Croisière 2022 de Carrières-sous-Poissy à Barneville-Carteret (Cotentin)
Mai 2022 :
Après la bassinée chaotique à l’écluse
de Méricourt avec le « Bosphore » l’année dernière,
la perte des ailettes de ma pompe sur le circuit de refroidissement du moteur
tribord m’est revenu à 1 400 €. J’ai dû faire démonter
et nettoyer tous les échangeurs de température avant les vacances,
par précaution et surtout sécurité, pour ma navigation maritime
de l’été. Le retour du bateau à Carrières-sous-Poissy
après cette révision s’est bien passé, absence de
fuite et bonne régulation de température sur le moteur.
Vendredi 15 juillet :
Cette année, j’espère pouvoir enfin
faire le tour du Cotentin jusqu’à Barneville-Carteret. Pour cette
croisière normande de 7 semaines cette année, nous serons seulement
deux, mon épouse, moi-même et le matelot à quatre pattes,
le chat Moka comme les années précédentes.
La température est de 33°C, le ciel est bleu et le vent faible quand
nous partons peu de temps après 13h45 pour le port de l’Ilon où nous
allons passer notre première nuit à bord. Le courant est faible
sur la Seine et se fait à peine sentir. Vers 15h30, je croise un bateau
de plaisance qui ne répond pas à ma salutation. Ce sera l’un
des seuls avant longtemps.
Un peu plus tard, je suis trématé par
le bateau de croisière « le Renoir » qui ne s’annonce
pas par VHF. Lui en faisant le reproche par radio, le Commandant de bord se justifie
en disant que les bateaux de plaisance n’ont pas la VHF. Je pense que
ce commandant devrait porter des lunettes de vue car mon antenne est bien visible.
Je suis amarré au ponton visiteurs du port de l’Ilon, devant les
pompes à carburants, quatre heures après mon départ et une
navigation très « cool » mais surtout très chaude.
Sous la toile du poste de pilotage extérieur, la température est
montée à 38°C, malgré l’utilisation du ventilateur.
Après avoir complété mon plein de gazole, (de 80 litres à 2,15€) j’ai déplacé le
bateau en bout de ponton pour permettre l’accès aux pompes à d’éventuels
autres bateaux.
Au port de l’Ilon, il est possible de louer un bateau à quai (sans naviguer) pour passer une nuit ou un weekend. Deux bateaux (non naviguant) sont amarrés en bordure du ponton visiteurs. Vers 20h30, un couple à bord d’un de ces bateaux, m’a demandé de déplacer Harriet car... celui-ci les empêchait de regarder le coucher de soleil sur le plan d’eau. Gentiment mais fermement j’ai répondu par une fin de non-recevoir à cette demande incongrue. Il était possible de sortir du bateau et de se déplacer de quelques mètres pour admirer le spectacle.
Samedi 16 juillet :
Nous quittons le port de l’Ilon sous un chaud soleil pour l’écluse
de Méricourt. Celle-ci est maintenant équipée de bollards
flottants, mais seul le bajoyer en rive gauche est terminé. Nous sommes
le seul bateau pour la bassinée. A 09h30, nous sortons de l’écluse
et continuons notre quinzième descente de la Seine vers Rouen. L’ancienne écluse
de Port-Villez au PK 145 est devenue un cimetière à bateaux. Nous
nous arrêtons vers 13h30 le long du quai rive droite situé juste
avant l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne pour le déjeuner.
Le vent soudain assez fort vient me compliquer la manœuvre d’amarrage.
Après le déjeuner, direction l’écluse pour la bassinée
avec « le Bayard », commerce très cool avec qui j’ai
discuté ensuite par VHF pendant une quinzaine de minutes dès notre
sortie du sas.
Comme il fait chaud, beaucoup de jeunes se baignent dans la Seine
pour trouver un peu de fraicheur. Aujourd’hui, nous n’avons croisé que
huit bateaux de commerce.
A notre arrivé aux Grèves du Lac (Venables),
les plaisanciers présents prennent mes amarres pour aider notre accostage
le long du quai. Merci les amis. A 17h30, les moteurs sont arrêtés et l’électricité est
branchée. Fin du voyage pour cette chaude journée.
Dimanche 17 juillet :
Nous quittons les Grèves du Lac vers 07h15 car la marée sera basse à Rouen à 14h30.
Ce départ matinal est justifié pour pouvoir bénéficier
du courant portant et faire des économies de carburant, ce qui n’est
pas un luxe en ce moment avec le litre de gazole à 2,15 € à l’Ilon.
En sortant du plan d’eau, la Seine est un véritable lac, pas une
seule ride sur l’eau. La température est agréable avec 19°C.
et un ciel bleu. Il va encore faire chaud. Au PK 189, un panneau indique qu’il
est interdit de trémater. Cela n’empêche pas le bateau de
croisières « le Viking Skaga » (de chez River Cruises) de
le faire sans m’en avertir par VHF. Encore un qui ne respecte pas le code fluvial.
Nous attendons près de trente minutes à l’écluse de
Pose-Amfreville puis passons avec le « Chrisya », un bateau de commerce.
Encore une bassinée très tranquille. Le vent se lève vers
11h30, environ 25 km/h, mais n’a pas d’incidence sur notre navigation.
En passant devant le ponton de Oissel, je regarde, comme les autres années,
l’absence de bateaux. De toute façon, je constate avec l’aide
des jumelles que les taquets d’amarrage sont peu nombreux. Au PK 233, après
Oissel, je croise enfin deux bateaux de plaisance qui remontent le courant, un
bateau français et un bateau sous pavillon belge. Peu de temps après,
une connaissance, le bateau de croisières « le Renoir » me
croise à son tour. Cette fois-ci, il prend contact avec moi par VHF et
nous avons un échange plein d’humour pendant quelques instants.
Soit il a retrouvé la vue, soit il a retrouvé ses lunettes.
En arrivant au bassin Saint-Gervais, le vent est relativement fort et contrarie
mon accostage. Je m’amarre avec l’aide d’un plaisancier présent
sur le ponton à mon arrivée. Merci l’ami. Il est 13h30 et
nous allons pouvoir déjeuner, je commence à avoir faim.
Lundi 18 juillet :
Aujourd’hui, il fait très chaud, 41°C. dans le bateau et 38°C.
dehors. Nous profitons de la relative fraicheur du début de matinée
pour aller faire quelques courses à l’Intermarché qui n’est
pas trop éloigné du port, avec Madame. En début d’après-midi,
je prépare le bateau à la mer en mettant en place les lignes de
vie et toutes les sangles utilisées pour attacher les coffres sur le bateau.
Vers 17h00, je contacte le Cercle Nautique de Honfleur pour les prévenir
de mon arrivée, demain en fin de journée, et leur demande une place
dans l’avant-port pour quelques jours.
Ayant perdu une vis sur la branche de mes lunettes, j’utilise un peu de
ficelle de cuisine pour faire une réparation de fortune. Je verrai à Honfleur
chez un opticien pour une réparation plus pérenne.
Mardi 19 juillet :
La marée sera haute à Honfleur à 16h13 cet après-midi
avec un coefficient de 74. Nous quittons le Bassin Saint-Gervais environ 30 minutes
avant la marée haute à Rouen. La renverse de courant à lieu à 08h15 et nous pousse maintenant.
Nous entamons notre quatorzième descente de la Seine sous un ciel bleu
et déjà 25°C.
Le courant est faible pour le moment et le fleuve charrie beaucoup de détritus,
en particulier des morceaux de bois et des branches d’arbres.
Nous passons devant Duclair à 10h20 juste avant que le vent ne se lève et soulève
un petit clapot. Nous croisons « l’Amadeus Diamond » puis sommes
trématés par le Bosphore (déjà connu depuis l’année
dernière) après un échange VHF sur le canal 73 qu’il
est impératif de veiller entre Rouen et la mer.
Le pont de Brotonne nous apparait vers 12h15. Tout est ouvert, mais il fait très
chaud malgré le vent qui n’apporte pas suffisamment de fraicheur,
38°C. sous le taud ainsi que dans la cale moteur.
La renverse du courant à lieu vers 13h35. En 10 minutes, nous sommes trématés
par un cargo et croisons quatre bateaux de commerce, un bateau de croisières,
un bateau de plaisance et un cargo. Cela fait beaucoup de monde sur l’eau
en peu de temps. A 14h00, notre vitesse étant tombée à moins
de 6 km/h (courant contraire), je démarre le moteur bâbord qui était
au repos depuis ce matin.
Le vent souffle maintenant en rafales (mesuré à 35 km/h) mais n’apporte
aucune fraicheur. Nous croisons de nouveau trois cargos qui montent vers Rouen à près
de 25 km/h. Face à l’embouchure de la Risle, deux panaches de fumée
noire montent vers le ciel. Cela doit bruler quelque part derrière les
arbres que nous apercevons au loin. Nous passons le pont de Normandie à 16h35
et je réduis un peu ma vitesse pour être à l’écluse à 17h00.
La bassinée est très rapide puisque nous ne montons que de 10 cm
et quinze minutes plus tard nous sortons dans l’avant-port.
Nous avons fait la descente depuis Rouen à la vitesse moyenne de 11,8 km/h.
Le ponton est occupé et nous devons rester à couple d’un petit
voilier le temps qu’une place se libère. La responsable du Cercle
Nautique se démène avec efficacité pour faire déplacer
un petit bateau qui nous empêche de nous mettre à quai. Après
plusieurs appels téléphoniques, une heure plus tard, je suis amarré au
ponton, pour plusieurs jours. Merci.
Du mercredi 20 juillet au samedi 23 juillet :
Escale relativement calme à Honfleur pour quelques jours, voir nos amis
et attendre une fenêtre météo favorable pour rallier St.
Vaast-la-Hougue avec une mer relativement calme.
Cette première journée, aussi chaude que la veille, est consacrée à faire
quelques courses aux commerçants locaux. En fin d’après-midi,
huit voiliers sont arrivés (6 hollandais, 1 belge et 1 français).
Le vieux bassin est complet.
Ce matin en vérifiant la météo marine, à priori,
la bonne fenêtre pour St. Vaast-la-Hougue serait dimanche prochain. A voir
et confirmer.
Madame ayant oublié son chargeur de téléphone, je me fais
une balade à pied, jusqu’au Leclerc situé à trois
kilomètres, pour trouver le bon câble de liaison avec son smartphone.
En revenant et passant près du bassin de l’Est où sont amarrés
les bateaux de croisières, je constate que ceux-ci sont raccordés à l’eau
(pour remplir leur réservoir, normal) mais pas à l’électricité,
anormal. Les groupes électrogènes fonctionnent à plein rendement
pour maintenir les énergies à bord. Inacceptable pour une commune
comme Honfleur quand on connait les problèmes liés au réchauffement
climatique et à l’émission de CO2. Qu’attend cette
commune pour faire installer des prises électriques et alimenter ces bateaux
de croisières, très nombreux une bonne partie de l’année,
et ainsi permettre une réduction des gaz à effet de serre.
Ce soir, le port étant complet, nous avons deux voisins à couple
du Harriet, toujours sous pavillon hollandais. Où sont les autres nationalités ?
Aujourd’hui vendredi nos amis viennent nous chercher vers midi pour rejoindre
Pont-Audemer et passer la journée ensemble. En fin d’après-midi,
une pluie relativement forte vient dessaler les bateaux jusque vers 18h30.
Ce samedi matin est jour de marché. Nous en profitons pour faire quelques
achats de produits frais avant notre départ, à priori confirmé,
demain matin.
Vers midi, nous nous rendons au restaurant « chez Lorette » situé près
du vieux bassin, où nous avions très bien mangé l’année
dernière. La note globale était de 16/20. Pour cette année,
une seule remarque, passer votre chemin car la note globale est descendue à 6/20.
Après le restaurant, passage par la grande roue sur le quai pour faire
quelques photographies. Il fait très chaud aujourd’hui après
la pluie d’hier après-midi. Au retour sur Harriet, j’en profite
pour prévenir mes voisins à couple que je pars demain matin pour
l’écluse de 09h30.
Le parcours maritime 2022, de Honfleur à Barneville-Carteret :
Notre parcours maritime de cet été 2022 nous a conduit jusqu’à Barneville-Carteret
en passant par Port Diélette.
Les informations trouvées l’année dernière, indiquent
que le Raz Blanchard est probablement le passage avec le courant le plus intense
d'Europe :
- « cette navigation délicate requiert quelques précautions.
Les instructions nautiques sont claires à ce sujet, c'est un passage très
délicat en période de vives eaux. Ainsi les marins doivent être
particulièrement prudents quant aux heures de marée pour emprunter
le passage (se référer aux marées à Cherbourg). Les
courants peuvent atteindre près de 12 nœuds avec les gros coefficients
de marée ».
La météo, très chaude cette année m’a permis
d’emprunter ce passage pour la première fois. Le coefficient de
marée à l’aller était de 47, mais au retour, c’était
103. Avec ce gros coefficient, vous prenez un train à grande vitesse.
Comme l'usine de la Hague et le centre de stockage de la Manche rejettent dans
le raz, à 5 kilomètres de la côte, de l'eau faiblement radioactive,
j’espère ne pas être devenu radioactif avec Harriet.
Le passage du Raz de Barfleur a été beaucoup moins agréable,
la mer étant même démontée à l’aller.
Quant au retour avec un orage très violent pendant près de deux
heures dès la sortie de la grande Rade avec beaucoup de vent et pratiquement
pas de visibilité sur la mer, 20 à 30 mètres, la navigation
s’est faite uniquement aux instruments, seule solution pour se situer.
Cette année, la météo marine a été très
clémente, sauf entre Saint-Vaast-la-Hougue et Cherbourg, aussi bien à l’aller
qu’au retour comme décrit précédemment.
Dimanche 24 juillet :
Le ciel est bleu, le vent est faible et il fait déjà 23°C.
Je quitte le ponton en direction de l’écluse à 09h30. La mer
descend déjà depuis 07h25. Nous aurons donc des courants favorables
pendant quelques heures. Je suis seul dans le sas et 20 minutes plus tard, après être
descendu de seulement 20 cm, je dis au revoir à Honfleur.
Nous prenons la mer ¾ avant avec une toute petite houle. Le bateau se
dandine. Je cale ma vitesse à environ 13 km/h, car les portes ouvrent à St.
Vaast-la-Hougue à 18h00. Nous avons environ 115 km à parcourir
aujourd’hui.
A la bouée n° 5, je prends le cap 260° en ligne
droite pour rejoindre St. Vaast.
Mon sondeur graphique me montre beaucoup de poissons entre cinq et huit mètres
de profondeur. Je suis face à Cabourg, à plus de 20 km de la côte,
après seulement deux heures de navigation. Il n’y a pas beaucoup
de bateaux sur l’eau hormis des chalutiers qui travaillent mais dont les
marques de chalut sont peu visibles.
Quelque temps plus tard, j’aperçois au loin ce qui ressemble à un
paddle ou une planche à voile retourné. Je me déroute quelque
peu pour m’approcher et recherche avec les jumelles une éventuelle
personne tombée à l’eau. Ce que je découvre finalement
est totalement différent puisqu’il s’agit d’un dauphin
de belle taille... sur le dos, mort. Qui est responsable de ce massacre, un pêcheur,
le ferry de Ouistreham ou un bateau du champ éolien face à Courseulles-sur-Mer
? Seul le responsable le sait.
Le courant est faible, le coefficient du jour est de 42, et un petit vent de
terre se lève. La houle de seulement 20 à 30 cm nous berce en faisant
se dandiner le bateau.
Nous sommes à marée basse quand nous passons
Courseulles. Vers 15h30, un appel VHF indique un nageur en difficulté.
En approche de Grandcamp-Maisy, ma vitesse diminue car la mer commence à remonter
et j’ai maintenant le courant de face.
Vers 17h45, la mer forcit quelque peu et le vent m’amène des fourmis volantes.
Que font-elles en mer à plusieurs kilomètres de la terre?
Sous pilote, je passe sur un tapis d’algues qui se prennent le
long de la coque et me freine brutalement. Je perds environ cinq km/h. Je suis
obligé de faire plusieurs marches avant/arrière pour me libérer
et reprendre une vitesse normale.
A l’approche de Saint-Vaast-la Hougue, après les îles Saint-Marcouf,
la mer m’arrive par le travers mais la houle reste faible. Le port est
en vue et à 19h00 je suis amarré au ponton des carburants. Je complète
mes réservoirs avec 280 litres de gazole à 2,05€ le litre.
Fin de navigation pour aujourd’hui après m’être déplacé sur
le ponton A, face à la Capitainerie.
Du lundi 25 juillet au samedi 30 juillet :
Pour notre premier jour à St. Vaast, nous nous réveillons sous
un ciel gris avec quelques pluies éparses. Cela enlève le sel sur
le bateau. Je profite d’une accalmie pour faire une visite au Carrefour
Market et faire quelques courses de produits frais. Pendant l’heure du
déjeuner, nous avons droit à une bonne petite pluie mais la température
ne baisse pratiquement pas. Pour digérer, nous faisons une petite balade à la
chapelle des marins, toute proche. En fin de journée, beaucoup de bateaux
arrivent, surtout des hollandais.
Il ne pleut pas ce mardi et la température est agréable. Il a beaucoup
de bateaux visiteurs qui partent ce matin. Après déjeuner, promenade
en ville pour effectuer quelques achats de souvenirs. En fin de journée,
comme hier, beaucoup de bateaux arrivent, tous de même nationalité,
hollandaise.
Ce 27 juillet, il fait à peine 19°C. au réveil dans le carré.
Je démarre le chauffage pendant une heure car Madame a froid. Le ciel
est nuageux, mais il ne pleut pas. Je profite du soleil enfin revenu pour faire
une sortie à vélo en direction du Fort de Ravenoville situé à une
petite vingtaine de kilomètres du port à proximité de Fontenay-sur-Mer.
En fin de journée, mes Neveux et Nièce viennent nous retrouver à bord
pour prendre l’apéritif.
Ce jeudi matin, la température est beaucoup plus agréable au réveil.
Les Parents de ma Nièce viennent nous rejoindre en milieu d’après-midi
pour déguster une douceur normande (tarte normande du Fournil Boulangerie
Pâtisserie Gibon Sarl à savourer). Cette douceur s’est révélée
extrêmement bonne et nous n’avons rien laissé, pas même
une miette.
Ce vendredi matin, je prends le vélo pour quelques courses, car il faut
bien manger, même en vacances, surtout des huitres de St. Vaast qui sont délicieuses.
Aujourd’hui, la température est redevenue estivale et après déjeuner, j’enfourche de
nouveau mon vélo jusqu’à Barfleur situé à une
douzaine de kilomètres. Dans cette petite ville située sur la côte
du Val de Saire, il y a aussi beaucoup de monde en cette fin juillet.
Aujourd’hui samedi, la fraicheur au réveil m’oblige à mettre
le chauffage pendant une bonne heure. A 08h00, il fait seulement 15°C. à l’extérieur.
C’est jour de marché, il y a beaucoup de monde et la température
grimpe vite car le soleil brille. Mon Neveux vient nous chercher pour fêter
deux anniversaires à Valognes, ma Nièce et mon petit Neveu (6 ans).
Après une belle journée passée en famille, retour au bateau
vers 18h30 car demain nous partons pour Cherbourg.
Dimanche 31 juillet :
Ce matin à notre réveil, il fait doux dans le bateau. Pas besoin
de mettre le chauffage. Un léger crachin nous surprend mais heureusement
cela ne dure pas et le soleil revient à travers les nuages et commence à nous
réchauffer. La mer est calme et nous partirons à 13h00 pour Cherbourg.
Pour cette traversée d’environ trois heures et demi, j’aurais
deux passagers, un de mes Neveux et ma Nièce qui me quitteront dès
notre arrivée à Port Chantereyne.
La marée est haute depuis 12h30 et commence à redescendre, le coefficient est
de 77. Les courants devraient nous porter sans problème.
A la sortie du port, la mer est calme, conforme aux prévisions. En arrivant sur Barfleur,
la houle est un peu plus forte que prévue, mais cela reste raisonnable
jusqu’au phare de Gatteville.
Mais passé le phare jusqu’au Cap de Lévi, la mer se déchaine
et les creux approche les deux à trois mètres par moment. Rien à voir
avec les prévisions sur le site de « Météo Marine ».
A qui se fier alors ? Une vague plus forte que les autres, vient même jusqu’au
poste de pilotage extérieur, stoppée par le pare-brise.
Passé Cap Lévi, à côté de Fermanville et jusqu’à la
grande rade, cela se calme un peu, mais Cherbourg semble noyé dans la
brume, pourtant il ne pleut pas et l’entrée du port est peu visible.
Une fois passé le Fort de l’île Pelée je suis obligé de
pratiquement m’arrêter pour laisser passer le ferry qui part pour
l’Angleterre.
Après mon appel VHF à la Capitainerie, on m’affecte une place
au ponton visiteurs, à côté des pompes de carburants, c’est
parfait. Il est 16h30 et je coupe les moteurs à la fin de l’amarrage.
Ma Nièce qui a fait la traversée à côté de
moi, assise sur un coffre m’indique qu’elle a eu droit à un
soin du visage à l’eau de mer, gratuit.
Du lundi 01 août au samedi 06 août :
Au réveil, ce matin le temps est gris mais le soleil revient vite. Après
le petit-déjeuner, je vais faire un tour en ville pour reprendre mes repères
et partir à la recherche d’un boulanger. L’après-midi
est consacrée à ne rien faire sauf à aller prendre des photos
depuis la grande roue. Il n’est pas possible de dessaler le bateau à cause
des restrictions d’eau. Pas grave, un orage viendra probablement faire
le travail à ma place d’ici la fin des vacances.
Ce mardi le ciel, comme hier, est gris à notre réveil. Direction
le Carrefour Market avec Madame pour faire quelques courses car il faut bien
manger. Je prends le vélo, en début d’après-midi pour
retourner voir le château des Ravalet et découvrir l’exposition
présentée. Il fait chaud et il n’y a pas beaucoup d’air.
Comme les autres jours, le ciel est gris le matin à notre réveil,
mais il ne pleut toujours pas, pourtant le baromètre est à la baisse.
Le soleil qui s’ennuyait de nous est revenu en fin de matinée avec
une température de 30°C. à l’ombre. Après déjeuner,
j’enfourche mon vélo pour aller sur la digue à l’Est
de la grande rade, à la pointe du petit port de Querqueville, dans l’espoir
d’apercevoir des dauphins très nombreux à Cherbourg. Pas
de chance pas de delphinidés dans l’eau aujourd’hui. Deux
grand banks sous pavillon français sont arrivés en fin de soirée
et sont à couple derrière nous.
Ce jeudi matin, au réveil, le ciel est tout bleu et à 08h00, il
fait déjà chaud. Dans l’attente de l’arrivée
d’une trentaine de bateaux en provenance d’Angleterre, la Capitainerie
me demande si j’accepte de m’exiler au ponton H qui a aussi un grand
catway. Après avoir été vérifier sur place, je donne
mon accord malgré le fait que je perds le WIFI et que les sanitaires sont
maintenant à 500 mètres. Donc après le déjeuner,
déplacement du Harriet jusqu’au ponton H, puis promenade au parc
Emmanuel Liais qui nous apporte un peu de fraicheur.
Il fait beau ce matin, mais il y a beaucoup de vent. Quelques petites courses
le matin avec le vélo puis nous déjeunons de bonne heure car hier
j’ai pris deux places pour la Cité de la Mer à partir de
14h00. L’ancienne gare maritime est très proche, à vol d’oiseau,
mais à pied il faut compter deux kilomètres et demi. Nous passons
donc un très agréable après-midi à visiter ce site superbe. Un vrai musée.
Nous avons fait l’impasse sur « le Redoutable » car l’attente
pour y accéder était de plus d’une heure. Il y a beaucoup
de monde sur le site et même à la boutique de souvenirs. Au retour
sur le bateau, une bonne bière bien fraiche nous désaltère.
Ce samedi 6 août, je complète nos réserves alimentaires car
demain nous partons pour Port Diélette où nous allons passer deux nuits et
d’après mes recherches, c’est seulement un tout petit bourg
sans commerces à trois kilomètres de Flamanville. En fin de journée,
je prépare ma navigation qui me fera passer par le Raz Blanchard, une
première pour moi. A cette occasion, mon Neveu sera à bord car
malgré son mal de mer (dans sa tête), il souhaite voir le nez de
Jobourg depuis la mer. Espérons, pour lui, que tout se passera bien et
qu’il ne sera pas malade.
Dimanche 07 août :
Il fait beau ce matin, le vent est faible et il fait déjà 19°C.
au réveil. Le coefficient est de 47 et le vent très faible. Des
conditions idéales pour passer le Raz Blanchard. Il est 09h00 quand nous
partons, deux heures avant marée basse. A Port Diélette elle commencera à remonter à partir
de 09h40 et la porte d’accès sera ouverte à 12h12 assurant
un tirant d’eau de 1,5 mètre. Mon neveu est arrivé et à peine à bord,
je décroche les amarres.
A la sortie de la grande Rade par la passe à l’Ouest, nous apercevons
des animaux du type delphinidés. Jusque-là, la mer est pratiquement
plate et la faible houle nous arrive par ¾ arrière. A mi-parcours,
peu avant le phare de Goury, un léger vent de terre s’invite et
vient nous rafraichir un peu car il fait très chaud.
Pour les personnes ayant des faiblesses en géographie, pour situer le
raz Blanchard se reporter à la photo (la petite carte) à droite.
Près du phare, en plein dans le passage du Raz, j’aperçois
de petites crètes blanche à la surface de la mer. Cela donne l’impression
que la mer est en train de bouillir, agitée de petits frémissements.
En examinant mon sondeur, ce phénomène se reproduit dès
que le fond remonte. De 30 à 40 m on passe de 10 à15 mètres.
De plus, les fonds sont rocheux et ne sont pas réguliers. Je pense que
c’est le courant qui tourbillonne et donne cette impression d’eau
qui bout. Cependant, la houle reste faible.
L’Ile d’Aurigny est noyée dans la brume de chaleur et nous
avons quelques difficultés à la distinguer. En arrivant sur le
nez de Jobourg, la mer redevient plate comme un lac, et ce jusqu’à Port Diélette.
A notre arrivée au port, un vent de travers s’ingénue à contrarier
notre amarrage. Mais heureusement des amis présents sur le ponton nous
prêtent assistance. Nous avons fait la traversée à la moyenne
de 16km/heure, avec l’aide du courant portant, depuis Cherbourg et nous
n’avons vu aucun bateau, à moteur ou à voile.Il reste beaucoup de places disponibles dans le port.
Ma Nièce étant présente avec mon petit Neveu, nous prenons
l’apéritif tous ensemble sur Harriet. J’avais mis une bouteille
au frais pour le cas où. Nous passons une fin de journée tranquille,
mais très chaude. Le soir peu après 23h00, un feu d’artifice
est tiré depuis la plage (pour fêter notre arrivée... je plaisante).
Lundi 08 août :
Ce matin, au réveil, il fait froid. A 08h00, 12,4°C. à l’extérieur
et 15,2°C. dans le carré. Je mets le chauffage pendant environ une
heure. Il n’y a pas de commerçants à Port Diélette, hormis les
traditionnelles boutiques pour les touristes. Je prends mon vélo en direction
de Flamanville en quête d’un boulanger. Il y a trois kilomètres
entre Dielette et Flamanville et cela grimpe. Au retour, descente presque continue
jusqu’au bateau. Le paysage autour de nous est superbe et respire
le calme.
Après déjeuner, nous faisons une promenade autour du port, mais étant
lundi, tout est fermé même les boutiques de souvenirs, et donc impossible
de boire une bière. Heureusement il y en a sur Harriet. Il n’y a
pas beaucoup de monde autour de nous, c’est un vrai désert. La moitié des
pontons n’est pas occupée et il y a peu de bateaux visiteurs. Cela
change des autres ports de la Manche (seulement nous, un hollandais, un belge et deux anglais).
Mardi 09 août :
Ce matin, la température est beaucoup plus agréable qu’hier
car il fait 21°C. dans le bateau au réveil. Le port semble désert,
le bateau hollandais est parti. Il ne reste que les anglais et le belge.
Le coefficient de marée du jour est 63. Le vent est fort depuis un moment, mais il y
a peu de houle. A vérifier au moment de notre départ cet après-midi.
Il est 15h15 quand je quitte mon emplacement, la porte est ouverte depuis quinze
minutes, m’assurant un tirant d’eau mini de 1,5m. Il y a quelques
nuages dans le ciel, mais il fait chaud et le vent ne s’est pas calmé.
La mer est peu agitée et la houle m’arrive bâbord arrière
ou par le travers. Il y a peu de monde sur l’eau, juste deux voiliers au
loin.
En arrivant sur Carteret, je constate la présence de quelques voiliers
qui semblent tirer des bords. La houle se fait plus discrète quand je
m’engage dans le chenal d’accès. Après mon appel sur
la VHF, on me signale de suivre la petite barque qui va me mener à quai
sous les bureaux de la Capitainerie (actuellement en travaux). Je fais mon amarrage
avec l’aide de « ma guide » car le vent qui s’était
calmé est revenu me contrarier.
Il est 17h30 quand je coupe les moteurs. J’ai mis 2h15 pour couvrir les 32 km depuis Dielette.
Du mercredi 10 août au vendredi 12 août :
Ce matin, le ciel est bleu et il fait beau. Après le petit déjeuner
je prends, à pied, la direction du Carrefour Market de Barneville pour
faire quelques courses. Celui-ci est situé à près de trois
kilomètres et le soleil chauffe. Au retour, lourdement chargé,
je reviens au bateau en me faisant guider par mon téléphone et
en empruntant le chemin du Tôt après être passé à la
boulangerie. Après avoir déjeuné, pour digérer, nous
faisons une petite balade dans les dunes en bord de mer l’après-midi.
Ce jeudi matin, il fait beau mais il y a beaucoup de vent. Nos amis de La Haye-du-Puits,
Bernard et Margot, viennent nous chercher pour passer la journée ensemble.
Après un repas délicieux mais longuet au restaurant, sur la route
de retour au bateau, nous prenons la direction de Port-Bail-sur-Mer. C’est
un joli petit village de la Manche. Malheureusement pour nous, la marée
est basse et nous ne pouvons gouter au plaisir de voir le pont de treize arches
en eau. Il faudra revenir aux grandes marées pour jouir de ce superbe
spectacle. De retour sur le Harriet pour clore cette belle journée, nous
dégustons une bonne tarte aux poires accompagné d’un vin
pétillant.
Beaucoup de bateaux anglais sont arrivés, immatriculés à Guernesey,
les îles anglo-normandes sont toutes proches. Une grosse vedette s’est
mise juste derrière nous, ce qui risque de compliquer mon départ
si elle est toujours là et s’il y a toujours autant de vent. A 19h00,
je me rends à la Capitainerie pour l’apéritif offert par
le port. Une bonne bière artisanale normande me rafraîchit le palais
en cette fin de chaude journée.
Il fait encore plus chaud qu’hier, 22,5°C. à 08h00
dans le carré. Les anglais arrivés hier et qui ne savent pas lire,
pourtant les messages sont en anglais et en français, procèdent
au dessalage de leur bateau avec l’eau potable du ponton. Ceci est strictement
interdit depuis l’arrêté du préfet concernant les restrictions
liées à la sècheresse que traverse notre pays. Mais à priori
ce n’est pas un problème dans les anglo-normandes et si personne
ne dit rien, pourquoi se priver.
Ce matin, je retourne faire quelques courses car nous repartons pour Port Diélette
demain. Mais je prends le vélo car nous n’avons pas besoin de beaucoup
de choses.
En fin de journée, visite de mes Neveux et Nièce qui
viennent prendre l’apéritif au retour de la plage.
Samedi 13 août :
Il fait déjà chaud quand nous quittons notre emplacement à 08h30.
Le ciel est bleu sans un nuage, le vent faible et la marée sera haute
dans une heure. Il nous faut environ dix minutes pour sortir du chenal à vitesse
réduite et prendre la direction de Port Diélette. Le courant de marée
nous pousse très fort. La mer est plate comme un lac, pas une ride, et
une brume de chaleur nous empêche de voir distinctement la côte.
Il n’y a pas de bateaux à l’horizon, nous sommes le seul sur
l’eau ce matin, hormis le petit voilier ancien, aux voiles rouges, croisé en
sortant du chenal de Carteret. Il fait de plus en plus chaud au fur à mesure
que le temps passe.
A 10h20, je suis dans le port, amarré à la même place qu’à l’aller.
Il y a toujours autant de places libres sur les pontons, pas ou peu de visiteurs.
La chaleur devenant accablante, une certaine léthargie s’empare
de nous. En fin de journée, je prépare ma route de retour à Cherbourg pour
demain.
Dimanche 14 août :
Il fait presque aussi chaud qu’hier ce matin, mais le ciel est gris, il
y a un peu de vent mais il est orienté dans le sens du courant montant.
Prévenue hier par SMS de l’heure de notre départ pour Cherbourg,
ma Nièce vient nous rejoindre avec le petit mousse de six ans qui va faire
le voyage avec nous. Les prévisions de la météo marine sont
bonnes et la mer devrait être peu agitée avec seulement une houle
comprise entre zéro et 0,4 mètre. Le coefficient est de 103 et
la marée sera haute à Cherbourg dans trois heures. Ici la porte
est ouverte depuis une heure déjà.
Nous quittons le ponton à 08h30 en direction du nez de Jobourg. Il y a
beaucoup de brume sur la côte, ce qui nous gâche la vue du paysage. Le soleil
joue à cache-cache avec les nuages et nous renvoie une jolie lumière
sur la mer qui est juste ridée. Peu après 09h30, dans le Raz, mon
GPS nous indique une vitesse folle de 32 km/h, IMPRESSIONANT la force du courant.
Mais juste avant le phare de Goury, à la sortie du Raz, un courant contraire
vient nous freiner et notre vitesse chute drastiquement, plus que 10 km/h. Heureusement
cela ne dure pas.
La mer reste plate et nous ondulons avec la petite houle qui nous arrive maintenant
par les ¾ avant. En entrant dans la grande rade, nous cherchons à voir
si des dauphins sont présents... mais, à priori, ils font la grasse
matinée. Nous pénétrons dans la petite rade peu avant 11h30.
Quinze minutes plus tard, nous sommes amarrés au ponton sous la Capitainerie
avec l’aide de mon Neveu qui vient récupérer son épouse
et son fils. Nous avons fait le trajet à la vitesse moyenne de 17 km/h,
soit 9 nœuds.
Tout le monde se retrouve dans le carré autour d’une boisson fraîche,
car il est l’heure de l’apéritif. Il fait de plus en plus
chaud.
Après le déjeuner, je pars à la recherche d’un boulanger
et cela n’est pas chose facile car nous sommes dimanche après-midi.
Mais j’ai de la chance et je peux acheter du pain frais.
Du lundi 15 août au mardi 16 août :
Le ciel est gris pour ce matin du 15 août. Avec le vélo, je fais
quelques courses au Carrefour Market car tout est fermé aujourd’hui,
jour férié. La ville semble tombée en léthargie,
il y a peu de monde dans les rues.
Deux vedettes (pavillon hollandais) arrivées la veille de Saint-Vaast-la-Hougue
n’ont que faire des restrictions d’eau et des arrêtés
préfectoraux, en français et en anglais, affichés sur chaque
ponton. Pourtant il y a eu un peu de pluie cette nuit qui a dessalé les
bateaux. Cela ne les empêche pas de laver les leurs à grande eau
et pas avec de l’eau de mer. Il y a des baffes qui se perdent envers ces
gens qui ne respectent rien. Mais peut-être n’ont-ils pas appris à lire ?
Dans l’après-midi, vers 16h00, deux grosses vedettes sous pavillon
national se présentent le long du ponton. La Capitainerie me demande de
me déplacer d’un taquet d’amarrage pour leurs permettre d’être
aussi le long du quai. Pas de problème.
Ce mardi matin, le ciel est gris mais il fait déjà 22°C. à 08h00
dans le carré. Dans le milieu de la matinée, un voilier sous pavillon
belge avec plusieurs personnes à bord, arrive et se met à couple
du Harriet. Le skipper m’annonce qu’il va rester plusieurs jours.
Il n’a pas prévenu la Capitainerie par VHF. C’est pourtant
le responsable du port qui octroie les places. Je les préviens que je
pars le lendemain et qu’à bord ils devront se lever tôt pour
me libérer. Mon discours porte ses fruits, puisqu’ils décident
d’aller à couple d’un autre voilier.
Pendant le déjeuner, une petite pluie fine vient finir de dessaler le
bateau. Cela ne dure pas et la lumière du soleil se rallume dans l’après-midi.
Mercredi 17 août :
Il a plu cette nuit. Les cordages ont été rincés à l’eau
douce et sont plus agréables à manipuler. Deux bateaux sont déjà partis
ce matin depuis notre réveil. Le ciel est gris, le vent faible et une
mer peu agitée est prévue. A priori un temps parfait pour rallier
St. Vaast.
Nous quittons le ponton à 10h30, juste derrière un voilier hollandais.
Moins d’une heure après notre départ, une petite pluie fine
s’invite pendant notre navigation. Peu après, la pluie passe de
fine à diluvienne, de grands éclairs zèbrent le ciel et
le tonnerre fait entendre le bruit du canon. La mer présente maintenant
des creux de plus d’un mètre face à Fermanville et un vent
tourbillonnant se joint à la partie. La visibilité n’est
plus que de 50 mètres et heureusement j’ai de bons instruments car
je ne voie plus la côte. Les bouées cardinales rencontrées
au fur et à mesure de mon avancement, m’indiquent que je suis sur
la bonne route. Au radar, je ne détecte personne sur l’eau.
Ces conditions se maintiennent pendant deux très longues heures jusqu’à l’arrivée à l’Anse
de Landemer. Et là, un miracle se produit, la pluie diminue puis s’arrête,
le vent se calme et le soleil revient. J’espère que cela va durer
jusqu’au port.
A mon arrivée, je prends la direction du ponton des pompes à carburants
pour compléter mes réservoirs. Après avoir mis 296 litres
de gazole à 1,95€, j’effectue un demi-tour et vais m’amarrer
en bout du ponton, je peux enfin arrêter les moteurs pour aujourd’hui.
La borne électrique, sur laquelle je suis raccordé, m’oblige à effectuer
un réarmement toutes les deux heures. Malgré l’intervention
de la Capitainerie, je préfère me raccorder à la borne suivante
qui fonctionne correctement, vers 21h00, après une nième coupure.
Jeudi 18 août :
Il n’a pas plu cette nuit mais il y a beaucoup d’humidité sur
le bateau surtout à l’extérieur. Dans le carré, malgré le
déshumidificateur, il y a de la buée sur les vitres du poste de
pilotage. J’ai mis le chauffage à la vue de la température.
Dehors, il ne fait que 15,4°C. Après le petit déjeuner, j’ai
pris le vélo pour aller chercher une panière d’huitres au
distributeur placé à côté du Carrefour Market. Les
huitres de Saint-Vaast-la-Hougue sont réputées, sont toutes fraîches
et la douzaine de n°2 ne coûte que 8,30€, alors pourquoi s’en
priver. Après le repas, promenade digestive avec Madame dans le centre-ville.
Vendredi 19 août :
Ce vendredi, la température est plus douce qu’hier. Je prends le
vélo pour acquérir une bouteille de gaz et suis trempé à mon
retour au bateau.
Nous partirons après le déjeuner vers 14h00 soit quinze minutes après
l’ouverture des portes. Comme la mer est calme, je préfère
laisser sortir tous les petits bateaux qui vont se ruer pour aller faire des
ronds dans l’eau, relever des casiers ou simplement pêcher. Le coefficient
de marée est faible, seulement 48.
Les portes ayant été ouvertes un quart d’heure plus tôt
que l’horaire prévu, j’anticipe mon départ à 13h45.
Le ciel est nuageux, mais il ne fait pas froid et le vent est faible. En sortant
du port, le soleil vient nous faire un petit coucou. La houle est conforme aux
prévisions et nous arrive par ¾ arrière une bonne partie
de notre traversée. A l’approche de Grandcamp, le vent venant de
la terre, la houle nous arrive maintenant par tribord.
Nous nous amarrons, sans aide sur un catway de six mètres par un vent
de travers qui s’est renforcé à notre entrée dans
le port. Mais comme il souffle dans le bon sens, pas de problème particulier.
Nous avons mis 2h15mn pour venir de St. Vaast.
Il n’est pas possible de capter la télévision, mais le WIFI
est gratuit et de bonne qualité. En allant faire un tour en ville, je
constate qu’il y a peu de monde. Les vacances sont finies pour beaucoup
de personnes. Je profite de la fin de journée pour préparer ma
route pour Courseulles-sur-Mer demain.
Samedi 20 août :
Il fait frais ce matin au réveil. J’ai mis un peu de chauffage dans
le carré car il ne fait que 19°C. Le coefficient de marée est
très faible aujourd’hui, seulement 36. Les prévisions de
houle sont très correctes avec seulement un maximum de cinquante centimètres.
Le ciel est nuageux et il y a un peu de vent quand nous partons cinq minutes
après l’ouverture des portes. Nous prenons la mer par ¾ avant
tout le temps ou nous restons dans le chenal d’approche du port. Il faut
faire attention car nous sommes sur les Roches de Grandcamp et j’ai seulement
deux mètres d’eau sous la coque, mais la houle est faible. Les fonds
seront plus importants à l’approche de la cardinale n°3.
C’est à ce moment que nous ferons route au 90° pour Courseulles.
Pour l’instant, petite vitesse et contrôle régulier du sondeur.
Après la bouée, nous prenons la mer par ¾ arrière
et la houle fait onduler le bateau. Nous passons devant Port-en-Bessin vers 16h15.
Un petit rayon de soleil vient nous rendre visite à l’approche d’Arromanches.
Notre vitesse commence à diminuer car la marée sera haute dans
un peu plus d’une heure. J’appelle par VHF pour indiquer mon arrivée
après être entré dans le chenal de Courseulles-sur-Mer à très
petite vitesse. Je connais déjà, depuis hier, l’emplacement
qui m’a été octroyé, le ponton B. Nous patientons
une dizaine de minutes pour l’ouverture du pont, puis je peux rentrer dans
le port derrière un voilier anglais qui m’a précédé.
Je fais mon demi-tour pour être dans le bon sens pour repartir car il n’y
a plus de vent en cette fin de journée. A 18h00, je suis amarré et
les moteurs sont arrêtés.
Du dimanche 21 août au mardi 23 août :
Ciel gris au réveil, 13°C. dehors et à peine 18°C. sur
le bateau. Je mets le chauffage en route car c’est limite ce matin. Je
prends le vélo pour faire quelques courses. Le ciel reste nuageux toute
la journée. Dans l’après-midi, promenade en bord de mer avec
Madame.
Ce lundi matin, la météo est beaucoup plus agréable qu’hier.
Le ciel se dégage et le soleil revient.
Après déjeuner, j’enfourche le vélo pour aller visiter
une curiosité que je ne soupçonnais pas : la Station Radar 44 (Musée
Franco-Allemand du Radar) située non loin de Douvres-la-Délivrande à environ
huit kilomètres de Courseulles-sur-Mer. Un peu d’histoire :
- la ville de Douvres-la-Délivrande se situe entre Caen et la mer, et entre
Courseulles et Ouistreham. Elle représente, de par sa position, un point
stratégique important, où les Allemands décidèrent
dès le début de l'Occupation d'installer une station de détection
lourde (Funkmesstellung). Celle-ci allait être dotée de 5 radars
permettant une détection jusqu'à 400 kilomètres. Le nom
de code choisi est celui de « Distelfink », Chardonneret en français.
Le terrain retenu se trouve sur un plateau à 50 mètres au-dessus
du niveau de la mer. Il est possible de ce point d'observer l'ensemble de la
Côte de Nacre.
A partir de février 1942, l'organisation TODT commence les travaux sur
ce terrain situé le long de la route menant à la commune voisine
de Basly. Environ 1000 personnes ont travaillé sur ce chantier : travailleurs
réquisitionnés par le STO, ouvriers des entreprises de BTP ainsi
qu'un fort contingent de travailleurs étrangers, notamment des Italiens.
Sur 35 hectares, une trentaine d'ouvrages bétonnés sont construits.
Le camp est divisé en deux parties, la partie Nord accueille un radar
géant Wassermann, avec un rayon de détection de 400 kilomètres.
La partie Sud abrite 2 radars de veille Freya (d'une portée de 200 kilomètres),
ainsi que 2 Würzburg-Riese, radars de poursuite d'une portée de 80
kilomètres...
Pour lire la suite, se reporter au site officiel de la station dont l’adresse
est en bas de page.
Nos voisins anglais sont partis quand je retourne au bateau à temps pour éviter
la pluie qui nous accompagne toute la soirée.
Il fait 22°C. dans le carré mais il tombe un petit crachin à notre réveil. C’est jour de marché aujourd’hui. Il y a beaucoup de monde car il ne pleut plus. J’avais prévu une pizza à midi mais c’est jour de fermeture pour le restaurant. A défaut, ce sera du couscous. En haut du marché, près de la médiathèque, nous faisons la queue pendant une vingtaine de minutes pour récupérer notre repas du jour, très bon d’ailleurs. Nous ne sommes pas les seuls à en vouloir. En fin de journée, la météo étant calme, nous faisons une petite promenade en bord de mer. Nous partons demain pour Dives-sur-Mer. J’avais le choix de partir le mercredi ou le jeudi, mais les prévisions marines sur l’état de la mer m’ont décidé pour mercredi.
Mercredi 24 août :
Nous nous levons tôt ce matin, car nous partirons peu après l’ouverture
des portes à 8h15. Il y a beaucoup d’humidité sur le bateau,
il y a peu de vent et le soleil est bien timide.
Beaucoup de petits bateaux sont déjà sortis. Il y a un peu de brume
de terre, mais la visibilité est bonne. La mer est plate et la houle conforme
aux prévisions. Le soleil surgit enfin des nuages quand nous passons face à Ouistreham.
J’aperçois la vedette de la gendarmerie maritime qui patrouille
entre nous et la côte.
Nous entrons dans le chenal vers 10h30 et sommes amarrés quinze minutes
plus tard avec l’aide d’une personne du port. Le catway ne fait que
six mètres de long, le bateau plus de douze, et avec le vent de travers
qui contrarie notre manœuvre, cela n’est pas évident. Merci
l’ami.
Le soleil revient enfin s’installer pour le reste de la journée.
Le beau temps semble revenir.
Du jeudi 25 août au dimanche 28 août :
Ce matin il pleut, et la pluie tombe jusqu’en début d’après-midi.
La télévision fonctionne correctement à marée haute,
mais quand elle est basse, seules quelques chaines sont visibles. Nous sommes
devant un mur et le signal passe difficilement.
Ce vendredi, il est nécessaire de refaire quelques courses. L’Intermarché est
situé à deux kilomètres et demi du port, ce qui me fait
une balade de cinq kilomètres à pied. Le ciel est bleu et la température
est agréable.
En début d’après-midi, direction la passerelle qui enjambe
la Dives pour rejoindre la promenade Marcel Proust en bord de mer, à Cabourg.
Il semble y avoir moins de monde que l’année dernière, probablement
du fait que nous sommes le 26 août et que c’est bientôt la
rentrée des classes. Nous constatons le même phénomène
dans l’avenue de la mer, fermée à la circulation pour accueillir
les touristes que nous sommes, aussi.
Ce samedi matin, le soleil brille encore comme hier, mais il est nécessaire
de mettre un peu de chauffage au réveil. C’est parfait pour les
Médiévales de Guillaume qui ont lieu pour la première année.
Espérons que la météo se maintiendra et que cette fête
sera un succès. Ce matin c’est jour de marché en ville et
il y a encore beaucoup de monde.
Pour déjeuner, direction le restaurant sur le port, « le Bistrot
du port ». Comme l’année dernière, nous faisons un
excellent repas.
Après ce déjeuner, nous nous rendons dans le village
des fêtes Médiévales, situé en rive gauche de la Dives.
Ce n’est pas exactement un village, mais un camp normand. Il ne faut pas
oublier que Guillaume est parti d’ici (et aussi de Saint-Valery-sur-Somme)
pour conquérir l’Angleterre à la bataille d’Hastings,
le 14 octobre 1066. Guillaume peut alors marcher jusqu'à Londres, où il
sera sacré roi d'Angleterre le jour de Noël à Westminster.
Information sur le camp :
« Le duc Guillaume a positionné ses troupes et sa flotte dans l’estuaire
de la Dives. Revivez les préparatifs de la conquête de l’Angleterre
avec un grand campement composé d’une centaine de tentes et de 7
bateaux. Les quelques 180 re constituteurs présents pour l’occasion évoquent
des scènes de vie et de nombreux ateliers d’artisanat. Ces vikings évoquent
la vie d’un village au tournant du XIe siècle en Neustrie (future
Normandie), mêlant à la fois influence scandinave et tradition carolingienne ».
Au retour au bateau en fin d’après-midi, beaucoup de voiliers sont
arrivés sous pavillon français, probablement des ports à proximité.
Il y a beaucoup de vent ce soir.
Ce dimanche matin, le ciel est bleu, il fait 21.5°C. sur le bateau et il
y a un peu de vent. Vers midi, je constate que tous les voiliers, environ une
dizaine, sont repartis à l’exception de notre voisin sous pavillon
anglais, qui est le seul étranger des deux pontons visiteurs.
Après déjeuner, nous allons en centre-ville pour visiter le village.
Information sur cette reconstitution :
« Nombreux sont les exposants qui sur leur étal proposent à la
vente le fruit de leur artisanat mêlant univers médiéval
et produits locaux. Un espace restauration est également ouvert tout
au long du weekend où vous pourrez y consommer galettes et breuvages anciens
entres autres choses ».
A 16h30, nous nous rendons à l’église Notre-Dame de Dives
pour le concert de Sylvie Carroy qui a interprété de nombreux chants
médiévaux revisités à la harpe et à la lyre.
Je pense que cette manifestation culturelle a un bel avenir devant elle. Le seul « petit
reproche » à lui faire est qu’il manquait de panneaux explicatifs
au camp ou au village. Une petite carence qui je le pense sera vite corrigée pour
les années à venir car il est impératif de reconduire cette
manifestation géniale. De retour, au port le vent devient assez fort et
je pense qu’il est préférable d’être à quai
plutôt qu’en mer.
Lundi 29 août :
Les portes ouvrent à 10h05, mais nous ne partons que vers 10h30. Le ciel
est bleu et la température est agréable. Le courant dans la Dives
avec l’arrivée du flot est d’environ 8 km/h. Les prévisions
météo donnent une houle à un mètre, mais celle-ci
sera de face. Il y même un avis de vent frais aujourd’hui, soit force
6. En réalité la houle est plus faible, de 0,6m à 0,8m de
face comme prévu.
Moins de 2 heures après notre départ, nous sommes dans le chenal
de Seine sans avoir été bousculé. Maintenant nous prenons
la mer par ¾ arrière et nous nous dandinons. Il n’y a personne
sur l’eau, probablement à cause de l’avis de vent frais. A
13 h20, je passe l’écluse de Honfleur, portes aval et amont ouvertes.
Comme j’étais un peu juste, j’ai passé un appel VHF à l’écluse
pour les prévenir que j’aurais environ cinq à dix minutes
de retard sur l’horaire. Ils m’ont attendu. Merci.
Le ponton dans l’avant-port est complet. Je suis obligé de me mettre à couple
d’un voilier. En examinant la position des bateaux, je m’aperçois
qu’en reculant un petit bateau à moteur d’un taquet, je pouvais
me glisser le long du quai. Tout en déjeunant, je surveille le retour
du skipper de ce bateau car renseignement pris auprès des voisins présents,
il est au restaurant. L e voyant revenir, je me dirige vers lui pour lui demander
s’il est possible de reculer son bateau. Il m’annonce qu’il
va rentrer dans le vieux bassin ce qui va me libérer toute la place. La
chose est faite en 10 minutes à 15h30.
Du mardi 30 août au jeudi 01 septembre :
Ce matin, quelques courses au Carrefour Market et promenade dans le vieux Honfleur
l’après-midi. Le ciel est nuageux, la température est agréable
et le vent est faible. Le ponton semble maintenant bien vide car quelques bateaux
sont partis. Mais je pense que les espaces seront bientôt occupés
d’ici à ce soir.
De nouveau, quelques petites courses de produits frais ce matin. Au retour, je
retrouve mon voisin anglais de Dives-sur-Mer qui vient d’arriver et s’est
mis à couple du Harriet. Je le préviens juste que je partirai le
02 septembre au matin.
Ce mercredi après-midi je prends mon vélo pour aller voir le Phare
de Fatouville-Grestain.
Il a été construit au siècle dernier pour guider la navigation en baie de Seine. La 1ère pierre a été déposé en 1839 puis il a été inauguré en 1850. Situé à 7 km de Honfleur et érigé à l’intérieur des terres, sa portée était de 40 km. Il était destiné à la surveillance des bateaux qui remontaient l’Estuaire de la Seine. Elevé à 132 m, il a été désaffecté en 1907 puis vendu aux enchères en 1923 par l’état. Les propriétaires actuels l’ont, en partie, aménagé en chambres d’hôtes aujourd’hui.
Il faut beaucoup appuyer sur les pédales dans la côte longue de
deux kilomètres pour accéder au phare.
Au retour, des panneaux indiquent un marché nocturne en juillet et en
août le mercredi. Comme nous sommes le mercredi 31 août, je pense
que ce sera le dernier de la saison. Et bien non, le dernier était la
semaine précédente.
Pour ce dernier jour à Honfleur, le temps est maussade. Il ne fait pas
froid, la mer est calme et il n’y a pas de vent, mais le ciel est gris
et il pleut une grande partie de l’après-midi.
Vendredi 02 septembre :
Nous partons pour l’écluse vers 09h30. Il n’y a que nous quand
les portes se referment. La marée sera basse dans une heure et ensuite
le flot nous portera jusqu’à Rouen. Nous sommes descendus d’un
peu plus de cinq mètres quand l’éclusier nous ouvre la porte
sur le fleuve. Au loin sur Tancarville, il y a un peu de brume, probablement liée aux pluies de
cette nuit.
Pendant près de deux heures, jusqu’au pont de Tancarville, nous
lutons contre un courant contraire de près de 5 km/h. Nous naviguons avec
une visibilité qui évolue en permanence avec les incessantes averses
qui nous accompagnent. Il n’y a pratiquement pas de houle et la Seine est à peine
ridée.
Enfin, à 12h30, le flot arrive et comble de bonheur, la pluie s’arrête.
Peu après Tancarville, un appel sur le canal 73 prévient que deux
camions sont en feu sur le pont. Pour nous, il n’y a pas de problème,
mais pour les cargos qui arrivaient à notre rencontre, il est demandé que
leur vitesse soit réduite dans l’attente de plus amples informations,
d’autant plus que l’un d’eux, au départ de Port-Jérôme-sur-Seine,
transporte du gaz.
Peu après 13h00, nous assistons au transbordement d’un pilote qui
monte à bord du cargo « Aquapisces Morovia » qui était
en train de nous rattraper. Ce transfert s’effectue en pleine navigation à près
de 20 km/h. A l’approche du pont de Brotonne, je slalome entre de grandes
quantités de bois flottants charriés par le fleuve.
Le ciel est redevenu gris, mais la pluie s’est abstenue. Il n’y a
pas beaucoup de navigation sur le fleuve, mais au croisement du Jean Ango, vers
16h00, nous sommes secoués pendant environ un quart d’heure. Sa
vague d’étrave de près d’un mètre n’en
finissait pas de rebondir sur les berges.
Nous passons la Bouille à 17h15. Moins d’une heure plus tard, nous
sommes amarrés dans le bassin Saint-Gervais en bout du ponton des pompes à carburants.
Nous avons fait notre montée à la vitesse moyenne de 7,6 nœuds
en nous aidant du courant. Le soleil est enfin revenu... une fois la prise électrique
raccordée, amarrage terminé.
Samedi 03 septembre :
Ce matin, le ciel est nuageux mais la température est douce, il fait 22,2°C. à 08h00
sur le bateau. C’est notre dernière journée avant la remontée
vers la Nouvelle Marina Port Saint-Louis. Je fais les dernières courses
de frais et en particulier le pain, car il n’y a pas de boulanger avant
Carrières-sous-Poissy. Une petite ondée à l’heure
du repas m’inquiète, mais elle est de courte durée. En fin
de journée pour notre dernière balade de l’année à Rouen,
le soleil revient et nous accompagne.
Dimanche 04 septembre :
Un violent orage me réveille vers 05h00 du matin. Il est à espérer
que pour notre remontée jusqu’à Venables la pluie aura cessé.
Quand nous partons, à 10h00, le ciel est nuageux mais il ne pleut pas.
La marée descend depuis plus d’une heure, ce qui signifie que nous
aurons un courant contraire. Ce courant est d’environ de 2,5 km/h au moment
de notre départ. Une heure plus tard, il s’est amplifié et
est de 4km/h.
A Oissel, le ponton reste désespérément vide de toute embarcation.
La surface de la Seine est juste ridée et il fait de plus en plus chaud
sous la toile du poste de pilotage extérieur, près de 30°C.
En arrivant à Pont-de-l’Arche, le courant faiblit. Je constate qu’il
n’y a pas d’eau qui se déverse dans la Seine à cette
première jonction avec le fleuve.
Le « Seine Princess » me trémate avant d’arriver à l’écluse.
Je suis obligé de patienter une demi-heure pour pénétrer
dans le sas à mon tour. La bassinée s’effectue
toute en douceur et vingt minutes plus tard, je suis libéré après
une montée d’environ six mètres.
En passant devant les iles qui constituent comme un delta, les petits bateaux
des plaisanciers locaux font n’importe quoi au mépris de la sécurité et
du code fluvial. Le courant contraire n’est maintenant que de 1,5 km/h
et nous ralentit peu et il fait toujours aussi chaud.
En entrant sur le plan d’eau des Grèves-du-Lac quel n’est
pas ma surprise de constater qu’une forme humaine est attachée sur
le ponton pour me signaler la place retenue. A 17h30, le bateau est amarré et
raccordé à l’électricité. Pour pouvoir avoir
accès à la télévision, je suis obligé de régler
la parabole pour établir la liaison avec le satellite.
Lundi 05 septembre :
La nuit a été très chaude. J’assiste à un superbe
levé de soleil derrière l’île. La lumière est
splendide. Le ciel est nuageux et le vent faible au moment de notre départ à 09h00.
Le ciel devient de plus en plus gris presque noir, au fur et à mesure
que nous nous rapprochons de l’Ile-de-France. Ce qui devait arriver, arriva...
la pluie.
Heureusement, celle-ci cessa à l’approche de l’écluse
de Notre-Dame-de-la-Garenne. A mon annonce par VHF, il m’est indiqué quinze
minutes d’attente. La bassinée est brutale, ce qui est rare ici,
et 15 minutes plus tard seulement, nous sortons. Je prends la direction du quai à l’entrée
en rive droite pour déjeuner. A midi nous pouvons commencer notre repas.
Il pleut quand nous repartons une heure plus tard. Je prends le bras le long
de Notre-Dame-de-l’Isle et force m’est de constater, qu’enfin
VNF a fait le nécessaire pour enlever toutes les épaves qui constituaient
un vaste cimetière à bateaux. Le travail avait été commencé l’année
dernière, il est terminé cette année. Par moment la navigation
sur ce bras donne l’impression d’être sur un canal.
Ce n’est pas large, mais c’est très agréable. Par contre, il y a beaucoup
de lentilles d’eau cette année. Nous ressortons aux « Bouches
de Manon » et reprenons le cours normal du fleuve.
Vers 15h00, un gros orage avec éclairs, tonnerre et vent vient nous accompagner
pendant près d’une heure. La visibilité se trouve très
réduite mais cela ne présente pas de problème particulier
sur un fleuve. A 16h00, après la pluie, je croise mon premier bateau de
plaisance, sous pavillon belge, depuis fort longtemps au PK 128.
A 16h30 nous sommes en vue de l’écluse. IL n’y a pas d’attente
et nous passons avec un commerce. L’amarrage est vraiment facilité avec
les bollards flottants mis en place sur le bajoyer droit quand vous êtes
montant. La bassinée se passe tout en douceur, accompagnée par
une courte pluie.
A 17h00, je suis amarré au ponton visiteurs du port de l’Ilon devant
les pompes à carburants. Le prix du litre de gazole a légèrement
baissé depuis mon passage en juillet. Il est maintenant de 1,98€ et
j’en mets 468 litres. En fin de journée juste après le couché du
soleil, nous avons droit de nouveau à un orage sur le plan d’eau
de Sandrancourt avec encore éclairs et tonnerre.
Mardi 06 septembre :
C’est notre dernier jour de navigation. Il n’a pas plus cette nuit.
Le ciel est nuageux mais le vent est faible quand nous partons. Nous avons une
quarantaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre la Nouvelle
Marina Port Saint-Louis. Nous quittons l’Ilon à 09h00. La navigation
est tranquille, il n’y a pas beaucoup de monde sur l’eau. Nous ne
croisons que quatre bateaux commerciaux et « l’Amazonia » qui
nous trémate au PK 101, c’est-à-dire à mi-parcours.
Un rayon de soleil s’invite mais, sans doute trop timide, retourne se cacher
bien vite derrières de gros nuages gris qui perdent quelques gouttes d’eau.
A 13h00 l’amarrage est terminé, l’électricité raccordée.
Nous pouvons déjeuner.
Après un rapide repas, je prends la voiture, restée là depuis
le 15 juillet, pour aller remettre l’eau et rebrancher le ballon d’eau
chaude à mon domicile. Ma bonne Twingo démarre au quart de tour
après pratiquement deux mois d’inactivité. Le soleil est
revenu et nous accompagne jusqu’au soir. De retour sur Harriet, nous passons à bord
notre dernière soirée de l’année.
Mercredi 07 septembre :
Ce matin, le ciel est clair et il ne fait pas froid sur le bateau. Après
le petit déjeuner, nous remplissons les sacs de vêtements sales
pour que madame puisse commencer à faire la lessive dès notre retour à la
maison. Je reviendrai cet après-midi pour chercher ce qu’il restera.
Après quelques allers et retours à la voiture, nous quittons Harriet
pour cette année. Le dernier à quitter le bateau est Moka, le mousse à quatre
pattes.
Bilan 2022 :
Cette année, la météo a été très clémente
avec nous. Il a fait chaud, trop chaud par moment même, mais la mer a toujours été belle,
sauf entre Cherbourg et Saint Vaast-la-Hougue.
Nous avons passé 54 nuits à bord du Harriet soit près de
huit semaines. J’ai eu ainsi la possibilité de choisir mes différentes
escales en fonction de la météo marine. J’avais quelques
inquiétudes pour passer le Raz Blanchard, mais le beau temps a permis
de le faire dans de bonnes conditions.
Hormis les voiliers étrangers, hollandais, anglais, belges et allemands,
je n’ai pratiquement pas rencontré de plaisanciers français.
Les seuls qui étaient sur l’eau ne sortaient souvent qu’à la
journée ou le weekend, à quelques exceptions près.
Le point négatif de ces vacances est le prix prohibitif du litre
de gazole qui s’établit en moyenne à 2,00 € le litre.
Cette année, je totalise près de 124 heures aux moteurs pour 1120
km parcourus. La consommation s’établie elle à un peu plus
de neuf litres de gazole à l’heure et par moteur.
Pour le fun, une petite vidéo du passage du raz Blanchard récupérée
sur YouTube. Les conditions météo rencontrée lors de mes
deux navigations, vers Dielette et depuis Dielette, étaient beaucoup plus
calmes et plus ensoleillées que celle présentée :
Le raz Blanchard
Wikipédia, origine du nom nez de Jobourg
Site de la Station Radar 44 (Musée Franco-Allemand du Radar)