Croisière 2014 : les plages du débarquement jusqu’à Grandcamp-Maisy
29 juillet :
Notre destination est la Normandie, plus exactement les plages du débarquement.
Les festivités du 70ème anniversaire sont terminées et il
ne devrait pas y avoir trop de monde.
Le ciel est gris mais avec une température agréable. Le propulseur
d’étrave ne fonctionne pas, probablement un mauvais contact, mais
avec deux moteurs je suis manœuvrant, donc je verrai cela à mon retour.
Cette année, nous ne sommes que trois, mon épouse, ma sœur
et votre serviteur.
Nous partons après le déjeuner car Fernand et Nelly, que nous avons
l’habitude de saluer quand nous partons, ne sont pas au port de Verneuil-sur-Seine.
Nous essaierons de les voir à notre retour.
La navigation jusqu’au port de l’Ilon se déroule sans aucun problème.
Je marche sur mon moteur tribord à 2000 trs/mn soit 12 km/h. Nous rencontrons
quelques commerces montants et avalants, mais aucun plaisancier. Nous sommes
au port à 18h00 et j’en profite pour compléter mon plein
de gazole pour contrôler ma consommation. J’en ajoute 148 litres à 1,42
euro. Un peu de vent à l’arrivée nous aide pour notre accostage.
30 juillet :
Il fait beau, pas ou peu de vent. Nous partons à 09h15 après
une nuit très tranquille. Nous sortons de l’écluse de Méricourt à 10h00
après une bassinée tout en douceur avec une péniche. Je
règle le régime moteur à 2000 trs/mn.
Nous croisons « le Mercator » devant l’imposant donjon du
château de la Roche-Guyon vers 11h00.
Un peu d’histoire :
« Ce château étrange et mystérieux marque les esprits...
Adossé à la falaise qui l’a enfanté, dominant une
boucle de la Seine, il s’est développé au fil des siècles,
entrecroisant avec élégance les styles architecturaux. Son donjon
fortifié, curieusement posé sur la colline, domine la vallée
de la Seine depuis le XIIe siècle. Il est relié à la forteresse
du bas par un souterrain taillé en escalier. L’ensemble est harmonieusement
enchâssé dans un écrin verdoyant. Ses écuries monumentales
destinées à accueillir 99 chevaux vous charmeront et son potager-fruitier
expérimental du Siècle des lumières vous étonnera
par sa structure.
Il y a toujours un peu de brume sur la Seine depuis ce matin mais la température
est de 23,5°C maintenant. A midi « Le Bounty » nous trémate
au Pk 146. Nous faisons notre pause du déjeuner au quai à l’amont de l’écluse
de Notre-Dame-de-la-Garenne (en rive droite) à 13h00, fidèle à nos
habitudes.
Nous repartons à 14h15 mais ne sortons de l’écluse que
45 minutes plus tard. Nous avons dû attendre l’arrivée du
porte-containers « le Cyclone » qui a pris tout son temps dans
l’écluse pour déposer un petit bateau à moteur et
trois jeunes gens qui sont ensuite partis en le devançant.
En navigation, nous croisons « le Viking Neptune », bateau de croisières, à 15h30.
Le bateau est sous pavillon allemand.
Nous sommes amarrés au port de Venables à 17h00. Une place nous attendait, tout en longueur, au fond
du port dont la capacité est en cours de doublement pour atteindre 300
bateaux.
31 juillet :
Ce matin il fait frais dans le bateau. Il est vrai qu’hier soir je n’ai
pas fermé la porte et que la fraicheur de la nuit a pénétré dans
le bateau. Il y a beaucoup de brume sur le lac, mais une belle
journée s’annonce. Nous partons à 9h00 pour Rouen. En sortant
du plan d’eau, un peu de brume persiste sur la Seine. C’est très
joli et cela ne présente aucun problème pour la navigation.
En aval de Saint-Pierre-du-Vauvray, un chevreuil traverse la Seine de rive
gauche vers rive droite devant mon étrave. Nous sortons de l’écluse
d’Amfreville après un bassinée tout en douceur ou nous étions
seuls.
Je pense apercevoir un bateau de plaisance qui approche à toute vitesse vers nous, au PK 205, mais non, c’est la police fluviale qui nous accoste en navigation pour un contrôle. Celui-ci se déroule sans problème et ces messieurs et dame nous quittent après 15 minutes. C’est mon premier contrôle depuis que je suis propriétaire, soit depuis 2001.
Nous croisons « le Séquana » au Pk 222 à 12h30. A
Oissel, le ponton est désespérément vide. Le courant devient
de plus en plus important, il est maintenant de 4 km/heure. Nous croisons notre
premier bateau de plaisance juste avant l’île Lacroix en amont
de Rouen. Il navigue sous pavillon anglais. Le soleil chauffe et il fait 30° maintenant.
A 14h00, nous sommes amarrés à la halte fluviale près du pont Pierre Corneille.
Cinq bateaux de croisières sont à quai en rive droite, sous le
pont. Cela fait embouteillage. Peut-être ont-ils cru que les festivités
pour les 70 ans du débarquement attireraient les touristes. Possible
mais cela étant dit, celui que nous avons croisé en navigation
semblait presque vide.
01 août :
Nous ne naviguons pas aujourd’hui. Ce matin notre destination sera celle
du supermarché pour le ravitaillement, sous un chaud soleil. Profitons-en
car la météo annonce de la pluie pour ce soir ou cette nuit.
Après le repas du midi, nous faisons une balade autour de la cathédrale
dans les rues piétonnes. Il y a beaucoup de monde. Demain nous partirons à 8h00
pour Honfleur, s’il y a de la place, ou pour le Havre. La météo
prévoie un temps calme et peu de mer, seulement des creux de 50 centimètres.
Un plaisancier en provenance de Poses Amfreville est arrivé peu après
20h00. C’est un suédois. Toujours pas de bateau français.
02 août :
Pleine mer à Rouen à 7h47, et à Honfleur à 15h31.
Il n’y a pas de vent, le ciel est gris mais il n’a pas plu cette
nuit. La température est douce pour notre départ vers Honfleur à 7h45.
Nous sommes à l’étale à Rouen et j’en profite.
C’est plus simple pour quitter le ponton et faire demi-tour.
En passant devant le quai des bateaux de croisières, je constate qu’il
n’en reste que deux. Je suis sur un seul moteur à 2000 trs/mn
et ma vitesse est de 13,7km/h. Le soleil a fini sa grasse matinée et
daigne enfin se lever à 8h45.
Je change de moteur à 9h45 pour équilibrer les temps de fonctionnement.
Quelques rafales de vent à 30 km/h me font pressentir un changement
de météo à court terme. Nous croisons le « Botticelli » à quai à Duclair
(bateau de croisières). Nous sommes trématés par le cargo « Mila » au
PK 279 puis par le « Maersk Borry » au PK 288.
Nous passons Jumièges à 11h45, soit quatre heures après
notre départ. Nous sommes sous le pont de Brotonne à 12h30 et
croisons le bateau de croisières « le Amalegro », sous pavillon
allemand, à quai à Caudebec, il est 13 h00.
La renverse du courant commence à 13h15 et notre vitesse tombe progressivement
jusqu’à 4 km/h. Nous croisons 2 cargos et un automoteur qui font
la montée vers Rouen en profitant du flot. A 14h15, je démarre
le second moteur car ma vitesse est de 3,5 km/heure. Le radar ne m’indique
plus rien. Le gros orage que nous traversons pendant environ trente minutes
occulte ses capacités.
Cela se calme progressivement, mais la pluie nous accompagne jusqu’à l’écluse
de Honfleur que nous prenons à 18h00.
Le pont s’ouvre ensuite à 18h30 pour nous permettre de nous amarrer
face au musée de la Marine dans le vieux bassin.
J’avais réservé par téléphone une place au
ponton ou sur catway, mais je ne voulais pas être à couple, ayant à mon
bord une personne à mobilité réduite. Toutes mes prévisions
horaires pour la descente se sont trouvées vérifiées à plus
ou moins 10 minutes sur un parcours de 9h30 entre l’ile Lacroix et l’écluse
d’Honfleur (12 km/h de moyenne). J’aurais pu avoir l’écluse
de 17h00 si j’avais poussé les moteurs un peu plus. Mais bon,
je suis en vacances et le gazole coûte cher...
Notre parcours marin cette année de Honfleur à Grandcamp-Maisy
Notre navigation maritime, cette année va nous conduire jusqu’à Grandcamp-Maisy
si la météo est avec nous.
En effet, par soucis de sécurité j’apporte à l’état
prévisionnel de la mer le plus grand intérêt, même
si ponctuellement les informations reçues sont erronées. La fiabilité n’est
souvent que de 80%.
Pour connaître les prévisions météorologiques, je
consulte les avis affichés dans les ports et l’application « Météo
Consult Marine ».
03 août :
Pas de navigations aujourd’hui. Il a un peu plu cette nuit, mais rien
de grave. Ce matin nous refaisons le ravitaillement, car nos réserves
diminuent. Après quelques gouttes de pluie avant le déjeuner,
le soleil est revenu. Il y a toujours autant de monde à Honfleur, autour
du vieux bassin dont les regards sont attirés par les bateaux à quai.
Il y a beaucoup de bateaux visiteurs, mais à part les locaux, pas un
seul pavillon français hormis le notre dans le vieux bassin.
04 août :
Nous restons à Honfleur, Michel et Marie-Françoise viennent diner
ce soir. La nuit a été fraiche, seulement 16,5°C ce matin
au réveil. Le ciel est nuageux mais le baromètre est à la
hausse avec 1014 mbar.
Le beau temps est sur le chemin du retour.
Honfleur est envahi par les Hollandais. Il n’y a qu’eux sur le
ponton visiteurs, jusqu’à huit bateaux à couple. Quelques
Belges et Anglais sont sur le ponton dans l’avant-port. Mes voisins de
ponton, des Hollandais, sont partis ce matin. Aujourd’hui lundi, il y
a moins de monde sur les quais, ce qui est normal car les gens sont au travail.
Des gamins, hollandais, s’ébattent sur le plan d’eau avec
les annexes des voiliers. C’est interdit mais ce n’est pas un problème
en soi, sauf qu’ils n’ont pas de gilet de sauvetage et qu’ils
ne sont pas très âgés. Enfin…
05 août :
La météo prévoie une mer plate pour notre départ
vers Courseulles-sur-Mer (Juno beach). Quelques nuages, un baromètre à 1017
mbar, et une température de 12,5°C à 8h00.
J’ai prévu de partir par le pont de 11h30 car la pleine mer est à 17h43.
On entre à Courseulles à plus ou moins 2h00 de la pleine mer.
Au moment de rentrer dans l’écluse, un petit bateau nous trémate
par la droite et nous ravit la place le long du quai. Un abruti qui m’oblige à m’amarrer à la
Sirène de la Baie qui sortait avec son plein de touristes.
Nous avons un petit peu de houle en baie de Seine, mais le courant nous porte à 10
nœuds. Après le banc du Ratier, la mer se transforme en lac. Que
du bonheur.
Nous croisons le ferry de Ouistreham à 14h30. Le courant a diminué et
nous sommes maintenant à 6,5 nœuds. Nous arrivons à Courseulles à 16h15
et l’amarrage est terminé à 16h30, côté bureau
du port, après une navigation de 04h30 soit une moyenne de 6,7 nœuds.
Il y a moins de monde que l’année dernière, mais d’après
le bureau du port, les bateaux sont plus gros. Peut-être un lien avec « Juno
beach » et les festivités qui y sont associées, car c’est
là que nous sommes. Après le diner, quelques gouttes d’eau
rafraichissent l’atmosphère.
06 août :
Il pleut depuis 3h00 ce matin. Le baromètre est retombé à 1009.
Le ciel est tout gris. Le seul espoir réside dans la marée qui
pourrait nous ramener le beau temps. La pluie cesse vers 10h00 et le soleil
revient. Nous sommes exaucés. Il fait 26°C à 15h00 et les
nuages gris sont partis.
Nous faisons les courses au supermarché (Carrefour City en centre-ville)
en début d’après-midi, les prix sont toujours aussi élevés
(on se croirait à Deauville) puis une belle balade en ville et le long
de la plage en fin de journée.
07 août :
Il est tombé quelques gouttes d’eau au petit matin, mais rien
de bien méchant. Cette nuit les mouettes ont décoré le
bateau (tout le pont avant). Je suis obligé de passer un coup de jet
d’eau car les fientes sont agressives pour la peinture. La température
est douce, le baromètre à 1012 et le soleil brille. Je prévois
de partir demain matin pour Port-en Bessin après l’ouverture des
portes à 7h15 le matin.
L’après-midi nous faisons une longue visite au « centre
Juno beach ». Visite extrêmement intéressante.
Quelques informations sur ce site :
« Lieu de mémoire et centre culturel en Normandie, le Centre Juno Beach
rend hommage aux 45 000 Canadiens qui ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre
mondiale, dont 5 500 au cours de la Bataille de Normandie et 359 le Jour J.
Fondé en 2003 par des vétérans et des bénévoles,
il présente l’effort de guerre civil et militaire de toute la
population au Canada et sur les différents fronts durant la Seconde
Guerre mondiale ».
08 août :
Ce matin, nous nous levons à 6h00 pour préparer le bateau au
départ vers Port-en-Bessin (Gold beach). Le ciel est gris, il tombe
une petite bruine mais la mer est calme, conformément aux prévisions
de la météo marine quand nous quittons le ponton à 7h15.
Le baromètre est à 1008 et continue à descendre. Coefficient
de 64 aujourd’hui.
En sortant du port de Courseulles, je suis obligé de slalomer entre
les drapeaux des casiers posés par les locaux et par les estivants.
En face d’Arromanches une petite brume estompe les détails de
la côte. Le numéro de téléphone de l’écluse
noté sur le Bloc Marine 2014 est faux. Le bon numéro est le suivant
: 00 33 2 31 21 71 77. Voie VHF 18 à utiliser.
A 9h15, je rentre dans l’avant-port de Port-en-Bessin. La fin de matinée
est agréable, mais depuis 14h00, il pleut. Ce soir nous aurons un feu
d’artifice tiré depuis la tour Vauban face au port.
Quelques informations sur la tour :
« La tour d’artillerie, dite Tour Vauban, qui surplombe le port de pêche
de Port-en-Bessin-Huppain a été édifiée à la
fin du 17ème siècle par l’architecte Benjamin de Combes.
Classée aux Monuments Historiques le 29 avril 1948, elle protégeait
autrefois de ses canons la cité Portaise des incursions des navires
de guerre anglo-hollandais ».
La pluie s’arrête en fin d’après-midi pour nous permettre
de faire quelques courses : cidre, calvados... dans une boutique face à l’échelle
de sortie du ponton. Avec toute cette humidité, le feu d’artifice
a été annulé. Les anglais, à couple avec nous,
sont partis vers 22h00 pour l’Angleterre.
Demain, direction Grandcamp-Maisy. La halte de Port-en-Bessin n’est à considérer
que comme une halte de courte durée. Il y a un ponton pour quelques
visiteurs, mais pas de port de plaisance comme ceux rencontrés le long
de la côte jusqu’à maintenant.
09 août :
Départ le matin à 8h00 car les portes seront ouvertes à Grandcamp-Maisy
jusqu’à 11h49 (Omaha beach et Pointe du Hoc). Ce matin il y a
beaucoup d’humidité, après la pluie qui a duré toute
la nuit. Vers 6h00 tout s’est arrêté, le vent est tombé et
le soleil s’est timidement levé. Le baromètre est remonté à 1008.
La houle est plus importante que prévu en sortant du port, un bon mètre.
A 8h30, j’entends un appel sur le canal 16 pour un bateau en panne moteur
avec deux personnes à bord au large de Grandcamp. Le ciel est bien bleu,
la mer nous arrive par trois quarts avant et l’air est frais.
Nous rentrons dans le port de Grandcamp-Maisy à 10h15 et sommes amarrés à 10h30
avec l’aide du responsable du port qui nous attendait sur le ponton visiteurs.
Le vent se lève dans l’après-midi, mais le soleil chasse
la pluie.
10 août :
Ce matin, pluie, vent, pluie, vent... Le baromètre est descendu à 994
hPa. Nous faisons les courses au Carrefour du coin avec des prix corrects.
Il est à noter que les sanitaires du port sont d’une propreté irréprochable.
Le vent a soufflé très fort, mais la pluie s’est arrêtée
en fin de matinée. Après le déjeuner, sieste puis visite
du musée des Rangers qui retrace la préparation puis la prise
de la pointe du Hoc pendant le débarquement du 06 juin 1944.
Pour information :
« Ce musée retrace l’histoire d’une unité d’élite
américaine spécialement entraînée pour réaliser
le Jour J une mission particulière : l’assaut et la prise de « la
Pointe du Hoc ». A l’aide de textes et de photographies, le visiteur
découvre l’histoire de cette troupe depuis sa création,
le 19 juin 1942 en Irlande du Nord, jusqu’à la fin de la bataille
sur la Pointe du Hoc, le 8 juin 1944 ».
En fin de journée, balade en bord de mer au marché organisé tous
les dimanches à partir de 18h00 pendant l’été. Au
moment de se coucher, nous assistons au feu d’artifice tiré depuis
la plage face au port.
Suite à l’effondrement du quai en bout du port et proche du camping,
de gros travaux sont prévus à partir de la mi-septembre. Seulement
pour cela, tous les bateaux doivent avoir quitté leur anneau pour le 15
septembre.
Juste avant l’ouverture des portes de l’écluse en fonction
de la marée, une mise à niveau de l’eau avec la mer est
effectuée dans le port. Le niveau baisse d’environ un mètre
et de nombreuses bulles de méthane apparaissent partout. C’est
comme si toute l’eau du port se mettait à bouillir. Ce phénomène
est surprenant et je n’en connais pas la raison. Demain départ à 8h30
pour un retour sur Courseulles.
11 août :
Coefficient de 106 avec fermeture des portes à Courseulles à 13h14.
Il a plu quelques gouttes en fin de nuit. La température reste fraîche.
Nous partons dès l’ouverture des portes à 8h45. Cela nous
donne plus de 4h30 mn pour couvrir les 25 milles.
Pour être dans les temps, la moyenne de doit pas descendre sous 6 nœuds.
La houle prévue est de 1m, vérifiée en navigation. Elle
nous arrive par trois quarts arrière et Harriet se dandine. Le soleil
brille et il y a peu de vent. Je règle les moteurs à 2200 trs/mn
ce qui nous donne, avec le courant, une vitesse de 9 nœuds.
En face d’Arromanches, la pluie qui nous précédait, s’est
arrêtée pour nous saluer. Le courant faiblit quelque peu et la
mer se creuse car les fonds remontent. A trois milles nautiques de Courseulles-sur-Mer,
un gros orage nous accueille et les vagues se font plus soutenues.
En prenant l’axe du chenal, à un mille du port, je suis passé sur
la bouée d’un casier qui n’avait rien à faire à cet
endroit, probablement un estivant. Nous avons mis trois heures pour couvrir
les 25 milles depuis Grandcamp-Maisy à la vitesse moyenne de plus de
8 nœuds. Le vent se calme le temps de notre amarrage car l’entrée
dans le port avec tous les gros voiliers amarrés en bout de ponton ne
nous laisse qu’un passage exigu.
Ce sont des hollandais qui ne sont pas sortis du fait des prévisions
météorologiques mauvaises pour les voiliers (avis de grand frais
au large). Repos l’après-midi puis visite du musée du Vieux
Courseulles.
12 août :
Pas de navigation aujourd’hui. Nous faisons le ravitaillement pour plusieurs
jours, cette fois au supermarché situé à 1,5 km du port.
Le temps est incertain et le ciel est gris, mais la température reste
douce.
Ce sont les grandes marées en ce moment et le niveau de l’eau dans
le port est élevé. Si le vent se mettait de la partie, je pense
que le quai serait aussi sous l’eau à marée haute car il
ne reste seulement que deux ou trois centimètres de libre avant le haut
de la rive.
Demain départ pour Ouistreham ou je compte refaire le plein du bateau à la
pompe en libre-service à l’entrée du port.
13 août :
Le ciel est clair mais la température est très fraîche à notre
réveil, seulement 13°C à 8h00. Le baromètre est à 1005
hPa. Le coefficient est très important aujourd’hui, 112. Nous
avons 9 milles à parcourir pour rejoindre Ouistreham (Sword beach) et
normalement la mer ne devrait pas être trop agitée d’après « Météo-Consult ».
Erreur, les creux annoncés à 0,8 m sont en réalité entre
1,5 et 2 m et le vent est largement plus fort que prévu, à 6
Beaufort au lieu de 3.
Nous partons vers 12h00 pour avoir l’écluse de 14h00 à l’entrée
du port de Ouistreham. Nous mettons 1h15 mn pour parcourir les 9 milles depuis
Courseulles, soit une moyenne de 7 nœuds. Moyenne très honorable à la
vue de l’état de la mer aujourd’hui. Un orage éclate
juste avant l’ouverture des portes de l’écluse mais se fait
oublier quand nous entrons dans celle-ci.
Le ponton visiteurs est vide est nous n’avons aucun problème pour
nous amarrer. L’après-midi est consacré à se reposer
de notre traversée mouvementée non conforme aux prévisions marines.
14 août :
Nous partons vers 10h00 pour faire le plein du bateau. Je mets 465 litres de
gazole à 1,37€ le litre.
Nous allons prendre l’écluse de 11h00 puis parcourir les 5 milles
qui nous séparent de Dives-sur-Mer. La météo est plutôt
clémente dans ses prévisions aujourd’hui, peu de houle
et vent modéré à 12 nœuds.
Il y a beaucoup de monde dans l’écluse, une douzaine de bateaux.
C’est la première de la journée et les bateaux sortent.
Le dénivelé est d’environ 2,5m. Nous sortons du sas vers
11h20 et mettons le cap pour Dives-sur-Mer.
La houle est un peu plus forte que prévue mais pas de soucis, nous avons
la mer par trois quarts arrière. Juste dans le chenal du port, une bonne
pluie nous accueille. Cela devient une habitude. Elle nous dit au revoir pour
l’amarrage mais le vent, lui, reste de la partie et je dois m’y
reprendre à 2 fois pour me mettre au ponton.
Les gendarmes sont arrivés vers 15h00 avec un corps repêché à environ
3 miles au large. Sa présence a été signalée par
des plaisanciers. Il devrait s’agir de la personne, tombée à l’eau
il y a une dizaine de jours face à Courseulles, dont le corps n’avait
pas encore été retrouvé. Il a replu ensuite toute la journée
jusqu’au soir et un froid humide s’est installé. Heureusement
il y a du chauffage sur le bateau.
15 août :
Pas de navigation aujourd’hui. Le ciel est nuageux, mais pour une fois
la météo ne prévoit pas d’eau. Le baromètre
remonte à 1013. Il commence enfin à faire beau, mais il y a beaucoup
de vent. La température est très fraiche et j’ai dû remettre
le chauffage pendant 2 heures.
Comme nous sommes le 15, traditionnellement depuis que nous naviguons ensemble, à midi
c’est repas gastronomique. Après ces agapes, balade en ville pour
assurer la digestion.
A 21h00, nous avons droit à un « concert Vintage » sur le
port. Après une heure, nous laissons la musique pour aller nous coucher.
16 août :
Le ciel est tout bleu, mais il fait seulement 14,7°C à 8h00. Le baromètre
est à 1020 et le vent est tombé. Une très belle journée
s’annonce pour notre traversée vers Honfleur. Le coefficient est
de 70 aujourd’hui et la météo prévoie une houle
de un mètre maxi.
La traversée se fait sans aucun problème si ce n’est une
mer de travers qui nous secoue jusqu’au chenal de Seine. Une fois dans
celui-ci la mer nous arrive par l’arrière et c’est beaucoup
plus reposant.
Nous arrivons à l’écluse après 2h15 de traversée, à marée
haute, ce qui fait que les portes amont et aval sont ouvertes. Nous pénétrons
dans celle-ci juste devant le bateau des douanes qui nous a rattrapés.
Nous prenons une place sur catway dans le vieux bassin, face à la boutique
des « Artisans d’art ».
Il y a énormément de monde pour nous regarder arriver, probablement
du fait du concert « Rock » qui est donné sur le bord du
bassin à 50 mètres de notre amarrage.
17 août :
Il a un peu plu au petit matin. Le baromètre est retombé à 1011.
Le ciel est gris, le vent est fort ainsi que la mer. Nous restons au port jusqu’à demain
ou nous partirons pour Rouen en fin de matinée.
A midi nous faisons un excellent déjeuner au restaurant « la brasserie
du port » (à recommander). Mon neveu et ma nièce de passage à Honfleur
nous font une petite surprise en début d’après-midi en
nous rejoignant au restaurant.
Petite balade digestive ensuite entre les averses qui alternent avec le soleil.
On se croirait au mois de mars.
18 août :
Il a plu cette nuit et le baromètre est à 1008. Le coefficient
de marée est de 48. Il fait seulement 16°C à 10h00 du matin
après un gros orage. Pourtant la météo marine ne prévoyait
pas d’eau avec une fiabilité annoncée à 90%. Le
port est vide, il n’y a plus de bateaux au ponton visiteurs.
Pour notre retour vers Rouen, nous prenons le pont de 11h30 et sommes sortis
de l’écluse 20 minutes plus tard. Le flot n’est pas encore
arrivé et la mer est très forte avec des creux à 1,5 m
environ. Comme la houle nous arrive par l’arrière, pas de problème.
Nous croisons notre premier bateau, une fluvio-maritime, à Quillebeuf-sur-Seine.
Le porte-containers « BF Euphoria », puis « l’Atlantic
Power » nous croisent à leur tour, peu après.
A Caudebec, deux bateaux de croisières sont amarrés, à couple,
le « Paul Cézanne » et le « River Venture ».
Le courant commence à nous porter, notre vitesse est maintenant de 17
km/h à 15h30.
La marée étant en train de monter, les cargos nous rattrapent.
Nous sommes d’abord trématés par « le Mistral »,
un automoteur, puis par les cargos le « Leeni » et enfin le « Laureen-C ».
En arrivant à Duclair, une horde de vedettes anglaises commencent à me
trémater. Ils sont sept bateaux et veulent passer par la droite (comme
en Angleterre). Comme je m’y oppose, ils finissent par comprendre qu’en
France, on trémate par la gauche. Nous arrivons au port de plaisance
de Saint-Gervais vers 19h00 et sommes amarrés à 19h15.
Nous avons mis 7h30 pour venir d’Honfleur, soit une moyenne de 8 nœuds. La horde qui nous avait trématés a finalement diminué sa vitesse, ce qui fait que je suis rentré le premier dans le port. A la vue de leur mode de pilotage, celui qui se réjouie est le distributeur de gazole.
19 août :
Départ pour Venables. Le coefficient de marée n’est que
de 40 mais nous aurons le courant contre nous pendant toute la durée
de la navigation. Quelques remarques sur le port de Saint Gervais :
- il y a maintenant une station de carburant et le gazole était à 1,
415€ le litre (18/08/2014),
- la propreté des sanitaires est irréprochable,
- il n’y a pas de porte-manteaux dans les douches,
- l’accueil est toujours aussi chaleureux.
Nous partons après le déjeuner, 12h45, sous la pluie. Le courant
est très fort et je mets les deux moteurs en action. A Oissel, le ponton
reste toujours désespérément vide de tout bateau. Nous
croisons notre premier automoteur de la journée au PK 227, « le
Springer ».
La pluie a cessé et un bateau de croisière, « le Scenic
Gem » nous croise à son tour. Il semble totalement vide si ce
n’est la dizaine de personnes sur le pont. Nous passons l’écluse
de Poses Amfreville, seuls. A 19h00, nous sommes amarrés aux Grèves
du Lac à Venables.
20 août :
Le baromètre affiche 1014, le ciel est bleu mais la température
n’est que de 10°C. Il y a beaucoup de brume sur le plan d’eau
et beaucoup d’humidité sur le bateau.
Nous partons pour le port de l’Ilon à 09h30 sous le soleil enfin
levé. Le ponton de Muids est désert. Aux Andelys, nous croisons
un voilier anglais démâté puis un peu plus loin un plaisancier
belge qui a failli aller sur la digue submergée au PK 167.
Nous sortons de l’écluse Notre-Dame-de-la-Garenne à 12h10,
sous une petite pluie fine, pour déjeuner, amarrés au quai en
rive droite.
A Vernon, nous retrouvons deux bateaux de croisières à couple
sous le pont. Ce ne sont pas les mêmes qu’à l’aller.
Après l’écluse de Méricourt passée sans problème,
toujours seuls, nous obliquons pour le plan d’eau de l’Ilon sous
le vent qui vient de se lever. Je fais le plein du bateau (393 litres de gazole à 1,39€).
Le soleil est apparu en même temps qu’Eole se réveillait.
21 août :
Ce matin baromètre à 1015, pas de vent mais seulement 10°C
comme hier. Les anglais rencontrés à Saint-Gervais sont arrivés,
du moins ceux qui ont réussi à passer sous le pont à l’entrée
du plan d’eau. Eux aussi ont fait le plein. Ils repartent pour le port
de Cergy-Pontoise, sur l’Oise, avant d’aller sur Paris.
Je mets le cap sur ma destination finale Port Saint-Louis, après déjeuner
vers 12h30. A mon arrivée à la Marina, « horreur »,
ma place est occupée alors que le responsable du port connait ma date
de retour.
Ce petit incident mineur il est vrai, sera vite réglé par le déplacement
de l’intrus. A 17h15, je suis de nouveau amarré, à ma place
habituelle.
22 août :
Le ciel est nuageux pour débarquer, mais il ne pleut pas et la température
est de 16°C à 8h30. La nuit a été calme, mais maintenant
place aux bagages car nous quittons le bord vers 10h00.
Pour cette croisière 2014 en Normandie, j’ai consommé environ
900 litres de gazole. L’horamètre des moteurs indique :
- bâbord = 2355.0
- tribord = 2355.3
Soit depuis l’année dernière 120 heures moteurs (environ
850 km parcourus ou 460 miles nautiques), pour une consommation de 7,4 litres à l’heure
en moyenne (par moteur). La vitesse moyenne ne peut être calculée
car je navigue tantôt sur un, tantôt sur deux moteurs.
Cette année, je n’ai rencontré pratiquement aucun plaisancier
français. Dans les ports de mer, les hollandais étaient majoritaires,
suivis des anglais et de quelques belges ou allemands.
Le trafic des bateaux de croisières sur la Seine est en hausse par rapport
aux autres années, mais ils semblent naviguer pratiquement à vide.
Le château de la Roche-Guyon
Le Musée de Courseulles-sur-Mer
Le centre Juno beach