Plaisance et Plaisanciers

Croisière 2021 en Normandie


Vendredi 23 juillet :

Cette année, j’ai prévu de faire le tour du Cotentin jusqu’à Barneville-Carteret. D’après les informations glanées sur le Web pour passer le raz Blanchard, lorsque le vent et le courant sont opposés, la mer devient particulièrement agitée. Les creux peuvent atteindre 2 mètres à plus de 4 mètres. Au contraire, lorsque le vent et le courant sont de même sens, la mer s'aplatit et devient maniable, du moins si le coefficient de marée n'est pas trop fort. De plus, les inégalités du fond rocheux créent des remous et des « marmites » susceptibles d'aggraver l'état de la mer même par bonnes conditions, de sorte que franchir le raz Blanchard s'avère délicat. Il est donc souhaitable de bien vérifier la météo et de choisir la bonne heure de passage en fonction de la marée. Nous verrons bien quand nous y seront comme j’avais dit l’année dernière avec le raz de Barfleur.


Pour cette croisière normande de 6 semaines, nous serons seulement deux, mon épouse et moi-même. J’oubliais, le matelot à quatre pattes, le chat Moka, est aussi du voyage comme les années précédentes.
La température est de 30°C, le ciel est nuageux et le vent moyen quand nous partons peu de temps après 13h00 pour le port de l’Ilon où nous allons passer notre première nuit à bord. Le courant est supérieur à 2 km/h sur la Seine et nous porte bien.


A Gargenville, le bras rive droite de la Seine, peu large à cet endroit est en sens unique (autour de l’île Laville), réservé aux avalants. Quelle n’est pas ma surprise de voir arriver en face de moi le « Chrisya », en parfaite illégalité qui me fonce dessus à pleine vitesse malgré le fait qu’il m’ait vu. Aucune réponse à mes appels sur la VHF sur le canal 10. Encore un marinier qui ne respecte pas le code de la navigation fluviale et qui considère la plaisance comme nuisible à sa navigation. Tout cela pour gagner 3 minutes et économiser 500 mètres de consommation de gazole.


La navigation commerciale est importante ce vendredi. Nous croisons 6 commerces et sommes trématés par deux autres, mais pas un seul plaisancier. Cette race, française ou étrangère, est en voie de disparition depuis quelques années déjà sur les fleuves français.
Je navigue sur un seul moteur, bâbord, à 2000 trs/mn. Nous ne mettons que 3h10mn pour atteindre le ponton d’accueil de la station de carburants à l’Ilon et sommes accueillis peu de temps auparavant par une petite pluie fine d’une dizaine de minutes qui rafraîchie l’atmosphère. Le gazole est à 1,56 € le litre cette année (1,40 € en 2020). Je complète mon plein comme tous les ans quand je descends la Seine, avec 126 litres. Les réservoirs sont pleins (plus de 1000 litres) et je referai de nouveau du carburant au port de Saint Vaast-la-Hougue comme l’année précédente.



Samedi 24 juillet :

Nous quittons le ponton d’accueil à 8h45 et à petite vitesse je me dirige vers l’écluse de Méricourt. Le ciel est nuageux, il fait 21°C mais il ne pleut pas. En arrivant à l’écluse, deux péniches à couple sont en attente devant les portes. Nous passerons avec elles mais il est nécessaire d’attendre deux montants avant notre passage. Une seule écluse fonctionne du fait des travaux. Nous ne sortons de l’écluse que vers 10h00 après une bassinée tout en douceur.
Nous marchons bien avec un courant plus fort qu’hier, environ 2 à 3 km/h. A la Roche-Guyon, nous n’apercevons personne dans les jardins. La température augmente, le vent se lève et le ciel devient noir. Au passage de l’ancienne écluse de Port-Villez, nous constatons que celle-ci est devenue un cimetière à bateaux.
Un bateau de croisières (plus de 100 mètres de long) est amarré au quai rive gauche sous le pont à Vernon, au pied de la Collégiale Notre-Dame. Un petit bateau de plaisance, sous pavillon allemand, est lui aussi amarré légèrement en amont. A 13h00, nous nous arrêtons pour déjeuner le long du quai en rive droite devant l’écluse de Notre Dame-de-la-Garenne.
Une heure plus tard, nous passons avec deux commerces. Encore une bassinée tout en douceur, j’aime.
Nous arrivons aux Grèves du Lac, à Venables, vers 18h00. Le vent nous est favorable et nous facilite la manœuvre d’accostage. Le ponton central a été rallongé. Un autre visiteur vient d’arriver peu de temps avant nous. Le prix de la nuitée est de 18 euros, plus cher qu’au port de l’Ilon. Aujourd’hui, nous avons croisé beaucoup de bateaux de commerce, 14 pour être exact, signe d’un trafic important sur la Seine pour un samedi et ce malgré le Covid.



Dimanche 25 juillet :

Il a plu cette nuit. Nous partons à 7h00 pour rejoindre l’écluse de Poses-Amfreville et bénéficier ensuite du courant portant jusqu’à Rouen. Nous avons à parcourir près de 63 km pour rejoindre la darse Barillon dans le bassin Saint-Gervais. En sortant du plan d’eau, je prends le sillage d’une péniche avalante qui vient juste de passer. Un gros commerce est derrière nous et devrait nous rattraper bientôt. Nous arrivons à Poses à 8h30 et sortons de l’écluse moins de 30 minutes plus tard. La bassinée se fait tout en douceur avec notre péniche mais est accompagnée d’une petite bruine. En sortant, je constate que le barrage débite un maximum d’eau et il y a beaucoup de courant traversier en sortie d’écluse.
Maintenant, c’est la pluie qui prend le relais de la bruine et je passe à l’intérieur pour piloter. La visibilité est très mauvaise. Après trois heures de navigation, nous arrivons à Rouen et la pluie se calme pendant 10 minutes, le temps de mon amarrage en bout du ponton visiteurs.
Avec le courant de mon côté, sur un seul moteur à 1900 trs/mn, j’ai fait la descente depuis le plan d’eau de Venables à la vitesse de 14,6 km/h. Peu de navigation aujourd’hui mis à part cinq bateaux de commerce et un bateau de croisières, tous montants.


L’après-midi se passe en alternance avec le soleil et la pluie. Il y a beaucoup de places libres sur le port côté eau. Sur le terre-plein par contre, il y a beaucoup de camping-cars, environ 50% d’allemands suivi par des suisses, des italiens, des néerlandais et un français.



Lundi 26 juillet :

Cette nuit, vers 6h00 du matin, un gros orage m’a réveillé. J’ai mis une petite chauffe sur le bateau à notre réveil car la température dans le carré ne dépassait pas 19°C. Après le petit déjeuner, entre deux averses, je suis allé à l’Intermarché pour compléter nos réserves alimentaires. La température reste fraîche pour une fin juillet car il ne fait que 20°C. Sommes-nous vraiment en été ? En chemin, dans la darse Babin, je contemple deux bateaux de croisières endormis dans l’attente de jours meilleurs.
Demain je pars pour Honfleur en espérant que le temps sera plus clément qu’aujourd’hui.



Mardi 27 juillet :

Ce matin, je m’assure avoir mon téléphone portable sur moi, pas comme l’année dernière où je l’avais oublié dans les douches, avant de quitter le ponton. Il est 8h10, il fait seulement 19°C, le ciel est gris et le vent faible mais il ne pleut pas... pour l’instant. Un appel sur le canal 73 de la VHF avant de sortir du bassin pour m’assurer que je peux le faire en toute sécurité. La Seine est sale avec beaucoup de bois flottant. Cela est probablement dû aux fortes pluies des jours précédents.
Quelques gouttes de pluie s’invitent vers 9h00 pour accompagner notre descente. Vers 10h30, le vent se lève à l’approche de Duclair et soulève un clapot bien prononcé. Il n’y a pas beaucoup de navigation et n’avons croisé que deux commerces depuis notre départ.


A 12h20, peu après la mi-parcours, la renverse du courant a lieu. Je mets en service le second moteur vers 13h00 après le pont de Brotonne au PK 308, car notre vitesse a chuté et est inférieure à 7 km/h. A Caudebec-en Caux, trois bateaux de croisières fluviales sont amarrés. Est-ce un parking ou une escale ?
Nous commençons à croiser les cargos qui montent sur Rouen avec le flot qui les porte. La Seine est relativement calme à partir du pont de Tancarville, à peine vingt centimètres de houle de face.


Nous entrons dans l’écluse de Honfleur à 17h05, après neuf heures de descente à la moyenne de 12,4 km/h. Il y a juste deux bateaux déjà amarrés. Une grosse averse nous accueille alors que le ciel semblait se dégager à l’approche du pont de Normandie. J’appelle la responsable du port pour la prévenir de notre arrivée vers 17h30.
En sortant de l’écluse, après une courte bassinée de 2,2 m, je l’aperçois qui fait mettre deux voiliers à couple pour me libérer la place contre le quai. Merci à « elle » et au voilier qui s’est déplacé. La pluie s’est enfin arrêtée pour rendre notre amarrage plus aisé.



Mercredi 28 au vendredi 30 juillet :

Nous allons rester deux ou trois jours à Honfleur avant de partie pour Saint Vaast-la-Hougue. Malgré la température fraîche du matin, seulement 19°C, il y a beaucoup de monde en ville.
Nous profitons de cette première journée pour aller au ravitaillement en centre-ville le matin avant une balade digestive l’après-midi à la chapelle « Notre-Dame-de-Grâce ».


Un peu d’histoire :
la chapelle Notre-Dame-de-Grâce a été construite en 1600-1615 par les bourgeois et les marins de Honfleur à l'emplacement d'une ancienne chapelle disparue dans un éboulement de la falaise. Cette chapelle primitive fut fondée avant l’an 1023 par Richard II, alors duc de Normandie, pour accomplir un vœu fait au cours d’une tempête où il avait failli périr. Depuis, le culte de Notre-Dame-de-Grâce s’est perpétué. Situé sur les hauteurs dominant la ville de Honfleur, mais sur le territoire d'Équemauville, cet édifice abrite des ex-voto, maquettes de bateaux et un orgue réalisé par le facteur d'orgue Dupont en 1902. À l'extérieur, on peut voir les cloches des pèlerinages.



A notre retour, nous faisons connaissance avec le voilier allemand qui est venu se mettre à couple de Harriet pour la nuit avant de partir pour Fécamp.


Ce jeudi, il y a beaucoup de départs et d’arrivées, mais seulement des voiliers néerlandais. Le vieux bassin semble vide car tous les pontons d’accueil ne sont pas occupés. Il n’y a pas d’anglais cette année. L’après-midi, madame se repose pendant ma promenade à vélo qui m’emmène jusqu’à Trouville sous un ciel alternant nuages et rayons de soleil.


J’avais prévu de partir aujourd’hui vendredi mais il bruine et l’état de la mer m’en a dissuadé. Nous en profitons pour faire une escale gourmande « Chez Laurette » située face à la Lieutenance. La cuisine est faite maison et nous y dégustons un bon repas. Le passe-sanitaire n’est pas encore en vigueur et notre restaurateur est inquiet de sa mise en œuvre. Je profite de ma balade digestive pour faire quelques photos du haut de la grande roue installée le long du bassin de l’Est. La vue est superbe et l’on domine tout Honfleur en prenant de la hauteur.



Le parcours maritime 2021, de Honfleur à Cherbourg :

Notre parcours maritime devait nous conduire à Barneville-Carteret en passant par Dielette cette année. La météo en a décidé autrement.
Les informations trouvées indiquent que le Raz Blanchard est probablement le passage avec le courant le plus intense d'Europe. Cette navigation délicate requiert quelques précautions. Les instructions nautiques sont claires à ce sujet, c'est un passage très délicat en période de vives eaux. Ainsi les marins doivent être particulièrement prudents quant aux heures de marée pour emprunter le passage. Les courants peuvent atteindre près de 12 nœuds avec les gros coefficients de marée.


La météo prévoyant des creux compris entre 2 et 4 mètres m’a convaincu de ne pas tenter « le diable », surtout avec des vents à l’opposé des courants à l’aller vers Dielette. Nous verrons peut-être l’année prochaine.


Le passage du Raz de Barfleur a été agréable, la mer étant même moins désobligeante à l’aller que l’année dernière. Quant au retour avec les courants favorables et l’absence de vent, aucun problème, un vrai plaisir.
Cette année, la météo marine n’a pas été très clémente, sauf entre Cherbourg et Courseulles-sur-Mer. Quand je pense que des spécialistes avaient prévu un été très chaud, voir caniculaire. Ils devraient peut-être changer d’orientation.



Samedi 31 juillet :

Il fait 19°C quand je rentre dans l’écluse à 6h40. Le ciel est gris, le vent moyen, nous avons une bonne visibilité et il ne pleut pas. L’état de la mer prévu indique une mer totale entre 0,2 et 0,6.
A peine sortie de l’écluse, il se met à pleuvoir et les creux sont compris entre 1 et 1,2 mètres. Les moteurs sont à 1900 trs/mn.
Vers 13h00, face à Port en Bessin, je pousse les moteurs à 2200 trs/mn car le courant de marée, contraire, est assez fort. Le temps est bouché, j’ai du mal à distinguer la côte et je passe mon temps à corriger ma route en permanence en suivant le lecteur de cartes car je suis constamment balloté dans tous les sens. Il n’y a personne sur l’eau à part un voilier aperçu au niveau de Port-en-Bessin. La mer consent enfin à se calmer en arrivant près de Grandcamp-Maisy.


A 16h30, je rentre dans le port de Saint Vaast-la-Hougue (2 heures avant la fermeture des portes) après une navigation de près de 10 heures pour 111 km soit une moyenne de plus de 11 km/heure.
Dans ma bataille avec la mer, j’ai perdu un pare-battage. Les creux rencontrés entre la sortie du chenal de Seine et Grandcamp ont été compris entre 1 et 2,5 mètres en permanence, bien supérieurs aux prévisions de « Meteo Consult Marine ».


J’accoste directement le ponton des carburants pour refaire le plein. Le gazole est à 1,55 € et je mets environ 360 litres. Après environ une trentaine de minutes, je peux enfin m’amarrer et couper définitivement les moteurs pour aujourd’hui. J’ai faim et j’ai soif.



Dimanche 1 et lundi 2 août :

Ce matin, la température est relativement douce après la pluie de la nuit qui a dessalé le bateau. En fin de matinée, mon neveu est venu nous chercher pour déjeuner et fêter l’anniversaire de la jeune classe. Journée agréable à Valognes, du soleil et pas de pluie. Le soir nous avons droit à un feu d’artifice tiré à l’entrée du port. Superbe.


Ce lundi, on pourrait presque dire qu’il fait chaud. La température est agréable mais le ciel reste gris, heureusement sans pluie. Je profite de cette matinée pour faire les courses de frais au Carrefour situé à 2 km du port. Balade en ville l’après-midi après déjeuner, sous un timide soleil. Le soir, beaucoup d’arrivées au port, surtout des néerlandais qui se mettent à couple juste derrière moi. Si demain il y a du vent cela ne va pas être simple de partir pour Cherbourg. A 20h30, en cette soirée de début août, la température n’est seulement que de 18°C, loin de la canicule annoncée par certains.



Mardi 3 août :

Quand nous partons, 7h30, la température n’est que de 17°C. Le ciel est voilé et le vent faible. Il ne pleut pas. Nos voisins néerlandais sont déjà partis, et beaucoup d’autres voiliers les ont suivis. Je n’ai donc aucune difficulté à quitter mon amarrage. Les prévisions météorologiques donnent une mer plate sauf au passage du raz de Barfleur. Nous verrons bien si cela est confirmé.


Il y a beaucoup d’humidité dans l’air. En arrivant sur Barfleur, la mer commence à se creuser et la courant devient plus fort, mais rien d’alarmant. Il y a beaucoup de voiles à l’horizon derrière nous.
Après la pointe de Cap Lévi, lorsque la Grande rade est en vue au loin, la mer se calme et la navigation devient plus agréable. Nous entrons dans la petite rade à 11h00 après 3h30 de parcours soit une moyenne de 16,3 km/h.


Le port est complètement saturé avec la Rolex Fastnet Race 2021, environ 340 bateaux étant engagés. Cherbourg est port d’arrivée pour cette course, mais brexit et covid oblige, il est interdit aux équipages européens de débarquer à Cowes sur l’île de Wight en Angleterre, lieu de départ de la course. Les concurrents sont donc obligés de préparer leurs bateaux à Cherbourg ou au Havre avant de prendre la mer et rejoindre un mouillage pour le départ qui sera donné le dimanche 8 août au matin.


Hier après mon appel téléphonique à Port Chantereyne, l’on m’a attribué une place sur le ponton « N » sur tribord (vu depuis la terre) entre les bateaux « Après Encore » et « Pénélope jolie cœur ». Je remonte lentement les pontons et ne trouve pas le N. La raison est simple. Il n’y a pas de ponton « O » et la lettre N normalement affichée en bout est cachée par une grosse vedette sous pavillon allemand.
Enfin, je trouve la place qui m’est attribuée mais celle-ci est occupée par un bateau sous pavillon belge qui aurait dû déjà être parti. Un appel VHF sur le 9 à la Capitainerie pour signaler le problème, celle-ci me demande de m’amarrer à la première place libre puis de rejoindre la place attribuée dès que celle-ci se libèrera. C’est le skipper du bateau squatter qui vient m’aider pour mon amarrage, facilité par l’absence de vent.


Face à nous, sur le terre-plein du quai de la Hune, le village de la course est en construction et ouvrira samedi 7 août. Je ne prends que 3 nuits à la Capitainerie car je prévois de partir pour Dielette le vendredi suivant si la météo le permet. Une heure après mon arrivée, je rejoins enfin la place attribuée par le port. Le temps devient ensoleillé pour le reste de la journée et j’en profite après déjeuner pour faire un tour en ville. Pourvu que cela dure et que l’été arrive enfin.



Mercredi 4 au lundi 9 août :

Ce matin, le soleil brille mais la température est inférieure à 18°C. Je mets donc le chauffage sur le bateau pendant une heure. Je profite de cette matinée radieuse pour aller faire des courses au Carrefour situé à 1,5 km du port. Madame préférant rester à se reposer sur le bateau et regarder la télévision, je fais une promenade à vélo l’après-midi.


Ce jeudi matin, la température a encore baissé, seulement 17°C sur le bateau, ce qui entraine de nouveau le chauffage pendant une bonne heure. Après contrôle de la météo, je décide de modifier mon programme de navigation. En effet, un vent d’Ouest force 4 à 6 est attendu dans le raz Blanchard avec des creux prévus entre 2 et 4 mètres. Très peu pour moi, je préfère remettre à l’année prochaine ma visite à Barneville-Carteret en souhaitant un meilleur été et une plus belle mer.
Je reprends donc des nuitées à la Capitainerie jusqu’au 10 août, les prévisions météo étant mauvaises jusqu’à cette date à minima. Nous profitons de la matinée pour faire un tour au marché, mais une pluie fine nous raccompagne au bateau vers midi.


Nous sommes vendredi, jour de départ initialement prévu, il pleut et il y a du vent. La température est aussi fraîche que la veille. L’après-midi un timide rayon de soleil m’invite à prendre mon vélo pour aller jusqu’à Querqueville sur la digue de la Grande rade en espérant voir des dauphins. Espoir déçu avec un retour au bateau sous un ciel gris foncé.
En arrivant sur le ponton, j’aide à l’amarrage d’un petit voilier sous pavillon allemand sur le catway de mon tribord. Il n’y a qu’un couple à bord et ils sont fatigués. Ils sont en mer depuis deux jours en étant partis de Calais sans escale. Ils souhaitent aller en Bretagne mais devront attendre une éclaircie météo avant de repartir. La pluie s’est installée en début de soirée.


Nous sommes samedi, il fait toujours aussi froid, il pleut et le vent est très fort. Les bateaux qui participent à la Rolex Fastnet Race partent les uns après les autres pour rejoindre l’île de Wight en Angleterre, les plus petits en premier. La course est ouverte à tous, plaisanciers ou skippers professionnels, ce qui explique le nombre important de bateaux engagés. A leur arrivée, les équipages devront attendre au mouillage le départ de la course car ils ont interdiction de mettre le pied à terre. A la vue des conditions météo, je leur souhaite bien du plaisir et surtout une bonne navigation.
En fin de matinée, les pontons autour de nous sont très clairsemés. Je reste au bateau après déjeuner car la pluie alterne avec le soleil en permanence. On se croirait au mois de mars avec les giboulées.



Ce matin le port semble désert. Tous les bateaux de la course sont partis, les derniers hier soir ou dans la nuit. Le départ est pour ce matin dimanche depuis Cowes. Il a plu cette nuit, il fait froid 15°C et le vent est fort. Quand je dis que c’est un temps de mois de mars avec alternance de pluie et de soleil toute la journée, je ne me trompe pas. Mes neveux et nièce viennent nous rendre visite dans l’après-midi.


Nous sommes lundi et demain je reprends la mer pour Saint Vaast-la-Hougue, les prévisions météo étant bonnes avec un vent d’Ouest pas trop fort. Il fait toujours aussi froid, 15°C au réveil. Au moins 6 bateaux de la Rolex sont revenus après abandon, soit sur avarie, soit à cause des conditions météo. Le ciel n’en fait toujours qu’à sa tête avec alternance de soleil et de pluie fine le matin. Après déjeuner, le soleil s’imposant enfin, je décide de faire une balade en vélo jusqu’au parc du château des Ravalet situé à environ 6 km du port. Madame, elle, préfère regarder la télévision.


Un peu d’histoire :
Jean II de Ravalet fait construire son château sur un ancien site médiéval. Rénové intérieurement après le drame de Julien et Marguerite (1603), par Charles de Franquetot, il est transformé au XIXe siècle par la famille des Tocqueville. L’ensemble du domaine, acheté par Cherbourg en 1935, est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1996. Restauré extérieurement après avoir été infesté par le mérule, le château s’ouvre chaque été pour une exposition présentant l’œuvre d’un artiste normand. Les salles principales et la chambre bleue sont ainsi visitables.


Peu après 21h30, une forte clameur et des applaudissements raisonnent sur le port. C’est le Maxi Edmond de Rothschild qui vient d’arriver et qui a remporté la 49e édition de la Rolex Fastnet Race en franchissant la ligne d’arrivée à Cherbourg à 21h24, skippé par Franck Cammas et Charles Caudrelier.



Mardi 10 août :

Nous quittons Cherbourg à 8h30 environ 3 heures avant la marée haute de Saint Vaast. Le ciel est gris, le vent par le travers est faible et une petite pluie fine accompagne notre appareillage. Bienvenue au mois d’août 2021. La mer totale est à 0,3 conforme aux prévisions de la météo marine.
Quatre voiliers sont partis peu avant nous. Nous les rattrapons et les trématons tous pendant notre première heure de navigation après la grande Rade. Du fait du vent de travers, on ondule jusqu’au cap Lévi. Le ciel s’éclaircit légèrement avant d’arriver au phare de Gatteville puis redevient noir. La visibilité est très moyenne et quelquefois il est difficile de distinguer la côte.
A l’approche de Saint Vaast-la-Hougue et de la marée haute, notre vitesse diminue fortement car les courants faiblissent.
Après 2 heures 45 mn de navigation et une moyenne de près de 19 km/h, nous entrons dans le port en laissant derrière nous la bruine qui nous avait accueillis en passant près de l’île de Tatihou.


Un plaisancier vient nous aider pour notre amarrage. Merci à Toi. A côté de nous, deux voiliers néerlandais se sont mis à couple en arrivant vers 13h30 accompagnés de deux voiliers sous pavillon belge qui, eux, se sont amarrés normalement aux catway.
Pas de pluie l’après-midi et le baromètre remonte enfin.



Mercredi 11 et jeudi 12 août :

Aujourd’hui, il semble que l’été est de retour. Pas de vent et super soleil, mais la température est seulement de 14°C le matin à l’extérieur et 18°C dans le bateau. Je consacre la matinée à remplir les coffres pour manger et après déjeuner, je prends le vélo pour faire une balade jusqu’à Barfleur accompagné par le soleil qui brille sans être brulant.
Ce jeudi matin, au réveil, les conditions climatiques sont identiques à la veille. Seulement après le petit-déjeuner, le ciel se fâche et nous arrose d’une pluie fine jusque vers 11h00. Vers midi, le ciel se dégage enfin avec la marée qui remonte pour permettre au soleil de briller et de nous réchauffer. Je profite de mon après-midi pour de nouveau me défouler sur le vélo. En fin de journée, je prépare ma route pour le lendemain car nous quitterons Saint Vaast-la-Hougue pour Grandcamp-Maisy.




Vendredi 13 août :

Nous sommes vendredi 13 et sans être superstitieux je souhaite que notre navigation se passe bien sans un seul souci. La cafetière du bateau a rendu l’âme au petit déjeuner. Je profite de la matinée pour m’enquérir d’une nouvelle cafetière au Carrefour Market de Saint-Vaast. Cela me fait un jogging de près de 4 km pour être en forme pour le reste de la journée.
Les portes de garde seront ouvertes à partir de 11h43 aujourd’hui. Je partirais 30 minutes plus tard pour laisser le champ libre à la multitude de bateaux qui va sortir car la mer est plate. Il y a peu de vent, il ne pleut pas mais il fait chaud, 28°C.


Le ciel est voilé quand je quitte mon amarrage à 12h15. Il y a déjà beaucoup de bateaux sur l’eau. Je dois slalomer entre pour prendre ma route vers Grandcamp-Maisy en passant par la droite des îles. Face aux îles Saint-Marcouf, le vent forcit et la mer me vient de travers par tribord mais cela reste raisonnable. La marée sera haute peu après 14h00 et le courant nous porte.


J’entre dans le chenal du port vers 14h20 et suis amarré cinq minutes plus tard sur le ponton visiteurs situé à l’entrée. Bonne moyenne de près de 14 km/h pour venir de Saint-Vaast. Le responsable du port m’a apporté une assistance bienvenue car le vent m’écartait du ponton pendant la manœuvre. Merci à Toi.


Pour information, les Îles Saint-Marcouf ne faisaient partie d'aucune commune de France jusqu'au 30 avril 1987, date à laquelle le rattachement à la commune de Saint-Marcouf dans le département de la Manche a été prononcé par arrêté préfectoral.
Faisant partie du domaine privé de l'État, l'archipel est composé de deux îles, l'île du Large et l'île de Terre. Elles sont interdites d'accès :
- pour des raisons de sécurité sur l'île du Large, depuis 1999,
- pour des raisons écologiques sur l'île de Terre, depuis 1967, une réserve ornithologique s’y étant constituée depuis, peuplée principalement de goélands et de cormorans.
Le mouillage y est toutefois autorisé entre les deux îles.



Samedi 14 août :

Ce matin, le ciel est bleu gage d’une belle journée. Nous partons pour Courseulles-sur-Mer dès l’ouverture des portes à 12h30. Les prévisions météo donnent une mer presque plate aujourd’hui. Enfin que du bonheur à naviguer. En sortant du port, il est important de rester dans le chenal car il n’y a pas beaucoup d’eau sous la quille tant que nous sommes sur le plateau des roches de Grandcamp.


La marée ne sera haute que vers 14h40 et le courant nous porte. La mer m’arrive par ¾ avant et on se dandine un peu. Face à Port-en-Bessin, j’aperçois un chalutier en action de pêche, mais malgré les jumelles, il m’est impossible de distinguer sa marque constituée de deux triangles en opposition par la pointe. Ce sont les mouettes derrière lui qui m’indiquent qu’il traine son filet. Cette marque qui devrait être visible est en fait caché sur l’arrière par les superstructures du bateau.



A 15h30, Courseulles est en vue. La mer est un peu plus houleuse qu’au départ, mais pas de souci. A 16h00, j’entre dans le port et rejoins la place en bout de ponton « C » qui m’a été assignée lorsque j’ai appelé la Capitainerie par VHF en entrant dans le chenal. Il est nécessaire de s’annoncer, ne serait-ce que pour avoir l’ouverture du pont et pouvoir entrer dans le port. J’ai fait la traversée depuis Grandcamp à près de 15 km/h de moyenne et il me restait encore 90 minutes avant la fermeture des portes. Je m’amarre avec quelque difficulté en bout du ponton car le vent est contraire et m’écarte.
En fin de soirée vers 23h00, la ville de Courseulles-sur-Mer organise un grand feu d’artifice pour fêter notre arrivée. Non je déc..., demain nous sommes le 15 août, et cela fait partie des festivités prévues.



Du dimanche 15 au dimanche 22 août :

Comme tous les matins maintenant je mets le chauffage sur le bateau car il fait frais à bord. Il est déconseillé d’acheter des croissants à la boulangerie située sur le port, ils sont immangeables, probablement du congelé réchauffé pour les touristes. Peu de bateaux sont sortis en mer car cela bouge beaucoup. Après un bon repas gastronomique, tradition du 15 août tous les ans, nous faisons une promenade digestive jusqu’au hangar de la SNSM situé à proximité du Centre Juno Beach le long de la Seulles.


Ce lundi marque un changement, il fait presque 21°C sur le bateau le matin au réveil. Il a plu cette nuit et il y a peu de monde dans les rues. Le soleil est revenu, timidement certes, mais il est revenu. Belle promenade l’après-midi le long de la plage. Le drapeau est vert mais la mer est forte.


Nous sommes mardi et c’est jour de marché. Il y a beaucoup de monde, surtout des touristes. Celui-ci est installé en haut de la rue de la Mer depuis les salles d’expositions et pratiquement jusqu’à l’office du tourisme. Après le marché je fais les courses au Carrefour Market situé à 1,5 km du port. Le Carrefour City situé rue de la mer pratique des prix prohibitifs et ne peut servir qu’en dépannage. Après déjeuner balade en vélo jusqu’à Luc-sur-Mer, madame préférant faire une petite sieste à bord car il y a beaucoup de vent. Pour la première fois de ma vie, j’ai vu un ragondin nager dans le port, dans de l’eau salée. D’où venait-il ? Mystère mais probablement d’un des bras de la Seulles qui rejoint le fond du port.



Nous sommes le 18 août, le ciel est gris mais la température à bord ce matin reste agréable, 20,5°C. Le vent est tombé et les rues sont vides. Après un tour en vélo jusqu’à Arromanches-les-Bains, nous retournons au musée canadien (le Centre Juno Beach).


Ce jeudi, la température est douce mais le ciel est gris. Il n’y a pas de vent. Un petit rayon de soleil vient nous illuminer vers 15h00, mais trois heures plus tard, c’est une bruine pénétrante qui vient à son tour nous faire « un petit coucou ». Il y a beaucoup d’arrivées en fin de journée, le weekend prochain, ce seront les fêtes de la mer avec des festivités le long du chenal du port le samedi et le dimanche.



Ce matin 20 août, nous avons enfin un rayon de soleil au réveil. Il est nécessaire de retourner au ravitaillement pour manger car les coffres sont vides. Je fais un saut au marché puis au supermarché. Ce matin beaucoup des bateaux arrivés la veille au soir sont repartis. Pour la plupart, ce sont des voiliers sous pavillon néerlandais et ils ont beaucoup de milles à parcourir pour rentrer chez eux. A midi je me fais un petit plaisir avec des huitres de Normandie achetées seulement 5,80 € la douzaine. Dans l’après-midi nous faisons une promenade sur la plage et je profite de la grande roue pour faire quelques photos.


Normalement, aujourd’hui c’est notre dernier jour à Courseulles car nous partirons demain pour Dives-sur-Mer, sauf si la météo est mauvaise. Je vérifierais ce soir les conditions de mer prévues. Il se met à pleuvoir vers 11h00 pour ne s’arrêter que vers 14h00. Il y a beaucoup de vent mais nous sortons du bateau pour aller découvrir les animations mises en place dans les stands le long du chenal. La météo étant maussade, il n’y a pas beaucoup de monde dehors. De nouveau, la pluie nous rend visite en fin de soirée.


Il a plu cette nuit. Ce matin, je contrôle la météo et les conditions de mer à Dives. Les prévisions donnent 1,5 m de mer totale. Je décide donc de rester au port encore une nuit. Comme il fait relativement frais, je mets le chauffage pendant 2 heures dans le carré. En allant chercher le pain, je rencontre la procession de la Vierge qui se déroule dans la rue de la Mer. Il y a beaucoup de monde dans le cortège pour rejoindre le quai du chenal où se déroule la messe.
De retour au bateau, nous nous préparons à notre tour pour aller regarder la parade des bateaux qui vont sortir en mer pour aller déposer la gerbe en mémoire des marins disparus. Le temps s’améliore et il fait de plus en plus chaud, mais la houle reste forte. Il y a beaucoup de monde le long du chenal pour regarder la parade. Puisque le temps revient au beau nous partirons demain matin après l’ouverture des portes.



Lundi 23 août :

Au réveil, je m’empresse de mettre le chauffage sur le bateau car la température n’est que de 18°C dans le carré. Les portes ouvrent à 10 heures mais le pont ne sera levé qu’à 10h15. Je quitte mon amarrage dans le fond du port avec précaution car il y a du vent et je dois faire mon demi-tour. Le passage juste avant les portes est compliqué car deux voiliers de fort tonnage se sont mis face à face en bout de ponton et il me reste à peine 30 cm pour passer entre eux. Normalement ce n’est pas un problème quand le vent est absent mais, aujourd’hui je fais très attention et passe tout doucement pour ne pas heurter les bateaux.


Je sors du port avec un cap à 0° puis quand j’ai suffisamment d’eau sous la quille je passe au cap 90° en direction de Dives-sur-Mer. La mer totale qui était prévue entre 0,4 et 0,6 est en réalité comprise entre 0,8 et 1,5 m. De plus la houle nous arrive par le travers et la navigation n’est pas des plus agréable. En passant à la verticale de Ouistreham, je constate qu’il n’y a pas beaucoup de bateaux sur l’eau face au port.


Deux heures après notre départ, j’appelle Dives par VHF pour les prévenir que je suis dans le chenal et serai au ponton visiteurs dans 5 minutes. Une personne du port vient m’aider à l’amarrage du bateau. Merci car ce n’est pas très aisé quand le vent est de travers et que les catway sont très courts. J’ai mis deux heures pour venir à la moyenne de 16 km/h.


Après déjeuner, le ciel se dégage et la température remonte mais le vent reste présent. Je suis le seul bateau à être arrivé aujourd’hui. Les conditions de navigation en sont probablement la cause.



Du mardi 24 au mercredi 25 août :

Ce matin, il fait 15°C à 8h00. Il y a beaucoup de vent et cela dégage le ciel. Trois bateaux sont arrivés hier soir mais aucun n’a quitté le port. Après déjeuner nous partons pour Cabourg et faisons une longue balade en empruntant la promenade Marcel Proust en bord de mer puis l’avenue de la mer en centre-ville. Beaucoup de personnes se baignent mais la foule est loin d’être compacte. Il me semble qu’il y a moins de monde que l’année dernière. Nous rentrons au bateau vers 18h00 car le vent devient de plus en plus fort.


Nous sommes mercredi et il fait aussi froid qu’hier matin. Le vent s’est enfin un peu calmé. Les portes ont dû être fermées relativement tôt cette nuit car malgré le fait que la marée ne soit haute qu’à 13h30, nous sommes déjà pratiquement en haut du quai. Je profite de la matinée pour aller faire des courses à l’Intermarché situé à 2,3 km.


Nous devrions partir vendredi d’après la météo vérifiée ce matin. En recontrôlant en début d’après-midi, les évolutions constatées m’incitent à quitter Port Guillaume demain. La mer sera forte mais moins que celle prévue vendredi. De plus elle sera de face et cela sera plus agréable que pour le trajet Courseulles-Dives.


Après le déjeuner, petite excursion avec Madame au village médiéval en centre-ville puis balade à vélo jusqu’au marais de Ouistreham (un peu plus de 20 km aller/retour). Le soir, comme nous sommes à marée basse et que je ne capte plus la télévision, nous regardons un DVD avant d’aller nous coucher. Demain nous partirons dès l’ouverture de la porte à midi pour bénéficier des courants jusqu’à Honfleur et passer l’écluse tant que les deux portes (amont et aval) seront ouvertes.



Jeudi 26 août ::

La météo prévue la veille est confirmée ce matin pour la journée. La porte s’ouvre à 11h15. A 11h00, je quitte le catway pour aller à la pompe à carburants. Ici le Gazole est à 1,45 € le litre. C’est le moins cher de la côte. Je remplis mes réservoirs avec environ 340 litres. L’économie réalisée par rapport à Saint Vaast-la-Hougue est de 34 €, ce qui n’est pas négligeable. Nous sortons du port à 11h30 et à priori nous sommes les seuls à partir.


Le courant de face sur La Dives est très fort, la marée monte, environ 6 km/h. La mer totale prévue est comprise entre 0,6 et 0,8 et est confirmée dans ces valeurs. Le vent est fort mais la mer nous vient de face et nous ne sommes pas beaucoup secoué. Je mouille simplement le drapeau normand à la proue du bateau deux ou trois fois.


A 13h00, soit 1h30 après notre départ, j’entre dans le chenal de Seine après avoir contourné le Banc des Ratiers. Maintenant la mer m’arrive par l’arrière et le bateau ondule. Vent et courant étant dans le même sens, la houle n’est que de 20 cm. Nous sommes trématés par le Daniel Laval avant d’arriver à Honfleur. J’aperçois, au loin, deux voiliers qui sortent de l’écluse. Etant donné l’heure, ils ne peuvent venir que de l’avant-port, ce qui signifie que je devrais avoir de la place le long du quai.


Je passe l’écluse à 14h00, les deux portes sont bien ouvertes. De la place est disponible suite au départ des deux voiliers. Je suis amarré le long du quai, cinq minutes plus tard. Globalement la météo prévue a bien été respectée. Nous avons mis 2h30 pour venir de Dives à la moyenne de 14 km/h. En fin de journée des voiliers arrivent, des néerlandais et ... 3 anglais. Cela fait longtemps que je n’en avais plus vus.



Du vendredi 27 au samedi 28 août :

Le temps est gris ce matin à notre réveil. Il fait 20,5°C dans le bateau. Un des anglais présent hier, un voilier démâté, est parti. Je passe un coup de jet d’eau rapide après le petit déjeuner pour dessaler le bateau. Pour midi, nous retournons « chez Laurette » car nous avions apprécié sa cuisine fin juillet.


Pour digérer, un rayon de soleil aidant et une température agréable, nous faisons une promenade dans le vieux Honfleur. En passant le long du vieux bassin, nous ne voyons qu’un seul bateau au ponton visiteurs. Nous visitons l’église Saint-Léonard située non loin de l’Office de tourisme. Le ciel est bleu, que demander d’autre. En fin de journée, la fraicheur s’installe pour accompagner l’arrivée d’un voilier et nous rappeler que nous sommes à la fin du mois d’août.


Nous sommes samedi et c’est jour de marché. Le voilier arrivé hier soir est entré dans le vieux bassin. Le ciel est bleu avec quelques nuages blancs mais le fond de l’air reste frais avec le vent. Je fais les dernières courses au Carrefour Express avant notre départ demain matin pour Rouen.


Après un bon repas, je vais faire des photos dans le Jardin des Personnalités situé en bord de mer entre le chenal de l’écluse et la plage du Butin. Au retour le ponton semble bien vide car un seul bateau est arrivé si bien que nous ne sommes plus que trois. Une bande de jeunes sur le haut du quai a fait la fête en musique jusqu’à une heure avancée de la soirée.



Dimanche 29 août :

Il fait 18°C à l’extérieur quand nous quittons le ponton en direction de l’écluse à 10h30. La vedette sous pavillon de Jersey est déjà partie il y a une heure. La marée est basse depuis 15 minutes et commencera à remonter d’ici une bonne heure. Quelques gouttes d’eau nous saluent en sortant du sas en direction du pont de Normandie. Il n’y a pas âme qui vive sur l’eau. La visibilité est bonne sur la mer mais mauvaise sur mon étrave, d’autant plus qu’il se met à pleuvoir.


Une heure après notre départ, il ne pleut plus mais le flot n’est pas encore arrivé et nous lutons contre un courant de Seine d’environ 3 à 4 km/heure. Je ne pousse pas les moteurs car cela ne me ferait gagner que peu de temps pour une consommation beaucoup plus élevée.


Le flot vient d’arriver, il est 12h30 et notre vitesse augmente. Trois cargos sont à notre poursuite, information recueillie sur l’AIS. Un vent relativement fort se lève et soulève du clapot. Nous sommes bientôt trématés par le « Orasund » puis par « Troy » qui a pris sont pilote juste avant le pont de Brotonne. Le ciel devient de plus en plus gris et nous sommes de nouveau trématé par le cargo « Rix Gulf » au PK 303.


Un petit rayon de soleil vient nous saluer quelque temps avant de disparaître à nouveau. Quand nous passons à Duclair, nous apercevons le Seine Princess amarré en rive droite le long de l’avenue du Président Coty. Le vent s’est enfin calmé. Nous croisons le « Jana » peu avant la Bouille, parti pour rejoindre la mer. J’ai maintenant en ligne de mire le bateau de Jersey. Il n’a seulement qu’une petite dizaine de minutes d’avance. Le vent étant contre le courant, il y a plus de houle sur la Seine que ce matin en passant sous le pont de Normandie.


Je pénètre dans le Bassin Saint-Gervais à 18h20 soit 7h30 après être sorti de l’écluse de Honfleur. J’ai fait le trajet montant avec le flot à la vitesse moyenne de 15 km/h. Quelques minutes plus tard, je suis amarré à la même place qu’à l’aller. Le vent qui était bien orienté m’a facilité la manœuvre et je peux enfin couper les moteurs. Le bateau de Jersey que j’ai trématé en entrant dans le bassin semble désorienté en cherchant la place qui lui a été attribuée par la Capitainerie.


Le voilier anglais démâté, remarqué à Honfleur est amarré dans le port. Je pense qu’il va continuer à remonter la Seine car pour aller au port de Rouen il n’est pas nécessaire d’abattre le mat, d’autant plus qu’il est possible de le faire à la Coopérative Ouvrière Maritime de Lamanage, situé sur le bord du bassin.



Lundi 30 août :

Je profite de la matinée pour aller chercher du pain car cela sera pratiquement impossible avant d’arriver à Port Saint-Louis. Nous avons environ 63 km à faire pour rejoindre « les Grèves du Lac » à Venables.

Nous partons vers 12h15 sur les deux moteurs car le courant sera fort contre nous jusqu’à Poses-Amfreville au PK 202. La marée est en train de descendre et sera basse vers 17h00 à Poses.


Je prends le bras du Pré-au-Loup pour passer devant l’ancienne halte de plaisance sur l’île Lacroix. Celle-ci ne laisse plus la possibilité de s’amarrer car elle est occupée par des bateaux logements. Cet ensemble est géré par une association car la ville de Rouen semble s’en désintéresser. Le ciel reste gris et quelques gouttes de pluie nous accompagnent par moment. Le ponton de Oissel reste vide. A quoi sert-il ? Madame me prépare des sandwichs car je commence à avoir faim, il est 13h30.


Nous croisons une péniche à Pont-de-l’Arche. Enfin un petit rayon de soleil bien agréable nous accompagne mais nous quitte quand nous arrivons à l’écluse à 16h30. Il nous faut près d’une heure pour passer entre attente et sassement. Comme la marée qui se fait sentir jusqu’à Poses est basse, nous devons monter de près de 8 mètres et cela prend du temps. Deux bateaux de commerce sont en attente devant les portes quand nous sortons.


Le courant est moins fort maintenant, mais comme il est tard, je reste sur les deux moteurs. Le ciel est de plus en plus gris et il fait sombre avec la couverture nuageuse, pourtant il n’est que 18h00. A 19h00 nous entrons sur le plan d’eau et 10 minutes plus tard je coupe les moteurs.



Mardi 31 août :

Il fait 18°C quand nous sortons du plan d’eau à 9h30 sous un petit rayon de soleil. Le ciel est nuageux et le vent se lève. La Seine commence à moutonner. Un bateau de croisière m’a pris en chasse et d’après sa vitesse, il ne devrait pas tarder à me trémater. Il y a déjà un bateau de croisière amarré au petit Andelys.


Nous croisons un autre bateau de croisières « l’Excellence Royale » au PK 171. Celui qui nous avait pris en chasse ne nous a pas encore rattrapé. Je pense qu’il s’est arrêté aux Andelys. A midi, nous passons l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne tout en douceur en compagnie d’un commerce, « le Mustang ». Dès la sortie nous nous arrêtons au quai en rive droite pour le déjeuner.


Deux bateaux de croisières sont sortis de l’écluse pendant que nous déjeunions. Les affaires semblent reprendre pour eux. Comme à mon habitude, je prends le bras entre l’île Emient et Notre-Dame-de-l’Isle. Les épaves présentes depuis de nombreuses années ont disparues. VNF a dû faire le nécessaire depuis l’année dernière. Mais le travail n’est pas complètement terminé car il en reste une. En arrivant à Vernon, je retrouve les deux bateaux de croisières sortis de l’écluse, amarrés sous le pont en rive gauche. Avec celui qui est déjà présent, ils sont maintenant trois.


Il fait de plus en plus chaud malgré le vent qui se lève à nouveau.

En passant devant le château de la Roche-Guyon, je constate qu’il y a peu de monde dans les jardins en bord de Seine. La raison en est probablement l’obligation du passe-sanitaire.


A l’écluse de Méricourt, je devais passer avec « le Duplex » d’après l’information reçu sur la VHF après mon appel. Mais celui-ci étant trop long, je suis obligé d’attendre l’arrivée du « Bosphore » qui est énorme, lui aussi. L’écluse étant en travaux, seul un sas fonctionne. Je rentre donc à mon tour dans l’écluse et suis relégué tout à l’arrière près des portes. Le « Bosphore » qui ne s’est pas amarré laisse tourner son hélice en permanence, même quelque fois de manière rapide. Le courant qu’il génère est difficilement supportable pour moi et j’ai de très grandes difficultés à tenir le bateau. Quelques traces sur la peinture s’en souviennent encore. En sortant de l’écluse vers 19h00 soit 1h20 après mon arrivée, je prends la direction du port de l’Ilon. Une alarme de température sur le moteur tribord m’oblige à le couper. Pendant la bassinée, avec les remous causés par le « Bosphore », j’ai certainement aspiré quelque chose et obstrué le conduit de refroidissement.


M’étant plaint à l’éclusier, de ce comportement, celui-ci m’a répondu que j’aurais dû l’avertir par VHF du problème. Ayant d’énormes difficultés à tenir le bateau, je ne vois pas comment j’aurais pu faire, d’autant plus que le pilote de ce commerce ne devait pas être un débutant. Il n’avait rien à faire des « petits bateaux de plaisance ». Heureusement, ce comportement n’est pas celui de tous les mariniers. La majorité d’entre eux restent corrects, voir même sympa vis-à-vis de la plaisance.


Après notre arrivé au port au ponton visiteurs je contrôle mon circuit. L’élément qui a bouché le conduit semble avoir disparu, le filtre est propre, mais impossible de réamorcer. En démontant le couvercle de la pompe, je constate que pratiquement toutes les ailettes ont disparu de la turbine. Cela a dû chauffer très fort, mais où sont passés les morceaux de caoutchouc ? Je mets donc une nouvelle turbine et après remontage je réamorce le circuit. En contrôlant la montée en température à vide, car je suis amarré, je constate que celle-ci semble réguler correctement aux alentours de 88°C, à l’identique de ce que j’avais pendant toutes les vacances. Le circuit sera à vérifier et à nettoyer pour la saison prochaine. Nous verrons demain en rentrant à la Marina si tout fonctionne correctement.



Mercedi 1er septembre :

Ce matin, le baromètre est à 1025, le temps se mettrait-il au beau ? Nous quittons l’Ilon après déjeuner vers 13h15. Le ciel est gris, mais cela ne nous change pas beaucoup. Je mets 15 minutes pour quitter le plan d’eau à petite vitesse et m’aligne derrière « Fortuna » en arrivant en Seine, qui vient de sortir de l’écluse.


Le vent devient de plus en plus fort et le ciel de plus en plus nuageux. Nous croisons un bateau de plaisance au PK 104. C’est le premier rencontré en navigation sur la Seine depuis le début des vacances. Deux petits voiliers tirent des bords face au site d’Ariane Espace aux Mureaux.


Il est 17h15 je suis en vue de la Nouvelle Marina Port Saint-Louis, port d’attache du Harriet. Je reprends la place que j’ai quitté il y a près de six semaines avec l’aide d’un plaisancier présent sur le ponton. Amarrage réalisé sans difficulté malgré le vent contraire qui essaie de contrarier ma manœuvre. Il est 17h25 et je coupe les deux moteurs.



Jeudi 2 septembre :

Ce matin, la température a encore chuté par rapport aux autres jours. Il ne fait que 13,5°C à l’extérieur et 18°C sur le bateau. Autant dire que je mets le chauffage dans le carré immédiatement après m’être levé. Après le petit déjeuner, je prends la voiture pour me rendre au marché à Conflans Sainte-Honorine et ensuite passer à mon domicile remettre l’eau et le ballon d’eau chaude en fonctionnement. J’en profite pour cueillir fraises et framboises dans le jardin. C’est la jungle et je ne reconnais plus ma pelouse. Il y aura du travail pour quelques jours.


De retour sur le bateau, après déjeuner, comme le soleil a cessé de faire grève et qu’il fait chaud, je sors la canne à pêche. Les poissons font grève car juste une seule touche en deux heures de temps. En fin de journée, nous commençons à préparer nos bagages pour quitter le bord demain en fin de matinée.



Bilan 2021 :

Cette année, des météorologues avaient prévu la canicule. Je sais que la météo n’est pas une science exacte, mais certains devraient changer de métier. La météorologie de l’été 2021 a été catastrophique. C’est une année à oublier. Beaucoup de pluie, de vent, de la fraîcheur le matin et peu de chaleur dans la journée. Le chauffage sur le bateau a fonctionné presque tous les matins. Sans oublier des mers chaotiques avec des creux importants qui m’ont fait abandonner mon projet de passer le raz Blanchard pour rejoindre Barneville-Carteret. Peut-être l’année prochaine...


Bilan consommation 2021, entre 1900 et 2000 trs/mn des TAMD 41A :
- le moteur bâbord est à 2777,8 heures
- le moteur tribord est à 2787,4 heures
Soit un total de 145 heures/moteurs depuis l’année dernière, uniquement pour les vacances. La consommation s’établie à 7,5 litres à l’heure et par moteur pour environ 950 km parcourus dont près de 400 en mer. La navigation s’est toujours effectuée sur deux moteurs après l’écluse de Poses Amfreville, et sur un seul moteur sur la Seine non soumise à la marée, sauf pendant les manœuvres (écluses et amarrages).



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