi : il fait beau et chaud, déjà 22°C. dans le bateau à 07h30. Je prends le vélo pour aller faire quelques petites courses pour l’apéro dinatoire organisé pour accueillir mes Neveux et Nièce demain soir. L’après-midi après déjeuner, visite du World War II Museum de Quinéville situé à environ 15 kms du port. Une visite qui s’est avérée très intéressante avec pas trop de monde, comme le soleil brille. Sur 1000 m² d’exposition, non loin des plages de Utah Beach, de vraies mises en scènes plongent le visiteur dans l’ambiance de l’époque. Une rue typique des années 40 est entièrement reconstituée avec ses boutiques et maisons d’habitation. De nombreux véhicules et matériels sont présents.
Avec l’installation de la fête foraine, la route est maintenant fermée à la circulation automobile.

- Vendredi : aujourd’hui encore il fait beau, mais la température n’est pas trop élevée. Quelques petites courses le matin au boulanger du coin et balade l’après-midi à vélo, jusqu’à environ 4 kms de Valognes, lieu de résidence de mes Neveux et Nièces que je vais recevoir ce soir à bord.

- Samedi : Le ciel est gris à notre réveil mais il ne fait pas froid. Marché le matin et promenade à pied après déjeuner à la fête foraine avant l’arrivée de la pluie qui a sévi de 15h00 jusqu’en début de soirée. Demain dimanche midi, nous partons pour Cherbourg à marée descendante pour bénéficier des courants.



Dimanche 04 août :
Ce matin, le ciel est bleu, le vent faible et il fait 25°C. quand je démarre les moteurs vers midi pour prendre la direction de Cherbourg. Un peu moins d’une heure après mon départ, j’entends un appel sur le canal 16 de la VHF pour un bateau en avarie de propulsion face à Grandcamp-Maisy. Cela doit être, probablement, un petit bateau sorti pour aller à la pêche. Gatteville est en vue, la mer est conforme aux prévisions, à savoir une houle comprise entre 0,2 m et 0,4 mètre que je reçois par tribord avant.
Peu après le phare, la houle augmente et la mer se creuse jusqu’à environ 1,2 mètre et reste forte jusqu’au Cap Levi. Elle ne se calme vraiment qu’à l’approche de Fermanville. Je trémate deux voiliers qui se dirigent vers Cherbourg mais comme le vent est faible, ils n’avancent pas vite.
A 15h20, je rentre dans la grande rade et suis amarré 25 minutes plus tard sous la Capitainerie. J’ai fait la traversée depuis St. Vaast à la moyenne de 8,6 nœuds avec le courant portant.



Du 05 août au 09 août :

- Lundi : ce matin, ciel bleu et soleil, mais il y a seulement 18°C. dans le carré à 07h30. J’ai mis le chauffage car on ressentait la fraicheur. Quelques courses en centre-ville dans la matinée puis après déjeuner direction le musée sur la Seconde Guerre mondiale et le débarquement à Cherbourg situé dans une forteresse du XIXe siècle. Pas de chance, nous sommes lundi et le musée est fermé.
Dans le port, les pavillons des visiteurs sont Anglais, Belge ou Allemand, mais pas de Hollandais visible à cette heure.

- Mardi : à notre réveil, la température est plus agréable qu’hier, il fait 21°C. dans le carré. Le ciel est gris et une petite bruine s’invite entre 10h00 et 12h30. Cela permet de dessaler le bateau même si la pluie n’est pas importante. Le soleil revient en début d’après-midi après le départ des Belges remplacés par les Hollandais qui arrivent en masse.

- Mercredi : le ciel est clair et il fait seulement 19,1°C. dans le bateau à notre réveil. Quelques courses ce matin sous une légère pluie qui heureusement s’arrête rapidement. Après déjeuner, balade à vélo jusqu’au phare à la pointe de Querqueville (jetée de la grande Rade). En fin d’après-midi, les Hollandais partent et sont remplacés par les Anglais qui eux aussi arrivent en force.

- Jeudi : ce matin, le ciel est nuageux avec un peu de vent. Quelques courses au marché et une visite chez le boulanger puis un déjeuner rapide avant notre départ pour le musée de la Mer. La bruine nous accompagne jusqu’à l’entrée du musée puis s’arrête quand nous pénétrons à l’intérieur. En fin d’après-midi, la bruine nous reconnait en sortant et nous escorte jusqu’au bateau avant de s’arrêter à notre arrivée au port. A croire qu’elle le fait exprès.
En fin de journée un grand voilier, le « Tahitou », en voulant se mettre au ponton derrière moi me heurte sur bâbord arrière heureusement sans conséquence. Encore un marin qui n’a pas la maitrise de son bateau alors que le vent est nul. La pluie s’invite de nouveau en début de soirée jusqu’à tard dans la nuit.

- Vendredi : ce matin, à notre réveil, il pleut. Pour une fois les prévisions météorologiques sont vérifiées. Comme nous partons pour Dielette demain, je fais quelques courses car si nous sommes bloqués par la météo, il sera difficile de se ravitailler à Flamanville. Le soleil revient nous tenir compagnie à partir de 10h00 jusqu’en fin de journée.
Normalement aujourd’hui, j’aurais dû changer de place car le port attendait un rallye composé d’environ 25 bateaux anglais. La réalité est tout autre puisque seulement trois bateaux sont arrivés dans l’après-midi.



Samedi 10 août :

Ce matin, la température dans le carré n’est que de 19,3°C. Visite chez le boulanger avant de partir en milieu d’après-midi. Je démarre les moteurs à 16H00. Nous sortons de la grande rade 35 minutes plus tard. Le courant nous porte bien et la mer est calme pour le moment. Je réduis ma vitesse car la marée est descendante.
A l’entrée du Raz Blanchard, la mer qui était calme se creuse au passage des « marmites » entre le cap des Groins et la Pointe du Houpret, en particulier à proximité de Goury. Ces « marmites » sont créés par le courant, les inégalités du fond rocheux et la remontée du fond. Cela provoque des remous et donne l’impression que l’eau bout. Le courant n’est pas trop violent mais les creux avoisinent un bon 1,5 mètre au passage de ces fameuses marmites. Une fois passées, la mer redevient très calme.
A l’approche du nez de Jobourg, j’arrête un moteur et réduit le régime de l’autre. Je ne veux pas arriver trop tôt à Dielette et donc je temporise pour attendre que la marée remonte. Maintenant, je me dandine doucement. Je rentre dans le port vers 20h20 et suis amarré dix minutes plus tard.
Ma place réservée dans l’avant-port par téléphone a été matérialisée par du rubalise de chantier et deux panneaux de stationnement interdit. Pour les panneaux, c’est une première depuis que je navigue. Le port est loin d’être complet car il a beaucoup d’emplacements libres. Le coût de la nuitée est de 40€ alors que la première boulangerie est à Siouville-Hague à plusieurs kilomètres.



Dimanche 11 août :
Ce matin, le ciel est bleu et le soleil brille. Je quitte le port de Dielette vers 11h00 en direction de Barneville-Carteret. En sortant, je dois faire attention à la multitude de marques de casiers souvent posées par les vacanciers ou les locaux. En arrivant face à la centrale de Flamanville qui a enfin commencé à entrer en fonctionnement, le courant contraire est très fort et je me traine un peu. Vers midi, à marée haute le courant faiblit enfin. La mer qui n’est pas très forte, seulement 50 centimètres de houle, m’arrive par ¾ arrière.
A 14 h10, les moteurs sont arrêtés, je suis amarré. J’ai été accueilli et guidé par un petit bateau électrique qui est arrivé quand je me suis annoncé sur le canal 9 de la VHF en entrant dans le chenal.
Aujourd’hui, c’est la fête de la Mer à Carteret face à la plage de la Potinière et surtout il y a beaucoup de monde. Beaucoup de doris y sont présentés :

- Le doris était à l'origine utilisé pour la pèche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. Il était servi par deux marins qui allaient poser les lignes. A la fin XIXe siècle, début du XXe, après une ou deux campagnes de pêche, les doris usagés étaient donnés ou vendus à bas prix. Ils étaient alors utilisés pour la pêche côtière ou le ramassage des algues tout le long des côtes du Cotentin.

Un feu d’artifice est tiré le soir depuis l’entrée du chenal. Il n’y pas de bateau sous pavillon hollandais, mais celui de la Grande-Bretagne règne en maître parmi les visiteurs.



Lundi 12 août :
Au réveil, le ciel est bleu et il fait chaud dans le carré, plus de 23°C. Vers 10h00, le ciel devient subitement gris, un petit crachin commence à mouiller et comme une espèce de brume ou de brouillard s’installe. Malgré tout je pars faire quelques courses à Barneville car il faut bien manger. Heureusement le beau temps revient en début d’après-midi. Demain, si l’état de la mer est confirmé, direction St. Malo. Initialement j’avais prévu de passer par Granville puis de rejoindre le lendemain la cité Malouine. Mais après analyse des courants, je prends la décision de faire la traversée directement vers le port des Sablons.



Mardi 13 août :
Le ciel est gris, il fait seulement 20°C. mais le vent est faible. C’est un petit coefficient aujourd’hui, seulement 38, qui fait qu’il n’y a aucun problème pour rentrer dans le port des Sablons. La marée sera basse à St. Malo à 19h40 et le seuil pour sortir du port de Carteret s’ouvre à 11h10. A 11 h30, je prends ma place dans la file des bateaux sortants. Il y a beaucoup de monde et l’on fait la queue en file indienne à faible vitesse jusqu’à la sortie du chenal.
La houle est comprise entre 0,3 et 0,5 mètre, ce qui est conforme aux prévisions. Après deux heures de navigation, par une sorte de brume de chaleur, je ne vois plus les côtes françaises mais celles de Jersey deviennent de plus en plus visibles. Il n’y a personne sur l’eau, mis à part un ferry et un voilier au large des côtes anglaises qui ne sont pas loin, environ 7 kilomètres. Orange me souhaite par SMS la bienvenue au Royaume Uni mais précise que cela ne change strictement rien à mon forfait téléphonique.

Vers 16h00, je téléphone au port pour confirmer mon arrivée et l’on m’indique que l’on ne peut pas m’accueillir mais qu’il y a de la place au port Vauban. On me précise que je devrai passer l’écluse du Naye dont l’ouverture est à 21h45. En insistant, je reçois l’autorisation de me mettre en bout du ponton A jusqu’à mon départ vers l’écluse.
Il est 18h40 quand j’arrête les moteurs. J’ai fait la traversée à la moyenne de 6,6 nœuds depuis Carteret avec par moitié des courants favorables et par moitié des courants contraires. A peine arrivé, je me précipite à la Capitainerie ou je rencontre une personne charmante qui m’explique qu’il suffit de rentrer dans l’écluse à l’heure dite après l’ouverture des portes et qu’ensuite tout se passe sans aucun problème. Elle me donne même le code d’accès aux sanitaires du port Vauban.
A 21h35, je quitte mon emplacement et passe un appel VHF à l’écluse, dont j’ai trouvé le numéro de canal sur mes documents nautiques, pour m’annoncer.
ET là, douche froide. L’ouverture de l’écluse est à 22h47 et non à 21h45. Cela signifie que je passerai et ferai ensuite mon amarrage pratiquement sans lumière. A la vue du temps d’attente, je retourne m’amarrer en bout du ponton A. Merci la Capitainerie pour la précision de vos informations.
A 22h50, je suis dans l’écluse avec un bateau de travail prioritaire et un petit voilier hollandais. Il n’y a rien pour s’amarrer, mais une personne, située en haut sur le bajoyer, m’envoie une petite cordelette pour récupérer mes amarres. Le sas est éclairé. Nous montons de près de cinq mètres.
A la sortie le voilier essaie de me trémater mais j’augmente le régime des moteurs et il se calme. Il y a peu de lumière sur le bassin, seuls les remparts de la cité Malouine sont éclairés, quand j’aperçois deux bouts de ponton qui sont libres. Je choisis le second et réalise mon amarrage sans problème tout en douceur dans la pénombre. Il est 23h20 quand j’arrête les moteurs après mon premier amarrage de nuit.



Du 14 au 16 août :
- Mercredi : la pluie nous réveille vers 07h00. Le ciel est gris mais la température est douce. Il y a beaucoup de mouvement dans le port, des arrivées et des départs en fonction des horaires d’ouverture de l’écluse. Nous sommes très bien situés en fait, face aux remparts de la cité Malouine. Quelques courses le matin à l’Intermarché, un peu plus de 6 kilomètres aller/retour, puis dans l’après-midi balade et repérage dans la cité.
Un peu d’histoire sur la ville de St. Malo.

Au VIème siècle, un ermite du nom d'Aaron vivait sur le rocher avec quelques moines qui partageaient leur temps entre la prière et l'évangélisation des populations voisines. C'est là qu'accosta le moine Mac Low. Il fut élu évêque d'Aleth, la cité voisine. Les remparts de Saint-Malo sont une muraille de granit qui ceinture la ville, construite à partir du XII e siècle par l'évêque d'Aleth Jean de la Grille. Après le grand incendie de 1661, l'enceinte de granit est entièrement reconstruite. Elle fut agrandie au XVIIIe siècle par Garangeau, ingénieur-architecte, disciple de Vauban. Les personnages mythiques de la ville sont entre autres Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf.

- Jeudi : nous sommes le 15 août, la température est fraiche ce matin, 18,6°C. à 07h30 dans le carré. Le ciel est bleu, le soleil brille, mais je mets le chauffage pour réchauffer l’atmosphère. Le baromètre est à la hausse ce qui laisse supposer une évolution favorable de la météo.
Nous sommes le 15, donc à midi, c’est repas gastronomique comme nous avons l’habitude depuis des années quand nous sommes à bord. Après déjeuner, balade à vélo jusqu’au barrage de la Rance pour digérer.

- Vendredi : une pluie fine à notre réveil, malgré une température très agréable, nous surprend au saut du lit. Comme quoi, la météo est loin d’être une science exacte. Heureusement cela ne dure pas. Dans l’après-midi, nous faisons une longue promenade à l’intérieur des remparts. Il y a énormément de monde et quelquefois, il est difficile de circuler.



Samedi 17 août :
La température est douce, le ciel gris et il y a beaucoup de vent. Vers 11h00, le ciel se dégage enfin. Le point à noter est que le chat « Moka » a pulvérisé les cordes du store de la baie vitrée centrale du poste de pilotage. Une réparation à réaliser rapidement si je veux pouvoir piloter de l’intérieur en cas de mauvais temps.
En discutant avec le responsable du port, après avoir acquitté mes nuitées, j’apprends qu’un projet de construction est en voie de voir le jour puisque des travaux devraient commencer le 15 septembre pour un nouveau bâtiment flambant neuf, qui comprendra le bureau du port et un restaurant, le tout livré en 2026.
Nous partons pour Granville en milieu d’après-midi. A 16h30, je suis dans l’écluse après avoir attendu l’arrivée du cargo « Fehn Cape » qui fera la bassinée avec moi ainsi qu’avec deux autres petits bateaux de plaisance. Heureusement l’écluse est large de 25 mètres. Nous ne descendons que de 1,1 mètre.
Sur l’eau, comme la mer est calme, il y a énormément de bateaux qui naviguent dans tous les sens. La prudence est de mise et je dois souvent me dérouter pour éviter une collision en particulier avec les voiliers.
La mer est de travers tout au long de la traversée et est conforme aux prévisions. Le Mont-Saint-Michel, bien que très éloigné, car ma route passe à environ 23 kms, a été légèrement visible dans la brume de chaleur. Je suis amarré au port du Hérel à 20h20 en bout du ponton F que l’on m’avait indiqué par téléphone la veille. La traversée s’est effectuée à environ 6,6 nœuds de moyenne.



Dimanche 18 août :
Il fait beau et après le petit déjeuner je pars à la découverte de la ville que je ne connais pas du tout et surtout à la recherche d’un boulanger (nous sommes dimanche). C’est la première fois que je viens à Granville.
En début d’après-midi nous allons nous perdre en centre-ville, parmi tous les stands de la braderie organisée par les commerçants locaux. Il y a beaucoup de monde.
Nous y passons une bonne partie de l’après-midi, allant même jusqu’à la plage, de taille relativement modeste à côté du Casino.
De retour sur Harriet en fin de journée, j’analyse les prévisions météo du lendemain mais ne prends aucune décision. J’aviserai demain matin pour savoir si nous partirons pour Carteret ou non.




Lundi 19 août :
J’ai 65 km à couvrir pour rejoindre Carteret avec un courant peu favorable sur la fin. Je quitte le ponton à 11h00 car la porte ferme à 11h30. La mer est relativement calme avec une houle comprise entre 0,4 m et 0,5 mètre. A la sortie du port, il y a embouteillage car beaucoup de petits bateaux sont agglutinés à moins de 500 mètres de l’entrée du port. Après 1h30 de navigation, comme je longe la côte, j’ai moins de 8 mètres d’eau sous la quille.
A 15h00, je suis proche de Pirou et je me traine car les courants me freinent. A 16h00, je constate que le chat est venu s’installer sur le siège du poste de pilotage intérieur et dort paisiblement. La mer est très calme et le vent inexistant.
Il n’est pas nécessaire d’aller plus vite car la porte du seuil, à l’entrée du port de Carteret, n’ouvrira pas avant 18H00. J’ai fait le choix de partir à marée descendante depuis le port du Hérel, 30 minutes avant la fermeture du seuil, pour être sûr d’arriver avant la fermeture de l’accès au Port des Isles.
Je ne suis pas le seul à attendre devant la plage, environ quinze minutes, en faisant attention aux nombreux casiers qui tapissent l’espace de l’entrée du chenal. Je passe le seuil peu après et suis amarré à 18h20 à la même place que lors de notre passage avant St. Malo.



Du 20 au 26 août :

- Mardi : la pluie, forte, nous réveille vers 06h00 du matin. Le bateau va être dessaler grâce à Taranis (dieu du ciel et de l'orage de la mythologie celtique gauloise). Heureusement cela ne dure que jusqu’à 10 heures. Je profite de l’accalmie pour faire quelques courses avant le retour de la pluie vers 14h00. En fin de journée, le soleil revient nous faire un petit coucou. Il commençait à nous manquer. La boulangerie étant fermée, je prends le vélo pour aller jusqu’à Barneville.

- Mercredi : comme le ciel est bleu, la température dans le carré à notre réveil n’est que de 19°C. Ce sont les grandes marées et les coefficients du jour sont 105 et 107. La passerelle d’accès au ponton est à l’horizontale ce matin. Je fais quelques petites courses de frais puis après déjeuner, je vais découvrir le baptistère à Portbail qui date du IVe ou Ve siècle :

La christianisation des campagnes de la future Normandie est tardive. Elle se généralise au VIe siècle. Dans l’église ancienne, seuls les évêques baptisent dans leurs cathédrales, le jour de Pâques. La multiplication des baptêmes amène à installer des baptistères ruraux. L’importance à cette époque de Port-Bail, sa position géographique dans le diocèse de Coutances, ville de l’évêque, expliquent la présence de ce baptistère. Le clergé local reçoit le droit de baptiser. Découvert par hasard en 1956 à l’occasion de travaux pour la construction du groupe scolaire, le site de ce baptistère paléochrétien est classé monument historique depuis 1958.

Un vrai temps de mois de mars, la chaleur en plus, car il pleut quelques gouttes, le soleil revient et le ciel est bleu, puis il pleut, etc...

- Jeudi : ce matin chauffage car il fait frais dans le carré à notre réveil. Le coefficient de marée est annoncé à 108 et les courants dans le Raz Blanchard à près de 21 km/h. Il y a beaucoup de vent et il est plus prudent de rester au port. Margot viens nous chercher pour passer la journée à la Haye-du-Puits. Aujourd’hui, c’est jour de marché à Carteret. La boulangerie est ouverte, mais je préfère aller à celle de Barneville car j’ai un mauvais souvenir de la pâtisserie locale. En fin de journée, à notre retour sur Harriet avec nos amis, nous faisons honneur à la tarte Normande qui s’avère très bonne.

- Vendredi : au réveil, il pleut beaucoup. Cela devient presque une habitude mais il ne fait pas froid. C’est le quatrième jour que je suis amarré dans le Port des Isles à Carteret car l’état de la mer n’incite pas à passer le Raz Blanchard pour le moment. Les creux annoncés avoisinent quatre mètres voir plus. Je préfère attendre une accalmie et ferai une route directe pour Cherbourg sans passer par Dielette. Après déjeuner, direction Fierville-les-Mines à vélo pour visiter un moulin à vent.

Construit en 1744, c’est un moulin tour dont la toiture pivote à 360°. Il a fonctionné jusqu’en 1848 puis a fermé ses ailes, ne pouvant lutter face à la concurrence des minoteries.

Il refonctionne pour les visiteurs et j’en profite pour acheter de la farine de sarrasin produite sur place, pour faire des crêpes.

- Samedi : il a plu cette nuit et il fait froid dans le bateau, seulement 18°C. De nouveau la pluie revient nous visiter et s’incruste jusqu’en début d’après-midi. Le soleil étant revenu, j’en profite pour faire quelques courses.

- Dimanche : il fait de plus en plus froid au fur et à mesure que la saison avance. Nous aurons bientôt l’automne à fin août, résultat chauffage pendant une heure. Beaucoup de vent et petite pluie. Il n’y a plus de saison, mois de mars ou début d’automne ?
Le soleil joue à saute moutons avec les nuages. Mon voisin, la grosse vedette de Jersey est partie et a été remplacée par un voilier sous pavillon anglais.
En fin de journée, un gros bateau sous pavillon de Jersey, 78 pieds, arrive et se met au ponton près de nous. Il est tellement gros qu’il nous protège du vent.

- Lundi : la température est plus douce ce matin, le ciel est nuageux. Il n’est pas nécessaire de mettre le chauffage. L’été n’aurait-il pas dit son dernier mot ? En début d’après-midi je pars à la recherche du « lavoir de la mère Denis » proche du port.

Ce lavoir a été construit au début du XXème siècle sur les bords de la rivière Gerfleur. C’est l’un des lavoirs les plus connus de France puisqu’il a été utilisé comme décor de films publicitaires pour une marque de machine à laver bien connue, avec pour ambassadrice la Mère Denis. Il était dépourvu de toiture à l’origine, celle-ci ayant été construite en 1972 pour les besoins du tournage. Le lavoir possédait un système de vanne à crémaillère très utile quand il fallait le curer. Il a été remis en valeur et restauré en 1999.

Malheureusement, quand on le regarde, on s’aperçoit qu’il a été oublié depuis. Beaucoup de bateaux, sous pavillon anglais, arrivent ou quittent le port. Nous sommes dans la zone des iles Anglo-Normandes.
J’espère pouvoir partir demain pour Cherbourg en fin de matinée, si l’accalmie est confirmée pour le passage du Raz Blanchard.



Mardi 27 août :

Le ciel est bleu mais il fait froid. Seulement 17°C dans le bateau à 07h30. De plus il y a beaucoup d’humidité. Après avoir vérifié les informations météo et la valeur de la houle dans le Raz Blanchard, je prends la décision de partir pour Cherbourg. La porte abattante ouvre à 11h30 et je quitte le ponton quinze minutes plus tard. La marée sera haute vers 14h00.
Je me rapproche du ponton à carburant (1,85€ le litre cette année pour 2,1€ il y a deux ans) puis décide comme celui-ci est occupé, de ne refaire le plein qu’une fois arrivé au port de Cherbourg. Vers midi, je sors du chenal et prends la direction du Raz Blanchard. Il n’y a personne sur l’eau une fois quitté les environs du port. En approche du nez de Jobourg vers 14h00, j’aperçois un ferry au loin qui rejoint les iles Anglo-Normandes, probablement Guernesey.

A l’approche du Raz, ma vitesse augmente fortement (environ 25 km/h). Près de Goury, dans les marmites, les creux sont compris entre deux et trois mètres avec une mer de travers. La joie !
Le bateau étant très chahuté, je modifie ma route directe en faisant une grande courbe pour limiter la gite et les embardées du bateau. Je sors du Raz Blanchard vers 15h00.
Vers 16h20, dans une mer apaisée, j’aperçois la grande rade. En entrant dans le port, je demande par VHF, s’il est possible de faire du carburant. On me renseigne très vite en m’indiquant que le ponton occupé sera dégagé à mon arrivée.
A 17h45, le plein des réservoirs étant fait (1,76€ le litre), je rejoins l’emplacement indiqué où un plaisancier belge vient prendre mes amarres pour faciliter mon accostage. Merci l’ami. J’ai mis moins de cinq heures pour couvrir la distance comprise entre Carteret et Cherbourg à la vitesse moyenne de 8,6 nœuds.



Mercredi 28 août :

Le ciel est bleu, il n’y a pas de vent et la température est douce ce matin. A 13h30, je quitte le ponton. Le bateau sous pavillon belge qui était devant mon étrave est déjà parti. La marée sera haute à 18h00 à St. Vaast. La mer est plate et la houle me fait onduler tout doucement. Un vrai plaisir par rapport au Raz Blanchard d’hier. A l’approche de Cap Levi, je trémate un voilier sous pavillon hollandais qui avance au moteur à faible vitesse car le vent est quasi inexistant. A l’approche du phare de Gatteville, la mer se creuse un peu mais cela reste très raisonnable. Tatihou est en vue sur tribord vers 16h30 et la mer est redevenue presqu’un lac. Pas de réponse sur le canal 9 de la VHF pour m’annoncer quand je suis en approche du port.
A notre entrée juste après les portes, j’aperçois plusieurs camions de pompiers et de gendarmerie. En faisant ma manœuvre pour accoster au ponton dans le prolongement des pompes à carburant, trois gendarmes semblent m’attendre. Que se passe-t-il ? La Presse de la Manche apporte l’explication :

- Après le déclenchement abusif d’une alarme à incendie sur le port, la distribution de carburant n’a pas repris. Mercredi 28 août 2024, un enfant d’une dizaine d’années a été filmé en train d’actionner l’alarme à incendie du poste de distribution de carburant du port. Le personnel de la capitainerie, voyant dans un premier temps de la fumée blanche s’échapper du ponton, avait rapidement appelé les secours et les équipes d’intervention, venues en nombre au port, parfois de loin… et pour rien. Aucun incendie ne s’était en effet déclenché, il s’agissait là du déclenchement automatique de la poudre d’extinction de la station. Un geste qui avait passablement agacé la capitainerie au vu des efforts fournis et du dispositif déployé.

Deux jours plus tard, vendredi 30 août 2024, l’agacement est relativement retombé, les sourires revenus à la capitainerie. La station de carburant est intacte mais on ne peut pas l’ouvrir aux plaisanciers. La poudre d’extinction doit être rechargée par une entreprise et des techniciens doivent ensuite faire les vérifications d’usage.
Heureusement que j’avais fait le plein à Cherbourg, sinon il aurait été nécessaire d’aller à Carentan comme l’année dernière. Les pompes étaient en panne en 2023 lors de mon passage.



Du 29 au 31 août :

- Jeudi : il fait beau à notre réveil, le ciel est bleu et le soleil brille mais la température extérieure est basse, seulement 17,4°C. sous la toile du taud. Après le petit déjeuner, je file au Carrefour Market pour reprendre deux packs d’eau car avec la chaleur dans la journée, on boit beaucoup. J’y retourne dans l’après-midi, mais à vélo cette fois, car mes Neveux et Nièce se sont annoncés pour demain midi.

- Vendredi : il fait frais dans le carré à notre réveil, seulement 18°C. Je passe chez le boulanger à côté de l’église pour acheter du pain et une tarte Normande qui est un vrai délice.

- Samedi : la température est douce au réveil, mais la météo marine a annoncé un avis de grand frais. Le vent est très fort et aucun bateau ne sort du port. Aucun à priori, sauf sept jeunes inconscients sur un petit voilier dont seulement quatre, portent un gilet de sauvetage. Le vent et la houle les bloquent juste après les portes et ils ont du mal pour faire demi-tour car leur petit moteur, mal positionné sur sa chaise, n’arrive pas à exécuter la manœuvre attendue. Le vent les pousse contre le quai en sortie du port et l’accident est évité de justesse. Enfin, ils arrivent à rentrer dans le port.
Dans l’après-midi, le vent s’étant calmé, je fais une balade à vélo pour aller voir l’ancienne batterie Allemande de Crasville située à moins de dix kilomètres de la côte :

La batterie de Crasville est un ancien ouvrage de défense de la Manche situé à Crasville.
Elle est construite en 1943 par l'armée allemande, au lieu-dit Les Landes. Elle a pour nom de code Stp 142. Elle fait partie du mur de l'Atlantique. Elle n'a pas de vue directe sur la mer. Elle fonctionne avec le poste de direction de tir de Morsalines.
Elle est équipée de quatre canons Schneider français de 105 mm, d'une portée de 12 km, destinés à couvrir la côte de Saint-Vaast-la-Hougue à Saint-Marcouf. La batterie est complétée par des abris pour le personnel, des soutes à munitions, une réserve d'eau et un emplacement pour un canon anti-aérien de 20 millimètres. Trois cents soldats du 126e régiment d'artillerie côtière y sont cantonnés. Le 6 juin 1944, la batterie était trop loin pour inquiéter les opérations de débarquement, les canons de 105mm furent démontés pour être envoyés à la batterie de Saint-Marcouf.


Malheureusement la visite ne peut se faire car les blockhaus sont sur un terrain privé et clôturé où l’entrée est interdite. Je ne peux les voir que depuis la route.



Dimanche 01 septembre :


La météo s’étant calmé, après vérification, nous partons pour Grandcamp-Maisy vers 08h30. Il commence à pleuvoir quelques gouttes et un orage éclate peu après avec des trombes d’eau. Je reçois la mer par le travers et la visibilité est très réduite. Il me faut faire attentions à tous les petits bateaux des pêcheurs que je rencontre sur ma route. Après une heure, la pluie s’arrête enfin et un tout petit soleil fait son apparition.
Je devine à peine les contours des îles Saint Marcouf sur mon tribord. Malheureusement l’accalmie ne dure pas et la pluie revient à nouveau mais moins forte.
A 10h45, je suis amarré au ponton visiteurs après 2h10 de navigation. La pluie a cessé quand je suis entré dans le port. Il y a juste un autre bateau visiteur depuis quelques jours en bout du second ponton. Nous partirons demain pour Courseulles-sur-Mer.
Dans l’après-midi en faisant un tour en ville sous le soleil enfin revenu, j’ai remarqué que beaucoup de volets étaient fermés sur les bâtiments ou petites maisons. Il n’y a pratiquement personne en ville. Pour beaucoup, les vacances sont terminées et la rentrée des classes est proche.



Lundi 02 septembre :

Je démarre les moteurs dès l’ouverture des portes à 08h25. A Courseulles, les portes fermeront à 13h12, ce qui me laisse environ 4h30 pour faire la traversée. Le ciel est gris, il ne pleut pas, le vent est faible et souffle de la terre. En sortant du port sur les Roches de Grandcamp, à part deux ou trois petits bateaux de pêcheurs, il n’y a personne. La mer est calme. Vers 10h30, je suis trématé par un bateau de pêche. Celui-ci ne trouve rien de mieux que se mettre juste devant moi. A 11h30, Courseulles est en vue mais cette année aucun animal du genre delphinidé ne s’est manifesté. A midi, après avoir effectué mon demi-tour en profitant de l’absence de vent, je suis amarré avec l’aide d’une personne présente sur le ponton à mon arrivée. Merci l’ami. J’ai fait 7,8 nœuds de moyenne pour venir de Grandcamp-Maisy avec l’aide des courants.
Après déjeuner, quelques gouttes de pluie s’invitent. Heureusement cela ne dure pas. Tous les bouts des pontons sont occupés alors que nous sommes en septembre. Une partie du quai Ouest est interdite aux usagers car il y a un risque d'effondrement. Tous les catways ont été retirés et les bateaux dispatchés en fonction des places disponibles. Le résultat est que le port ne peut pratiquement plus accueillir de visiteurs faute de places disponibles. Voici l’avis présent sur le site du port depuis février 2024 :

- AVIS AUX PLAISANCIERS : En raison des travaux sur le quai Ouest amont du Bassin Joinville, les places visiteurs sont actuellement limitées. Veuillez contacter le bureau du port pour effectuer votre réservation.

Début septembre, les travaux n’avaient toujours pas commencé.



Du 03 au 05 septembre :

- Mardi : ce matin, la température est agréable dans le carré à notre réveil. Après le petit déjeuner, direction le Carrefour Market situé à environ deux kilomètres car le frigo est bien vide. Au retour, arrêt au marché qui a lieu en bout de la rue de la Mer pour compléter mes achats.
Peu après le déjeuner nous partons visiter le musée canadien (le centre Juno Beach). Pendant que nous étions à l’intérieur un gros orage a éclaté. Heureusement nous sommes restés, comme beaucoup d’autres personnes, à l’intérieur en attendant que la pluie cesse. Les prévisions de la météo marine semblent s’améliorer pour vendredi, jour de notre départ prévu pour Honfleur. A surveiller.

- Mercredi : il fait frais dans le carré à notre réveil, seulement 18°C. Une heure de chauffage a été nécessaire pour réchauffer le bateau et faire diminuer l’humidité. Après déjeuner, direction Ver-sur-Mer à vélo pour visiter le British Normandy Memorial situé à environ sept kilomètres :

Le mémorial a été officiellement inauguré le 6 juin 2021 par Sa Majesté le roi (alors prince de Galles) en tant que patron royal du Normandy Memorial Trust. Le mémorial enregistre les noms des 22 442 militaires sous commandement britannique tombés le jour J et pendant la bataille de Normandie à l'été 1944.

Comme hier, petite pluie en fin d’après-midi.

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- Jeudi : ce matin, de nouveau, il pleut. Les prévisions météo marine pour demain se sont encore améliorées si bien que je prends la décision de partir pour Honfleur sauf évolution défavorable de dernière minute. A midi, restaurant « Au P'tit Mousse » situé près du port juste à côté du pont. La pluie s’étant arrêtée après notre déjeuner, dernières petites courses à vélo en prévision de notre départ pour Honfleur.



Vendredi 06 septembre :

Ce matin pas de pluie mais seulement 16,8°C. sur le bateau au réveil. Le chauffage pendant une heure s’est avéré nécessaire pour réchauffer l’atmosphère. Les portes ouvrent à 11h09. Les prévisions sur l’état de la mer ont été confirmées. Les moteurs sont en route et je quitte le ponton à 11h15. La mer est relativement plate sauf quand nous passons au large de Ouistreham, mais rien de bien méchant.
Une fois dans le chenal de Seine, apercevant le pont de Normandie noyé dans une sorte de brume, la mer devient un lac. Le soleil vient nous faire un petit coucou quand nous pénétrons dans l’écluse à 15h10.
Notre tranquillité est perturbée car « un abruti » tourne en hélico à basse altitude au-dessus du port pour un jeu télévisuel, la Carte aux trésors, tournée entre Cabourg, Honfleur et Lisieux. Le bruit est assourdissant. Il n’y a pas de bateau de visiteurs dans le vieux bassin, hormis un ancien bateau à moteur de près de 20 mètres pour l’émission de télévision.
Seul un voilier anglais est présent dans l’avant-port au ponton devant notre étrave. Vers 20h00, quelques gouttes de pluie se rappellent à notre bon souvenir.



Du 07 septembre au 09 septembre :

- Samedi : la température est douce au réveil, le ciel est gris mais pour une fois il ne pleut pas... C’est jour de marché et j’en profite pour faire quelques courses de frais comme je fais à chaque fois que j’en ai l’occasion.
Après déjeuner, balade rapide au jardin des Personnalités avant l’arrivée d’une forte pluie vers 17h00.

Cet écrin, situé le long de l'estuaire de la Seine est dédié aux grandes figures historiques de Honfleur. Il est parsemé de barques de verdure dans lesquelles reposent les bustes de personnages célèbres, enfants du pays de Honfleur, artistes, marins, navigateurs…

Au retour au bateau, le voilier est parti et nous sommes maintenant le seul bateau amarré au ponton.

- Dimanche : il pleut ce matin, et la température n’est que de 19°C. dans le carré à notre réveil. Aucun bateau n’est arrivé et nous sommes toujours seul. Journée maussade ponctuée d’alternances de pluie, puis de furtifs rayons de soleil, puis de pluie, etc...

- Lundi : il a plu cette nuit. Il y a beaucoup de vent qui soulève une petite houle dans l’avant-port et qui a déposé un grand nombre de feuilles mortes sur le Harriet. Les prémices de l’automne sont là. Il y a beaucoup d’humidité dans le bateau. Je fais rapidement mes dernières petites courses avant notre départ pour Rouen prévu demain matin. Il ne restera que la visite chez le boulanger avant notre appareillage. Nous ne sommes plus seul. Un petit voilier en provenance de Rouen est arrivé tard dans la soirée après plus de douze heures de navigation.



Mardi 10 septembre :

Il fait frais à notre réveil, 18°C. Il ne pleut pas et j’espère que cela va durer pendant notre navigation vers Rouen. Le départ pour l’écluse est prévu à 10h30. La météo marine indique dans l’estuaire des creux compris entre 20 centimètres et 40 centimètres.
Au retour de chez le boulanger, j’aperçois un car de touristes du troisième âge et beaucoup de monde qui fait la queue pour embarquer sur l’Aventura :

- Celui-ci assure une promenade en mer depuis le port de Honfleur. Découvrez l’estuaire de la Seine avec passage du sas-écluse, du radar, du port de commerce et des quais en Seine. Passage sous le majestueux Pont de Normandie et vue sur le pont de Tancarville. Vue du Havre et de Port 2000, la réserve naturelle, la plage du Butin, Vasouy, Pennedepie et les hauteurs de la ville de Honfleur.

Voyant cela, je prends la décision de partir avant qu’il ne se présente pour sortir en mer. Cela me permettra de faire ma manœuvre en toute tranquillité dans l’écluse. Nous ne sommes que deux pour le sassement et je le laisse sortir en premier. A mon tour, direction le pont de Normandie avec une houle qui m’arrive par l’arrière mais aussi par un vent de travers qui rend difficile la tenue de cap.
La mer est basse et le flot arrive progressivement. Un petit rayon de soleil fait son apparition vers 11h30. Peu après, sur le canal 73, j’entends un appel d’un bateau de croisières qui signale à l’écluse de Tancarville avoir six passagers à son bord et 28 membres d’équipage. A seulement six, ils doivent être chouchoutés. Le bateau, « l’Amadeus Diamond », me trémate une heure plus tard.
A 12h25, je passe sous le pont de Tancarville. Peu après je suis trématé par plusieurs bateaux qui vont plus vite que moi. J’arrive à Caudebec vers 14h20 puis passe le pont de Brotonne. Il tombe une petite bruine par intermittence, mais il ne fait pas froid et le vent qui ne s’est pas calmé soulève une houle de près de vingt centimètres avec de petites crêtes blanches.
Vers 16h00 je croise deux cargos qui descendent vers l’estuaire. A 17h15 je passe la Bouille et le vent s’est enfin calmé ainsi que la petite bruine. A 18h15, je suis amarré dans le bassin St. Gervais en bout de ponton qui m’a été réservé suite à mon appel téléphonique de la veille. J’ai fait la montée depuis Honfleur à la moyenne de 8 nœuds avec l’aide du courant de marée.

Mercredi 11 septembre :

Il fait froid dans le carré à notre réveil, seulement 17°C. Avant de partir, je prends 160 litres de gazole à 1,83€ le litre. Il ne pleut pas quand nous quittons le bassin St. Gervais peu avant 11h00, mais cela ne dure pas. A peine sorti du port, la voilà qui revient. Au pont Boieldieu, trois bateaux de croisières sont amarrés en rive droite. Vers midi, enfin un petit rayon de soleil pointe son nez.
Je croise beaucoup de bateaux de commerce jusqu’à l’écluse de Poses-Amfreville. Le vent est fort et soulève une houle de près de 25 centimètres avec des crêtes blanches. Je passe l’écluse avec le « Vaqueros » à 16h00. Le vent reste fort, même pendant la bassinée qui dure près de trente minutes.
Je croise, à nouveau, beaucoup de bateaux de commerces avant d’atteindre « les Grèves du Lac » à Venables. A 18h00, le Harriet est amarré face à un autre visiteur qui a été le responsable du port à Cergy.
Nous avons discuté un bon moment car son objectif est d’aller à Honfleur, mais n’ayant jamais fait la descente, son épouse est inquiète. Il avait soif d’information sur le parcours de Rouen à l’estuaire de la Seine.

Jeudi 12 septembre :

Il fait de plus en plus froid ce jeudi matin, 16°C. Je mets le chauffage pendant une heure. Après le petit déjeuner, vers 09h45, je quitte le ponton en direction du port de l’Ilon situé à un peu moins de 65 kilomètres. Il y a deux écluses à passer pour y arriver.
En sortant du port, le courant est relativement fort, près de 3 km/h. Je croise plusieurs commerces avant l’écluse de Notre-Dame de la Garenne. Je croise même un « pousseur » qui pousse un « autre pousseur ». Le ciel est parsemé de gros nuages gris ou noirs derrière moi et je pense que les vannes du ciel vont s’ouvrir sous peu. Je passe l’écluse seul, et à 12h45 je suis amarré en sortie le long du quai en rive droite pour déjeuner.

Après déjeuner, je constate de nouveau que les nuages sont toujours là. Peu après avoir pris le bras de Seine de Notre-Dame de l’Isle, qui n’est pas très large, comme à mon habitude, un gros orage vient nous rendre visite jusqu’à Vernon. La visibilité est tellement réduite, que j’ai heurté une branche de bois flottante sans l’avoir remarquée auparavant. A 18h00 je suis dans l’écluse de Méricourt. Avec les bollards flottants, le passage des grandes écluses de Seine est amplement facilité et quinze minutes suffisent pour faire la bassinée.
En sortant, je prends la direction du plan d’eau du port de l’Ilon. J’ai prévu de faire l’amarrage au ponton des pompes à carburants pour refaire le plein de gazole. Un bateau est déjà présent et ses occupants m’aident pour mon amarrage. Merci les amis. Arrêt des moteurs à 18h35. Il n’y a personne à la Capitainerie malgré mes appels répétés sur le téléphone. Enfin, vers 19h00, un visage connu se présente. D’un commun accord, nous décidons de faire le plein le lendemain matin vue l’heure tardive.

Vendredi 13 septembre :

C’est notre dernier jour de navigation pour rejoindre le port d’attache du Harriet, La Nouvelle Marina Port Saint-Louis. Comme il fait froid aussi ce matin, 16°C. dans le carré à notre réveil, mise en route du chauffage pendant une heure. A 09h00, je fais le plein de gazole. J’en mets 330 litres à 1,83€ le litre. C’est le même prix qu’à Rouen. Pour passer l’hiver et éviter au maximum les problèmes de condensation, il est préférable que les réservoirs soient pleins.
A 10h00, je quitte le port de l’Ilon. Le courant en Seine est toujours aussi fort, probablement à cause des pluies incessantes de ce début de septembre. Il y a du vent, mais il ne pleut pas... encore. Je croise plusieurs bateaux de commerces avant qu’une petite bruine vienne me tenir compagnie pour les derniers kilomètres qu’il me reste à parcourir. Même le vent soulève une petite houle avec des crêtes blanches. Un vrai temps d’automne.
La pluie se met en pause ainsi que le vent pour me permettre de faire mon amarrage au port facilement. Pour un vendredi 13, merci la chance. A 13h50, j’arrête les moteurs.
Dans l’après-midi, je fais un aller/retour à mon domicile pour remettre le ballon d’eau chaude en route. J’en profite pour cueillir quelques framboises qui ont survécu dans le jardin.



Samedi 14 septembre :

A 07h30 ce matin, à glagla. Seulement 14,2°C dans le carré. Par contre il y a moins d’humidité que les autres jours. Le ciel est bleu, le soleil brille mais la fraicheur nous prend dès que l’on met le nez dehors. A 10h00, nous quittons le bateau pour rejoindre notre domicile. Fin des vacances après 58 jours sur le bateau cette année.



Bilan 2024

Cette année, nous sommes partis 58 jours, globalement de mi-juillet à mi-septembre. J’ai trouvé qu’il y avait moins de monde dans les ports, en particulier pratiquement pas de bateaux sous pavillon Allemand ou Belge. Peut-être à cause des jeux olympiques ? Beaucoup de Hollandais jusqu’à Cherbourg mais moins que les autres années. Pour les anglais, ils ont été présents de Honfleur à St. Malo. Cette année aussi, pratiquement aucun plaisancier sous pavillon Français hormis ceux qui naviguent en face de leur port d’attache.
D’un point de vue économique, le prix des ports a encore augmenté. J’ai dépensé près de 2000 euros en 58 jours, uniquement pour les nuitées. Pour le carburant, les prix ont été plus sages cette année. Il m’en a coûté 2630 euros pour 1450 litres de gazole, le prix moyen étant de 1,82€ le litre. C’était 2,01€ l’année dernière.
J’ai parcouru 726 kilomètres en eau salée, soit 392 milles marins et 534 kilomètres en eau douce pour un total de 197 heures moteurs (en eau douce je suis souvent sur un seul moteur). Soit une consommation moyenne de 7,36 litres à l’heure.

Pour conclure, une photographie du Harriet en navigation au départ de Méricourt. C’est un reportage diffusé sur M6 le 13 septembre au soir, concernant une énigme judiciaire, transmis par mon beau-frère qui m’a permis de récupérer cette image.


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