Plaisance et Plaisanciers

Croisière 2019 dans le Cotentin jusqu’à Saint-Vaast-la-Hougue


02 août :

Cette année, j’ai prévu de rejoindre Saint Vaast-la-Hougue dans le Cotentin si la météo nous le permet. Cette destination était celle espérée en 2017 quand je suis resté bloqué à Port-en-Bessin à cause du mauvais temps et de l’avarie inexpliquée du moteur bâbord.
Les mêmes symptômes se sont reproduits l’année dernière mais grâce à une facture de plus de 5000€, la solution a été trouvée et je suis à l’abri cette année des caprices de ce moteur.
Pour cette croisière normande, nous serons quatre, mon épouse, mes deux sœurs et moi-même bien évidemment. J’oubliais, le matelot à quatre pattes, le chat Moka, qui est aussi du voyage comme les années précédentes.
Il fait chaud, plus de 30° sous le taud et le ventilateur est bien agréable car il n’y a pas d’air. Le soleil brille quand nous partons vers 14h00 pour le port de l’Ilon où nous allons passer notre première nuit à bord. La navigation commerciale est importante ce vendredi. Nous croisons une dizaine de commerces, un navire de croisière et deux plaisanciers sous pavillon français, race en voie de disparition.
Je navigue uniquement sur le moteur bâbord à 1800 trs/mn pour une vitesse d’environ 11 km/h et nous ne mettons que 3h45mn pour atteindre le ponton d’accueil de la station de carburants à l’Ilon.
Le gazole est à 1,60€ le litre cette année (1,36€ en 2018). Je complète mon plein comme tous les ans quand je descends la Seine, avec 192 litres. Les réservoirs sont pleins (plus de 1000 litres) et je les compléterai à Saint-Vaast. Au fait, cela s’écrit Saint-Vaast mais cela se prononce Saint Va.



03 août :

Il fait déjà chaud quand nous quittons notre amarrage à 08h30. Le ciel est bleu et il n’y a pas un souffle de vent. En sortant du port, l’écluse de Méricourt nous demande d’attendre « le Mattenza », un porte-conteneurs, pour passer avec lui. La bassinée se déroule sans problème et sortons de l’écluse 45 minutes plus tard.
Nous croisons une barge à vide avant Vernon, bien pressée de rentrer à son port d’attache car elle nous secoue quelque peu. Sous le pont Clemenceau, sont amarrés deux bateaux de croisières en rive gauche, mais comme il est près de midi, je ne détecte aucune activité à bord. Peut-être sont-ils en train de déjeuner ?
Il est près de 13h00 quand, peu après avoir croisé le « Titanic » qui n’étais pas à sa place, nous nous arrêtons à notre tour pour déjeuner, au quai en rive droite juste avant l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne (PK 161). Un bref appel VHF pour la prévenir que c’est l’heure du repas et que nous passerons plus tard.
En repartant, nous éclusons, tout en douceur, avec un autre plaisancier qui vient d’arriver.
Nous rencontrons quelques petits bateaux aux Andelys qui profitent de la fraîcheur relative de la Seine pour se promener. La navigation commerciale est faible aujourd’hui mais nous sommes samedi ce qui s’explique.
Le courant sur la Seine est plus faible qu’hier, seulement 1 km/h. Comme je navigue toujours sur un moteur, le tribord à 1800 trs/mn, notre vitesse n’est que de 10, 5 km/h. Mais pas de problème, ce sont les vacances et nous avons tout notre temps.
Je passe un appel téléphonique aux « Grèves-du-Lac » à Venables, terme de notre navigation du jour, pour les prévenir de mon arrivée imminente. Nous sommes attendus sur le ponton et de l’aide nous est apportée pour notre amarrage, facilité par l’absence de vent. Ce port est vivant, il y a beaucoup de monde sur les bateaux, petits et grands, mais peu naviguent vraiment.



04 août :

Nous quittons « les Grèves-du-Lac » à 08h30. Il y a quelques nuages dans le ciel, mais la température est déjà de 21° et le vent est nul. Le « Turbin », un commerce à vide, nous trémate une demi-heure plus tard à Saint-Pierre-du-Vauvray. Nous sommes dimanche et semble-t’il, ce commerce « turbine ».
A l’écluse de Poses-Amfreville, nous nous arrêtons au quai en rive droite, entre deux bateaux de commerce, car il y a presque une heure d’attente. Nous allons passer avec deux autres bateaux, un pousseur et le « Flore ». Il est 11h10 quand nous sortons de l’écluse.
Je trémate le « Flore » pour ne pas rester dans ses remous d’hélice. La marée descend. Le courant commence à se faire sentir et notre vitesse augmente, bien que le régime moteur (le bâbord) soit de 1900 trs/mn, pour atteindre près de 15 km/h.
Un déversement de couleur orangée, seulement visible à marée descendante à la sortie de Saint-Aubin-lès-Elbeuf en rive droite attire mon attention : inadmissible que l’on laisse faire.
A Oissel, le ponton de plaisance est toujours aussi vide de bateaux. Nous croisons « l’Amadeus », un bateau de croisières qui remonte vers Paris.
Il commence à faire très chaud quand nous atteignons la Darse Saint-Gervais (PK 245) terme de notre navigation aujourd’hui. Il y a beaucoup de places libres et nous n’avons que l’embarras du choix. À 14h30, nous pouvons enfin déjeuner. Ouf car je commençais à avoir faim depuis le petit-déjeuner de ce matin.
Après ce rapide repas, nous quittons le bord pour visiter le musée maritime, fluvial et portuaire que ne connaissent pas mes deux sœurs. Nous avons de la chance le musée est encore ouvert et il ne fermera qu’après notre passage d’après les informations données par le responsable de l’accueil. Merci à vous.



05 août :

Ce matin, c’est le départ pour Honfleur. Il est 07h30 quand nous quittons la darse Saint-Gervais. Le ciel est nuageux, le vent est faible et il fait 19°. La marée descend ce qui fait que le courant nous entraîne. Je marche sur le moteur tribord à seulement 1900 trs/mn. Cela ne sert à rien de se presser car de toutes les façons, nous aurons une marée contraire. Il me suffit juste de calculer pour arriver au pont de Tancarville à l’étale car les courants en baie de Seine sont importants.
Une heure après notre départ, le « Bucentaure » nous trémate. Je pense qu’il descend jusqu’à Tancarville. Notre vitesse augmente avec le courant qui nous porte. Un clapot d’environ 10 centimètres, soulevé par le vent, nous accueille en arrivant à Duclair. Notre vitesse a fortement augmenté, plus de 15 km/h, en cohérence avec mes calculs pour la descente.
Vers midi en arrivant au pont de Brotonne (PK 308), le ciel devient gris et le soleil se met en grève. Le vent se calme enfin. Je change de moteur, je passe sur bâbord et règle le régime à 1850 trs/mn.
La marée s’inverse vers 13h30 et ma vitesse chute très vite jusqu’à 5 km/h. Je redémarre le moteur tribord car je n’avance plus. Le courant contraire est devenu très vif. Je croise un voilier anglais qui remonte jusqu’à Rouen avec son foc déployé et son moteur. Le courant le porte mais la route est encore longue pour lui. En arrivant à Tancarville (PK338) vers 15h30 le vent se lève de nouveau et devient fort. La pluie et la houle se mêlent de la partie.
Je rentre dans l’écluse de Honfleur (PK 356) à 17h10 en cohérence avec mes prévisions. Nous avons mis un peu moins de 10 heures pour faire la descente (111km).
L’avant-veille j’ai prévenu « le Cercle Nautique de Honfleur » de mon arrivée et mon souhait d’être dans l’avant- port, à quai, car j’ai à bord un fauteuil roulant pour mon épouse qui a des problèmes pour se déplacer. J’ai confirmé cette arrivée en précisant l’heure de mon passage à l’écluse vers 15h00. Il m’a été répondu qu’il n’y avait aucun problème et que la place demandée était retenue.

En sortant de l’écluse, je me dirige vers le ponton de l’avant-port et là, mauvaise surprise, il n’y a pas de place. Un appel à la Capitainerie m’indique qu’un hollandais occupe la place et refuse de se mettre à couple avec un autre voilier.
La petite jeune qui fait office de Capitaine de port est gentille mais n’a pas les épaules nécessaires pour se faire respecter. La seule solution est de rentrer dans le vieux bassin pour la nuit.
On m’ouvre donc le pont de la Lieutenance et je peux, enfin, aller m’amarrer sur un catway face au pont, sous la pluie qui ne veut pas s’arrêter.
Une solution devra être trouvée demain pour que je puisse changer de place. J’ai prévu de partir très tôt pour Grandcamp-Maisy le surlendemain matin avec la marée descendante, bien avant l’ouverture du premier pont de la matinée.
Une fois l’amarrage terminé, nous prenons un café bien chaud puis allons faire les courses au supermarché en centre-ville car depuis notre départ, il n’a pas été possible de compléter nos réserves, hormis à Rouen.



06 août :

Aujourd’hui nous avons une invitée à bord pour déjeuner. Pas de navigation donc si ce n’est le déplacement du bateau qui devra se faire avant ce soir. Il fait beau et chaud quand je me rends au « Cercle Nautique » pour savoir où nous en sommes. A priori, on m’a oublié.
A 10h30, je reçois un appel téléphonique m’indiquant qu’une place est disponible (termes exactes) de la jeune femme en responsabilité de la Capitainerie. Je lui réponds de m’ouvrir le pont et mets immédiatement mes moteurs en marche. Je sors du vieux bassin 5 minutes plus tard et me dirige vers le quai de l’avant-port.
Surprise, aucune place disponible. Je rappelle la responsable un peu sèchement pour comprendre. En fait, elle est en train de faire déplacer un voilier sous pavillon allemand pour me laisser la place. Pourquoi ne l’a-t’elle pas fait hier puisque le bateau était déjà là ?
J’ai souvenir, que les autres années, une personne était toujours présente sur son petit bateau pour accueillir les entrants à chaque sortie d’écluse dès le début de l’après-midi et ce jusqu’au soir pour affecter les places. Les bonnes méthodes se perdent ou alors l’inexpèrience.
Après m’être amarré, je vois la jeune femme quitter le pontant en maugréant. Elle n’a pas l’air contente de nos échanges. Mais si elle m’avait simplement expliqué clairement, quand elle m’a appelé, qu’elle faisait libérer une place, j’aurais été plus cool avec elle. Je la verrai en fin de journée pour avoir une explication franche et ne pas nous quitter fâchés.
Notre invitée arrive vers midi. Après le bon repas préparé par une de mes deux sœurs, nous partons pour le jardin des Personnalités. Au moment de quitter le bord, nous assistons à l’arrivée d’un galion espagnole (El Galeon Andalucia, la réplique d’un galion du XVIIème siècle) qui vient passer quelques jours à Honfleur.
Le jardin est installé le long de la digue du port après le jardin public sur l’emplacement d’anciennes vasières. C’est l’occasion de croiser des statues de personnalités natives de la ville ou ayant contribué à l’histoire de cette dernière. Belle promenade digestive.



Le parcours maritime 2019, de Honfleur à Saint-Vaast-la-Hougue et retour (environ 300 km en mer) :

Notre parcours maritime, cette année a été respecté comme vous le lirez plus loin. Ce parcours devait nous conduire à Saint-Vaast-la-Hougue et nous y a effectivement conduit.
Grâce à ses deux tours Vauban, Saint-Vaast-la-Hougue est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le mercredi 26 juin dès 21h05, Stéphane Bern présentait la huitième édition du Village préféré des Français sur France 3. Et le grand gagnant 2019 … a été Saint-Vaast-la-Hougue. Ce titre de « Village préféré » a été une bonne nouvelle pour le tourisme, il y avait beaucoup de monde, mais heureusement pas la foule et ce village vaut vraiment que l’on s’y arrête.
Heureusement cette année, mis à part quelques caprices de la météo, surtout de la pluie, la mer a été clémente à une exception près, où par précaution, j’ai préféré rester au port de Grandcamp-Maisy suite à un avis de grand frais face à Courseulles-sur-Mer.



07 août :

A 06h20 je quitte le ponton et entre dans l’écluse, seul, quelques minutes plus tard. Le jour n’est pas encore complètement levé. Au large, les pêcheurs continuent de chaluter dans la baie. La marée est descendante ce qui fait que je vais avoir un courant favorable jusque vers 11h30. Après la marée commencera à remonter. Il est impératif pour moi d’arriver à Grandcamp-Maisy avant 18h35, heure de fermeture des portes. Nous avons environ 100 km à faire et je pense que cela ne devrait pas poser de problème. En cas de soucis, j’augmenterai le régime des moteurs ou m’arrêterai à Port-en-Bessin.
Le coefficient de marée n’est que de 72, le ciel est nuageux, le vent est faible mais il ne pleut pas. A 06h50 je sors de l’écluse et mets le cap à l’ouest dans le chenal de Seine. Je tourne sur mes deux moteurs à 1900 trs/mn et ma vitesse est de 15 km/h. Il me faut moins d’une heure pour contourner le banc du Ratier et arriver face à Deauville. Je prends la mer par trois quarts avant avec une houle conforme aux prévisions, soit environ 40 cm. Par moment j’ai quelques difficultés à voir la côte car je navigue à environ 10 miles nautiques de celle-ci et il y a une légère brume.
Ma vitesse commence à diminuer mais vers 9h30, je suis face à Courseulles-sur-Mer. Une heure plus tard, je passe devant Arromanches et les restes du port de débarquement de la dernière guerre mondiale. Je croise Port-en-Bessin à 11h30.
A 12h30, face à Colleville-sur-Mer, le courant s’inverse très nettement, la marée remonte, et ma vitesse diminue fortement. Un dauphin nous fait un petit coucou à quelque distance du Harriet (sans doute le bruit des moteurs). A 13h30, je suis face à la pointe du Hoc avec un courant contraire qui ne diminue pas.
A l’approche de Grandcamp-Maisy, je surveille attentivement le sondeur car je navigue à proximité des « Roches de Grandcamp » un secteur où il n’y a pas beaucoup d’eau sous la quille, seulement 3 à 4 m, voire moins parfois. De plus, il est nécessaire de faire attention aux nombreux casiers posés par les professionnels mais surtout par les vacanciers. Le courant contraire commence à faiblir.
J’entre sans problème dans le chenal en ayant prévenu la Capitainerie de mon arrivée vers 14h30. On m’attend sur le ponton visiteurs pour m’aider. Il n’y a pas de vent et l’amarrage est ainsi facilité.

J’ai mis environ 8 heures pour faire la centaine de kilomètres qui me sépare de Honfleur à la vitesse moyenne de 12 km/h. J’ai rencontré peu de bateaux sur l’eau seulement quelques pêcheurs aperçus près de la côte.
Il fait chaud et j’ai faim. Après un léger repas vite avalé et une bonne bière bien fraîche, nous faisons une petite promenade en ville. Je ne dessale pas le bateau car je reprends la mer demain midi. J’enlève simplement le sel des vitres avant et du pare-brise arrière pour améliorer ma visibilité.



08 août :

Ce matin puisque nous ne partirons qu’en début d’après-midi, je file rapidement en ville chez le boulanger pour les premiers croissants des vacances. Les filles sont ravies. Le ciel est nuageux mais la température est agréable.
Il fait 25° quand nous partons pour Saint-Vaast-la-Hougue vers 14h30, peu de temps après l’ouverture des portes. Le courant ne nous est pas favorable, mais qu’importe, la distance à parcourir n’est que de 28 km. Après être sorti des roches de Grandcamp, je fais route pour laisser les Iles Saint-Marcouf sur bâbord. Il y a un peu de vent (25 km/h) mais la mer est belle avec une petite houle d’environ une vingtaine de centimètres par le travers. Je marche sur les deux moteurs à 1900 trs/mn pour une vitesse de l’ordre de 12 km/h.

Quelques mots sur les Iles Saint-Marcouf :

« Ces îles appartiennent aujourd’hui au domaine privé de l’État. L’île du Large est interdite au public depuis 1999, pour des raisons de sécurité, du fait de la dégradation importante des fortifications. Le mouillage y est toutefois autorisé entre les deux îles. Les îles Saint-Marcouf sont les seules îles de la côte Est de la Manche. L’archipel se situe dans la baie des Veys à 14 kilomètres au sud de Saint-Vaast-la-Hougue. »



A notre arrivée au port, l’accueil est très sympathique et l’on me porte assistance pour l’amarrage aux pompes à carburants. J’ai mis 2h30 pour parcourir la distance qui nous sépare de Grandcamp-Maisy. Je complète mes réservoirs avec 294 litres de gazole à 1,56€ le litre.
Après avoir fait le plein je me déplace au ponton ou je vais passer quatre nuits et de nouveau l’on me prête assistance pour l’amarrage du bateau. C’est la première fois que je viens à Saint-Vaast mais j’espère que ce ne sera pas la dernière. Le port est immense car il peut accueillir jusqu’à 750 bateaux sur pontons et 80 visiteurs. Mis à part la zone des visiteurs (anglais, belges, allemands, hollandais et quelques français) ou il reste des places disponibles, le port est plein.



09 août :

C’est notre premier jour à Saint-Vaast. La canicule est très loin, il a plu très fortement cette nuit. Heureusement, pour faire les courses ce matin au supermarché du coin à environ 2 km à pieds, le ciel n’est que nuageux, sans doute grâce au vent de 40 km/h avec des rafales à 70 km/h. Je ne suis pas sur l’eau et c’est tant mieux vue les conditions météorologiques.
Après déjeuner direction le bureau de vente des billets pour aller visiter l’île de Tatihou et traverser en véhicule amphibie.
Le point d’embarquement est situé juste à côté de la Capitainerie, soit à moins de 100 mètres du Harriet. A marée basse, Tatihou est une presqu’île et à marée haute, une île.
Un gros orage nous trempe juste avant d’arriver à la billetterie. Nous irons demain après-midi avec nos Neveux et Nièce qui se sont expatriés définitivement à Valognes à quelques kilomètres de Saint-Vaast.
La météo pour le reste de la journée ressemble à celle d’un mois de mars avec ses giboulées, hormis la température bien plus clémente, mais avec un baromètre à 1004 mbar.



La bataille de la Hougue, début juin 1692

La bataille de Barfleur-La-Hougue est une bataille navale pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg. En 1692, elle voit la victoire de la flotte anglo-hollandaise sur la flotte française du vice-amiral de Tourville, au large de la pointe du Cotentin.
Pour aider son cousin, le catholique Jacques II d'Angleterre, à retrouver son trône après en avoir été chassé par son beau-fils Guillaume III, Louis XIV lui propose une flotte et des hommes mis sous l'autorité de Tourville.
Le 29 mai 1692, la flotte de Tourville se dirige vers la Hougue, pour embarquer l'armée de Jacques II. Mais on annonce la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur. L'amiral n'est pas prévenu à temps que la flotte anglaise lui est supérieure (88 navires anglais avec 6 750 canons contre 44 vaisseaux français et 3 240 canons). Louis XIV ayant, en mars, donné l'ordre d'attaquer quelles que soient les circonstances, Tourville décide donc d'attaquer la flotte ennemie en plein centre, pendant près de 12 heures. La bataille est indécise, cependant la flotte française renonce à l'expédition projetée et tente de se mettre à l'abri en profitant de la nuit et de la brume.
Les Français n'ont perdu aucun vaisseau. Par contre les Anglais déplorent la mort du contre-amiral Richard Carter et la perte de deux navires.
Faute de fortification sur la côte normande, ou d'une rade sûre, Tourville prévoit de rejoindre Brest ou Saint-Malo. Une majorité des navires (soit 27 navires) parvient à franchir le Cap-de-la-Hague grâce à l'exploit de Hervé Riel, mais treize ne peuvent franchir les courants de marée du raz Blanchard. Ils sont alors contraints de revenir vers l'ennemi en se réfugiant dans la baie de la Hougue.


Le 1er juin, trois navires fortement touchés pendant la bataille dont le Soleil Royal navire amiral, s'échouent sur la côte à Cherbourg : le Triomphant près de l'embouchure de la Divette, l'Admirable sur les Mielles, et le Soleil royal à la pointe du Hommet. L'artillerie des fortifications de la ville tient pour quelque temps l'ennemi à distance. Les stocks de poudre du Soleil Royal et du Triomphant, en s'embrasant, explosent et les projections provoquent de gros dégâts matériels et humains dans la ville.
Les 2 et 3 juin, les Anglais, embarqués sur des chaloupes, incendient l'un après l'autre les navires en rade de la Hougue. Jacques II regarde sur les hauteurs de Quinéville, ce spectacle qui signifie la fin de ses ambitions. La destruction des 15 vaisseaux échoués à Cherbourg et La Hougue correspond à peu près aux pertes subies par la flotte Anglo-Hollandaise deux ans plus tôt à la bataille du Cap Béveziers. Cette victoire navale n'est cependant pas mieux exploitée par les alliés qu'elle ne le fut à l'époque par les Français, ce qui envenime un conflit entre le secrétaire d'état Nottingham et l'amiral Russel, qui est finalement écarté du commandement de la flotte pour l'année 1693. En France, les 15 vaisseaux perdus sont remplacés dès l'année 1693, et Louis XIV ne tient pas rigueur à Tourville qu'il nomme maréchal de France en 1694.
Cette sévère défaite révèle la nécessité de consolider la défense de la baie, avec deux tours similaires, l'une sur le fort de la Hougue et l'autre sur l'île Tatihou. Elle révèle aussi amèrement l'erreur commise par les adversaires de Vauban, qui ont convaincu le Roi d'arrêter les travaux du port de Cherbourg et même de détruire ses fortifications. Malgré des pertes élevées, 15 navires de ligne, la proximité des côtes françaises permet de récupérer la quasi-totalité des équipages et de l'armement, ce qui relativise la perte subie. À l'époque, il est plus aisé de remplacer un navire qu'un équipage expérimenté.



10 août :

La température est douce, 23°, mais le vent reste fort et n’arrive pas à chasser les nuages qui se mettent à pleurer de temps en temps. C’est jour de marché ce matin et nous en profitons pour nous ravitailler en produits locaux (calvados, fromage, andouille, etc.).
Après le déjeuner, nos Neveux et Nièce nous rejoignent à l’embarcadère du véhicule amphibie, vers 15h00. Après une traversée en une dizaine de minutes et quelques embruns, dès notre débarquement, nous nous dirigeons vers le musée maritime.
Celui-ci, le 18 juillet 2017, a vu le tiers de ses réserves détruites par un incendie (causé par deux impacts de foudre). Après le musée, nous continuons ensuite par les jardins jusqu’à la tour Vauban qui offre une vue sur 360° assez exceptionnelle.
A notre retour sur Harriet en fin de l’après-midi, nous prenons un apéritif bien mérité (le vent dessèche, c’est bien connu) sous le soleil qui brille enfin et nous réchauffe, le vent s’étant calmé vers 18h00.

11 août :

Le baromètre remonte enfin pour s’établir à 1017 ce matin. Beaucoup de bateaux en escale sont déjà partis par une mer beaucoup plus calme qu’hier. De plus il ne pleut que par intermittence.
A midi, direction le restaurant « Le chasse-Marée », face au port, qui mérite vraiment que l’on s’y attable.
Après ce délicieux repas, direction Barfleur situé à quelques kilomètres et classé parmi « les plus beaux villages de France », avec nos Neveux et Nièce qui nous ont rejoints. Le ciel est nuageux mais il ne pleut plus.
Après ce joli village, nous prenons la direction de Valognes, charmante petite ville, pour visiter leur nouvelle résidence. Le soir étant venu, retour au port. En fin de journée, la Capitainerie est fermée, les voiliers qui ont probablement navigué toute la journée arrivent et se mettent n’importe où, qu’ils soient sous pavillon français ou étranger.



12 août :

Ce matin nous partons pour Carentan. Il fait 15° à 07h00 quand nous quittons le ponton ou nous avons passé quatre jours. Le ciel est clair, le vent faible et le courant de marée montante va nous porter pendant deux heures. La mer est plate et je quitte Saint-Vaast-la-Hougue sur mes deux moteurs à 1900 trs/mn avec une vitesse de 13 km/h.
Quelques rares pêcheurs sont sur l’eau. Je navigue le long de la côte et laisse les îles Saint-Marcouf sur mon bâbord. Le ciel commence à s’obscurcir et tourne au gris foncé. Il devient presque noir quelque temps plus tard et j’aperçois les traînées d’eau qui ne vont pas tarder à nous submerger.
Vers 9h00, j’entraperçois enfin les deux bouées d’entrée du chenal entre les éclairs. C’est bien un orage sur les terres et il tonne bruyamment. Maintenant la pluie est torrentielle et me diminue la visibilité. Heureusement les bouées ne sont pas trop espacées et il est aisé de les suivre. Je croise trois voiliers qui ont quitté le port de Carentan.
Ayant pris contact par VHF avec l’écluse, on m’ouvre les portes dès mon arrivée. Le petit bateau d’un pêcheur professionnel nous rejoint au moment de la fermeture. Nous nous amarrons face à la Capitainerie comme on me l’avait indiqué par téléphone la veille, trois heures après notre départ de Saint-Vaast.
Nous sommes complètement trempés, mais le baromètre est à 1018 et le soleil revient peu de temps après. Je mets le chauffage du bateau en service pour éliminer toute cette humidité qui nous a envahi.
Nous profitons de l’après-midi, maintenant ensoleillée pour aller faire les courses au supermarché à proximité du port. Nous sommes les seuls à être arrivés aujourd’hui.



13 août :

Aujourd’hui, nous restons au port. Au réveil, ce matin seulement 16° dans le bateau. A l’extérieur, 13° et il pleut. Une journée à rester sous la couette. Deux bateaux sont arrivés en fin de matinée dont un, un gros catamaran, qui s’est plaint auprès du port d’avoir touché dans le chenal. S’il avait vérifié les cartes, son sondeur et navigué près des bouées vertes, il l’aurait évité ce désagrément.
Nous profitons de notre après-midi et du soleil enfin revenu pour une ballade en centre-ville.



14 août :

Le vent est faible, le ciel gris et il y a seulement 14° quand nous partons pour l’écluse.
A 9h25 après une descente de 40 cm, nous entrons dans le chenal. Nous sommes seuls. Pour une fois il ne pleut pas. Par VHF, sur le 9, le canal du port, j’entends une information indiquant un bateau qui remonte le chenal avec une voie d’eau. Effectivement je croise un voilier 15 minutes plus tard. De toute façon, il y a tous les moyens techniques nécessaires pour sortir un bateau à Carentan.
A la bouée 7, je me rapproche et salue le pêcheur professionnel déjà rencontré les jours précédents. La traversée pour rallier Grancamp-Maisy ne pose aucune difficulté surtout avec une houle de seulement 20 centimètres. Une heure et demie plus tard j’entre dans le port et me dirige vers le ponton visiteurs, libre.
A partir de midi, le vent se lève et se met à souffler fort.
Après déjeuner, nous partons en ville et allons voir cette fameuse statue pour la Paix offerte par la Chine à la ville.



« Erigée, en 2004, pour le 60e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie, étincelante de lumière, cette œuvre en acier est une réalisation de l’artiste chinois Yuo Yuan. Le petit jardin et la stèle se situent à l’emplacement même où se trouvait, dans un tobrouk (bunker individuel, encore visible), l’une des mitrailleuses allemandes ».



15 août :

J’ai prévu de quitter Grancamp-Maisy ce matin pour Courseulles à 9h00. Dès 8h00, je prends les dernières informations météorologiques, comme chaque fois avant de prendre la mer.
Ce matin le ciel est gris, il fait 18°, il a quelques gouttes de pluie et un vent moyen. L’annonce d’un avis de grand frais pour Courseulles-sur-Mer en fin de matinée me fait décider de rester une journée de plus ici. Cela permettra d’éviter d’être secoués. Le bateau supporte un vent de Force 7 mais plus moi.
Il ne nous reste plus qu’à faire des courses pour avoir des produits frais. Ce sera couscous à midi arrosé avec un Vacqueyras de 2016. Tout un programme.
Pour information, le musée des Rangers qui retraçait la préparation puis la prise de la pointe du Hoc pendant le débarquement du 06 juin 1944 n’existe plus. Pour la digestion, nous décidons, donc, comme il ne pleut plus et que le soleil brille, d’aller visiter la fameuse batterie de Maisy.
Toute proche de la Pointe du Hoc, la batterie de Maisy était un point important de la ligne de défense allemande lors du débarquement des Alliés en Normandie. Celle-ci ouvrit le feu sur les troupes, couvrant les plages d’Utah et d’Omaha. L’assaut final du 9 juin 1944 dura 5 longues heures… pour la réduire au silence.
En janvier 2006, la communauté historique apprend par les médias qu’un point d’appui allemand de 44 hectares, complètement oublié par les historiens et les autorités normandes, a été redécouvert par un passionné britannique, au cœur même de l’espace historique de Normandie, sur la commune de Grandcamp-Maisy (Calvados). La batterie allemande de Maisy a effectivement été “oubliée” pendant plus de soixante ans avant d’être sortie de terre par Gary Sterne, propriétaire des terrains.
On vous demandera 7,20€ par personne pour visiter un site qui n’est pas mis en valeur et où les pièces d’artillerie sont dans un piteux état.



« L’accès pour les personnes en fauteuil roulant est quasi impossible. A l’entrée, il y a un panneau Parking handicapés. C’est sans doute pour parquer les handicapés pendant que les valides font la visite. Ce site est totalement à éviter ».



Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans le seul café sur la route pour boire une bonne bière bien fraîche, le Bar Back.



16 août :

Ce matin les dernières informations météorologiques sont bonnes. Il fait 15° quand les portes s’ouvrent, le ciel est nuageux, le vent est faible et la houle prévue seulement de 20 à 30 centimètres.
Le coefficient est de 79 et les courants vont nous porter vers Courseulles-sur-Mer. Je laisse rentrer les bateaux des pêcheurs et sortir tous les petits bateaux des estivants qui partent comme des fous. A mon tour, je quitte le ponton à 9h20 et m’engage à vitesse réduite dans le chenal. Il y a beaucoup de monde et certains bateaux sont en travers.
À la sortie du chenal, la mer est belle et dès que je quitte les roches de Grandcamp, je règle le régime des moteurs à 2100 trs/mn. Avec le courant notre vitesse est comprise entre 16 et 18 km/h.
Face à Colleville-sur-Mer, faisant route au cap 100° je reçois le vent de travers mais la houle reste faible. Moins de deux heures après notre départ, je suis face à Arromanches. Dans 20 minutes la marée sera haute et le courant va diminuer fortement. J’entre dans le port de Courseulles-sur-Mer à 12h20. Deux personnes du port qui m’ont indiqué l’emplacement à prendre m’attendent sur le ponton et m’aident pour mon amarrage. Merci
J’ai mis moins de 3h00 pour faire les 51 kilomètres depuis Grandcamp à 17 km/h de moyenne avec l’aide des courants. Il me fallait arriver rapidement car les portes fermaient à 14h00, mais j’avais une bonne marge de sécurité devant moi. Les prévisions sur l’état de la mer ont été respectées et celle-ci s’est fortement calmée depuis hier.
Nous profitons de l’après-midi pour aller nous promener en ville. Nous connaissons bien Courseulles, ce n’est pas la première fois que nous mouillons dans ses eaux mais c’est la première fois qu’une grande roue est installée sur la plage comme à Honfleur ou à Dieppe. En prenant de l’altitude c’est parfait pour faire des photos.



17 août :

Nous restons à Courseulles-sur-Mer aujourd’hui. Ce matin la pluie nous a réveillé vers 5h00. Pas besoin de dessaler le bateau, la nature s’en charge. Au petit déjeuner, il pleut toujours mais la pluie s’est transformée en bruine. Je mets le chauffage sur le bateau pour chasser l’humidité ambiante.
Pour les courses, il est nécessaire d’avoir de bonnes chaussures car le supermarché est à près de deux kilomètres. La supérette dans la rue principale pratique des prix prohibitifs et ne sert que pour un dépannage.
Vers midi, enfin, le soleil revient nous faire une petite visite. Nous sommes dans un trou et il est impossible de recevoir la télévision avec l’aide de l’antenne hertzienne. Je règle donc l’antenne satellite qui me permet de recevoir la TNT.
Après déjeuner, en début d’après-midi nous allons au musée canadien (Juno beach) qui se trouve à proximité du port, proche de la plage. Cette visite, qui n’est pas la première, est toujours aussi poignante de par le sacrifice de ces jeunes soldats pour nous permettre de vivre dans un monde « dit libre ».
L’entrée du musée coûte 7,00€ et c’est un musée. Rien à voir avec l’ersatz de site du souvenir que se veut la batterie de Maisy.
Au retour, direction le marché nocturne (qui commence à 17h00) le long du chenal d’accès au port. Notre attente était d’approcher des producteurs locaux, mais nous n’avons vu que du « made in china » à 98 %. Le producteur de calvados, rencontré à Saint-Vaast-la-Hougue était le seul producteur local présent.



18 août :

Il a plu toute la nuit et cela ne s’est arrêté qu’en début de matinée. Il fait juste 18° à 11h30 quand nous quittons notre amarrage. Le port est étroit, mais sans vent pas de problème pour faire demi-tour. Dès la sortie du chenal à vitesse réduite, je règle les moteurs à 1900 trs/mn. Avec le courant de marée qui me pousse vers Dives-sur-Mer, ma vitesse s’établie à environ 14 km/h.
La mer est belle, juste un peu ridée. Nous passons Ouistreham vers 12h50. En arrivant à proximité du port de Dives, la mer devient un peu agitée. C’est la conjonction du vent, du courant de marée et du courant de la Dives. Il est nécessaire de surveiller le sondeur dans le chenal du port car celui-ci est sinueux et les bancs de sable quelque peu traîtres.
Une aide nous attend sur le ponton visiteurs à notre arrivée, dès les portes franchies. Merci l’ami. Nous avons mis deux heures et quinze minutes pour rallier Port Guillaume.
Après une heure de navigation, un appel a été lancé sur le canal 16 pour une panne moteur à priori face à Courseulles-sur-Mer. La personne en question avait quelques difficultés pour s’exprimer et surtout donner sa position. Les échanges ont duré près d’une heure avant d’apprendre qu’un plaisancier l’avait pris en remorque au retour de la pêche et ramené au port. Ce n’est certainement pas un local mais un plaisancier du « dimanche », un de ceux qui posent des problèmes à la SNSM.
Après déjeuner, promenade en ville jusqu’à la zone artisanale Guillaume-le-Conquérant. Le vent s’est enfin calmé en fin de journée après avoir chassé tous les nuages. Il a bien travaillé car nous n’avons pas eu de pluie.


19 août :

Comme tous les matins depuis quelques jours, la température est fraîche au réveil et je suis obligé de mettre le chauffage du bateau en route pendant une à deux heures. Après une bonne douche (celles de Port Guillaume sont équipées de colonnes d’hydromassage), nous allons au marché qui se tient sur le port. Il est dix heures et la température enfin acceptable : 23°. Il y a peu de commerçants. C’est un petit marché estival qui malgré tout attire beaucoup de monde.
Pour midi nous avons pris la décision d’aller au restaurant « Guillaume-le-Conquérant » dans la zone artisanale après avoir vu sa carte la veille.
Ce restaurant est à fuir. Un accueil glacial à l’arrivée pour nous signifier que seul le menu le moins cher était disponible, avec pour excuse un problème en cuisine, ceci malgré la réservation faites par téléphone deux heures auparavant. Aucune information ne m’a été donnée sur les problèmes de la cuisine, il a fallu discuter et montrer clairement la mauvaise humeur dont nous faisions preuve pour enfin avoir le menu qui nous convenait. Mais le service pour une entrée, un plat, un fromage et un dessert a duré près de trois heures.

En sortant nous prenons la direction du pont qui enjambe la Dives pour rejoindre Cabourg. Un phoque se dore au soleil sur un petit ponton mais le temps de prendre l’appareil photo, sans doute à cause d’un bruit, celui-ci a tôt fait de disparaître dans l’eau.
Sitôt franchi la Dives, nous empruntons la promenade Marcel Proust du front de mer jusqu’au Casino. La température est agréable sous le soleil malgré un petit vent frais. Il y a beaucoup de monde jusqu’à l’avenue de la Mer rendue complètement piétonne pour les vacances.



20 août :

Avant de quitter Dives-sur-Mer, je fais le plein du bateau car ici le litre de gazole est à 1,48€. C’est le prix le moins cher rencontré cette année. Le baromètre est à 1028, le beau temps revient. Le vent est faible et le ciel est bleu avec quelques petits nuages.
Les portes sont ouvertes depuis 20 minutes quand je quitte le ponton des pompes à carburants, à très faible vitesse en slalomant entre les bancs de sable repérés à marée basse. Je serre ensuite la rive droite de la Dives avec un œil attentif sur le sondeur. Par deux fois il m’indique « zéro ». Heureusement, il y a les trente centimètres de pied de pilote en sécurité. Le courant qui nous vient de face est très fort, la marée monte, jusqu’à la barre en sortie du chenal. Passé cette barre, la mer devient relativement agitée avec des creux jusqu’à un mètre et une houle pratiquement de travers. Nous mettons une heure et demi pour rejoindre le chenal de Seine.
La houle nous arrive maintenant par l’arrière et cela est nettement plus confortable. Comme la marée est haute, les portes aval et amont de l’écluse de Honfleur sont ouvertes. A notre arrivée, il y a de la place de libre sur le ponton en bordure du jardin. Il est 14h15 et nous avons mis deux heures quinze minutes pour le parcours avec les moteurs à 2000 trs/mn.
Un anglais nous aide pour faciliter notre amarrage : « thank you very much for your help » (son bateau est devant la place libre où j’accoste).
Après un repas tardif et rapide nous partons faire le plein de provisions auprès des commerçants locaux. Demain nous remonterons la Seine et ne pourrons faire de courses avant Carrières-sous-Poissy, hormis le pain à Rouen. Il fait chaud et le ciel est bleu sans un nuage. Il n’y a pas beaucoup de visiteurs dans le vieux bassin, les hollandais sont partis. Par contre il y a énormément de monde dans les rues de Honfleur pour un mardi.



21 août :

Le beau temps est revenu avec un baromètre à 1032. Le ciel est bleu, le soleil brille et le vent est absent. Le coefficient de marée est faible aujourd’hui pour remonter sur Rouen, seulement 62.
Nous entrons dans l’écluse à 9h25, suivi par un LINSSEN 37 qui, lui, se dirige vers Courseulles-sur-Mer. Nous sortons l’un derrière l’autre de l’écluse à 9h50.
La marée sera basse à 10h06 et ensuite le flot nous portera vers Rouen. En sortant, la mer est un vrai lac et j’aperçois un catamaran en provenance du Havre qui remonte aussi le chenal de Seine. Il est à environ 2 km derrière nous. Les moteurs sont à 2000 trs/mn, mais notre vitesse n’est que de 8 km/h. Il nous faut attendre 11h30 pour que le courant contraire s’atténue et que le flot commence à nous porter. Nous croisons deux bateaux de croisières qui se dirigent vers le Havre au pont de Tancarville. A 13 h00, ma vitesse est de 18 km/heure. Le courant nous pousse fort. Deux cargos nous suivent et bientôt nous trématent vers 14h30 juste après Jumièges. Il y a du monde sur l’eau car trente minutes plus tard, un autre cargo nous croise au Ménil-sous-Jumièges. Ma vitesse a encore augmenté car je flirte et dépasse les 20 km/heure soit environ 11 nœuds.

Nous passons la Bouille vers 16h30. Deux bateaux de commerce nous suivent mais seul le « Cyclone » nous rattrape et nous trémate à plus de 20 km/heure dans une zone limitée à 14 km/h en plein centre de Rouen.
Le Capitaine de port nous accueille à l’entrée de la darse Saint-Gervais. En fait, il accompagne un petit bateau de plaisance pour sortir comme le stipule le règlement de Police spécifique au port de Rouen. J’entre donc à vitesse très réduite jusqu’aux pontons du port de plaisance. Le responsable revient rapidement pour nous aider à l’amarrage.
J’ai mis moins de huit heures pour venir de Honfleur à la vitesse moyenne de 14 km/heure. Il me restait près de trente minutes avant la renverse du flot. Une heure plus tard, le catamaran aperçu le matin fait son entrée dans la darse. Il était allé démâter au Havre ne pouvant le faire à Rouen. Pourquoi, mystère étant donné qu’il y a toutes les infrastructures disponibles avec « la coopérative maritime du service de Lamanage des ports de Rouen et de Dieppe » pour effectuer ce travail ?
Il y a beaucoup de places libres comme à notre précédent passage au début du mois.



22 août :

Il fait chaud aujourd’hui quand nous quittons la darse Saint-Gervais. Le vent est nul, le ciel bleu et le soleil brille. Comme le courant nous est défavorable je fonctionne sur les deux moteurs à 1900 trs/mn.
Il y a du trafic sur la Seine car nous croisons cinq bateaux de commerce lourdement chargés entre l’île Lacroix et Oissel. Il fait de plus en plus chaud sous le taud du bateau. Heureusement il y a le ventilateur que je mets régulièrement en route.
Vers 16h00, j’aperçois deux péniches à couple derrière nous. Nous les laissons passer juste avant l’écluse de Poses-Amfreville puis nous entrons à notre tour. La bassinée se passe tout en douceur et nous sortons de l’écluse à 17h45.
Je reste sur mes deux moteurs jusqu’à Venables car le courant est fort et que je ne veux pas arriver trop tard au port pour notre étape du soir. Peu de temps après Poses, nous croisons six bateaux de commerce qui se dirigent vers Rouen.
Il n’y a pas un souffle d’air quand nous pénétrons sur le plan d’eau des Grèves-du-Lac vers 19h10. Après notre demi-tour, il y a beaucoup de monde pour prendre nos amarres. L’espace est restreint et peut-être ont-ils tous peur pour leur bateau ? Mais de toute façon, Merci.




23 août :

Nous sortons du plan d’eau à 09h05 en direction du port de l’Ilon. Le ciel est bleu, le vent anémique et le soleil brille. Le courant est faible, je marche sur un moteur à 1800 trs/mn. Nous nous arrêterons juste après l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne au quai en rive droite pour déjeuner.
Vers 10 h00 j’aperçois deux bateaux de commerce devant moi. Au pont de Courcelles-sur-Seine, ils sont à environ un kilomètre devant moi. J’augmente légèrement le régime pour les rejoindre et passer l’écluse de la Garenne avec eux. Les deux bateaux se mettant côte à côte et ne s’étant pas avancés suffisamment je ne peux utiliser qu’une amarre à l’avant. Je reste collé au quai en utilisant mes moteurs.
Après déjeuner en repartant, il y a enfin un peu de vent. Au PK 158, je prends le bras de Notre-Dame de l’Isle. Le cimetière à bateaux est toujours présent. VNF ne fait rien pour retirer les épaves coulées depuis de nombreuses années.
Nous croisons un pousseur sous le pont de Bennecourt puis deux commerces chargés. Peu de temps avant d’arriver à l’écluse de Méricourt, nous rencontrons notre premier bateau de plaisance avalant, depuis Honfleur, au PK 124. L’écluse est prête à notre arrivée.
A 17h10, nous sommes amarrés face aux pompes à carburants à l’Ilon. Je fais un complément de gazole pour faire mon calcul de consommation et passer l’hiver avec des réservoirs pleins et ainsi limiter ou éliminer la condensation.
Un bateau de plaisance venant d’arriver reconnaît le Harriet et me demande si je suis l’auteur du site Internet « Plaisance et Plaisanciers ». Je lui réponds par l’affirmative et il m’informe que mon site l’a bien aidé, débutant qu’il est. On arrête ici les congratulations étant donné que ce genre de remarques pour mon site n’est pas nouveau. Harriet est souvent reconnu. Deux petits plaisances sont arrivés en fin de soirée.



24 août :

Nous sortons du chenal du port, sur le côté de l’écluse de Méricourt à 8h30. Je marche sur un seul moteur à un peu moins de 2000 trs/mn. Nous croisons notre premier bateau, un croisière, devant le château de Rosny-sur-Seine. En passant devant la Collégiale de Mantes-la-Jolie, j’aperçois deux bateaux amarrés en rive gauche, un bateau de croisière et un bateau de plaisance sous pavillon anglais.
A la sortie du bras de Gargenville, je suis trématé par le « Fan-go » qui a pris le sens interdit. Le nom de ce bateau devrait être « Fangio ». Ce qui est grave c’est qu’il ne respecte rien. Un bateau de plaisance ou un autre commerce aurait pu être en face et aucune autorité n’est là pour le verbaliser.
A 12h10, nous entrons sur le plan d’eau de la nouvelle marina Port-Saint-Louis. Nous passons le reste de la journée, après déjeuner, à lézarder, tant la chaleur est écrasante. Demain nous devrons quitter le bateau, mais demain sera un autre jour.




25 août :

Le ciel est bleu, pas de vent ni de pluie, c’est malheureusement un temps parfait pour quitter le bateau. A 9h30, il fait déjà 25°. Après les ultimes paquets, nous abandonnons le bateau vers 11h00, le chat Moka étant le dernier à quitter le bord. Je reviendrai dans l’après-midi pour chercher les produits frais restés dans le réfrigérateur.



Cette année, je constate que le nombre de bateaux de croisières semble avoir diminué. Ce qui est toujours vrai, c’est que quand je les croise, je ne vois pas beaucoup de monde dessus. Cet été on a parlé de canicule. Cela aussi était vrai en Normandie mais seulement jusqu’à Rouen. Après dans le Cotentin, c’est plutôt la pluie qui a été notre quotidien.
La navigation de plaisance française est toujours en berne. Peu de bateaux à moteurs habitables sous pavillon national ont été croisés ou rencontrés sur la Seine (seulement 3). Pour les voiliers en mer, mis à part les locaux, il y a peu de pavillons bleu, blanc, rouge.
En Normandie, les anglais ne sont plus là et les hollandais sont moins nombreux. Peut-être sont-ils venus pour les festivités du 75ème anniversaire du débarquement en Normandie au mois de juin.

Bilan consommation 2019, entre 1800 et 2100 trs/mn des TAMD 41A après tarage des injecteurs :
- le moteur bâbord est à 2648,8 heures
- le moteur tribord est à 2649,3 heures

Soit un total de 135 heures/moteurs depuis l’année dernière. La consommation s’établie à 6,3 litres à l’heure et par moteur (consommation totale de 850 litres de gazole pour environ 860 km parcourus dont plus de 300 en mer). La navigation s’effectue en général sur un moteur en fluvial sauf pour la liaison entre Rouen et Honfleur et sur deux moteurs en zone maritime. Ma consommation est inférieure aux années précédentes.


Groupe Demolin, partenaire de la marine
Musée Maritime Fluvial et Portuaire de Rouen
Les Iles Saint-Marcouf
La bataille de la Hougue en 1692
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