Plaisance et Plaisanciers

Croisière de la côte fleurie à la côte de nacre en 2013


29 juillet :

Le ciel est bleu, il y a beaucoup de vent et la température est agréable. Une journée idéale pour naviguer si nous arrivons à partir. Le vent me plaque contre le quai et je mets 30 minutes pour sortir en marche arrière pour rejoindre les pompes à carburants de la Marina.
J’ajoute 420 litres de gazole pour avoir le plein au prix de 1,59€. Cette année, nous sommes trois à bord pour cette croisière estivale de près d’un mois qui doit nous conduire jusqu’à Courseulles-sur-Mer, en Normandie en limite de la Côte de Nacre. Comme je le disais, nous sommes trois à bord, votre serviteur, mon épouse et ma sœur.
Nous quittons enfin le port à 12h30 pour rejoindre Verneuil-sur-Seine ou nous devons prendre le verre de l’amitié avec Fernand et Nelly. Un an déjà que nous les avons vus.
Après le déjeuner, vers 15h15, nous repartons pour le port de l’Ilon. Il y a toujours beaucoup de vent et le ciel devient très nuageux. Le courant est important, dans notre sens, environ 3,5 km/h. A partir du PK 96, pendant 10 mn, un gros orage nous accompagne. En contactant le port avec le numéro de téléphone donné par le guide de navigation 2012, je reçois un message comme quoi ce numéro n’est plus attribué. Le bon numéro est le suivant : 00 33 1 34 97 09 52.
Nous sommes amarrés à côté de la pompe gazole. La chance est avec nous car le gros orage qui nous a suivis n’a éclaté qu’après notre amarrage. Un seul plaisancier a été rencontré aujourd’hui, français et montant.
Par tradition, vers 20h00, nous débouchons la bouteille qui marque le début des vacances et échangeons quelques petits cadeaux.



30 juillet :

Le soleil est voilé, il fait 21,5°C mais il ne pleut pas ce matin. Nous quittons le port à 8h50 pour l’écluse de Méricourt ou la pluie se joint à nous pour la bassinée qui se passe en douceur. Nous sommes tout seul dans l’écluse. Je n’utilise qu’un seul moteur à 2000 tr/mn. Le loch donne 10,2 km/h et le GPS 13,2 km/h. Le courant est donc de 3 km/h, ce qui est important en cette saison en Seine.
De nouveau quelques gouttes de pluie vers 10h45. Nous croisons un bateau de plaisance vers 11h00 à couple d’un pousseur. Peut-être a-t-il des problèmes ?
A Vernon, deux bateaux de croisières sont au quai sous le pont en rive gauche. Le vent s’est levé. Nous nous amarrons en rive droite juste avant l’écluse de la Garenne pour le déjeuner. Nous repartons vers 14h30 pour le port de Venables, terme de notre navigation aujourd’hui. Nous passons par la grande écluse (celle du milieu) avec le Cyborg, cool.
Nous le trématons peu après car il est difficile de rester derrière lui en naviguant à la même vitesse. En permanence, il accélère ou ralentit.
Le vent est fort et forme des crêtes blanches sur la Seine. Quand nous arrivons au port, le vent plaque brutalement le Harriet sur l’étrave d’un autre bateau au moment de l’accostage. Rien à faire, les éléments ont été les plus forts. Le résultat est un balcon endommagé côté tribord. Pas de chance, car 10 minutes après, la pluie et le vent se sont calmés.
Au port de Venables, pas de 3G, donc pas d’internet, pas de météo. De nouveau il m’est forcé de constater qu’ORANGE est lamentable, comme pendant notre dernière croisière sur la Côte d’Albâtre. Tous les providers ont des hotspots, sauf Orange. Certainement pas assez rentable du côté de Bernières-sur-Seine ou Muids.



31 juillet :

Ce matin le ciel est gris mais le vent est tombé, il ne pleut pas et il fait 20°C à 7h30. Nous partons à 8h00 pour Rouen.
Nous sommes trématés au PK 194 par « Le Centurion » qui navigue à vide. Nous attendons 15 minutes à Amfreville avant de passer dans la grande écluse avec un petit canoë.
Un quart d’heure plus tard, nous sommes en Seine et soumis aux marées. Celle-ci est descendante et nous profitons du courant. Nous croisons deux bateaux de croisières, un français et un allemand. Le Viking Spirit, un troisième bateau de croisière, est resté derrière nous à Amfreville, mais je pense qu’il va nous trémater avant Rouen.
Juste avant le Bas Cléon, il prend contact par VHF pour m’indiquer qu’il va passer par tribord. La chose est terminée à 11h50.
En passant à Oissel, le ponton en rive gauche est toujours vide sous le soleil enfin revenu, seulement des pêcheurs, mais aucun bateau. Nous sommes amarrés à l’Ile Lacroix à 13h20. Ce soir nous irons au spectacle Son et Lumière projeté sur la cathédrale en espérant une météo clémente.



01 août :

Nous passons la journée à Rouen aujourd’hui. La chaleur est éprouvante quand nous allons au ravitaillement au supermarché « les 3 Mousquetaires » face à l’île Lacroix, en rive droite en milieu de matinée. A midi, déjeuner en centre-ville place de l’église Jeanne d’Arc, à la Toque d’Or (à recommander). L’après-midi est consacré à nous promener dans le centre historique de la ville. Demain nous ferons la descente vers Honfleur, sauf aléa météorologique de dernière minute.



02 août :

Prévisions sur Le Havre : coefficient 43, pleine mer 14h59, vent à 5 nœuds.
Le temps est clair et la température agréable. Il n’y a pas ou peu de vent. Nous quittons le ponton à 7h00 avec un courant portant de 4 km/h, un seul moteur à 2000 tr/mn. La renverse du courant se fait à 08h00 soit une heure après notre départ. Je monte le régime à 2300 tr/mn vers 8h45 car ma vitesse est faible, le courant contraire devenant plus important.
Nous croisons notre premier cargo vers 09h00. Nous sommes trématés 30 minutes plus tard par « le Lingeborg » qui marche à environ 12 nœuds. Nous croisons « Anabelle » à 10h30 au PK276. La renverse du courant se produit vers midi au PK 295.
Pour prendre l’écluse de 16h00 à Honfleur, je démarre le second moteur d’autant plus que le courant portant est faible et que j’ai 9 km de retard sur mon planning établi. Nous rencontrons une forte houle, environ 1 m, due au vent juste après le pont de Tancarville sur la mer qui commence à remonter. Ce n’était pas prévu par la météo qui s’est encore une fois plantée.
En longeant la rive gauche au plus près, je limite les désagréments pour mes passagers. Je contacte l’écluse par VHF, canal 17 et à 16h35 nous sommes sortis de celle-ci au PK 356 pour être à 16h45, amarrés dans l’avant-port comme prévu.
Notre moyenne pour la descente depuis l’île Lacroix (115 km) en un peu plus de 9 heures s’établit à 12,5 km/h.



03 août :

Il fait beau. Nous restons à Honfleur pour faire quelques courses et une balade sur les hauteurs situées entre la ville et la plage. Ma sœur a quelques difficultés à monter (le tabac). Le spectacle est superbe du haut de la colline. Arrivés sur le plateau, nous continuons jusqu’à la Chapelle Notre-Dame-de-Grâce. Cette chapelle catholique est située à Équemauville. Construite au 17e siècle, elle est tapissée de peintures et de maquettes de navires offertes en ex-voto par les marins.
De l’esplanade qui entoure la chapelle, s’ouvre à nos yeux un beau panorama sur l’estuaire de la Seine, le port du Havre et le Pont de Normandie.
Nous rentrons en passant par la plage de Honfleur et nous nous octroyons une petite bière bien fraîche au passage.
Quelques gouttes d’eau en soirée au moment de l’apéritif pour nous rappeler que nous sommes en Normandie.




04 août :

Il fait beau et chaud. Michel vient nous chercher vers midi pour déjeuner et passer l’après-midi à Pont-Audemer. Quand Marie-Françoise et lui nous raccompagnent à Honfleur en fin de journée, nous en profitons pour vider une bouteille de champagne sur le Harriet, comme le veut la tradition maintenant à chaque rencontre de nos amis au port de Honfleur.



05 août :

Ciel nuageux, pas de vent, coefficient de 66. Prévision météo : mer plate (20 cm). Je veux prendre l’écluse de Ouistreham de 13h00 (tél. : 02 31 36 22 00).
Nous sortons de l’écluse de Honfleur peu avant 9h00. Dans le chenal de Rouen, nous nous heurtons à un courant contraire de 5 km/h car la marée monte. Une petite houle d’ouest nous accueille ensuite après l’île aux oiseaux. Cette île est artificielle et a été créée en 2005 au large de Honfleur le long du banc du Ratier (île artificielle liée à la construction de Port 2000 au Havre.


A la sortie du chenal de Rouen à la bouée n°5, je réduis le régime à 1850 tr/mn pour arriver juste au bon horaire sans avoir à faire des ronds dans l’eau devant l’écluse. Face à Deauville, le vent est force 3 avec des pointes à 4 et une petite houle de 40 cm. Que du bonheur de naviguer dans ces conditions.
A 11h45, je réduis de nouveau le régime des moteurs à 1600 tr/mn pour être synchrone avec l’ouverture des portes de l’écluse. Je pense que le ponton d’attente sera inutilisable encombré par les petits bateaux des pêcheurs.


Le passage de l’écluse nous prend environ 30 minutes le temps de faire rentrer et sortir tout le monde, surtout les petits bateaux des vacanciers et des pêcheurs locaux. Je trouve une place juste à la bonne taille pour Harriet au ponton visiteurs proche de la Capitainerie.
Nous sommes amarrés, moteurs arrêtés à 13h40. Il fait beau.



06 août :

Le temps est maussade. Nous passons la journée à Ouistreham. Le matin ma petite sœur consulte un médecin suite à une éruption cutanée probablement due à une allergie alimentaire, mais rien de bien grave.
L’après-midi, j’en profite pour faire quelques courses chez Accastillage Diffusion, situé en face du port de plaisance. Demain nous partirons vers Courseulles-sur-Mer.


07 août :

Le ciel est gris et il y a peu de vent au port. Il pleut quelques gouttes. Des creux de 60 cm à 1 mètre de prévu par la météo marine. Nous quittons notre place à 8h00 pour aller compléter notre plein en carburant avant de passer l’écluse. La pompe est automatique et fonctionne avec une carte bancaire H24. Je mets 210 litres à 1,43€ le litre.
Nous passons l’écluse à 08h45 et mettons le cap sur Courseulles. A la sortie du chenal, l’état de la mer n’est pas du tout conforme aux prévisions de la météo. Le vent est à force 5 avec rafales à 6 et la houle accuse deux à trois mètres par le travers.


Un placard s’ouvre brutalement et j’y laisse 2 assiettes. Pour un peu on se serait cru au ball-trap. Même si le bateau encaisse sans broncher ces conditions de navigation, il n’en est pas de même de moi.


Je décide de rebrousser chemin pour repasser l’écluse et aller sur Caen par le canal, en attendant des jours meilleurs. Nous sommes seulement à 14 kilomètres du bassin Saint-Pierre en centre-ville.
A 11h25, nous sommes amarrés en rive droite au quai devant le pont de Bénouville (Pegasus bridge) qui doit s’ouvrir et nous laisser passer à 13h30. Nous en profitons pour déjeuner et à 13h20, nous sommes face au pont sous l’œil scrutateur des caméras de la régulation de la navigation.


A l’heure fixée, le pont s’ouvre et nous laisse passer. Les deux ponts suivants s’ouvriront automatiquement à la détection de notre arrivée. Effectivement, peu avant d’arriver au pont de Colombelles, celui s’ouvre pour nous permettre le passage
A 14h30, après l’ouverture du pont de la Fonderie nous entrons dans le bassin. Dix minutes plus tard, nous sommes amarrés au ponton visiteurs au cœur de la ville. Il y a juste 2 bateaux sur ce ponton face à la Capitainerie, le nôtre et le voilier qui a passé la nuit dernière à couple avec nous et qui a fait le choix de partir ce matin.
Nous avons quelques gouttes de pluie en fin de journée, cela devient presque une habitude, mais bon, c’est la Normandie.



08 août :

Le ciel est bleu, il n’y a pas de vent et il y a du soleil. Bref il fait beau. Le matin nous allons au ravitaillement au Lidl qui se trouve à environ 300 mètres du port sur le bord du canal.
L’après-midi est consacrée à la visite de la ville en commençant par l’Abbaye aux Dames, puis le château avec le musée de Normandie. Nous profitons d’une très belle journée et les prévisions météo pour demain sont très optimistes avec une mer d’huile. Espérons que cette fois les prévisions seront bonnes.

09 août :

Le ciel est bleu pour notre départ et il n’y a pas de vent. La température est de 21° et de la pluie est prévue avant la fin de la matinée. Nous quittons notre amarrage à 8h30 pour être face aux caméras du pont de la Fonderie dont l’ouverture est prévue à 8h45.
Nous devons atteindre le pont de Bénouville situé à environ 10 km pour 10h00. Son ouverture est prévue à 10h10. La pluie annoncée nous accompagne à partir du pont de Colombelles jusqu’à « Pegasus Bridge ». A notre arrivée à Ouistreham, je complète à nouveau le plein avec environ 110 litres en attendant l’écluse car je n’aurai probablement pas de solution pour refaire le plein avant notre retour à l’Ilon.
A 11h30 nous sortons de l’écluse, mais une corde reste coincée à l’avant et mon matelot a beaucoup de difficultés pour la détacher du bollard. Le bateau se retrouve en travers dans l’écluse le temps d’être libéré. Aucun dégât à constater.
La mer est complètement plate lorsque nous sortons du chenal, rien à voir avec mercredi dernier. Le vent forcit à environ 4 à 5, mais ne soulève pas de houle.


Un abruti me coupe la route en arrivant par bâbord et vient se mettre juste devant mon étrave dans le chenal d’accès au port de Courseulles. Sans une mise à zéro des commandes moteurs suivi d’un changement de cap, c’était l’accident assuré.
Tout cela pour arriver avant moi de peur de ne pas avoir de place. Ce dangereux imbécile, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier son comportement, navigue sur un bateau de type Grand Banks immatriculé ROE 69145, à Poses Amfreville. Il est membre de l’ANPEI.
Je pense qu’il doit faire une révision rapide de son permis mer et contrôler les règles de barre (Le Règlement international pour prévenir les abordages en mer ou RIPAM), car le bateau qui arrive sur tribord est prioritaire. De plus, à moins d’être aveugle il m’avait obligatoirement vu. S’il me lit il se reconnaitra. Qu’il me contacte s’il en a le courage et je lui donnerai un droit de réponse. En attendant, si vous le rencontrez, écartez-vous de sa route car il est dangereux.


Mon calme étant revenu, nous pénétrons dans le port derrière lui, après un appel VHF pour l’ouverture du pont. Comme je m’y attendais, il fonce sur la première place disponible. Je passe derrière lui, fais mon demi-tour pour revenir devant lui ou une autre place en bout de ponton est disponible.
Le port est très encombré, c’est un peu l’anarchie pour les places et personne ne gère les visiteurs. Enfin nous sommes amarrés à 13h15 et le beau temps est revenu.
A la capitainerie du port, qui est municipal, on nous offre une nuitée gratuite pour « les fêtes de la mer ». Très sympathique, ce cadeau nous fera repartir lundi prochain sauf si la météo est défavorable.




10 août :

Aujourd’hui, il fait beau et surtout il ne fait pas trop chaud. Le matin est consacré à remplir le frigo, il faut bien manger. Les prix pratiqués dans le Carrefour City situé en centre-ville, sont prohibitifs. Le petit supermarché profite de sa position. Il est à éviter si vous en avez la possibilité.
L’après-midi nous faisons une balade pour la découverte de la ville. C’est la première fois que je mouille mon étrave à Courseulles-sur-Mer. En fin de journée, à partir de 19h00, un marché nocturne est organisé le long du chenal d’accès au port en rive droite. Il y a beaucoup de commerçants, mais peu de commerces de bouche. Surtout il y a beaucoup de monde, des touristes en particulier, dont nous sommes.



11 août :

Ce matin le ciel est gris mais il ne pleut pas et la température est douce. En faisant le tour du port après le petit déjeuner, je constate qu’une multitude « de petites mains » ont accroché des fleurs en papier de toutes les couleurs le long du port, de la jetée et de la passerelle en bois en fin du chenal. C’est superbe et il est à espérer que la pluie ne viendra pas s’inviter et détruire ce magnifique travail.
Il y a beaucoup de monde pour le marché ou cette fois tous les commerces nécessaires pour se sustenter sont présents sur le port et le long du chenal. Pour nous le menu de ce midi est : couscous. Je sais nous sommes en Normandie et ce plat n’est pas très normand, mais comme j’habite au Maroc pour raisons professionnelles depuis 2 ans, je reste dans l’ambiance, même si nous ne sommes pas vendredi.

Vers 11h00, après la messe, c’est le défilé des bateaux décorés depuis le port jusqu’à la sortie du chenal. Un jury est présent pour juger des plus belles décorations.
L’après-midi, vers 17h00 nous nous rendons à la maison de la mer ou doit avoir lieu un concert « de chants de marins ». Quelques gouttes de pluie s’invitent pour essayer de gâcher notre plaisir mais sont vite expulsées. Nous écoutons donc pendant près de 2 heures ce groupe de 24 personnes qui nous enchantent de leurs belles voix.
Demain si la météo le permet, ce sera le départ vers Dives-sur-Mer et Port Guillaume.



12 août :

Au réveil, le ciel est gris, mais il ne pleut pas. Cela se dégage progressivement et la température s’adoucie. L’ouverture des portes est prévue à 12h30.
Les prévisions de Météo Consult Marine donne un état de la mer sans vent avec juste une petite houle de cinquante centimètres. Cela signifie un lac, mais on verra quand on y sera. La pleine mer est à 15h00 et nous avons 15 milles à parcourir. Soit environ deux heures de navigation avec l’aide du courant de la marée montante. Le coefficient est de 72.
Il y a de la place au ponton visiteurs d’après les informations reçues par téléphone. Nous sortons du port vers 12h35. Nous avons un peu de mer de travers le temps de contourner le plateau des Essarts. Puis nous faisons route au 110°, la direction de Dives, après la bouée cardinale les Essarts de Langrune à la sortie du plateau du Calvados.
Nous passons la bouée du chenal de Ouistreham à 13h55. Les moteurs tournent à 2000 tr/mn. Nous entrons dans le port de Dives-sur-Mer à 14h45 soit 2h10 minutes après notre départ.
Comme à Courseulles-sur-Mer, à l’entrée du chenal d’accès au port nous rencontrons un gros clapot. Ce chenal est très sinueux et il est important de rester bien au milieu et surtout, de bien surveiller le sondeur car la hauteur d’eau est faible avec les bancs de sable.



13 août :

Le ciel est gris mais le beau temps revient en fin de matinée. Il ne pleut pas, il n’y a pas de vent, mais la température est fraiche. Nous faisons le ravitaillement le matin, le supermarché est assez loin, et profitons de l’après-midi pour une ballade en ville que nous connaissons bien maintenant.
C’est la troisième fois que nous venons, mais la première avec Harriet. Une douzaine de bateaux sont arrivés avec la marée, dont deux habitables à moteurs. Il y a peu d’étrangers car les pavillons sont français. La crise serait-elle finie ? Demain, si la météo le permet, départ pour Deauville.



14 août :

Le ciel est bleu et l’air est transparent. La météo semble être confirmée pour Deauville, pas de vent et mer belle.
La pleine mer est prévue à 16h16 avec un coefficient de 54. Trente minutes après l’ouverture des portes, vers 13h40, je décide de partir car le niveau de l’eau est suffisant pour nous dans le chenal de la Dives.
Nous rencontrons un peu de houle du nord-ouest en chemin. Il y a beaucoup de bateau autour du chenal d’accès au port de Deauville car la mer est vraiment belle et calme.
A l’entrée du port, au bassin Morny, la passerelle reste ouverte 30 minutes puis se ferme 15 minutes puis s’ouvre à nouveau et ainsi de suite. Nous avons de la chance car nous n’avons pas besoin d’attendre et sommes amarrés au ponton visiteurs, qui est désert, à 15h00.
Nous avons mis 50 minutes depuis la sortie du chenal de Port Guillaume pour rejoindre le port de Deauville. Les autres visiteurs n’arrivent qu’entre 18h00 et 19h00 soit aux limites d’accès au port dont l’écluse se ferme automatiquement dès que le niveau de l’eau devient insuffisant.



15 août :

Après une nuit calme et quelques nuages au réveil, enfin un beau ciel bleu illumine notre journée. Le marché de Deauville est ouvert tous les jours en période estivale. Les prix qui y sont pratiqués sont inacceptables sauf si l’on considère que Deauville a un rang à tenir. Je n’accepte pas et j’ai bien du mal à faire quelques courses à un prix raisonnable.


Histoire de la ville de Deauville :
Deauville, née d’un rêve...
Au milieu du XIXe siècle, la France voit fleurir les stations balnéaires sur ses côtes. Parmi celles-ci, Trouville-sur-Mer, en Normandie. Lorsque le duc de Morny (demi-frère de Napoléon III) s’y rend, il contemple d’un air songeur la longue plage et les landes qui s’étendent au-delà. Un projet fou naît dans son esprit : celui d’y bâtir, de toutes pièces, une ville qui serait "le Royaume de l’Élégance". Il s’associe alors au docteur Ollife, au banquier Donon et à l’architecte Breney. Ils rachètent ces vastes étendues inoccupées (seules quelques maisons étaient regroupées autour du lieu-dit... "Dosville") et commencent les travaux en 1860.
Seules quatre années suffiront pour que Deauville sorte de terre, avec ses résidences, son hippodrome, son église. La liaison ferroviaire Deauville-Paris est créée. Le succès est immédiat et le Tout-Paris accourt dans la nouvelle cité.


A midi, c’est le 15 août et traditionnellement, nous faisons un repas gastronomique avec Champagne et foie gras. L’après-midi, après une petite sieste digestive, ballade à Trouville située de l’autre côté du fleuve côtier « La Touques » par le pont des Belges.
Il y a énormément de monde en ville et la plage est bondée. Pour revenir au bateau, nous utilisons le bac, pour quelques euros, qui nous fait traverser le port.
Quelques mots sur cette escale et en particulier sur le port municipal de Deauville (le bassin Morny) : une seule douche au club nautique, ce qui est indigne d’un tel port. Le wifi est compris dans le prix et est performant. Les prix pratiqués sur le marché sont inacceptables alors que ceux du Carrefour-Market sont corrects. Côté boulangerie, il n’y a rien à dire.



16 août :

La pleine mer est prévue à 19h54 avec un coefficient de 49. Les portes s’ouvrent à 16h20. A 16h40, je prends le cap pour rejoindre Honfleur. Il y a beaucoup de bateaux qui sortent pour une balade en mer. Je règle le régime moteur à 1650 tr/mn pour avoir l’écluse de 19h00, celle de 18h00 n’étant pas accessible.
Il n’y a pas de vent, mais passé la pointe du banc du Ratier, j’aperçois une masse grise sur Le Havre, de la pluie. Celle-ci se déplace et nous rattrape très rapidement.
Nous arrivons à l’écluse de Honfleur à pleine mer, ce qui signifie que les portes côté mer et côté bassins sont ouvertes. La pluie a cessé.
A 19h00, nous sommes amarrés à couple à un Broom 450, sous pavillon anglais. Comme il n’y a pas de vent, la manœuvre est grandement facilitée. Demain matin si la météo est favorable, nous partirons pour Rouen par l’écluse de 5h30 du matin. Nous naviguerons de nuit, j’adore, ce qui nous permettra de voir le lever du soleil si le ciel n’est pas trop nuageux.
Rappel de la réglementation : la navigation de plaisance n’est autorisée à partir du PK 348,2, limite de la mer, vers Rouen (soit 5 km après le pont de Normandie) que 30 minutes avant le lever du soleil jusqu’à 30 minutes après le coucher.
Demain matin, nous serons probablement limite avec la réglementation.



17 août :

Le oefficient est de 52 et la marée haute est prévue à 8h42. Nous entrons dans l’écluse à 5h15 comme prévu. Il n’y a pas de vent, il ne pleut pas et la température est douce. Nous sortons du sas à 5h35. Le courant nous pousse.

Je suis obligé de me dérouter sur la gauche du chenal juste après le pont de Normandie car un énorme cargo, qui lui navigue à gauche, nous arrive en pleine face. L’homme de quart ne doit pas surveiller ses instruments de navigation. Pourtant je suis visible au radar et le mien est aussi en route.

Jusqu’au pont de Tancarville, nous croiserons trois autres cargos sans incident, ceux-ci naviguent hors chenal car la mer est haute maintenant.
Nous passons sous le pont à 06h40. Pas de problème avec la réglementation (lever du soleil à 6h47) et de plus c’est l’aurore, le ciel commence à s’éclaircir pour nous permettre d’admirer le lever du soleil. Cette éclaircie est de courte durée car le ciel tourne à la couleur grise peu de temps après. Les moteurs sont à 2000 tr/mn et nous marchons à 10 nœuds.
Nous croisons notre premier bateau de plaisance, avalant, à la Bouille. Il lui reste un long chemin à parcourir avant Honfleur. Comme estimé dans mes calculs, nous arrivons à l’île Lacroix à 12h45 après un peu plus de 7h00 de navigation à près de 9 nœuds de moyenne. Le ciel est resté gris depuis le lever du soleil, mais ça y est, la couleur est maintenant redevenue bleue et il fait de nouveau beau et chaud pour l’après-midi.



18 août :

Aujourd’hui, nous ne naviguons pas. Hier il a plu en fin de journée et toute la nuit. Le bateau est complètement dessalé maintenant.
Nous faisons les dernières courses pour le retour car il sera difficile de s’arrêter devant une boulangerie après Rouen. Comme il y a une petite accalmie depuis le matin, mais il pleut toujours un peu, j’en profite pour finir le lavage du bateau, l’eau de pluie se chargeant de faire le rinçage. A 15h00, comme j’ai terminé, le ciel redevient bleu et le soleil se montre enfin comme un fait exprès.



19 août :

Ciel gris ce matin. Le coefficient de marée au Havre est de 78. Nous partons de l’île Lacroix avec le début de la marée montante vers 10h10. Celle-ci va nous pousser.
La pluie s’est arrêtée juste avant notre départ. Je monte vers l’écluse d’Amfreville sur le moteur bâbord à 2000 tr/mn. Nous passons, sans un autre bateau, dans le grand sas de l’écluse en 30 minutes. Nous nous amarrons en rive droite le long du quai, juste à la sortie de l’écluse, pour déjeuner sous le soleil revenu. Vers 15h30, nous repartons pour Venables (Les Grèves-du-Lac) au PK184 que nous atteignons à 17h00.
On nous accueille sur le ponton au fond du port. Le vent a gentiment attendu la fin de notre amarrage avant de se lever.



20 août :

Le ciel est bleu, il fait frais et le vent est faible. Il y a de la brume sur le plan d’eau. C’est superbe.
Il fait 17° degrés quand nous partons à 9h00. Peu après notre départ, régime moteur à 2000 tr/mn, nous sommes trématés par le Trinidad. Le ciel est devenu nuageux. Nous croisons un bateau de croisière qui est en train de faire sa manœuvre d’amarrage sur le ponton flottant aux Andelys. Nous passons l’écluse de la Garenne, seuls, tout en douceur.
Arrêt en rive droite, au quai qui est désert à la sortie de l’écluse, pour le déjeuner. Quand nous repartons pour l’Ilon, un bateau de plaisance vient s’amarrer derrière nous, aussi pour déjeuner. Nous prenons le bras de Notre Dame-de-l’Ilse, le bras du cimetière à bateaux.
Rien n’a vraiment changé depuis l’année dernière. A Vernon, ce sont deux bateaux de croisières qui sont amarrés à couple sous le pont en rive gauche, le Viking Spirit et le Boticelli, deux bateaux qui font la descente jusqu’à Honfleur. Nous passons l’écluse de Méricourt à 16h45. A l’Ilon je fais le plein pour l’hiver avec 366 litres de gazole à 1,43€ le litre.




21 août :

Il y a de la brume sur le plan d’eau. Sept bateaux anglais sont arrivés hier soir, de taille respectable soit entre 40 et 50 pieds. Ils repartent en même temps que nous pour monter sur Paris à 9h00.
Il fait beau, le ciel est bleu et il n’y a pas de vent. Toute la flottille est derrière nous pour le moment mais ce ne sont pas sept, c’est onze bateaux au total qui nous suivent. Certains ont passé la nuit au quai rive gauche en amont de l’écluse de Méricourt. Ils me rattrapent et me trématent tous entre le PK 103 et le PK 92 pour en fin de compte naviguer ensuite à la même vitesse que moi, devant moi. Allez comprendre.
A 13h00, nous sommes amarrés à notre port d’attache, la Nouvelle Marina Port Saint-Louis. Amarrage en marche arrière en faisant un créneau pour faciliter le départ futur, l’année prochaine. Manœuvre pas évidente, mais heureusement il n’y a pas de vent.
L’après-midi une température caniculaire nous assomme. Je passe mon temps à pêcher à l’ombre du bateau : une brème de 2 kg et des gardons.
Mon épouse et ma sœur rassemblent leurs affaires pour notre départ demain matin. Le soir à l’apéritif, nous ouvrons la traditionnelle bouteille pleine de bulles qui sonne le glas des vacances pour cette année.



22 août :

Ce matin, il ne fait pas trop chaud pour débarquer. Le ciel est nuageux et la température est douce. Tous les sacs sont faits et nous pouvons quitter le bord après le petit déjeuner vers 10h30. Fin des vacances sur l’eau.



Horamètre des moteurs à l’arrivée à Port Saint Louis :
- Moteur Bâbord : 2295,1 heures
- Moteur Tribord : 2295,4 heures

Cette année, nous avons parcouru environ 780 km pour 680 litres de gazole et 107,4 heures, soit 6,5 litres de moyenne, pour une navigation sur un ou sur deux moteurs, suivant les situations de courants ou de marées. Pas de problème important à régler hormis l’accident évité de justesse en mer, face à Courseulles-sur-Mer.


Histoire de Deauville
Histoire de Courseulles-sur-mer
Aller en bas
Retourner en haut