Croisière 2018, la Baie de Somme sur la Côte Picarde en passant par la Normandie
01 août :
Notre destination cette année est la Côte Picarde, la baie de Somme
pour être plus précis. Tout juste arrivé sur Harriet, Moka
le matelot à quatre pattes, en profite pour reprendre contact avec son
environnement estival. A peine est-il sorti de son panier de transport, qu’il
retourne à sa position de vigie sur la penderie, face au hublot, dans
la cabine arrière.
Après un déjeuner au port de Carrières-sous-Poissy, nous
partons pour le port de l’Ilon. Il fait très chaud, 32°C, le
vent est faible, à peine une légère brise et le ciel est
bleu.
Nous ne mettons que 3h30 pour parcourir les 40 km de notre navigation du jour
et ne croisons que des bateaux de commerce ainsi qu’un plaisancier montant
(l’Aquarius). A l’arrivée, je fais un complément de
gazole dont le prix est en augmentation par rapport à l’année
dernière (106 litres à 1,60€ le litre). Nous sommes trois à bord,
mon épouse, ma sœur et moi-même, et bien entendu le matelot à quatre pattes,
le chat Moka.
02 août :
Ce matin, aucun mouvement au port de l’Ilon, tout est calme sous un ciel
bleu avec une légère brise rafraichissante. Après une
nuit tranquille, nous appareillons vers 8h30. L’écluse de Méricourt
est prête et nous sassons tout seul tout en douceur. Pas âme qui
vive sur l’eau sauf un pêcheur qui nous trémate vers 9h30.
A la Roche-Guyon, la nouvelle halte pour les bateaux de croisières est
vide. Après Bosnières-sur-Seine, nous croisons notre premier
plaisancier, un anglais qui file vers Paris. La halte des paquebots fluviaux
est vide sous le pont de Vernon en rive gauche.
Comme à notre habitude, nous nous amarrons juste avant l’écluse
de Notre-Dame-de-la-Garenne pour le déjeuner, au quai en rive droite,
que nous atteignons vers 12h15. Celui-ci est désert.
Nous sortons de l’écluse à 14h00, en route pour Les Grèves
du Lac à Venables. Le ciel est bleu et la température est de
plus en plus élevée. Deux paquebots fluviaux sont amarrés
aux Andelys dont le Seine-Princess que nous avons l’habitude de croiser
sur la Seine ou bien à Honfleur. J’ai prévenu notre escale
du soir par téléphone et Pascal vient nous accueillir à notre
arrivée. Il pousse même l’amabilité de prendre nos
amarres nous facilitant ainsi l’accostage. Merci à lui. Il y a
eu peu de mouvement sur la Seine aujourd’hui, quelques commerces, et
un seul plaisancier rencontré.
03 août :
Ce matin, nous partons sous un ciel bleu avec un soleil qui commence à chauffer.
Au moment de notre départ, nous avons la surprise de découvrir
une équipe de journalistes en ballon au-dessus de nos têtes qui
débute un reportage. Nous quittons le port tout en douceur et un courant
d’environ 1,5 km/h nous porte jusqu’à la dernière écluse
de Seine à Poses-Amfreville. Celle-ci est prête à notre arrivée et nous sassons
tout en délicatesse. La marée étant haute à 6h03 à Poses
aujourd’hui, nous devrions bénéficier d’un courant
favorable pour rallier Rouen au bassin Saint-Gervais.
Il n’y a pas une ride, pas un souffle de vent sur la Seine qui déroule
son ruban majestueux sous le soleil bien chaud maintenant. Le ponton de Oissel
est toujours vide à notre passage (à qui peut-il servir ?).
Nous arrivons vers à 13h00 dans la darse du port Saint-Gervais, après
5 heures de navigation depuis Venables, et prenons la place qui nous a été indiquée
par téléphone au ponton visiteurs. Un plaisancier nous voyant
arriver s’est empressé de prendre son vélo à notre
approche nous refusant ainsi toute aide éventuelle. Heureusement, sans
vent, l’accostage est vraiment facilité et nous nous en sommes
sortis sans difficulté aucune.
Nous n’avons rencontré aucun bateau fût-il de commerce ou
de plaisance depuis notre départ ce matin. Une petite sieste après
déjeuner en attendant l’ouverture de la Capitainerie vers 16h00.
Je peux sortir du port, mais sans badge, impossible de revenir sur les pontons,
même d’accueil. De toute façon il fait trop chaud et j’attends
la fin de journée pour faire les quelques courses nécessaires
pour les jours à venir.
En passant devant la halte fluviale de l’ile Lacroix, j’ai aperçu
un certain nombre de bateaux. Renseignement pris, la halte est maintenant gérée
par les plaisanciers résidents et non plus par la mairie de Rouen.
04 août :
Aujourd’hui, nous faisons route pour Honfleur. J’ai réservé hier
une place dans l’avant-port pour être sur le ponton et non à couple.
Nous partons à 8h00 sous un ciel bleu ensoleillé avec une légère
brise. Le courant, faible avec seulement un kilomètre à l’heure,
nous arrive de face pendant environ 40 minutes. Nous croisons vers 10h00 un
bateau de travail qui procède au nivellement du fond de la Seine.
J’ai l’impression de naviguer seul sur un lac avec un courant portant
d’environ 4 km/h maintenant. Vers midi, un léger vent se lève
et vient rafraîchir l’atmosphère. La renverse du courant
se produit à 13h40. Notre vitesse chute brutalement mais notre position,
PK 328, est cohérente avec mes calculs prévisionnels sur notre
heure d’arrivée à l’écluse de Honfleur. L’objectif
est d’arriver à pleine mer pour passer les deux portes ouvertes
amont et aval.
A 14 heures, je croise le Centurion qui remonte avec la marée. Ce sera
le seul bâtiment qui sera rencontré pendant notre descente. Le
coefficient du jour n’est pas très important, seulement 59, mais
je mets en route le second moteur car notre vitesse est relativement faible
depuis la renverse. A 15h00 nous passons sous le pont de Tancarville au PK 338.
Il nous reste encore 18 km à parcourir avant d’arriver à l’écluse.
La marée sera haute à 16h27 et à la vue de notre vitesse
actuelle nous devrions la passer à pleine mer. J’appelle Le Cercle
Nautique pour prévenir de mon arrivée mais le message d’hier
n’a, à priori, pas été transmis.
A 16h30, j’entre dans l’avant-port et doit patienter quelques minutes
que la personne chargée de l’accueil des plaisanciers fasse se
déplacer un bateau hollandais pour me permettre de prendre sa place.
Celui-ci ne semble pas apprécier mais doit obtempérer.
J’ai mis 8h30 pour parcourir les 111 km à la vitesse moyenne de
13 km/h tout en ayant une marée contraire. La météo a été conforme
aux prévisions ainsi que l’état de la mer dans l’estuaire,
juste un léger clapot.
05 août :
Le réveil, ce matin, nous réserve une mauvaise surprise. L’échelle
de coupée à disparue et ma prise électrique a été débranchée.
Les disjoncteurs de la borne de quai ont été déclenchés.
De plus je retrouve dans mon annexe des cartons d’emballage de packs
de bières. Que s’est-il passé ? D’après le
bateau qui s’est mis à couple de mon bord, un local de retour
de vacances, cette situation était effective à 23h00, heure à laquelle
il est arrivé.
Je pense que la remarque faite à ce hollandais hier soir, son tuyau
d’eau m’empêchait d’accéder à mon bord,
n’est pas passée. Ce lâche avec un comportement de « PRIMATE »
n’était plus là ce matin.
C’est ce « connard » qui a été obligé de
se déplacer pour me laisser la place et qui est vraisemblablement responsable à 99,999%
de mon désagrément. Mon échelle doit se retrouver sous
quelques mètres d’eau quelque part ou bien vogue vers la Hollande.
Je n’avais pas les voileux hollandais dans mon cœur jusqu’à aujourd’hui,
de par leur comportement, mais maintenant je les vomis. Ils arrivent dans les
ports après la fermeture de la capitainerie et repartent avant l’ouverture,
sans payer.
« Espèce d’enfoiré de hollandais qui fait honte à son pays, si tu lis cette prose demain ou un autre jour, j’attends tes explications et je m’engage à corriger mon texte si nécessaire. Mais en auras-tu le courage ? ».
Il n’y a plus que des hollandais à Honfleur et aussi dans les
autres ports de Normandie. Ils représentent 75% des plaisanciers. Peu
ou pas d’anglais (le brexit ?) même chose pour les belges et les
allemands. Quant aux français, c’est une espèce en voie
de disparition depuis quelques années maintenant.
Un dimanche matin, à 11h00, le ponton visiteurs, dans le vieux bassin
est vide. Du jamais vu un début août.
Nous profitons de cette journée sans navigation pour faire quelques
courses le matin et profiter, au ralenti, de la ville car il fait de plus
en plus chaud.
Vers 15h00, une légère brise apportant un peu de fraîcheur
je décide de prendre de la hauteur pour faire quelques photos depuis
la grande roue installée au bord du bassin de l’Est.
Notre parcours maritime 2018, de Honfleur à Saint-Valery-sur-Somme et retour
La finalité de notre croisière, Saint Valery-sur-Somme, a été respectée
mais les aléas de la météo nous ont conduits à rester à Dieppe
cinq jours. Ce qui fait que nous avons « sauté » l’étape
du Tréport pour respecter notre calendrier car ma sœur est toujours
en activité.
Mais naviguer en baie de Somme valait le coup d’attendre même si
les phoques ont été si discrets que seul le sondeur en a détecté deux
petits. Quant aux marsouins du côté de Dieppe, ils sont restés
eux aussi cachés cette année.
06 août :
Nous prenons l’écluse de 6h30 ce matin. La bassinée est
très rapide car nous ne baissons que de 20 cm. La marée de coefficient
48 commence à redescendre. Le vent est nul et la mer est très
calme quand nous prenons le chenal de Seine pour rallier Fécamp. Les
courants n’étant pas favorables nous ne passons au large de Sainte
Adresse que vers 08h30. Une heure plus tard, nous coupons le chenal d’Antifer.
La mer reste calme avec un léger clapot de 30 cm.
Une légère brume nous masque les détails des falaises
d’Etretat. Nous entrons dans le port de Fécamp à 11h45
et je me rends directement à la pompe gazole. Celui-ci est à 1,50€ le
litre mais la pompe est en panne. Pour notre amarrage, nous bénéficions
de l’aide de plaisanciers français et hollandais. Heureusement,
ceux-ci ne sont pas tous comme celui de Honfleur.
Nous avons mis 5 heures pour parcourir les 63 km de notre étape du jour.
Il y a beaucoup de départs vers 14h00, les hollandais et beaucoup d’arrivées à partir
de 16 heures, les hollandais. En milieu d’après-midi un brouillard
est venu masquer le haut des falaises. Celui-ci s’est dissipé en
fin de journée.
Etant déjà venu à Fécamp, je fais un saut au « Refuge
du Pêcheur » que je sais trouver pour racheter une échelle
de coupée en espérant pouvoir en rapporter une. Miracle, je repars
avec une échelle que je dois modifier (les points d’appuis sont
sur les grilles de ventilation des moteurs), mais ce n’est pas un problème,
les accès au bateau vont redevenir normaux.
07 août :
Initialement, j’avais prévu de rester 2 jours à Fécamp
mais les conditions météo à venir me décident d’avancer
de 24 heures notre départ pour Dieppe. Donc, vers 7h00, direction la
pompe gazole, réparée, pour faire le complément de plein.
Hier, il était très facile de prendre place le long du catway
en marche avant, mais aujourd’hui la manœuvre est plus délicate
pour en sortir en marche arrière. Près de 275 litres à 1,50€ rejoignent
donc mes réservoirs.
En sortant du port, une légère houle de face nous accompagne
tout au long de notre voyage. Vers 8h00, la température commence à monter
fortement car la brise est absente. Il va faire très chaud aujourd’hui
encore. Face à Paluel, la centrale nucléaire, une zone est interdite à la
navigation, balisée par 2 bouées jaunes et noires. Un voilier
qui a priori n’a pas respecté cette réglementation, a été rappelé à l’ordre
par VHF.
Vers 11h00, un léger vent de terre, rafraichissant, se lève enfin.
A 11h30, nous entrons dans le port de Dieppe et rejoignons le ponton visiteurs
situé maintenant à l’entrée et non plus sous la
capitainerie comme en 2012. Malgré le brise-lames, la houle est très
perceptible du fait qu’aussi bien les plaisanciers locaux que les pêcheurs,
personne ne respecte la vitesse de 3 nœuds réglementaire dans le
port. Ils sont plus proche de 6 à 8 nœuds et génèrent
des mouvements d’eau importants.
Une pluie fine vient rincer le bateau en début d’après-midi
bien que celui-ci est été peu « salé » par les
embruns. La météo commence à changer si j’en crois
le baromètre qui baisse rapidement, cela ne présage rien de bon.
08 août :
Aujourd’hui, c’est jour de relâche avant de partir pour Le
Tréport. J’ai préféré avancer mon arrivée
de 24 heures vu l’état de la mer aujourd’hui. Le ciel est
nuageux mais la température agréable et il ne pleut pas. Le soleil
refait son apparition l’après-midi et le baromètre repart à la
hausse. Nous profitons de cette embellie pour visiter l’église
Saint-Jacques à côté du port.
Quelques informations :
« L’église Saint Jacques est érigée en paroisse en
1282 par Guillaume de Flavacourt, archevêque de Rouen.
À l’intérieur, la chapelle du Trésor est décorée
d’une frise dite « des sauvages » qui révèle les
diverses nations découvertes par les navigateurs et marins dieppois. À la
demande de Jehan Ango, mécène de l’église au XVIe
siècle, l’artiste a représenté différentes
scènes de la vie des indigènes : un cortège de fêtes
et de danses, des épisodes guerriers, que de nombreux archéologues
et savants sont venus observer. Victor Hugo est également venu voir
ces véritables dentelles de pierre le 8 septembre 1837.
Des travaux de restauration sont nécessaires. Des chutes de pierre (dont
les vestiges sont conservés au dépôt lapidaire) ayant été observées à l’extérieur
comme à l’intérieur, un filet a été tendu dans
la nef pour prévenir tout risque ». (Informations recueillies sur le site du patrimoine religieux).
En fin de journée, beaucoup de hollandais arrivent sur leur voilier. Ils sont majoritaires aux trois pontons visiteurs mis à part quelques belges et allemands. Mais pas de drapeau bleu blanc rouge hormis le nôtre. Celui des hollandais n’est pas dans le même sens bien que les couleurs soient les mêmes.
09 août :
Nous partons vers 08h00 pour le Tréport sous un ciel gris. La marée
sera haute dans un peu plus de 2 heures. Pas de problème avec les portes
de l’écluse, elles ne fermeront qu’à 14h00. Les prévisions
nous donnent une mer avec des creux de l’ordre de 40 cm. Je suis derrière
deux voiliers pour sortir du port quand j’aperçois le premier
malmené par les vagues. Le second fait immédiatement demi-tour
pour revenir au port. Les creux ne sont pas de 40 cm mais plutôt supérieurs à un
mètre. Qu’en sera-t-il plus au large ? La décision est
vite prise, à peine sorti, j’imite le voilier et retourne à ma
position initiale au ponton visiteurs. De plus, il commence à pleuvoir.
Si je dois être bloqué par la météo, autant que
ce soit à Dieppe.
Beaucoup de bateaux, après être sortis, sont revenus à leur
poste d’amarrage. Le port reste pratiquement complet. Dans l’après-midi
les creux en mer ont augmenté pour atteindre presque deux mètres.
Pas un temps à mettre un bateau dehors.
10 août :
La température est fraiche dans le bateau à notre réveil,
17°C à 8h00, si bien que je mets le chauffage pendant environ une
heure. La météo ne s’améliore pas. Je décide
donc de rester en attendant une éclaircie. A l’extérieur
il ne fait pas froid, mais la mer reste trop agitée. Nous profitons
donc de cette escale pour tester le restaurant, « La Musardière »,
situé juste en face du port. Etant cité plusieurs fois au Gault & Millau,
nous ne devrions pas prendre un trop gros risque.
A titre d’information :
« Pour faire la différence avec ses voisins, la Musardière s’appuie sur les qualités premières de la restauration, à savoir la sincérité et l’accueil. Sincérité dans une cuisine pleine de bonne volonté qui ne néglige pas ses produits, accueil et service dans le sourire et la prévenance. La mention est ainsi logiquement préservée ».
Après ce succulent repas nous prenons la destination de l’Estran
- Cité de la Mer, située à proximité, pour notre digestion.
Pour information :
« Ce musée de la Mer et de la Pêche est l’un des sites les plus visités de Seine-Maritime. Il est divisé en plusieurs espaces. L’espace construction navale montre l’évolution de la construction des bateaux et les différents matériaux utilisés, du bois à l’aluminium, jusqu’aux matériaux composites extrêmement légers et résistants. L’espace Pêche présente les différentes techniques, de la ligne ou palangre aux différents filets, des casiers à la drague. L’espace falaise et galets montre comment se forment les galets depuis leur chute de la falaise. Enfin l’espace des aquariums : 5 bassins présentent les animaux vivant dans la Manche. Bars, daurades royales... Un bassin tactile avec turbots, grandes et petites roussettes, raies... »
La pluie nous rend visite pour la fin de journée. Il n’y a plus un gramme de sel sur le bateau maintenant.
11 août :
Une grande fraicheur nous réveille au matin. Cela nous change des températures
caniculaires des jours précédents. Je mets le chauffage en route
pendant une heure pour gagner quelques degrés car il ne fait que 18°C pour
le moment à l’intérieur du bateau. C’est jour de
marché aujourd’hui dans la Grande rue. La foule, car il faut parler
de foule tant il y a de monde reste compacte tout en se déplaçant
très lentement scindée en deux parties, une montante et l’autre
descendante. Les commerçants sont très nombreux aussi bien pour
les produits de bouche que pour le reste et les prix sont raisonnables.
Mon Neveux et ma Nièce viennent déjeuner avec nous ce midi. Mon
petit Neveu, Jules, les accompagne. C’est sa deuxième visite sur
le Harriet après celle de Carentan, l’année dernière.
Ils ont quelques difficultés à trouver une place pour stationner
leur voiture ce qui les oblige à se replier sur la gare ferroviaire.
Après déjeuner et une balade digestive, ils nous quittent pour
retourner chez eux.
Demain la météo s’améliore aussi
ai-je décidé de reprendre la mer pour Saint Valery-sur-Somme, sans
faire escale au Tréport. Il nous faut simplement arriver deux heures avant
marée haute à la bouée AT-SO à l’entrée
de la baie. Il y a moins de 25 miles marins depuis Dieppe et cela ne devrait
pas poser de grandes difficultés.
Presque tous les hollandais sont partis ce matin mais ce soir, de nouveau le
port est plein avec toujours les hollandais mais quelques belges et allemands
les accompagnent.
Près de nous des hollandais ont animé une soirée naturiste
en prenant leur douche sur le ponton, complètement nus entourés
d’enfants et d’adolescents.
12 août :
Nous quittons le port de Dieppe vers 8h30. Le ciel est nuageux, baromètre à 1010,
le vent moyen (20 km/h) et les prévisions de houle sont à 20/30cm.
Le coefficient de marée de 106 est très élevé.
Cela devrait nous permettre de n’avoir aucune mauvaise surprise en baie
de Somme. Le courant nous porte bien et nous passons au large du Tréport
deux heures plus tard, mais la houle est supérieure aux prévisions,
environ 60 à 80 cm. Mais comme je la reçois par trois quarts
avant, pas de problème. Je trémate un premier voilier peu après
le Tréport puis un second 30 minutes plus tard. A 11h15, je suis à la
bouée AT-SO d’entrée dans la baie.
Sur le site du port de Saint Valery-sur-Somme, j’ai récupéré le
plan de balisage qui évolue en permanence. Au téléphone
lorsque que j’ai appelé pour annoncer ma venue l’on m’a
indiqué de prendre un cap au 100° à partir de la bouée
AT-SO pour entrer dans le chenal.
Cette information est incohérente avec le plan de balisage où il
est indiqué un cap 70° à prendre. Le plan est en ED 50, ce
qui pose quelques difficultés pour rentrer la position des bouées
dans le système de navigation du bateau qui lui est en WGS 84, comme les
cartes papier de la zone. Le fichier des coordonnées n’est pas disponible
sur le site du port.
Donc, en arrivant, avec les jumelles je cherche les fameuses bouées
d’entrée de ce chenal. Le bon cap à prendre est un cap
60, car les bouées sont au Nord-Est de la bouée d’atterrissage.
Dès l’entrée dans le chenal, je réduis le régime
des moteurs de 500 tours car je suis un peu en avance sur la marée et
le courant me porte bien. Les bouées se succèdent les unes derrière
les autres, avec une houle qui n’est plus que d’une vingtaine de
centimètres maintenant. Le parcours est extrêmement sinueux et
il faut être attentif pour ne pas manquer une bouée, sachant que
certaines sont absentes.
Après la pointe du Hourdel il faut rester sur la droite pour prendre
le bon chenal et éviter de se retrouver au Crotoy. Le courant devient
de plus en plus fort 7 à 8 km/heure. Le ciel s’éclaircie
et la température monte. En arrivant vers la bouée 36, environ
une heure avant pleine mer, je vois arriver une horde de bateaux, petits et
grands qui font la course et naviguent à droite et à gauche du
chenal en soulevant énormément d’eau. Ils sont d’autant
plus dangereux car beaucoup ne sont pas à leur place, qu’il ne
me reste que 1 m d’eau sous la quille et que je ne peux pas me déporter.
Je prends contact par VHF à l’entrée du port et l’on
m’indique ma place, en bout de ponton, face à la Capitainerie.
L’accueil est parfait. A 12h15, je suis à quai et j’ai donc
mis une heure pour faire le parcours dans la baie, d’une bonne quinzaine
de kilomètres.
13 août :
Nous restons au port aujourd’hui. Le ciel est gris, il a plu une bonne
partie de la nuit et de la matinée, ce qui a effacé les traces
de sel sur le bateau. Le matin est consacré à faire le ravitaillement.
L’après-midi le soleil est revenu et nous avons la visite de Bernard
et Margot, les parents de ma Nièce qui est venue nous voir à Dieppe.
Ils habitent à Merlimont qui n’est pas très loin, moins
de 50 km par la route.
Ils sont venus nous faire un petit « coucou » en amenant le gouter
de fin d’après-midi. Les pâtisseries étaient si délicieuses
que mon équipage féminin s’est mis à la diète
pour le repas du soir, repues, qu’elles étaient des gâteaux
de l’après-midi.
14 août :
Le ciel est nuageux mais il ne fait pas froid et il ne pleut pas. Nous restons
encore la journée au port. Je prends le vélo pour aller me
promener jusqu’à la pointe du Hourdel et ainsi me mettre en
appétit pour le couscous préparé par ma « frangine » mais
surtout trouver un boulanger.
Après ce délicieux repas et une petite sieste, nous nous rendons à l’Herbarium
pour une petite promenade digestive.
Pour information :
« L’Herbarium, enclos ceint de murs de silex et galets, domine les remparts médiévaux
de la ville. En y pénétrant on y découvre un formidable
fouillis "ordonné", rassemblant d’anciennes plantes moyenâgeuses.
Un jardin plus botanique qu’ornemental qui plaira au néophyte comme
au connaisseur ! Le Fruticetum offre une lecture contemporaine des jardins
du Moyen-âge. La couleur bleue est un clin d’œil à la "Waide" :
plante tinctoriale précieuse au Moyen-âge. Les rues fleuries de
la ville forment, avec l’Herbarium et le Fruticetum "les jardins de la
Baie", et fait de Saint-Valery-sur-Somme une paisible invitation à la
promenade.
L’association qui gère « les Jardins de la baie de Somme » entretient également
les rues fleuries de la cité médiévale et les massifs
qui courent le long des vieux murs et des remparts ».
Sur le chemin du retour au bateau, nous nous arrêtons à l’église
Saint-Martin.
Pour en savoir plus :
« Son existence est fort ancienne (12ème). En 1475 l’église est
entièrement incendiée sous l’ordre du roi Louis XI afin que la
ville ne soit pas livrée aux Anglais.
Le monument actuel date depuis sa consécration le 23/11/1500. D’allure élégante
avec des murs en damier, alternant silex taillés et pierres, composée
de deux nefs identiques, une tour massive épaulée de contreforts
et une toiture en flèche qui fut remplacée en 1786 par une toiture
pyramidale. Elle subit quelques vandalismes, notamment pour le mobilier lors
de la révolution : tableaux et chasse brûlés, cloches fondues…En
1845 est rajoutée à l’édifice une bâtisse
rectangulaire en briques pour donner accès au clocher ».
Le ciel est resté nuageux toute la journée, mais la température était plus qu’agréable. Demain, nous retournerons à Dieppe en début d’après-midi seulement car c’est la marée qui commande.
15 août :
Ce matin le ciel est dégagé et la journée devrait être
chaude. Nous repartons pour Dieppe à 15h00, soit une heure avant marée
haute. Les courants étant contraires, je devrais mettre environ 1h30
pour rejoindre la bouée AT-SO. D’après les prévisions,
la houle devrait être d’environ 40cm. Un avis à la capitainerie
indique que la bouée d’entrée de chenal tribord (rouge)
ayant disparu, il est demandé la plus grande attention aux navigateurs.
Mon voisin de ponton aussi repart vers d’autres horizons, mais par le
canal maritime, son bateau n’étant pas homologué mer.
Nous partons sous le soleil en même temps que de nombreux autres bateaux
qui eux ne feront qu’un tour dans la baie avant de revenir au port. Au
départ, la houle est faible mais se renforce quand nous arrivons à la
pointe du Hourdel. Le problème est qu’avec les nombreux changements
de directions pour suivre le balisage, les vagues arrivent de face, de côté ou
de trois quarts arrière. La hauteur d’eau étant suffisante,
je prends quelques raccourcis avec les bouées du chenal pour éviter
d’être trop secoué. A la sortie de la baie, la houle est
entre 1m et 1,2m heureusement de trois quarts avant.
La mer commence à se calmer au large du Tréport. Je constate
un régime instable du moteur bâbord en arrivant au port de Dieppe
et lorsque je veux baisser le régime à l’entrée
du port, il s’arrête. Pour rejoindre la place que nous avons déjà occupé,
qui est libre, le vent ne nous facilite pas la manœuvre qui devient délicate
avec un seul moteur mais s’effectue sans trop de difficultés.
Une fois amarré à 20h00, en mettant les gaz à fond, le
moteur redémarre rapidement.
J’ai les mêmes symptômes que l’année dernière
et il va falloir trouver la source de ce dysfonctionnement qui peut remettre
en cause notre sécurité. J’ai remarqué que c’est
uniquement dans les mers fortes, quand le bateau est quelque peu malmené,
que ce dysfonctionnement est intervenu.
Le bateau est couvert de sel jusqu’au poste de pilotage extérieur
et il va me falloir nettoyer demain matin avant de repartir car la vision au
travers des vitres est très inconfortable. Nous sommes le 15 août et comme les autres années, pour fêter
cette date, nous ouvrons la bouteille de champagne qui est au frais. Très
bon breuvage pour nous remettre de nos émotions.
16 août :
Le ciel est nuageux quand nous partons après déjeuner pour Saint
Valery-en-Caux mais il ne pleut pas et le vent souffle à environ 20km/h.
Les courants nous sont défavorables, mais il nous faut arriver pendant
la période d’ouverture des portes de garde du bassin.
J’ai annoncé notre arrivée par téléphone pour être
sûr d’avoir une place pour Harriet. La houle est conforme aux prévisions
mais forcit au passage de la Pointe d’Ailly avant de se calmer un peu
plus tard. Nous croisons quelques voiliers qui font route vers Dieppe. Après
environ 2h30 de navigation, nous entrons dans le chenal et devons attendre
une dizaine de minutes l’ouverture du pont.
A 16 heures nous sommes amarrés à l’entrée du bassin.
L’accueil à la Capitainerie est très cordial. Une grosse
pluie vient dessaler le bateau en fin de soirée. Je n’aurai pas à le
faire, le ciel s’en est chargé.
17 août :
La température est fraiche quand nous nous levons. Il a plu une partie
de la nuit et le vent a soufflé assez fort provoquant un peu de houle
dans le port quand les portes se sont ouvertes. Il y a un marché près
du bassin ce matin et nous en profitons pour faire quelques courses. Après
déjeuner et une petite sieste, en route pour l’arrière-pays
et la visite d’une église du XVIe siècle, Notre-Dame de
Saint-Valery-en-Caux.
Pour information :
« Les murs sont en grès et pierres de taille. Ils sont scandés de contreforts et de baies brisées avec des remplages gothiques. L’église antérieure, dont l’époque de construction est inconnue, a été très endommagée pendant la guerre de Cent Ans. Elle a été entièrement rebâtie dans la 1ère moitié du XVIe siècle, (un chapiteau d’une des colonnes de la tour-clocher porte la date 1530). Le voûtement a été réalisé en 1852 par l’architecte diocésain Jacques Eugène Barthélémy. Transformée pendant quelques années en salpêtrière à la Révolution, l’église a été autrefois sous le patronage de l’abbaye de Fécamp ».
Au retour comme la température est agréable, nous en profitons pour aller sur la jetée d’entrée du port. Les voiliers locaux, prenant tous les risques, insistent pour entrer sous voile alors que la houle de travers les déporte. Un de ces jours il y en a un qui va finir dans la jetée. Mais c’est leur problème.
18 août :
Nous faisons quelques petites courses d’appoint car nous arriverons tard à Fécamp
et repartirons tôt pour le Havre le lendemain matin. Nous quitterons
Saint Valery à 15h30 car les portes ouvrent à 15h15 seulement.
Les courants seront défavorables et le vent d’environ 20 km/h.
La houle prévue est d’environ 50 cm par trois quarts avant. Une
heure avant notre départ la pluie qui a commencé à tomber
au déjeuner s’arrête et un maigre soleil fait son apparition.
Nous devrions mettre moins de 3 heures pour rallier Fécamp.
La mer est légèrement plus forte que prévu, une houle à environ
80 cm. En arrivant à proximité du port j’entends un appel
PAN PAN sur la VHF, un voilier en panne demande un remorquage. Il n’est
pas visible de ma position. J’entre dans le port à 18h15 et me
dirige directement à la pompe gazole. Pas de chance, celle-ci est en
panne et nous somme samedi soir.
Autant dire que pour faire le plein il va
falloir attendre lundi. Heureusement il m’en reste largement assez pour
rejoindre le Havre. Ne trouvant pas de place libre au ponton visiteurs, les
bateaux étant à couple en bout de ponton, j’appelle la
Capitainerie par VHF pour trouver une solution.
Elle m’autorise à m’amarrer à un ponton à l’entrée
du port, sans eau ni électricité et de plus balloté par
la houle qui rentre dans le chenal.
De passage à la Capitainerie, je demande s’il n’existe pas
une autre solution que celle qui m’a été proposée.
Le port est complet et il n’y a plus de place. L’on me fait payer
16,5€ pour la nuitée en m’indiquant que j’avais 50%
de réduction.
Que l’on me fasse payer la taxe touristique est somme toute logique.
Mais 50% de réduction seulement pour cette place très inconfortable
est presque scandaleux. Quand on sait que des bateaux arrivent après
la fermeture, se mettent à couple par nationalité (les hollandais
sont très forts à ce petit jeu) et repartent avant l’ouverture
: « CARTON ROUGE A FECAMP ».
Ce problème est tellement vrai, qu’à Dieppe, les pontons
visiteurs sont surveillés jusqu’à 21h30/22h00 pour limiter
cette forme de grivèlerie nautique.
19 août :
Les conditions de mouillage étant tellement inconfortables, le bateau
a été balloté de bâbord sur tribord toute la nuit
(en suivant les mouvements du ponton), je prends la décision de quitter
le port au plus vite en accord avec mon équipage, avec près de
2 heures d’avance sur les prévisions. Les courants sont favorables,
et la houle prévue de seulement 50 cm. Nous sortons du port vers 9h40
et croisons quelques petits bateaux de pêche.
La houle n’est pas très forte jusqu’à Etretat. Après
la mer commence à se creuser et à proximité d’Antifer,
les creux atteignent plus de 2m, heureusement de trois quarts avant.
Les embruns des vagues qui claquent sur le pont me déposent du sel jusque
sur les toiles du poste de pilotage extérieur. Les aérateurs
des capots de pont qui sont saturés par l’eau qui se déverse
sur l’avant du bateau, laissent entrer un peu d’eau dans la zone
du repas et la cabine avant. C’est la première fois que cela arrive.
Une fois passé Antifer, la mer se calme un peu pour ne garder qu’un
léger clapot à l’approche de Sainte-Adresse. Beaucoup de
voilier sont de sortie en baie de Seine, là où la mer est relativement
calme.
Après 3h30 de navigation, j’entre dans le port du Havre, il est
13h15. Je me dirige directement à la pompe gazole pour faire le plein.
Je dois recommencer 4 fois l’activation de la pompe car celle-ci ne délivre
qu’environ 100 litres à la fois.
Le prix du litre est de 1,509€,
soit 0,9 centime plus cher qu’à Fécamp. La station est
commune avec la route et affiche les mêmes tarifs.
Dans tous les cas, c’est moins cher que sur l’autoroute. Je rajoute
une dose de produit contre l’humidité dans mon réservoir.
C’est un nouveau produit acheté l’année précédente
qui va avoir un effet particulier sur le fonctionnement des moteurs.
Le plein étant fait, je vais m’amarrer en bout du ponton visiteurs à l’entrée
du port. Tout a été refait depuis ma dernière visite en
2012 et pontons et catways sont neuf. Toutes les bornes de distribution d’énergies
(eau et électricité) sont neuves elles-aussi. Il est nécessaire
de passer à la Capitainerie pour récupérer une carte d’activation
qui donne aussi accès aux pontons.
Après déjeuner, je pars en ville pour acheter pain et pâtisseries.
J’ai oublié que nous sommes dimanche et que le 15 août est
passé. Les deux premières boulangeries indiquées par Google
et censées être ouvertes sont fermées depuis le 15. S’en
suivront 3 autres fermées elles-aussi avant d’en trouver une à Sainte-Adresse,
enfin ouverte. Cette recherche m’aura fait faire, à pieds, environ
5 km. C’est bon pour la ligne.
En fin d’après-midi, la vedette de la SNSM est sortie pour récupérer
un petit bateau à moteur en panne.
20 août :
La marée étant basse à 13h05, nous quittons
Le Havre pour rallier Rouen à 11h30. Le coefficient de marée
est très faible, 39 et la houle prévue de 20 cm. La traversée
de la baie de Seine pour rejoindre Honfleur devrait n’être qu’une
partie de plaisir.
Il y a un peu de vent, la houle est plus forte que prévue,
mais après avoir rejoint le chenal de Seine, celle-ci nous arrive par
l’arrière et nous dandine doucement. En arrivant devant l’écluse
de Honfleur, le vent est tombé mais le courant de la marée montante
se fait attendre, cela fait déjà plus de 2h15 que nous sommes
partis.
Nous croisons le cargo « Bithav » entre le pont de Normandie et
le pont de Tancarville. Sa vague d’étrave nous secoue beaucoup.
Toujours pas de courant du flot montant, il nous faudra attendre presque 16h00
pour que notre vitesse augmente de façon significative. J’ai prévenu
par téléphone le port Saint-Gervais que nous arriverions tard
et celui-ci m’a indiqué à quelle place me mettre. Il fait
de plus en plus chaud au fur et à mesure que nous approchons de Rouen.
Le nouveau produit anti-humidité que j’ai ajouté au gazole
a un autre effet. Il fait fumer mes moteurs en déposant une suie noire à l’arrière
du bateau. Celle-ci n’est pas grasse mais sale. Je vais avoir un gros
nettoyage à faire quand ce phénomène s’arrêtera.
Mis à part deux cargos croisés, il n’y a personne sur l’eau.
Vers 20h30, la température diminue un peu et un petit vent frais vient
rafraichir l’atmosphère. Nous entrons dans la darse de port Saint-Gervais à 21h15
et sommes amarrés avec l’électricité à 21h30.
Nous avons mis dix heures pour remonter du Havre et à peu près
7h30 depuis Honfleur.
21 août :
Nous quittons le port de Rouen vers 10h00. Au moment de sortir j’annonce
mon intention sur le canal 73 de la VHF et un automoteur, l’Oural, m’informe
qu’il va bientôt passer. Effectivement je l’aperçois
et lui réponds que j’attends son passage avant de sortir. Il se
met à pleuvoir une petite pluie fine. Je vais profiter du courant de
la marée montante pendant encore environ 90 minutes. Je garde mes deux
moteurs pour essayer d’arriver à Poses le plus rapidement possible
et pouvoir déjeuner à une heure raisonnable en m’arrêtant
au quai rive droite à la sortie de l’écluse.
A Oissel, toujours aucun bateau. Je croise le « Big foot » pas à sa
place au PK 212. Je le lui indique par VHF et avant qu’il ne modifie
sa trajectoire je lui précise que je me déporte. En réponse,
il m’indique qu’il ne m’avait pas vu. Ben voyons.
Le courant me pousse jusqu’à midi passé puis diminue et
devient contraire vers 13h00. La pluie s’est calmée et le soleil
cherche à s’imposer avec les nuages. Il a fort à faire
pour y parvenir. Un appel à l’écluse m’informe d’une
attente de trente minutes avant de pouvoir passer par la grande écluse.
Pas de problème, je règle ma vitesse en conséquence. Le
barrage ne laisse pratiquement pas passer d’eau, c’est rare. J’ai
mis 3h10 depuis Rouen. En sortant du sas, je prends place au quai pour déjeuner.
Les moteurs ne fument pratiquement plus.
Nous repartons à petite vitesse vers 15h30 en passant par les bras secondaires des iles qui parsèment la Seine en rive gauche. Je préviens Pascal de notre arrivé car c’est notre contact à Venables, la Capitainerie est fermée jusqu’à fin août pour les congés. Nous sommes amarrés au premier ponton avec son aide à 17h30. Je profite de la fin de journée pour faire un lavage de l’arrière du bateau qui retrouve ainsi sa couleur blanche. La suie n’était pas grasse du tout. Je pense que c’est l’additif au gazole qui a nettoyé les circuits. Mais il faudra quand même le vérifier.
22 août :
Nous quittons Venables à 9h30. Le ciel est nuageux et le vent nul. Il
fait 20°. Aux Andelys, il y a deux bateaux de croisières fluviales
amarrés, mais pas âme qui vive à bord. En passant sous
le pont près du camping, je croise un plaisancier Belge.
Cela fait bien longtemps que je n’ai plus vu un plaisancier sur la Seine. Nous passons
l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne à midi tout en douceur
et allons-nous arrêter le long du quai en rive droite pour déjeuner.
Le quai est désert.
En repartant à 13h30, le soleil qui a enfin décidé à se
lever nous accompagne. Le courant face à nous est faible, seulement
un kilomètre à l’heure. Il fait de plus en plus chaud et
il n’y pas de brise qui pourrait nous rafraîchir. Heureusement
je remplace celle-ci par le ventilateur du poste de pilotage.
Au PK 158 je prends le bras qui passe le long de Notre-Dame-de-l’Isle.
Le cimetière à bateaux est toujours là. VNF n’a
rien fait pour enlever les carcasses, coulés depuis bien longtemps,
qui petit à petit se voient rongées par la rouille et envahies
par la végétation.
A Vernon deux bateaux de croisières, (sous pavillon étranger)
sont amarrés sous le pont en rive gauche.
Je croise de nouveau un bateau de plaisance, étranger lui aussi, vers
15h00. J’annonce par téléphone mon arrivée à l’Ilon
pour la nuit et la station de carburant. Nous passons près de 20 minutes à attendre
un commerce (le Bayard), amarré dans l’écluse de Méricourt,
avant le lancement de la bassinée.
A 18h45, nous sommes au ponton, à l’Ilon pour compléter
le plein du bateau (284 litres de gazole à 1,60€ le litre). Nous
passons la nuit, tranquillement amarrés en bout du ponton d’accueil, à côté des
douches près des pompes à carburants.
23 août :
Il nous faut 15 minutes depuis le ponton d’accueil de l’Ilon pour
rejoindre la Seine au niveau de l’écluse de Méricourt.
Le ciel est gris, il ne pleut pas et la température déjà de
21°C à 10h00. Une heure plus tard nous sommes trématés
par une péniche puis croisons un plaisancier français qui se
promène "le Loulou 5". C’est devenu si rare de rencontrer
un bateau habitable sous pavillon français, en navigation sur la Seine,
que cela mérite d’être signalé. Le « Big foot »,
très chargé nous trémate à son tour en passant
très près de nous sans aucun avertissement sur la VHF. Il se
prend pour le « Roi de la Seine » puisque précédemment,
bien qu’étant à vide, il n’était pas à sa
place et m’avait obligé à me déporter. Le voile
qui couvrait le soleil commence à se déchirer et la température à augmenter
fortement.
Nous faisons notre entrée à la Marina Port Saint-Louis à 13
heures. Ma place est libre et 10 minutes plus tard, nous sommes amarrés.
Fin de la navigation pour aujourd’hui. L’après-midi, la
chaleur devient écrasante mais une petite pluie salvatrice rafraîchit
en fin de journée l’atmosphère surchauffée. Malgré cela,
mon drapeau Normand à la proue du bateau, reste complètement fixe,
empesé par le sel.
24 août :
Il fait frais ce matin. Nous passons une partie de la matinée à boucler
nos bagages et à mettre un peu d’ordre sur le bateau. La nuit
a été très calme, même les cygnes ne sont pas venus
nous déranger. Je ferme le bateau vers 11h00. Je reviendrai cette après-midi
pour commencer à vider les coffres et nettoyer le réfrigérateur.
Cette année encore, je constate qu’il y a de plus en plus de
bateaux de croisières. Quand je les croise, je ne vois pas beaucoup
de monde dessus. Cet été on a parlé de canicule. Cela
aussi était vrai en Normandie mais seulement la première quinzaine
du mois d’août,
La navigation de plaisance française est en berne. Peu de bateaux sous
pavillon national ont été croisés ou rencontrés,
moteurs habitables sur la Seine ou voiliers en mer, mis à part les locaux.
En Normandie, les anglais ne sont plus là, sans doute le brexit m’a-t-on
expliqué à Honfleur. Du jamais vu début août, le
ponton visiteurs dans le vieux bassin, vide un dimanche matin.
Les voileux néerlandais sont de retour et représentent près
de 60 % des bateaux qui font escales dans les ports de la côte normande,
excepté en Baie de Somme. Quant aux belges et aux allemands, c’est
une espèce qui se raréfie.
Bilan consommation 2018, à 2000 trs/mn des TAMD 41A :
- le moteur bâbord est à 2579,5 heures
- le moteur tribord est à 2583,8 heures
Soit un total de 139 heures/moteurs depuis l’année dernière.
La consommation s’établie à 7,2 litres à l’heure
et par moteur à 2000 trs/mn (consommation totale de 1000 litres de gazole
pour environ 950 km parcourus). La navigation s’effectue en général
sur un moteur en fluvial sauf pour la liaison Rouen Honfleur et sur deux moteurs
en zone maritime. Ma consommation reste identique à celle de 2017.
Eglise Saint-Jacques de Dieppe
Estran - Cité de la Mer
L’herbarium de Saint-Valery-sur-Somme