Plaisance et Plaisanciers

Croisière 2022 de Carrières-sous-Poissy à Barneville-Carteret (Cotentin)


Mai 2022 :

Après la bassinée chaotique à l’écluse de Méricourt avec le « Bosphore » l’année dernière, la perte des ailettes de ma pompe sur le circuit de refroidissement du moteur tribord m’est revenu à 1 400 €. J’ai dû faire démonter et nettoyer tous les échangeurs de température avant les vacances, par précaution et surtout sécurité, pour ma navigation maritime de l’été. Le retour du bateau à Carrières-sous-Poissy après cette révision s’est bien passé, absence de fuite et bonne régulation de température sur le moteur.


Vendredi 15 juillet :

Cette année, j’espère pouvoir enfin faire le tour du Cotentin jusqu’à Barneville-Carteret. Pour cette croisière normande de 7 semaines cette année, nous serons seulement deux, mon épouse, moi-même et le matelot à quatre pattes, le chat Moka comme les années précédentes.
La température est de 33°C, le ciel est bleu et le vent faible quand nous partons peu de temps après 13h45 pour le port de l’Ilon où nous allons passer notre première nuit à bord. Le courant est faible sur la Seine et se fait à peine sentir. Vers 15h30, je croise un bateau de plaisance qui ne répond pas à ma salutation. Ce sera l’un des seuls avant longtemps.
Un peu plus tard, je suis trématé par le bateau de croisière « le Renoir » qui ne s’annonce pas par VHF. Lui en faisant le reproche par radio, le Commandant de bord se justifie en disant que les bateaux de plaisance n’ont pas la VHF. Je pense que ce commandant devrait porter des lunettes de vue car mon antenne est bien visible.
Je suis amarré au ponton visiteurs du port de l’Ilon, devant les pompes à carburants, quatre heures après mon départ et une navigation très « cool » mais surtout très chaude. Sous la toile du poste de pilotage extérieur, la température est montée à 38°C, malgré l’utilisation du ventilateur.
Après avoir complété mon plein de gazole, (de 80 litres à 2,15€) j’ai déplacé le bateau en bout de ponton pour permettre l’accès aux pompes à d’éventuels autres bateaux.


Au port de l’Ilon, il est possible de louer un bateau à quai (sans naviguer) pour passer une nuit ou un weekend. Deux bateaux (non naviguant) sont amarrés en bordure du ponton visiteurs. Vers 20h30, un couple à bord d’un de ces bateaux, m’a demandé de déplacer Harriet car... celui-ci les empêchait de regarder le coucher de soleil sur le plan d’eau. Gentiment mais fermement j’ai répondu par une fin de non-recevoir à cette demande incongrue. Il était possible de sortir du bateau et de se déplacer de quelques mètres pour admirer le spectacle.



Samedi 16 juillet :

Nous quittons le port de l’Ilon sous un chaud soleil pour l’écluse de Méricourt. Celle-ci est maintenant équipée de bollards flottants, mais seul le bajoyer en rive gauche est terminé. Nous sommes le seul bateau pour la bassinée. A 09h30, nous sortons de l’écluse et continuons notre quinzième descente de la Seine vers Rouen. L’ancienne écluse de Port-Villez au PK 145 est devenue un cimetière à bateaux. Nous nous arrêtons vers 13h30 le long du quai rive droite situé juste avant l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne pour le déjeuner. Le vent soudain assez fort vient me compliquer la manœuvre d’amarrage.
Après le déjeuner, direction l’écluse pour la bassinée avec « le Bayard », commerce très cool avec qui j’ai discuté ensuite par VHF pendant une quinzaine de minutes dès notre sortie du sas.
Comme il fait chaud, beaucoup de jeunes se baignent dans la Seine pour trouver un peu de fraicheur. Aujourd’hui, nous n’avons croisé que huit bateaux de commerce.
A notre arrivé aux Grèves du Lac (Venables), les plaisanciers présents prennent mes amarres pour aider notre accostage le long du quai. Merci les amis. A 17h30, les moteurs sont arrêtés et l’électricité est branchée. Fin du voyage pour cette chaude journée.



Dimanche 17 juillet :

Nous quittons les Grèves du Lac vers 07h15 car la marée sera basse à Rouen à 14h30. Ce départ matinal est justifié pour pouvoir bénéficier du courant portant et faire des économies de carburant, ce qui n’est pas un luxe en ce moment avec le litre de gazole à 2,15 € à l’Ilon.
En sortant du plan d’eau, la Seine est un véritable lac, pas une seule ride sur l’eau. La température est agréable avec 19°C. et un ciel bleu. Il va encore faire chaud. Au PK 189, un panneau indique qu’il est interdit de trémater. Cela n’empêche pas le bateau de croisières « le Viking Skaga » (de chez River Cruises) de le faire sans m’en avertir par VHF. Encore un qui ne respecte pas le code fluvial.
Nous attendons près de trente minutes à l’écluse de Pose-Amfreville puis passons avec le « Chrisya », un bateau de commerce. Encore une bassinée très tranquille. Le vent se lève vers 11h30, environ 25 km/h, mais n’a pas d’incidence sur notre navigation.
En passant devant le ponton de Oissel, je regarde, comme les autres années, l’absence de bateaux. De toute façon, je constate avec l’aide des jumelles que les taquets d’amarrage sont peu nombreux. Au PK 233, après Oissel, je croise enfin deux bateaux de plaisance qui remontent le courant, un bateau français et un bateau sous pavillon belge. Peu de temps après, une connaissance, le bateau de croisières « le Renoir » me croise à son tour. Cette fois-ci, il prend contact avec moi par VHF et nous avons un échange plein d’humour pendant quelques instants. Soit il a retrouvé la vue, soit il a retrouvé ses lunettes.
En arrivant au bassin Saint-Gervais, le vent est relativement fort et contrarie mon accostage. Je m’amarre avec l’aide d’un plaisancier présent sur le ponton à mon arrivée. Merci l’ami. Il est 13h30 et nous allons pouvoir déjeuner, je commence à avoir faim.



Lundi 18 juillet :

Aujourd’hui, il fait très chaud, 41°C. dans le bateau et 38°C. dehors. Nous profitons de la relative fraicheur du début de matinée pour aller faire quelques courses à l’Intermarché qui n’est pas trop éloigné du port, avec Madame. En début d’après-midi, je prépare le bateau à la mer en mettant en place les lignes de vie et toutes les sangles utilisées pour attacher les coffres sur le bateau. Vers 17h00, je contacte le Cercle Nautique de Honfleur pour les prévenir de mon arrivée, demain en fin de journée, et leur demande une place dans l’avant-port pour quelques jours.
Ayant perdu une vis sur la branche de mes lunettes, j’utilise un peu de ficelle de cuisine pour faire une réparation de fortune. Je verrai à Honfleur chez un opticien pour une réparation plus pérenne.



Mardi 19 juillet :

La marée sera haute à Honfleur à 16h13 cet après-midi avec un coefficient de 74. Nous quittons le Bassin Saint-Gervais environ 30 minutes avant la marée haute à Rouen. La renverse de courant à lieu à 08h15 et nous pousse maintenant. Nous entamons notre quatorzième descente de la Seine sous un ciel bleu et déjà 25°C.
Le courant est faible pour le moment et le fleuve charrie beaucoup de détritus, en particulier des morceaux de bois et des branches d’arbres.
Nous passons devant Duclair à 10h20 juste avant que le vent ne se lève et soulève un petit clapot. Nous croisons « l’Amadeus Diamond » puis sommes trématés par le Bosphore (déjà connu depuis l’année dernière) après un échange VHF sur le canal 73 qu’il est impératif de veiller entre Rouen et la mer.
Le pont de Brotonne nous apparait vers 12h15. Tout est ouvert, mais il fait très chaud malgré le vent qui n’apporte pas suffisamment de fraicheur, 38°C. sous le taud ainsi que dans la cale moteur.
La renverse du courant à lieu vers 13h35. En 10 minutes, nous sommes trématés par un cargo et croisons quatre bateaux de commerce, un bateau de croisières, un bateau de plaisance et un cargo. Cela fait beaucoup de monde sur l’eau en peu de temps. A 14h00, notre vitesse étant tombée à moins de 6 km/h (courant contraire), je démarre le moteur bâbord qui était au repos depuis ce matin.
Le vent souffle maintenant en rafales (mesuré à 35 km/h) mais n’apporte aucune fraicheur. Nous croisons de nouveau trois cargos qui montent vers Rouen à près de 25 km/h. Face à l’embouchure de la Risle, deux panaches de fumée noire montent vers le ciel. Cela doit bruler quelque part derrière les arbres que nous apercevons au loin. Nous passons le pont de Normandie à 16h35 et je réduis un peu ma vitesse pour être à l’écluse à 17h00.
La bassinée est très rapide puisque nous ne montons que de 10 cm et quinze minutes plus tard nous sortons dans l’avant-port.
Nous avons fait la descente depuis Rouen à la vitesse moyenne de 11,8 km/h.
Le ponton est occupé et nous devons rester à couple d’un petit voilier le temps qu’une place se libère. La responsable du Cercle Nautique se démène avec efficacité pour faire déplacer un petit bateau qui nous empêche de nous mettre à quai. Après plusieurs appels téléphoniques, une heure plus tard, je suis amarré au ponton, pour plusieurs jours. Merci.



Du mercredi 20 juillet au samedi 23 juillet :

Escale relativement calme à Honfleur pour quelques jours, voir nos amis et attendre une fenêtre météo favorable pour rallier St. Vaast-la-Hougue avec une mer relativement calme.
Cette première journée, aussi chaude que la veille, est consacrée à faire quelques courses aux commerçants locaux. En fin d’après-midi, huit voiliers sont arrivés (6 hollandais, 1 belge et 1 français). Le vieux bassin est complet.
Ce matin en vérifiant la météo marine, à priori, la bonne fenêtre pour St. Vaast-la-Hougue serait dimanche prochain. A voir et confirmer.
Madame ayant oublié son chargeur de téléphone, je me fais une balade à pied, jusqu’au Leclerc situé à trois kilomètres, pour trouver le bon câble de liaison avec son smartphone.
En revenant et passant près du bassin de l’Est où sont amarrés les bateaux de croisières, je constate que ceux-ci sont raccordés à l’eau (pour remplir leur réservoir, normal) mais pas à l’électricité, anormal. Les groupes électrogènes fonctionnent à plein rendement pour maintenir les énergies à bord. Inacceptable pour une commune comme Honfleur quand on connait les problèmes liés au réchauffement climatique et à l’émission de CO2. Qu’attend cette commune pour faire installer des prises électriques et alimenter ces bateaux de croisières, très nombreux une bonne partie de l’année, et ainsi permettre une réduction des gaz à effet de serre.
Ce soir, le port étant complet, nous avons deux voisins à couple du Harriet, toujours sous pavillon hollandais. Où sont les autres nationalités ?



Aujourd’hui vendredi nos amis viennent nous chercher vers midi pour rejoindre Pont-Audemer et passer la journée ensemble. En fin d’après-midi, une pluie relativement forte vient dessaler les bateaux jusque vers 18h30.
Ce samedi matin est jour de marché. Nous en profitons pour faire quelques achats de produits frais avant notre départ, à priori confirmé, demain matin.
Vers midi, nous nous rendons au restaurant « chez Lorette » situé près du vieux bassin, où nous avions très bien mangé l’année dernière. La note globale était de 16/20. Pour cette année, une seule remarque, passer votre chemin car la note globale est descendue à 6/20.
Après le restaurant, passage par la grande roue sur le quai pour faire quelques photographies. Il fait très chaud aujourd’hui après la pluie d’hier après-midi. Au retour sur Harriet, j’en profite pour prévenir mes voisins à couple que je pars demain matin pour l’écluse de 09h30.



Le parcours maritime 2022, de Honfleur à Barneville-Carteret :

Notre parcours maritime de cet été 2022 nous a conduit jusqu’à Barneville-Carteret en passant par Port Diélette.

Les informations trouvées l’année dernière, indiquent que le Raz Blanchard est probablement le passage avec le courant le plus intense d'Europe :
- « cette navigation délicate requiert quelques précautions. Les instructions nautiques sont claires à ce sujet, c'est un passage très délicat en période de vives eaux. Ainsi les marins doivent être particulièrement prudents quant aux heures de marée pour emprunter le passage (se référer aux marées à Cherbourg). Les courants peuvent atteindre près de 12 nœuds avec les gros coefficients de marée ».
La météo, très chaude cette année m’a permis d’emprunter ce passage pour la première fois. Le coefficient de marée à l’aller était de 47, mais au retour, c’était 103. Avec ce gros coefficient, vous prenez un train à grande vitesse. Comme l'usine de la Hague et le centre de stockage de la Manche rejettent dans le raz, à 5 kilomètres de la côte, de l'eau faiblement radioactive, j’espère ne pas être devenu radioactif avec Harriet.

Le passage du Raz de Barfleur a été beaucoup moins agréable, la mer étant même démontée à l’aller. Quant au retour avec un orage très violent pendant près de deux heures dès la sortie de la grande Rade avec beaucoup de vent et pratiquement pas de visibilité sur la mer, 20 à 30 mètres, la navigation s’est faite uniquement aux instruments, seule solution pour se situer.
Cette année, la météo marine a été très clémente, sauf entre Saint-Vaast-la-Hougue et Cherbourg, aussi bien à l’aller qu’au retour comme décrit précédemment.



Dimanche 24 juillet :

Le ciel est bleu, le vent est faible et il fait déjà 23°C. Je quitte le ponton en direction de l’écluse à 09h30. La mer descend déjà depuis 07h25. Nous aurons donc des courants favorables pendant quelques heures. Je suis seul dans le sas et 20 minutes plus tard, après être descendu de seulement 20 cm, je dis au revoir à Honfleur.
Nous prenons la mer ¾ avant avec une toute petite houle. Le bateau se dandine. Je cale ma vitesse à environ 13 km/h, car les portes ouvrent à St. Vaast-la-Hougue à 18h00. Nous avons environ 115 km à parcourir aujourd’hui.
A la bouée n° 5, je prends le cap 260° en ligne droite pour rejoindre St. Vaast.
Mon sondeur graphique me montre beaucoup de poissons entre cinq et huit mètres de profondeur. Je suis face à Cabourg, à plus de 20 km de la côte, après seulement deux heures de navigation. Il n’y a pas beaucoup de bateaux sur l’eau hormis des chalutiers qui travaillent mais dont les marques de chalut sont peu visibles.

Quelque temps plus tard, j’aperçois au loin ce qui ressemble à un paddle ou une planche à voile retourné. Je me déroute quelque peu pour m’approcher et recherche avec les jumelles une éventuelle personne tombée à l’eau. Ce que je découvre finalement est totalement différent puisqu’il s’agit d’un dauphin de belle taille... sur le dos, mort. Qui est responsable de ce massacre, un pêcheur, le ferry de Ouistreham ou un bateau du champ éolien face à Courseulles-sur-Mer ? Seul le responsable le sait.

Le courant est faible, le coefficient du jour est de 42, et un petit vent de terre se lève. La houle de seulement 20 à 30 cm nous berce en faisant se dandiner le bateau. Nous sommes à marée basse quand nous passons Courseulles. Vers 15h30, un appel VHF indique un nageur en difficulté.
En approche de Grandcamp-Maisy, ma vitesse diminue car la mer commence à remonter et j’ai maintenant le courant de face. Vers 17h45, la mer forcit quelque peu et le vent m’amène des fourmis volantes. Que font-elles en mer à plusieurs kilomètres de la terre?
Sous pilote, je passe sur un tapis d’algues qui se prennent le long de la coque et me freine brutalement. Je perds environ cinq km/h. Je suis obligé de faire plusieurs marches avant/arrière pour me libérer et reprendre une vitesse normale.
A l’approche de Saint-Vaast-la Hougue, après les îles Saint-Marcouf, la mer m’arrive par le travers mais la houle reste faible. Le port est en vue et à 19h00 je suis amarré au ponton des carburants. Je complète mes réservoirs avec 280 litres de gazole à 2,05€ le litre. Fin de navigation pour aujourd’hui après m’être déplacé sur le ponton A, face à la Capitainerie.



Du lundi 25 juillet au samedi 30 juillet :

Pour notre premier jour à St. Vaast, nous nous réveillons sous un ciel gris avec quelques pluies éparses. Cela enlève le sel sur le bateau. Je profite d’une accalmie pour faire une visite au Carrefour Market et faire quelques courses de produits frais. Pendant l’heure du déjeuner, nous avons droit à une bonne petite pluie mais la température ne baisse pratiquement pas. Pour digérer, nous faisons une petite balade à la chapelle des marins, toute proche. En fin de journée, beaucoup de bateaux arrivent, surtout des hollandais.

Il ne pleut pas ce mardi et la température est agréable. Il a beaucoup de bateaux visiteurs qui partent ce matin. Après déjeuner, promenade en ville pour effectuer quelques achats de souvenirs. En fin de journée, comme hier, beaucoup de bateaux arrivent, tous de même nationalité, hollandaise.

Ce 27 juillet, il fait à peine 19°C. au réveil dans le carré. Je démarre le chauffage pendant une heure car Madame a froid. Le ciel est nuageux, mais il ne pleut pas. Je profite du soleil enfin revenu pour faire une sortie à vélo en direction du Fort de Ravenoville situé à une petite vingtaine de kilomètres du port à proximité de Fontenay-sur-Mer. En fin de journée, mes Neveux et Nièce viennent nous retrouver à bord pour prendre l’apéritif.

Ce jeudi matin, la température est beaucoup plus agréable au réveil. Les Parents de ma Nièce viennent nous rejoindre en milieu d’après-midi pour déguster une douceur normande (tarte normande du Fournil Boulangerie Pâtisserie Gibon Sarl à savourer). Cette douceur s’est révélée extrêmement bonne et nous n’avons rien laissé, pas même une miette.



Ce vendredi matin, je prends le vélo pour quelques courses, car il faut bien manger, même en vacances, surtout des huitres de St. Vaast qui sont délicieuses. Aujourd’hui, la température est redevenue estivale et après déjeuner, j’enfourche de nouveau mon vélo jusqu’à Barfleur situé à une douzaine de kilomètres. Dans cette petite ville située sur la côte du Val de Saire, il y a aussi beaucoup de monde en cette fin juillet.

Aujourd’hui samedi, la fraicheur au réveil m’oblige à mettre le chauffage pendant une bonne heure. A 08h00, il fait seulement 15°C. à l’extérieur. C’est jour de marché, il y a beaucoup de monde et la température grimpe vite car le soleil brille. Mon Neveux vient nous chercher pour fêter deux anniversaires à Valognes, ma Nièce et mon petit Neveu (6 ans). Après une belle journée passée en famille, retour au bateau vers 18h30 car demain nous partons pour Cherbourg.



Dimanche 31 juillet :

Ce matin à notre réveil, il fait doux dans le bateau. Pas besoin de mettre le chauffage. Un léger crachin nous surprend mais heureusement cela ne dure pas et le soleil revient à travers les nuages et commence à nous réchauffer. La mer est calme et nous partirons à 13h00 pour Cherbourg. Pour cette traversée d’environ trois heures et demi, j’aurais deux passagers, un de mes Neveux et ma Nièce qui me quitteront dès notre arrivée à Port Chantereyne.
La marée est haute depuis 12h30 et commence à redescendre, le coefficient est de 77. Les courants devraient nous porter sans problème.
A la sortie du port, la mer est calme, conforme aux prévisions. En arrivant sur Barfleur, la houle est un peu plus forte que prévue, mais cela reste raisonnable jusqu’au phare de Gatteville.
Mais passé le phare jusqu’au Cap de Lévi, la mer se déchaine et les creux approche les deux à trois mètres par moment. Rien à voir avec les prévisions sur le site de « Météo Marine ». A qui se fier alors ? Une vague plus forte que les autres, vient même jusqu’au poste de pilotage extérieur, stoppée par le pare-brise.
Passé Cap Lévi, à côté de Fermanville et jusqu’à la grande rade, cela se calme un peu, mais Cherbourg semble noyé dans la brume, pourtant il ne pleut pas et l’entrée du port est peu visible. Une fois passé le Fort de l’île Pelée je suis obligé de pratiquement m’arrêter pour laisser passer le ferry qui part pour l’Angleterre.
Après mon appel VHF à la Capitainerie, on m’affecte une place au ponton visiteurs, à côté des pompes de carburants, c’est parfait. Il est 16h30 et je coupe les moteurs à la fin de l’amarrage. Ma Nièce qui a fait la traversée à côté de moi, assise sur un coffre m’indique qu’elle a eu droit à un soin du visage à l’eau de mer, gratuit.



Du lundi 01 août au samedi 06 août :

Au réveil, ce matin le temps est gris mais le soleil revient vite. Après le petit-déjeuner, je vais faire un tour en ville pour reprendre mes repères et partir à la recherche d’un boulanger. L’après-midi est consacrée à ne rien faire sauf à aller prendre des photos depuis la grande roue. Il n’est pas possible de dessaler le bateau à cause des restrictions d’eau. Pas grave, un orage viendra probablement faire le travail à ma place d’ici la fin des vacances.
Ce mardi le ciel, comme hier, est gris à notre réveil. Direction le Carrefour Market avec Madame pour faire quelques courses car il faut bien manger. Je prends le vélo, en début d’après-midi pour retourner voir le château des Ravalet et découvrir l’exposition présentée. Il fait chaud et il n’y a pas beaucoup d’air.

Comme les autres jours, le ciel est gris le matin à notre réveil, mais il ne pleut toujours pas, pourtant le baromètre est à la baisse. Le soleil qui s’ennuyait de nous est revenu en fin de matinée avec une température de 30°C. à l’ombre. Après déjeuner, j’enfourche mon vélo pour aller sur la digue à l’Est de la grande rade, à la pointe du petit port de Querqueville, dans l’espoir d’apercevoir des dauphins très nombreux à Cherbourg. Pas de chance pas de delphinidés dans l’eau aujourd’hui. Deux grand banks sous pavillon français sont arrivés en fin de soirée et sont à couple derrière nous.

Ce jeudi matin, au réveil, le ciel est tout bleu et à 08h00, il fait déjà chaud. Dans l’attente de l’arrivée d’une trentaine de bateaux en provenance d’Angleterre, la Capitainerie me demande si j’accepte de m’exiler au ponton H qui a aussi un grand catway. Après avoir été vérifier sur place, je donne mon accord malgré le fait que je perds le WIFI et que les sanitaires sont maintenant à 500 mètres. Donc après le déjeuner, déplacement du Harriet jusqu’au ponton H, puis promenade au parc Emmanuel Liais qui nous apporte un peu de fraicheur.



Il fait beau ce matin, mais il y a beaucoup de vent. Quelques petites courses le matin avec le vélo puis nous déjeunons de bonne heure car hier j’ai pris deux places pour la Cité de la Mer à partir de 14h00. L’ancienne gare maritime est très proche, à vol d’oiseau, mais à pied il faut compter deux kilomètres et demi. Nous passons donc un très agréable après-midi à visiter ce site superbe. Un vrai musée. Nous avons fait l’impasse sur « le Redoutable » car l’attente pour y accéder était de plus d’une heure. Il y a beaucoup de monde sur le site et même à la boutique de souvenirs. Au retour sur le bateau, une bonne bière bien fraiche nous désaltère.

Ce samedi 6 août, je complète nos réserves alimentaires car demain nous partons pour Port Diélette où nous allons passer deux nuits et d’après mes recherches, c’est seulement un tout petit bourg sans commerces à trois kilomètres de Flamanville. En fin de journée, je prépare ma navigation qui me fera passer par le Raz Blanchard, une première pour moi. A cette occasion, mon Neveu sera à bord car malgré son mal de mer (dans sa tête), il souhaite voir le nez de Jobourg depuis la mer. Espérons, pour lui, que tout se passera bien et qu’il ne sera pas malade.



Dimanche 07 août :

Il fait beau ce matin, le vent est faible et il fait déjà 19°C. au réveil. Le coefficient est de 47 et le vent très faible. Des conditions idéales pour passer le Raz Blanchard. Il est 09h00 quand nous partons, deux heures avant marée basse. A Port Diélette elle commencera à remonter à partir de 09h40 et la porte d’accès sera ouverte à 12h12 assurant un tirant d’eau de 1,5 mètre. Mon neveu est arrivé et à peine à bord, je décroche les amarres.

A la sortie de la grande Rade par la passe à l’Ouest, nous apercevons des animaux du type delphinidés. Jusque-là, la mer est pratiquement plate et la faible houle nous arrive par ¾ arrière. A mi-parcours, peu avant le phare de Goury, un léger vent de terre s’invite et vient nous rafraichir un peu car il fait très chaud.
Pour les personnes ayant des faiblesses en géographie, pour situer le raz Blanchard se reporter à la photo (la petite carte) à droite.

Près du phare, en plein dans le passage du Raz, j’aperçois de petites crètes blanche à la surface de la mer. Cela donne l’impression que la mer est en train de bouillir, agitée de petits frémissements. En examinant mon sondeur, ce phénomène se reproduit dès que le fond remonte. De 30 à 40 m on passe de 10 à15 mètres. De plus, les fonds sont rocheux et ne sont pas réguliers. Je pense que c’est le courant qui tourbillonne et donne cette impression d’eau qui bout. Cependant, la houle reste faible.



L’Ile d’Aurigny est noyée dans la brume de chaleur et nous avons quelques difficultés à la distinguer. En arrivant sur le nez de Jobourg, la mer redevient plate comme un lac, et ce jusqu’à Port Diélette. A notre arrivée au port, un vent de travers s’ingénue à contrarier notre amarrage. Mais heureusement des amis présents sur le ponton nous prêtent assistance. Nous avons fait la traversée à la moyenne de 16km/heure, avec l’aide du courant portant, depuis Cherbourg et nous n’avons vu aucun bateau, à moteur ou à voile.Il reste beaucoup de places disponibles dans le port.

Ma Nièce étant présente avec mon petit Neveu, nous prenons l’apéritif tous ensemble sur Harriet. J’avais mis une bouteille au frais pour le cas où. Nous passons une fin de journée tranquille, mais très chaude. Le soir peu après 23h00, un feu d’artifice est tiré depuis la plage (pour fêter notre arrivée... je plaisante).



Lundi 08 août :

Ce matin, au réveil, il fait froid. A 08h00, 12,4°C. à l’extérieur et 15,2°C. dans le carré. Je mets le chauffage pendant environ une heure. Il n’y a pas de commerçants à Port Diélette, hormis les traditionnelles boutiques pour les touristes. Je prends mon vélo en direction de Flamanville en quête d’un boulanger. Il y a trois kilomètres entre Dielette et Flamanville et cela grimpe. Au retour, descente presque continue jusqu’au bateau. Le paysage autour de nous est superbe et respire le calme.

Après déjeuner, nous faisons une promenade autour du port, mais étant lundi, tout est fermé même les boutiques de souvenirs, et donc impossible de boire une bière. Heureusement il y en a sur Harriet. Il n’y a pas beaucoup de monde autour de nous, c’est un vrai désert. La moitié des pontons n’est pas occupée et il y a peu de bateaux visiteurs. Cela change des autres ports de la Manche (seulement nous, un hollandais, un belge et deux anglais).




Mardi 09 août :

Ce matin, la température est beaucoup plus agréable qu’hier car il fait 21°C. dans le bateau au réveil. Le port semble désert, le bateau hollandais est parti. Il ne reste que les anglais et le belge. Le coefficient de marée du jour est 63. Le vent est fort depuis un moment, mais il y a peu de houle. A vérifier au moment de notre départ cet après-midi.

Il est 15h15 quand je quitte mon emplacement, la porte est ouverte depuis quinze minutes, m’assurant un tirant d’eau mini de 1,5m. Il y a quelques nuages dans le ciel, mais il fait chaud et le vent ne s’est pas calmé. La mer est peu agitée et la houle m’arrive bâbord arrière ou par le travers. Il y a peu de monde sur l’eau, juste deux voiliers au loin.

En arrivant sur Carteret, je constate la présence de quelques voiliers qui semblent tirer des bords. La houle se fait plus discrète quand je m’engage dans le chenal d’accès. Après mon appel sur la VHF, on me signale de suivre la petite barque qui va me mener à quai sous les bureaux de la Capitainerie (actuellement en travaux). Je fais mon amarrage avec l’aide de « ma guide » car le vent qui s’était calmé est revenu me contrarier.
Il est 17h30 quand je coupe les moteurs. J’ai mis 2h15 pour couvrir les 32 km depuis Dielette.



Du mercredi 10 août au vendredi 12 août :

Ce matin, le ciel est bleu et il fait beau. Après le petit déjeuner je prends, à pied, la direction du Carrefour Market de Barneville pour faire quelques courses. Celui-ci est situé à près de trois kilomètres et le soleil chauffe. Au retour, lourdement chargé, je reviens au bateau en me faisant guider par mon téléphone et en empruntant le chemin du Tôt après être passé à la boulangerie. Après avoir déjeuné, pour digérer, nous faisons une petite balade dans les dunes en bord de mer l’après-midi.

Ce jeudi matin, il fait beau mais il y a beaucoup de vent. Nos amis de La Haye-du-Puits, Bernard et Margot, viennent nous chercher pour passer la journée ensemble. Après un repas délicieux mais longuet au restaurant, sur la route de retour au bateau, nous prenons la direction de Port-Bail-sur-Mer. C’est un joli petit village de la Manche. Malheureusement pour nous, la marée est basse et nous ne pouvons gouter au plaisir de voir le pont de treize arches en eau. Il faudra revenir aux grandes marées pour jouir de ce superbe spectacle. De retour sur le Harriet pour clore cette belle journée, nous dégustons une bonne tarte aux poires accompagné d’un vin pétillant.
Beaucoup de bateaux anglais sont arrivés, immatriculés à Guernesey, les îles anglo-normandes sont toutes proches. Une grosse vedette s’est mise juste derrière nous, ce qui risque de compliquer mon départ si elle est toujours là et s’il y a toujours autant de vent. A 19h00, je me rends à la Capitainerie pour l’apéritif offert par le port. Une bonne bière artisanale normande me rafraîchit le palais en cette fin de chaude journée.



Il fait encore plus chaud qu’hier, 22,5°C. à 08h00 dans le carré. Les anglais arrivés hier et qui ne savent pas lire, pourtant les messages sont en anglais et en français, procèdent au dessalage de leur bateau avec l’eau potable du ponton. Ceci est strictement interdit depuis l’arrêté du préfet concernant les restrictions liées à la sècheresse que traverse notre pays. Mais à priori ce n’est pas un problème dans les anglo-normandes et si personne ne dit rien, pourquoi se priver.
Ce matin, je retourne faire quelques courses car nous repartons pour Port Diélette demain. Mais je prends le vélo car nous n’avons pas besoin de beaucoup de choses.
En fin de journée, visite de mes Neveux et Nièce qui viennent prendre l’apéritif au retour de la plage.



Samedi 13 août :

Il fait déjà chaud quand nous quittons notre emplacement à 08h30. Le ciel est bleu sans un nuage, le vent faible et la marée sera haute dans une heure. Il nous faut environ dix minutes pour sortir du chenal à vitesse réduite et prendre la direction de Port Diélette. Le courant de marée nous pousse très fort. La mer est plate comme un lac, pas une ride, et une brume de chaleur nous empêche de voir distinctement la côte. Il n’y a pas de bateaux à l’horizon, nous sommes le seul sur l’eau ce matin, hormis le petit voilier ancien, aux voiles rouges, croisé en sortant du chenal de Carteret. Il fait de plus en plus chaud au fur à mesure que le temps passe.

A 10h20, je suis dans le port, amarré à la même place qu’à l’aller. Il y a toujours autant de places libres sur les pontons, pas ou peu de visiteurs. La chaleur devenant accablante, une certaine léthargie s’empare de nous. En fin de journée, je prépare ma route de retour à Cherbourg pour demain.



Dimanche 14 août :

Il fait presque aussi chaud qu’hier ce matin, mais le ciel est gris, il y a un peu de vent mais il est orienté dans le sens du courant montant. Prévenue hier par SMS de l’heure de notre départ pour Cherbourg, ma Nièce vient nous rejoindre avec le petit mousse de six ans qui va faire le voyage avec nous. Les prévisions de la météo marine sont bonnes et la mer devrait être peu agitée avec seulement une houle comprise entre zéro et 0,4 mètre. Le coefficient est de 103 et la marée sera haute à Cherbourg dans trois heures. Ici la porte est ouverte depuis une heure déjà.

Nous quittons le ponton à 08h30 en direction du nez de Jobourg. Il y a beaucoup de brume sur la côte, ce qui nous gâche la vue du paysage. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et nous renvoie une jolie lumière sur la mer qui est juste ridée. Peu après 09h30, dans le Raz, mon GPS nous indique une vitesse folle de 32 km/h, IMPRESSIONANT la force du courant. Mais juste avant le phare de Goury, à la sortie du Raz, un courant contraire vient nous freiner et notre vitesse chute drastiquement, plus que 10 km/h. Heureusement cela ne dure pas.

La mer reste plate et nous ondulons avec la petite houle qui nous arrive maintenant par les ¾ avant. En entrant dans la grande rade, nous cherchons à voir si des dauphins sont présents... mais, à priori, ils font la grasse matinée. Nous pénétrons dans la petite rade peu avant 11h30. Quinze minutes plus tard, nous sommes amarrés au ponton sous la Capitainerie avec l’aide de mon Neveu qui vient récupérer son épouse et son fils. Nous avons fait le trajet à la vitesse moyenne de 17 km/h, soit 9 nœuds.



Tout le monde se retrouve dans le carré autour d’une boisson fraîche, car il est l’heure de l’apéritif. Il fait de plus en plus chaud.
Après le déjeuner, je pars à la recherche d’un boulanger et cela n’est pas chose facile car nous sommes dimanche après-midi. Mais j’ai de la chance et je peux acheter du pain frais.



Du lundi 15 août au mardi 16 août :

Le ciel est gris pour ce matin du 15 août. Avec le vélo, je fais quelques courses au Carrefour Market car tout est fermé aujourd’hui, jour férié. La ville semble tombée en léthargie, il y a peu de monde dans les rues.
Deux vedettes (pavillon hollandais) arrivées la veille de Saint-Vaast-la-Hougue n’ont que faire des restrictions d’eau et des arrêtés préfectoraux, en français et en anglais, affichés sur chaque ponton. Pourtant il y a eu un peu de pluie cette nuit qui a dessalé les bateaux. Cela ne les empêche pas de laver les leurs à grande eau et pas avec de l’eau de mer. Il y a des baffes qui se perdent envers ces gens qui ne respectent rien. Mais peut-être n’ont-ils pas appris à lire ?
Dans l’après-midi, vers 16h00, deux grosses vedettes sous pavillon national se présentent le long du ponton. La Capitainerie me demande de me déplacer d’un taquet d’amarrage pour leurs permettre d’être aussi le long du quai. Pas de problème.

Ce mardi matin, le ciel est gris mais il fait déjà 22°C. à 08h00 dans le carré. Dans le milieu de la matinée, un voilier sous pavillon belge avec plusieurs personnes à bord, arrive et se met à couple du Harriet. Le skipper m’annonce qu’il va rester plusieurs jours. Il n’a pas prévenu la Capitainerie par VHF. C’est pourtant le responsable du port qui octroie les places. Je les préviens que je pars le lendemain et qu’à bord ils devront se lever tôt pour me libérer. Mon discours porte ses fruits, puisqu’ils décident d’aller à couple d’un autre voilier.
Pendant le déjeuner, une petite pluie fine vient finir de dessaler le bateau. Cela ne dure pas et la lumière du soleil se rallume dans l’après-midi.



Mercredi 17 août :

Il a plu cette nuit. Les cordages ont été rincés à l’eau douce et sont plus agréables à manipuler. Deux bateaux sont déjà partis ce matin depuis notre réveil. Le ciel est gris, le vent faible et une mer peu agitée est prévue. A priori un temps parfait pour rallier St. Vaast.

Nous quittons le ponton à 10h30, juste derrière un voilier hollandais. Moins d’une heure après notre départ, une petite pluie fine s’invite pendant notre navigation. Peu après, la pluie passe de fine à diluvienne, de grands éclairs zèbrent le ciel et le tonnerre fait entendre le bruit du canon. La mer présente maintenant des creux de plus d’un mètre face à Fermanville et un vent tourbillonnant se joint à la partie. La visibilité n’est plus que de 50 mètres et heureusement j’ai de bons instruments car je ne voie plus la côte. Les bouées cardinales rencontrées au fur et à mesure de mon avancement, m’indiquent que je suis sur la bonne route. Au radar, je ne détecte personne sur l’eau.
Ces conditions se maintiennent pendant deux très longues heures jusqu’à l’arrivée à l’Anse de Landemer. Et là, un miracle se produit, la pluie diminue puis s’arrête, le vent se calme et le soleil revient. J’espère que cela va durer jusqu’au port.

A mon arrivée, je prends la direction du ponton des pompes à carburants pour compléter mes réservoirs. Après avoir mis 296 litres de gazole à 1,95€, j’effectue un demi-tour et vais m’amarrer en bout du ponton, je peux enfin arrêter les moteurs pour aujourd’hui.
La borne électrique, sur laquelle je suis raccordé, m’oblige à effectuer un réarmement toutes les deux heures. Malgré l’intervention de la Capitainerie, je préfère me raccorder à la borne suivante qui fonctionne correctement, vers 21h00, après une nième coupure.



Jeudi 18 août :

Il n’a pas plu cette nuit mais il y a beaucoup d’humidité sur le bateau surtout à l’extérieur. Dans le carré, malgré le déshumidificateur, il y a de la buée sur les vitres du poste de pilotage. J’ai mis le chauffage à la vue de la température. Dehors, il ne fait que 15,4°C. Après le petit déjeuner, j’ai pris le vélo pour aller chercher une panière d’huitres au distributeur placé à côté du Carrefour Market. Les huitres de Saint-Vaast-la-Hougue sont réputées, sont toutes fraîches et la douzaine de n°2 ne coûte que 8,30€, alors pourquoi s’en priver. Après le repas, promenade digestive avec Madame dans le centre-ville.



Vendredi 19 août :

Ce vendredi, la température est plus douce qu’hier. Je prends le vélo pour acquérir une bouteille de gaz et suis trempé à mon retour au bateau.
Nous partirons après le déjeuner vers 14h00 soit quinze minutes après l’ouverture des portes. Comme la mer est calme, je préfère laisser sortir tous les petits bateaux qui vont se ruer pour aller faire des ronds dans l’eau, relever des casiers ou simplement pêcher. Le coefficient de marée est faible, seulement 48.

Les portes ayant été ouvertes un quart d’heure plus tôt que l’horaire prévu, j’anticipe mon départ à 13h45. Le ciel est nuageux, mais il ne fait pas froid et le vent est faible. En sortant du port, le soleil vient nous faire un petit coucou. La houle est conforme aux prévisions et nous arrive par ¾ arrière une bonne partie de notre traversée. A l’approche de Grandcamp, le vent venant de la terre, la houle nous arrive maintenant par tribord.

Nous nous amarrons, sans aide sur un catway de six mètres par un vent de travers qui s’est renforcé à notre entrée dans le port. Mais comme il souffle dans le bon sens, pas de problème particulier. Nous avons mis 2h15mn pour venir de St. Vaast.

Il n’est pas possible de capter la télévision, mais le WIFI est gratuit et de bonne qualité. En allant faire un tour en ville, je constate qu’il y a peu de monde. Les vacances sont finies pour beaucoup de personnes. Je profite de la fin de journée pour préparer ma route pour Courseulles-sur-Mer demain.



Samedi 20 août :

Il fait frais ce matin au réveil. J’ai mis un peu de chauffage dans le carré car il ne fait que 19°C. Le coefficient de marée est très faible aujourd’hui, seulement 36. Les prévisions de houle sont très correctes avec seulement un maximum de cinquante centimètres.

Le ciel est nuageux et il y a un peu de vent quand nous partons cinq minutes après l’ouverture des portes. Nous prenons la mer par ¾ avant tout le temps ou nous restons dans le chenal d’approche du port. Il faut faire attention car nous sommes sur les Roches de Grandcamp et j’ai seulement deux mètres d’eau sous la coque, mais la houle est faible. Les fonds seront plus importants à l’approche de la cardinale n°3.
C’est à ce moment que nous ferons route au 90° pour Courseulles. Pour l’instant, petite vitesse et contrôle régulier du sondeur.

Après la bouée, nous prenons la mer par ¾ arrière et la houle fait onduler le bateau. Nous passons devant Port-en-Bessin vers 16h15. Un petit rayon de soleil vient nous rendre visite à l’approche d’Arromanches.

Notre vitesse commence à diminuer car la marée sera haute dans un peu plus d’une heure. J’appelle par VHF pour indiquer mon arrivée après être entré dans le chenal de Courseulles-sur-Mer à très petite vitesse. Je connais déjà, depuis hier, l’emplacement qui m’a été octroyé, le ponton B. Nous patientons une dizaine de minutes pour l’ouverture du pont, puis je peux rentrer dans le port derrière un voilier anglais qui m’a précédé. Je fais mon demi-tour pour être dans le bon sens pour repartir car il n’y a plus de vent en cette fin de journée. A 18h00, je suis amarré et les moteurs sont arrêtés.



Du dimanche 21 août au mardi 23 août :

Ciel gris au réveil, 13°C. dehors et à peine 18°C. sur le bateau. Je mets le chauffage en route car c’est limite ce matin. Je prends le vélo pour faire quelques courses. Le ciel reste nuageux toute la journée. Dans l’après-midi, promenade en bord de mer avec Madame.

Ce lundi matin, la météo est beaucoup plus agréable qu’hier. Le ciel se dégage et le soleil revient.
Après déjeuner, j’enfourche le vélo pour aller visiter une curiosité que je ne soupçonnais pas : la Station Radar 44 (Musée Franco-Allemand du Radar) située non loin de Douvres-la-Délivrande à environ huit kilomètres de Courseulles-sur-Mer. Un peu d’histoire :


- la ville de Douvres-la-Délivrande se situe entre Caen et la mer, et entre Courseulles et Ouistreham. Elle représente, de par sa position, un point stratégique important, où les Allemands décidèrent dès le début de l'Occupation d'installer une station de détection lourde (Funkmesstellung). Celle-ci allait être dotée de 5 radars permettant une détection jusqu'à 400 kilomètres. Le nom de code choisi est celui de « Distelfink », Chardonneret en français.
Le terrain retenu se trouve sur un plateau à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est possible de ce point d'observer l'ensemble de la Côte de Nacre.
A partir de février 1942, l'organisation TODT commence les travaux sur ce terrain situé le long de la route menant à la commune voisine de Basly. Environ 1000 personnes ont travaillé sur ce chantier : travailleurs réquisitionnés par le STO, ouvriers des entreprises de BTP ainsi qu'un fort contingent de travailleurs étrangers, notamment des Italiens.
Sur 35 hectares, une trentaine d'ouvrages bétonnés sont construits. Le camp est divisé en deux parties, la partie Nord accueille un radar géant Wassermann, avec un rayon de détection de 400 kilomètres. La partie Sud abrite 2 radars de veille Freya (d'une portée de 200 kilomètres), ainsi que 2 Würzburg-Riese, radars de poursuite d'une portée de 80 kilomètres...


Pour lire la suite, se reporter au site officiel de la station dont l’adresse est en bas de page.
Nos voisins anglais sont partis quand je retourne au bateau à temps pour éviter la pluie qui nous accompagne toute la soirée.



Il fait 22°C. dans le carré mais il tombe un petit crachin à notre réveil. C’est jour de marché aujourd’hui. Il y a beaucoup de monde car il ne pleut plus. J’avais prévu une pizza à midi mais c’est jour de fermeture pour le restaurant. A défaut, ce sera du couscous. En haut du marché, près de la médiathèque, nous faisons la queue pendant une vingtaine de minutes pour récupérer notre repas du jour, très bon d’ailleurs. Nous ne sommes pas les seuls à en vouloir. En fin de journée, la météo étant calme, nous faisons une petite promenade en bord de mer. Nous partons demain pour Dives-sur-Mer. J’avais le choix de partir le mercredi ou le jeudi, mais les prévisions marines sur l’état de la mer m’ont décidé pour mercredi.



Mercredi 24 août :

Nous nous levons tôt ce matin, car nous partirons peu après l’ouverture des portes à 8h15. Il y a beaucoup d’humidité sur le bateau, il y a peu de vent et le soleil est bien timide.

Beaucoup de petits bateaux sont déjà sortis. Il y a un peu de brume de terre, mais la visibilité est bonne. La mer est plate et la houle conforme aux prévisions. Le soleil surgit enfin des nuages quand nous passons face à Ouistreham. J’aperçois la vedette de la gendarmerie maritime qui patrouille entre nous et la côte.

Nous entrons dans le chenal vers 10h30 et sommes amarrés quinze minutes plus tard avec l’aide d’une personne du port. Le catway ne fait que six mètres de long, le bateau plus de douze, et avec le vent de travers qui contrarie notre manœuvre, cela n’est pas évident. Merci l’ami.
Le soleil revient enfin s’installer pour le reste de la journée. Le beau temps semble revenir.



Du jeudi 25 août au dimanche 28 août :

Ce matin il pleut, et la pluie tombe jusqu’en début d’après-midi. La télévision fonctionne correctement à marée haute, mais quand elle est basse, seules quelques chaines sont visibles. Nous sommes devant un mur et le signal passe difficilement.

Ce vendredi, il est nécessaire de refaire quelques courses. L’Intermarché est situé à deux kilomètres et demi du port, ce qui me fait une balade de cinq kilomètres à pied. Le ciel est bleu et la température est agréable.
En début d’après-midi, direction la passerelle qui enjambe la Dives pour rejoindre la promenade Marcel Proust en bord de mer, à Cabourg. Il semble y avoir moins de monde que l’année dernière, probablement du fait que nous sommes le 26 août et que c’est bientôt la rentrée des classes. Nous constatons le même phénomène dans l’avenue de la mer, fermée à la circulation pour accueillir les touristes que nous sommes, aussi.

Ce samedi matin, le soleil brille encore comme hier, mais il est nécessaire de mettre un peu de chauffage au réveil. C’est parfait pour les Médiévales de Guillaume qui ont lieu pour la première année. Espérons que la météo se maintiendra et que cette fête sera un succès. Ce matin c’est jour de marché en ville et il y a encore beaucoup de monde.
Pour déjeuner, direction le restaurant sur le port, « le Bistrot du port ». Comme l’année dernière, nous faisons un excellent repas.
Après ce déjeuner, nous nous rendons dans le village des fêtes Médiévales, situé en rive gauche de la Dives. Ce n’est pas exactement un village, mais un camp normand. Il ne faut pas oublier que Guillaume est parti d’ici (et aussi de Saint-Valery-sur-Somme) pour conquérir l’Angleterre à la bataille d’Hastings, le 14 octobre 1066. Guillaume peut alors marcher jusqu'à Londres, où il sera sacré roi d'Angleterre le jour de Noël à Westminster.


Information sur le camp :

« Le duc Guillaume a positionné ses troupes et sa flotte dans l’estuaire de la Dives. Revivez les préparatifs de la conquête de l’Angleterre avec un grand campement composé d’une centaine de tentes et de 7 bateaux. Les quelques 180 re constituteurs présents pour l’occasion évoquent des scènes de vie et de nombreux ateliers d’artisanat. Ces vikings évoquent la vie d’un village au tournant du XIe siècle en Neustrie (future Normandie), mêlant à la fois influence scandinave et tradition carolingienne ».


Au retour au bateau en fin d’après-midi, beaucoup de voiliers sont arrivés sous pavillon français, probablement des ports à proximité. Il y a beaucoup de vent ce soir.

Ce dimanche matin, le ciel est bleu, il fait 21.5°C. sur le bateau et il y a un peu de vent. Vers midi, je constate que tous les voiliers, environ une dizaine, sont repartis à l’exception de notre voisin sous pavillon anglais, qui est le seul étranger des deux pontons visiteurs.
Après déjeuner, nous allons en centre-ville pour visiter le village.


Information sur cette reconstitution :

« Nombreux sont les exposants qui sur leur étal proposent à la vente le fruit de leur artisanat mêlant univers médiéval et produits locaux. Un espace restauration est également ouvert tout au long du weekend où vous pourrez y consommer galettes et breuvages anciens entres autres choses ».


A 16h30, nous nous rendons à l’église Notre-Dame de Dives pour le concert de Sylvie Carroy qui a interprété de nombreux chants médiévaux revisités à la harpe et à la lyre.

Je pense que cette manifestation culturelle a un bel avenir devant elle. Le seul « petit reproche » à lui faire est qu’il manquait de panneaux explicatifs au camp ou au village. Une petite carence qui je le pense sera vite corrigée pour les années à venir car il est impératif de reconduire cette manifestation géniale. De retour, au port le vent devient assez fort et je pense qu’il est préférable d’être à quai plutôt qu’en mer.



Lundi 29 août :

Les portes ouvrent à 10h05, mais nous ne partons que vers 10h30. Le ciel est bleu et la température est agréable. Le courant dans la Dives avec l’arrivée du flot est d’environ 8 km/h. Les prévisions météo donnent une houle à un mètre, mais celle-ci sera de face. Il y même un avis de vent frais aujourd’hui, soit force 6. En réalité la houle est plus faible, de 0,6m à 0,8m de face comme prévu.

Moins de 2 heures après notre départ, nous sommes dans le chenal de Seine sans avoir été bousculé. Maintenant nous prenons la mer par ¾ arrière et nous nous dandinons. Il n’y a personne sur l’eau, probablement à cause de l’avis de vent frais. A 13 h20, je passe l’écluse de Honfleur, portes aval et amont ouvertes. Comme j’étais un peu juste, j’ai passé un appel VHF à l’écluse pour les prévenir que j’aurais environ cinq à dix minutes de retard sur l’horaire. Ils m’ont attendu. Merci.

Le ponton dans l’avant-port est complet. Je suis obligé de me mettre à couple d’un voilier. En examinant la position des bateaux, je m’aperçois qu’en reculant un petit bateau à moteur d’un taquet, je pouvais me glisser le long du quai. Tout en déjeunant, je surveille le retour du skipper de ce bateau car renseignement pris auprès des voisins présents, il est au restaurant. L e voyant revenir, je me dirige vers lui pour lui demander s’il est possible de reculer son bateau. Il m’annonce qu’il va rentrer dans le vieux bassin ce qui va me libérer toute la place. La chose est faite en 10 minutes à 15h30.



Du mardi 30 août au jeudi 01 septembre :

Ce matin, quelques courses au Carrefour Market et promenade dans le vieux Honfleur l’après-midi. Le ciel est nuageux, la température est agréable et le vent est faible. Le ponton semble maintenant bien vide car quelques bateaux sont partis. Mais je pense que les espaces seront bientôt occupés d’ici à ce soir.

De nouveau, quelques petites courses de produits frais ce matin. Au retour, je retrouve mon voisin anglais de Dives-sur-Mer qui vient d’arriver et s’est mis à couple du Harriet. Je le préviens juste que je partirai le 02 septembre au matin.
Ce mercredi après-midi je prends mon vélo pour aller voir le Phare de Fatouville-Grestain.


Il a été construit au siècle dernier pour guider la navigation en baie de Seine. La 1ère pierre a été déposé en 1839 puis il a été inauguré en 1850. Situé à 7 km de Honfleur et érigé à l’intérieur des terres, sa portée était de 40 km. Il était destiné à la surveillance des bateaux qui remontaient l’Estuaire de la Seine. Elevé à 132 m, il a été désaffecté en 1907 puis vendu aux enchères en 1923 par l’état. Les propriétaires actuels l’ont, en partie, aménagé en chambres d’hôtes aujourd’hui.


Il faut beaucoup appuyer sur les pédales dans la côte longue de deux kilomètres pour accéder au phare.
Au retour, des panneaux indiquent un marché nocturne en juillet et en août le mercredi. Comme nous sommes le mercredi 31 août, je pense que ce sera le dernier de la saison. Et bien non, le dernier était la semaine précédente.

Pour ce dernier jour à Honfleur, le temps est maussade. Il ne fait pas froid, la mer est calme et il n’y a pas de vent, mais le ciel est gris et il pleut une grande partie de l’après-midi.



Vendredi 02 septembre :

Nous partons pour l’écluse vers 09h30. Il n’y a que nous quand les portes se referment. La marée sera basse dans une heure et ensuite le flot nous portera jusqu’à Rouen. Nous sommes descendus d’un peu plus de cinq mètres quand l’éclusier nous ouvre la porte sur le fleuve. Au loin sur Tancarville, il y a un peu de brume, probablement liée aux pluies de cette nuit.

Pendant près de deux heures, jusqu’au pont de Tancarville, nous lutons contre un courant contraire de près de 5 km/h. Nous naviguons avec une visibilité qui évolue en permanence avec les incessantes averses qui nous accompagnent. Il n’y a pratiquement pas de houle et la Seine est à peine ridée.
Enfin, à 12h30, le flot arrive et comble de bonheur, la pluie s’arrête. Peu après Tancarville, un appel sur le canal 73 prévient que deux camions sont en feu sur le pont. Pour nous, il n’y a pas de problème, mais pour les cargos qui arrivaient à notre rencontre, il est demandé que leur vitesse soit réduite dans l’attente de plus amples informations, d’autant plus que l’un d’eux, au départ de Port-Jérôme-sur-Seine, transporte du gaz.

Peu après 13h00, nous assistons au transbordement d’un pilote qui monte à bord du cargo « Aquapisces Morovia » qui était en train de nous rattraper. Ce transfert s’effectue en pleine navigation à près de 20 km/h. A l’approche du pont de Brotonne, je slalome entre de grandes quantités de bois flottants charriés par le fleuve.

Le ciel est redevenu gris, mais la pluie s’est abstenue. Il n’y a pas beaucoup de navigation sur le fleuve, mais au croisement du Jean Ango, vers 16h00, nous sommes secoués pendant environ un quart d’heure. Sa vague d’étrave de près d’un mètre n’en finissait pas de rebondir sur les berges.

Nous passons la Bouille à 17h15. Moins d’une heure plus tard, nous sommes amarrés dans le bassin Saint-Gervais en bout du ponton des pompes à carburants. Nous avons fait notre montée à la vitesse moyenne de 7,6 nœuds en nous aidant du courant. Le soleil est enfin revenu... une fois la prise électrique raccordée, amarrage terminé.



Samedi 03 septembre :

Ce matin, le ciel est nuageux mais la température est douce, il fait 22,2°C. à 08h00 sur le bateau. C’est notre dernière journée avant la remontée vers la Nouvelle Marina Port Saint-Louis. Je fais les dernières courses de frais et en particulier le pain, car il n’y a pas de boulanger avant Carrières-sous-Poissy. Une petite ondée à l’heure du repas m’inquiète, mais elle est de courte durée. En fin de journée pour notre dernière balade de l’année à Rouen, le soleil revient et nous accompagne.



Dimanche 04 septembre :

Un violent orage me réveille vers 05h00 du matin. Il est à espérer que pour notre remontée jusqu’à Venables la pluie aura cessé.
Quand nous partons, à 10h00, le ciel est nuageux mais il ne pleut pas. La marée descend depuis plus d’une heure, ce qui signifie que nous aurons un courant contraire. Ce courant est d’environ de 2,5 km/h au moment de notre départ. Une heure plus tard, il s’est amplifié et est de 4km/h.

A Oissel, le ponton reste désespérément vide de toute embarcation. La surface de la Seine est juste ridée et il fait de plus en plus chaud sous la toile du poste de pilotage extérieur, près de 30°C. En arrivant à Pont-de-l’Arche, le courant faiblit. Je constate qu’il n’y a pas d’eau qui se déverse dans la Seine à cette première jonction avec le fleuve.

Le « Seine Princess » me trémate avant d’arriver à l’écluse. Je suis obligé de patienter une demi-heure pour pénétrer dans le sas à mon tour. La bassinée s’effectue toute en douceur et vingt minutes plus tard, je suis libéré après une montée d’environ six mètres.

En passant devant les iles qui constituent comme un delta, les petits bateaux des plaisanciers locaux font n’importe quoi au mépris de la sécurité et du code fluvial. Le courant contraire n’est maintenant que de 1,5 km/h et nous ralentit peu et il fait toujours aussi chaud.

En entrant sur le plan d’eau des Grèves-du-Lac quel n’est pas ma surprise de constater qu’une forme humaine est attachée sur le ponton pour me signaler la place retenue. A 17h30, le bateau est amarré et raccordé à l’électricité. Pour pouvoir avoir accès à la télévision, je suis obligé de régler la parabole pour établir la liaison avec le satellite.



Lundi 05 septembre :

La nuit a été très chaude. J’assiste à un superbe levé de soleil derrière l’île. La lumière est splendide. Le ciel est nuageux et le vent faible au moment de notre départ à 09h00. Le ciel devient de plus en plus gris presque noir, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’Ile-de-France. Ce qui devait arriver, arriva... la pluie.

Heureusement, celle-ci cessa à l’approche de l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne. A mon annonce par VHF, il m’est indiqué quinze minutes d’attente. La bassinée est brutale, ce qui est rare ici, et 15 minutes plus tard seulement, nous sortons. Je prends la direction du quai à l’entrée en rive droite pour déjeuner. A midi nous pouvons commencer notre repas.

Il pleut quand nous repartons une heure plus tard. Je prends le bras le long de Notre-Dame-de-l’Isle et force m’est de constater, qu’enfin VNF a fait le nécessaire pour enlever toutes les épaves qui constituaient un vaste cimetière à bateaux. Le travail avait été commencé l’année dernière, il est terminé cette année. Par moment la navigation sur ce bras donne l’impression d’être sur un canal.

Ce n’est pas large, mais c’est très agréable. Par contre, il y a beaucoup de lentilles d’eau cette année. Nous ressortons aux « Bouches de Manon » et reprenons le cours normal du fleuve.

Vers 15h00, un gros orage avec éclairs, tonnerre et vent vient nous accompagner pendant près d’une heure. La visibilité se trouve très réduite mais cela ne présente pas de problème particulier sur un fleuve. A 16h00, après la pluie, je croise mon premier bateau de plaisance, sous pavillon belge, depuis fort longtemps au PK 128.

A 16h30 nous sommes en vue de l’écluse. IL n’y a pas d’attente et nous passons avec un commerce. L’amarrage est vraiment facilité avec les bollards flottants mis en place sur le bajoyer droit quand vous êtes montant. La bassinée se passe tout en douceur, accompagnée par une courte pluie.

A 17h00, je suis amarré au ponton visiteurs du port de l’Ilon devant les pompes à carburants. Le prix du litre de gazole a légèrement baissé depuis mon passage en juillet. Il est maintenant de 1,98€ et j’en mets 468 litres. En fin de journée juste après le couché du soleil, nous avons droit de nouveau à un orage sur le plan d’eau de Sandrancourt avec encore éclairs et tonnerre.



Mardi 06 septembre :

C’est notre dernier jour de navigation. Il n’a pas plus cette nuit. Le ciel est nuageux mais le vent est faible quand nous partons. Nous avons une quarantaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre la Nouvelle Marina Port Saint-Louis. Nous quittons l’Ilon à 09h00. La navigation est tranquille, il n’y a pas beaucoup de monde sur l’eau. Nous ne croisons que quatre bateaux commerciaux et « l’Amazonia » qui nous trémate au PK 101, c’est-à-dire à mi-parcours. Un rayon de soleil s’invite mais, sans doute trop timide, retourne se cacher bien vite derrières de gros nuages gris qui perdent quelques gouttes d’eau.
A 13h00 l’amarrage est terminé, l’électricité raccordée. Nous pouvons déjeuner.

Après un rapide repas, je prends la voiture, restée là depuis le 15 juillet, pour aller remettre l’eau et rebrancher le ballon d’eau chaude à mon domicile. Ma bonne Twingo démarre au quart de tour après pratiquement deux mois d’inactivité. Le soleil est revenu et nous accompagne jusqu’au soir. De retour sur Harriet, nous passons à bord notre dernière soirée de l’année.



Mercredi 07 septembre :

Ce matin, le ciel est clair et il ne fait pas froid sur le bateau. Après le petit déjeuner, nous remplissons les sacs de vêtements sales pour que madame puisse commencer à faire la lessive dès notre retour à la maison. Je reviendrai cet après-midi pour chercher ce qu’il restera. Après quelques allers et retours à la voiture, nous quittons Harriet pour cette année. Le dernier à quitter le bateau est Moka, le mousse à quatre pattes.



Bilan 2022 :

Cette année, la météo a été très clémente avec nous. Il a fait chaud, trop chaud par moment même, mais la mer a toujours été belle, sauf entre Cherbourg et Saint Vaast-la-Hougue.

Nous avons passé 54 nuits à bord du Harriet soit près de huit semaines. J’ai eu ainsi la possibilité de choisir mes différentes escales en fonction de la météo marine. J’avais quelques inquiétudes pour passer le Raz Blanchard, mais le beau temps a permis de le faire dans de bonnes conditions.

Hormis les voiliers étrangers, hollandais, anglais, belges et allemands, je n’ai pratiquement pas rencontré de plaisanciers français. Les seuls qui étaient sur l’eau ne sortaient souvent qu’à la journée ou le weekend, à quelques exceptions près. Le point négatif de ces vacances est le prix prohibitif du litre de gazole qui s’établit en moyenne à 2,00 € le litre.

Cette année, je totalise près de 124 heures aux moteurs pour 1120 km parcourus. La consommation s’établie elle à un peu plus de neuf litres de gazole à l’heure et par moteur.



Pour le fun, une petite vidéo du passage du raz Blanchard récupérée sur YouTube. Les conditions météo rencontrée lors de mes deux navigations, vers Dielette et depuis Dielette, étaient beaucoup plus calmes et plus ensoleillées que celle présentée :



Le raz Blanchard
Wikipédia, origine du nom nez de Jobourg
Site de la Station Radar 44 (Musée Franco-Allemand du Radar)
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