Plaisance et Plaisanciers

Croisière 2016 de Migennes à la mer et retour à Port Saint-Louis


02 août :

Nous partons en voiture cette année pour la Bourgogne ou plus exactement pour le plan d’eau à l’entrée du canal de Bourgogne à Migennes. Nous allons récupérer Harriet qui vient de passer un an à se refaire une beauté au chantier naval EVANS. Il fait beau et chaud et nous arrivons vers 12h30 au bateau.
Après un déjeuner rapide, nous partons pour le supermarché le plus proche car à part les bouteilles d’eau achetées la veille, tous les coffres sont vides. Notre nouveau compagnon Moka, le matelot à quatre pattes, en profite pour faire la visite de son nouvel environnement pour les vacances. Cette année encore, nous serons trois, mon épouse, ma sœur et moi-même.
A notre retour, nous prenons nos quartiers et finissons le ménage car la poussière est toujours présente. Nous sommes mardi si bien que la base « Le Boat » est presque vide de ses bateaux.



03 août :

Le ciel est bleu et la température est très agréable ce matin. Aujourd’hui, je retourne à mon domicile en voiture et je reviens par le train à Migennes. Dans ce sens, la circulation est très fluide et je n’ai aucune difficulté à l’approche de Paris, hormis une petite pluie fine sur la fin du parcours.


A la gare de mon domicile, il faut près de dix minutes au préposé pour trouver Laroche-Migennes car à priori cette localité n’existe pas dans son système informatique. Enfin il me délivre un billet qui me coûte quand même 30 euros. Etant parti à environ 8 heures ce matin, je suis de retour à 14 heures. Mon épouse et ma sœur m’ont attendu pour déjeuner. La gare de Migennes est proche de la gare d’eau à l’entrée du canal de Bourgogne.
Je profite de la fin de journée pour finir la remise en ordre du bateau : remettre les rideaux dans ma cabine, installer l’antenne satellite pour la télévision et remonter la toile autour de la plage arrière.



04 août :

Le matin, pour notre départ, le temps a bien changé. Il bruine. A la vue des conditions météorologiques, je décide de ne partir qu’en début d’après-midi en espérant que le ciel se dégage. Nous profitons de la matinée pour faire un tour au marché pas très loin du canal.
Donc juste après déjeuner, nous larguons les amarres profitant d’une légère accalmie en direction de Villeneuve-sur-Yonne. Mais après une heure de navigation et un appel téléphonique à Joigny (la base Locaboat), je décide de m’arrêter, les conditions météo ne s’étant pas améliorées.


De toute façon, l’écluse après Joigny a une branche coincée dans ses portes et la navigation est interrompue pour un certain temps. Le problème ne sera résolu que vers 18h00, confirmé peu après par l’arrivée de trois péniches montantes dont une commerciale, au gabarit Freycinet.
Le courant n’est pas fort sur l’Yonne depuis notre départ, seulement 1 km/h. La place promise en bout de ponton est occupée par un tchalk et un bateau de location en panne de carburant. Heureusement, il n’y a pas de vent et je peux me mettre à l’intérieur sur un catway. Une bonne douche nous fait du bien à l’arrivée.



05 août :

Le temps s’améliore. Ce n’est pas encore l’été, mais c’est acceptable pour naviguer. Au fil de l’Yonne, les écluses s’enchainent et les locations disparaissent progressivement. Ma demande de passer la nuit au port de Villeneuve a reçu une fin de non-recevoir. Aucun accueil du plaisancier dans cette ville. Je constate que rien n’a évolué depuis 2009. En conséquence, je continue jusqu’à Sens, une quinzaine de kilomètres plus loin.
Nous ne croisons que deux bateaux de plaisance, des bateaux de propriétaire, avant notre arrivée aux alentours de 14h00 au quai public de Sens. Celui-ci, gratuit, est presque vide et nous sommes bien placés pour avoir accès à l’eau et à l’électricité si les prises fonctionnent. Le point d’eau est caché sous une pierre à côté de la fontaine verte, à droite de la petite cabane.





06 août :

Il fait très chaud aujourd’hui. Le matin avant que le soleil ne soit trop haut, nous nous employons à faire les courses pour remplir les coffres à nouveau. Nous avons une mauvaise surprise car l’Intermarché situé à 900 m de la halte a fermé définitivement ses portes le 30 Juin de cette année. Nous sommes obligés d’aller au Carrefour situé à 2 km en rive gauche.
Dans l’après-midi, le quai se remplit progressivement jusqu’à atteindre 10 bateaux (50% d’anglais). Le petit bateau anglais qui était devant nous sur le plan d’eau de Migennes vient lui aussi d’arriver. Je prends contact avec VNF pour organiser le passage des écluses demain dimanche. Nous assistons le soir au son et lumière de la Cathédrale Saint-Etienne de Sens. Superbe spectacle.



« Mêlant événements historiques et scènes poétiques, la façade de la cathédrale est sublimée pendant environ trente minutes par la diffusion d’images HD et 3D. Un voyage à travers les siècles pour ce monument qui n’a cessé d’évoluer avec les nouvelles techniques architecturales ».



07 août : Ce matin, pour notre départ pour Montereau-Fault-Yonne, le ciel est bleu sans un nuage et il fait très chaud. Nous naviguons de concert avec un autre plaisancier dont le bateau est plus petit, le "Country".
J’ai eu un mal fou à lui faire comprendre que je devais entrer le premier dans les écluses à bajoyers inclinés équipés d’un seul pontant flottant et qu’ensuite il s’amarrerait à couple. Après quand je lui ai demandé à quelle vitesse il naviguait, il m’a répondu 10 km/h. Cette information me permettant de régler ma propre vitesse. En réalité, il mettait la manette des gaz au taquet, sans doute pressé d’arriver ou… de me distancer.
Mais nous étions indissociables pour le passage des écluses.
Pour la coupure du midi (entre 12h30 et 13h30) je lui ai demandé ses intentions. D’après lui il était possible de s’amarrer à 1 km de l’écluse. Je l’ai laissé partir devant moi ayant une autre stratégie qui consistait à régler ma vitesse pour arriver à 13h30 à l’écluse. A environ 1500 m de l’écluse, je l’ai trématé pendant qu’il était arrêté sur un petit ponton, sans place pour moi.


A 13h20, en arrivant à l’écluse (Barbey), le feu étant au vert je suis entré, et j’ai donc éclusé seul, ce qui m’arrangeait car les deux bajoyers étaient inclinés.
Heureusement Eole était en congé. En fin d’éclusage, j’ai vu arrivé mon petit bateau qui, en retard, ne m’a donc jamais rattrapé et m’a permis de passer ensuite les deux dernières écluses, seul et sans problème.
A Montereau, je me suis amarré à couple d’une péniche en très mauvais état, mais je n’ai pas eu le choix car tout le ponton visiteurs était encombré de ces bateaux pas vraiment en état de naviguer. Probablement des restes de la crue de juin et de la fermeture de la halte de Saint-Mammès et de celle de Moret-sur-Loing.


Mes batteries de service me donnant des signes d’inquiétude, je décide de vérifier le niveau de l’électrolyte. Mauvaise surprise, les plaques sont déformées ce qui explique qu’elles ne tiennent plus vraiment la charge depuis notre départ de Migennes.
Coup de chance, à l’Escale fluviale je peux faire l’acquisition de deux batteries identiques de mêmes dimensions « servitude et semi-traction » (Dolphin pro). J’achèterai la troisième à l’arrivée à Paris mais ce n’est pas un problème car j’ai suffisamment d’autonomie avec deux. De plus, je reçois de l’aide pour les amener au bateau (40 kg chaque) et remporter les anciennes.



08 août :

Nous partons vers 09h30, le ciel est gris mais il fait doux. Adieu l’Yonne, bonjour la Seine, mon fleuve préféré.
A l’écluse de Varennes, j’ai 30 mn d’attente. Je m’arrête à Saint-Mammès pour faire le plein aux établissements Bouillet (Tél. : 01 64 23 00 83). Le gazole est à 1,40€ donc 200 litres suffiront pour rallier sans problème le port de l’Ilon ou le litre est à 1,21€. Mais comme le poste est occupé, nous en profitons pour déjeuner, amarrés à la place de l’Anacoluthe, qui est absent.
La halte est triste, pas un bateau hormis un Hollandais en panne moteur. Les taquets d’amarrage ont été enlevés pour qu’aucun plaisance ne puisse faire halte. D’après mon appel téléphonique du matin, l’amarrage est déconseillé et à mes risques et périls. Ils espèrent une remise en état pour la saison 2017.

Nous repartons vers 13h45 après un passage à la pompe. A Champagne 2 nous éclusons avec « le Mackenste », qui contrairement à la règle, ne s’amarre pas. Il y a beaucoup de vent cet après-midi.
Quand nous passons devant le port de Valvins, nous constatons que le ponton visiteurs est hors service, sans doute le reste des crues. Il y a beaucoup de navigation commerciale, mais celle de plaisance est totalement absente.
A 16h45 nous sommes à Melun et l’employé de la ville, prévenu par téléphone, vient à notre rencontre vers 17h30 pour nous apporter « la fée électricité » au travers d’une rallonge raccordée directement dans les locaux de la Médiathèque. Les bornes sur le quai sont totalement hors service depuis juin. Ce raccordement permet à « Madame » de pouvoir suivre les jeux olympiques à la télévision. Le soir, et jusqu’à très tard dans la nuit, beaucoup de jeunes viennent faire la fête sur le quai : voitures, musique, bouteilles, fumettes, …



09 août :

Il fait toujours beau et chaud. Au programme, ce matin courses et cet après-midi ballade en ville. En quittant le bateau nous avons la surprise de découvrir une quantité impressionnante de véhicules de pompiers qui participent à des entrainements en commun avec d’autres municipalités des bords de Seine.
Les bateaux de commerces qui passent ne ralentissent pas et nous secouent dans tous les sens. C’est tout le problème du port de la Reine Blanche (ainsi nommé en souvenir de Blanche de Castille morte à Melun en 1252). J’ai ajouté des pare-battages le long du quai pour protéger le bateau. En fin de journée, une drôle d’embarcation est arrivée. On dirait un engin de sauvetage sur les cargos, reconverti en embarcation fluviale avec chauffage.



10 août :

Il fait 14,5° à 7h30. Le ciel est bleu et il y a une petite brise qui apporte un peu de fraicheur. Nous partons à 8h30 pour Paris. A l’écluse de Vives eaux nous sommes seuls et passons sans être ballotés.
Nous suivons ensuite le commerce « Urgence » jusque dans l’écluse de Coudray. Les écluses d’Evry et d’Ablon-sur-Seine sont aussi passées tout en douceur. Le vent du nord lève une houle qui devient forte sur la Seine vers 13h00.
A Port à l’Anglais j’indique que je serai devant les portes dans dix minutes. La réponse de l’éclusier « vous avez cinq minutes pour arriver », m’oblige à pousser ma vitesse à près de 20 km/h. La raison de cette demande est probablement due à la présence de deux commerces qui attendent dans l’écluse.
Nous sortons de l’écluse sans avoir eu d’attente et il est 15h45. Ayant prévenu par téléphone de mon arrivée au port de l’Arsenal, un appel VHF sur le canal 9 me donne le feu vert pour entrer dans l’écluse. On m’y indique aussi directement la place à occuper face aux sanitaires, super, et à 16h30 je suis amarré.
La nuit m’est facturée 51,96€ au lieu de 42€ comme indiqué dans le guide du Plaisancier, édition 2016/2017.
Vers 20h00, deux cousins « traiteurs » viennent nous rendre visite en apportant un diner gastronomique. Avec le vin présent à bord, repas et soirée parfaits. Malgré un ciel très menaçant, il n’a pas plu et la nuit a été très calme, pas de manifestation dans la rue autour du bassin.



11 août :

Ce matin, température fraîche, mais le ciel est bleu. Il devrait faire chaud aujourd’hui. Quatre bateaux se sont présentés pour l’écluse, ce qui m’oblige à attendre celle de 09h10 pour prendre l’alternat de 9h35. Comme le grand tchalk, essayant de se diriger vers l’écluse, n’arrive pas à manœuvrer à cause du vent, on m’informe que je peux y aller. Je demande cinq minutes pour être prêt. Il me faut démarrer les moteurs, débrancher le câble électrique, défaire les amarres et quitter ma place pour entrer dans l’écluse. Heureusement un voisin vient à mon aide pour maintenir le bateau le temps de défaire les amarres.
La bassinée est rapide. En sortie, pas un seul bateau, montant ou avalant, hormis le hollandais « le Carpe Diem » qui était déjà dans l’écluse. Je me presse de le trémater pour attraper le feu au vert au plus vite. Nous passons le feu de l’alternat au moment précis où celui-ci passe au rouge, ouf !

Lui a d’abord hésité et puis est ensuite passé au rouge sanguinolent. Nous traversons Paris sans rencontrer un seul bateau.
Depuis Gennevilliers, le vent soulève un gros clapot sur la Seine. La halte de Rueil étant libre, nous pouvons nous y arrêter pour déjeuner. Quelques jeunes font des selfies avec le bateau en toile de fond.
A Bougival, en début d’après-midi j’ai 40 minutes d’attente. Il y a toujours du vent mais le clapot s’est calmé. A Andrésy il n’y a pas eu d’attente mais nous prenons la bassinée avec « l’Auxérois » qui lui aussi a éclusé sans amarres, au moteur. A 18h00, je suis amarré au ponton visiteurs de la Nouvelle Marina Port-Saint-Louis. Depuis Paris, j’ai croisé des bateaux de commerces, cinq grands bateaux de croisière au trois-quarts vides, mais par contre, je n’ai vu aucun bateau de plaisance.



12 août :

Ce matin la température est douce malgré un ciel couvert. Je pense qu’il va faire chaud pour notre départ en début d’après-midi. Ayant amené une voiture au port (pour la fin de la croisière) avant notre départ nous faisons de grosses courses au supermarché car il ne sera pas possible de rencontrer un commerçant au bord de l’eau avant Rouen.
Nous partons tranquillement vers 13h30 pour l’Ilon (seulement moteur bâbord à 1750 tr/mn). Vers 16 heures, j’inverse les moteurs. Je constate une fumée suspecte sur tribord et une élévation de température anormale. J’inverse de nouveau avant d’avoir une alarme de température. Je fais le plein en arrivant, seulement 1,21€ le litre de gazole.
Ayant rejoint ma place pour la nuit, Je contrôle le refroidissement du moteur. Tout semble rentré dans l’ordre car il ne fume plus. J’ai dû aspirer des « saloperies », pourtant le filtre est propre. Nous verrons demain. C’est le jour des problèmes car la télévision ne veut pas se mettre en marche. C’est seulement un mauvais contact vite réglé, au niveau de la prise d’alimentation.



13 août :

Il fait moins de 16° quand nous partons du port. A 8h30 nous sommes dans l’écluse de Méricourt et la bassinée se passe tout en douceur. En sortant, nous prenons une seconde douche (offerte par la porte guillotine de l’écluse) sous la porte guillotine. Je marche sur le moteur bâbord car le tribord chauffe. Il faut absolument que je trouve une solution à Venables ce soir. Comme j’ai senti une odeur de caoutchouc, il est possible que la turbine présente un problème.


A Vernon, il y a deux bateaux de croisière amarrés à couple sous le pont, un Suisse et un Allemand.
Un bateau, le Seine Princess arrive derrière nous. Il nous trémate, en passant très près de nous, vers 11h40 sans prendre contact par VHF sur le canal 10. En l’appelant sur ce canal, je lui explique que la VHF est aussi un outil de sécurité. La femme qui me répond me dit ne pas comprendre et semble offusquée que je lui fasse une remontrance, alors qu’elle aurait dû essayer de s’assurer de mes intentions avant de me trémater. Encore une qui n’aime pas les plaisanciers et qui est incapable de se remettre en question ou de reconnaître ses torts.


A 12h30 nous sommes devant l’écluse de Notre Dame-de-la-Garenne pour déjeuner comme nous le faisons chaque fois sur le quai amont en rive droite. Nous arrivons vers 16h00 à Venables qui est toujours en travaux depuis maintenant deux ans. Il fait très chaud, 30° à l’extérieur.
J’emprunte un furet au mécanicien du port pour déboucher le tuyau d’aspiration du refroidissement du moteur tribord après avoir vérifié que l’aspiration ne fonctionnait pas. J’en profite aussi pour changer la turbine qui ne présente pourtant aucun défaut visuel. J’ai probablement aspiré un sac que sera tombé au fond du lac après le passage du furet. Après remontage, tout fonctionne normalement. Ce sera à vérifier demain pendant notre descente sur Rouen. Comme j’ai un furet de 3 m à la maison qui ne me sert strictement à rien, il va venir à demeure sur le bateau ou il sera probablement plus utile.



14 août :

Il fait très frais ce matin quand nous quittons le plan d’eau. Tout est calme et les oiseaux chantent. J’allume mes feux de navigation car un léger brouillard nous entoure. Le radar est en route, donc pas de mauvaise surprise à attendre.
Il y a beaucoup d’humidité à l’extérieur sur le bateau. A 10 h20, nous sortons de l’écluse de Poses-Amfreville ou nous sommes passés avec le « Magister », le porte-containers qui nous avait trématés à la sortie du plan d’eau de Venables. La marée est basse car nous descendons de plus de 6m. A Saint-Aubin, c’est au tour du France, un bateau de croisière, de nous trémater. On n’aperçoit pratiquement personne, pourtant il n’est que 11h30. Au passage à Oissel, les pontons sont toujours désespérément vides.
En arrivant à l’Ile Lacroix, un plaisancier nous aide pour l’amarrage. Merci à lui. Il n’y a pratiquement pas de bateau. Depuis le départ en retraite du préposé (en juillet de cette année), la halte est « morte ». Il n’y a plus d’entretien ni d’accueil. D’ailleurs il est pratiquement impossible de joindre quelqu’un à la mairie. Le numéro de téléphone est le suivant : 02 32 08 01 03.
Le soir, nous profitons du son et lumière de la Cathédrale qui s’est renouvelé depuis notre dernier passage.

15 août :

Nous restons à Rouen aujourd’hui. Il fait beau, le ciel est tout bleu, il n’y a pas un souffle d’air. Tout est fermé. Pas un commerce n’est ouvert à part les boulangers. Même la vieille ville est déserte. Il n’y a pas ou peu de touristes. Nous faisons un très bon repas comme à notre habitude puis la sieste.
En fin d’après-midi, un plaisancier du port de Saint-Aubin vient se mettre à quai devant nous. Il n’a pas vraiment l’habitude, le courant est très fort, et mon étrave a bien failli devoir être repeinte à nouveau. L’accident est évité de justesse, juste un petit choc sur le balcon sans conséquence.
Jérome, le propriétaire s’excuse et me demande s’il peut m’accompagner demain pour la descente vers Honfleur. Il ne l’a jamais faite et il est un peu inquiet. Pas de problème pour moi pour qui ce sera la huitième. Nous partirons vers 7h30 demain matin avec le courant portant.
Arrivés un dimanche et repartis le mardi matin, nous n’avons vu personne.



16 août :

A notre départ, à 7h30, la température est très fraiche. Il y a seulement 15° mais le ciel est tout bleu et il n’y a pas de vent. Les prévisions météorologiques donnent une mer à 0,3m dans l’estuaire, sans houle. Nous partons tous les deux, Harriet et le bateau de Jérome. En arrivant à la Bouille vers 9H00, la Seine est un véritable lac sans une ride. Le courant est portant depuis le départ, mais à 9h35, c’est la renverse. Notre vitesse passe de 13,8 km/h à seulement 9,5 km/h.


Nous croisons notre premier bateau, « un croisière », vers 10h30. Dix minutes plus tard, c’est au tour d’un cargo à Duclair suivi bientôt d’un second. Ces bateaux ont pris la marée montante dans l’estuaire de la Seine et arrivent avec le flot.
Notre vitesse chutant grandement, je démarre le second moteur (les deux à 2000 trs/mn). Notre objectif est d’avoir l’écluse de 17h00 à Honfleur. Vers 11h30, le courant commence à faiblir, mais ne s’inverse vraiment qu’une heure plus tard. Nous trématons deux bateaux de croisières à Caudebec-en-Caux vers 13h30, sans difficulté… Ils sont amarrés en rive droite en vis à vis.
Notre vitesse continue d’augmenter et atteint maintenant 19 km/h avec le courant portant. A partir de Tancarville, je réduis l’allure pour éviter de faire des ronds dans l’eau devant Honfleur. Malgré tout, nous attendons pendant environ 35 minutes. Le courant est fort mais j’arrive avec les deux moteurs à 1100 trs/mn à me tenir pratiquement immobile devant l’entrée de l’écluse. Notre moyenne pour arriver à Honfleur s’établie à 12,6 km/h en ayant mis 9 heures pour la descente.


A 17h00, enfin, nous entrons pour une bassinée montante de 4m environ. Jérome a quelques difficultés à s’amarrer, il n’a pas de propulseur d’étrave, mais tout rentre rapidement dans l’ordre. Nous avons beaucoup de spectateurs au-dessus de nous qui regardent parfois avec envie nos bateaux de plaisance.

Quinze minutes plus tard, la petite barque orange du Cercle Nautique de Honfleur vient nous accueillir pour prendre notre amarrage au quai du Jardin Public avant le Vieux bassin. Cela avait été convenu par téléphone la veille et confirmé le jour même en début d’après-midi. C’est mieux car nous n’aurons aucune contrainte d’horaire pour repartir. Pendant cette descente, nous n’avons vu aucun bateau de plaisance montant.



17 et 18 août :

La chaleur est accablante. Il y a peu ou pas de plaisanciers à Honfleur, hormis les locaux. Le ponton visiteurs est vide ce qui à cette période est rare. Les hollandais sont repartis, mais où sont les anglais, allemands ou belges ?
Nous profitons de cette journée du 17 pour faire quelques courses. Très tard le soir, nous avons droit à un voilier hollandais qui vient se mettre à couple. Il repartira le lendemain matin pour entrer dans le vieux bassin.
Justement ce lendemain, nos amis viennent nous chercher pour passer la journée à Pont-Audemer. En fin de soirée, retour au bateau pour vider une bouteille avec des bulles. Demain, remontée de la Seine jusqu’à Rouen.

19 août :

Il n’y a pas de vent ce matin. Nous entrons dans l’écluse à 7h30 pour en sortir un quart d’heure plus tard. Nous sommes deux bateaux en comptant celui de Jérome qui rentre à Saint-Aubin. Nous descendons de 6,6m. La mer est plate, le coefficient du jour est 97 et il y a une légère brume qui monte.
La marée est en retard mais quand le flot arrive, notre vitesse passe à près de 20 km/h. A partir du pont de Tancarville, nous sommes suivis par un petit bateau de plaisance, un commerce et un cargo. Le plaisancier nous trémate rapidement puis c’est au tour du cargo (le LS Anne), vers 9h30, qui navigue à près de 30 km/h. Il est accompagné de quelques gouttes de pluie qui rafraichissent l’atmosphère.


A 11h40, nous sommes à mi-parcours. En début d’après-midi, un vent de face lève un fort clapot sur la Seine avec des crêtes blanches. Nous marchons très bien sur les deux moteurs à 1950 trs/mn. Nous sommes face au ponton de l’ile Lacroix à 14h50 soit 114 km en 6h50 pour une moyenne de 16,7 km/h. A 15h00, l’amarrage est terminé.



Vers 16h00 nous avons la visite d’une jeune femme de la mairie qui vient nous présenter l’addition pour 2 nuits soit 47,58 euros (23,79€ la nuit). Quand je lui pose la question pour avoir la clé pour sortir de la halte, il lui faut une demi-heure pour me répondre que c’est un résident qui va me la passer.


« Comme je l’ai déjà écrit, cette halte n’est plus gérée (sauf par les résidents qui sont inquiets). Quelle elle la volonté de la mairie ? Laisser pourrir la situation et fermer à court terme pour favoriser le port de plaisance du bassin Saint-Gervais situé en aval ?

En tout cas la somme réclamée pour deux nuits est exorbitante et dissuasive car sans aucun service. Les sanitaires sont dans un état lamentable. Des moustiques sont collés au mur dans les douches, celles-ci sont sales et ne parlons pas des toilettes.
La poubelle n’a pas été vidée depuis notre dernier passage malgré les chaleurs accablantes de ces derniers jours. Le fil d’alimentation de la machine à laver est coupé ce qui la rend inutilisable. Impossible de la rebrancher car un cadenas la condamne.

L’image qui est donnée maintenant est consternante. Pourtant située en plein centre-ville il y avait énormément de visiteurs les années précédentes, surtout étrangers. Il est fort à penser que le bouche à oreille fera le reste dans le futur pour la désaffection de cette halte. Bravo monsieur le Maire pour l’image donnée ».




20 août :

Ce matin nous faisons les courses pour le retour, en particulier le pain car rien ne sera possible avant d’arriver à Carrières-sous-Poissy. Il fait beau, mais des risques d’orage sont annoncés. Nous partons au restaurant le midi, la Perle d’Asie, situé près du pont Pierre Corneille en rive droite.
Après un bon repas, nous décidons d’aller flâner dans la vieille ville située non loin. Mon épouse ne voit pas un trou dans le trottoir en sortant du restaurant et chute lourdement. Résultat, appel des pompiers, passage aux urgences du CHU de Rouen pour le verdict : fracture du tibia.
Plus question de retour par bateau, ce sera par la route en ambulance. Je l’abandonne vers 23 h00 à l’hôpital et retourne au bateau en taxi. Une très mauvaise journée en conséquence aujourd’hui pour cette fin de vacances.



21 août :

Après avoir porté des affaires à mon épouse hospitalisée pour 72 heures, nous sommes dimanche et le rapatriement se fera mardi en ambulance, avec ma sœur nous partons pour Venables car il faut bien, aussi, rapatrier le bateau.
Nous partons vers 13h20, le ciel est gris et le courant contraire est très fort mais je n’ai pas le choix. Etant amarré sur bâbord dans le sens du courant, je me mets en prise arrière sur le moteur tribord pour dégager l’avant du bateau, ce qui me permet de partir sans encombre.
Le soleil s’invite quinze minutes après notre départ puis pendant deux heures joue à cache-cache avec la pluie. Le courant s’inverse enfin vers 14h30 et devient portant. Nous avons 56 km à faire. Nous croisons de nouveau « Le France » au PK 213. Il ne semble pas y avoir grand monde à bord.
Nous passons l’écluse de Poses-Amfreville avec « le Ritmo » qui nous a rattrapés. C’est le bateau de commerce qui nous avait suivis depuis l’écluse de Tancarville. C’est une « belle bête » de 60 m de long. Après l’attente de quinze minutes, la bassinée s’est déroulée sans aucun problème. A la sortie de l’écluse, entre les îles, beaucoup d’activité de nautisme avec des petits bateaux, en particulier pour le ski.
Nous sommes amarrés à Venables à 19h00. Depuis Rouen, nous avons croisé un plaisancier à Poses et ensuite deux bateaux de croisières (dont le France) qui semblaient presque vides.



22 août :

Ce matin la température est de 18° à 5h30. J’ai prévu de partir à 6h00 mais je vais attendre 6h30 qu’il fasse un peu plus jour. Il n’y a pas de vent, juste un léger filet d’air. Nous avons 103 km à faire pour être à port Saint-Louis ce soir. Tout est calme sur le plan d’eau quand nous partons. La Seine est un lac. Aux Andelys, nous croisons un bateau de croisières vers 7h30 qui semble vide.
Nous prenons l’écluse de Notre Dame-de-la-Garenne, seuls, peu avant 9h00. Il y a peu de courant contraire, seulement 1,5 km/h. Je marche sur les deux moteurs.
En passant à Vernon, il y a un bateau de croisière (le River Baroness de Rotterdam) arrêté sous le pont en rive gauche. La halte de plaisance, elle, est vide.
Nous sommes à l’Ilon à 12h45 pour la pause déjeuner. J’en profite pour remettre du gazole car la jauge clignote et je ne veux jamais être à fond de réservoir.
A 14h45, nous repartons pour Carrières-sous-Poissy. L’air devient irrespirable tellement il fait chaud. Nous croisons enfin un bateau de plaisance vers 15h30. Un appel à la marina pour confirmer mon arrivée me permet de récupérer ma place, abandonnée depuis un an pour cause de carénage prolongé à Migennes.
Michel et son fils ont déplacé les bateaux présents pour libérer mon emplacement. Merci à vous. A 18h30, nous sommes amarrés, sans problème car le vent est totalement absent.



23 août :

Nous sommes mardi, le ciel est bleu et c’est un temps idéal pour débarquer. Mon épouse va partir de Rouen vers 10h30 ce qui fait qu’elle devrait arriver vers 12h30 au plus tard. Tout a été réglé par téléphone avec l’assurance de ma carte bancaire, joignable 24h/24h. Nous quittons le bord rapidement et à 11h00 nous sommes à mon domicile. Fin des vacances.



Pour cette croisière 2016, j’ai consommé environ 700 litres de gazole. L’horamètre des moteurs indique :
- Bâbord = 2451.2
- Tribord = 2453.1
Soit depuis l’année dernière 125.9 heures moteurs (environ 840 km parcourus), pour une consommation de 5.6 litres à l’heure en moyenne (par moteur).

Cette année, entre Migennes et Honfleur, pas ou peu de bateaux de plaisance, sauf les locations et les anglais en Bourgogne. Est-ce la situation actuelle du pays qui est responsable de cet état ? Auparavant, les nombreux bateaux rencontrés avaient généralement un pavillon de courtoisie à l’avant, mais cette année ... cela n’a pas été la bousculade dans les ports.
Le modèle économique des bateaux de croisières m’interroge. Je n’avais jamais autant vu de bateaux, mais surtout avec peu de personnes à bord. Il est fort à parier, à moins d’un revirement de situation, que l’année prochaine ils seront moins nombreux.


Le vieux bassin (port de Honfleur)
Chantier Evans Marine
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