Croisière 2012 en Normandie, de Carrières-sous-Poissy à Dieppe
23 juillet :
Le ciel est bleu, il n’y a pas de vent et la température est agréable.
Une journée idéale pour naviguer. Comme tous les ans, nous sommes
quatre à bord pour cette croisière estivale de près d’un
mois qui doit nous conduire jusqu’à Dieppe, si la météo
est clémente avec nous.
Comme je le disais, nous sommes quatre à bord, mon épouse, votre
serviteur, ma sœur et mon neveu Jessy pour qui ce sera une première
sur un bateau de plaisance. Nous partons pour le port de Verneuil-sur-Seine ou
nous déjeunons après la coupe de champagne offerte par Fernand
et Nelly du bateau « Bonjour », que j’ai prévenus de
notre arrivée par téléphone.
Nous partons donc vers 11h40 et sommes amarrés à Verneuil 40 minutes
plus tard pour cette coupe de l’amitié. Nous repartons vers 15h00 après déjeuner,
pour le port de l’Ilon, terme de notre voyage pour aujourd’hui.
Peu avant l’entrée du port, nous passons devant le château
de Rosny-sur-Seine. Mis à part un petit bateau en excès de vitesse
dans la zone voile (ou est la police ?), je n’ai pas vu de plaisancier
montant ou avalant.
Si j’avais voulu faire le plein des réservoirs à l’Ilon, cela n’aurait pas été possible car un panneau indique que les pompes sont en panne. De plus la capitainerie est fermée, ce qui explique le silence radio sur le canal 9. Le port est en dépôt de bilan mais ne fermera pas (information affichée par la mairie). En attendant la nuitée est gratuite et les douches sont ouvertes.
24 juillet :
Le ciel est bleu, il n’y a pas de vent et la température est de
22°C à 9h00. C’est un temps parfait peut-être un peu
chaud, mais arrêtons de nous plaindre, pour naviguer. Nous passons l’écluse
de Méricourt vers 09h30 sans souci particulier. Il y a un ponton en
rive gauche au PK 128 pour un bateau de 10 à 12 m, sans garantie pour
le tirant d’eau. C’est probablement le ponton du bac qui normalement
fonctionne le week-end pour les piétons (s’il existe toujours).
Je navigue sur un seul moteur à 1800 trs/mn à la vitesse de 12
km/h. Je préviens l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne
que je m’arrête pour le déjeuner avant de passer. Il n’y
a aucun problème à s’amarrer en rive droite avant l’écluse.
Avec la chaleur qu’il fait, une bonne bière bien fraîche
sous le taud nous réconforte.
Nous passons l’écluse avec une péniche, « le Bronx »,
après le déjeuner. L’amarrage dans l’écluse
me causa quelques soucis car l’amarre avant, en étant trop serrée,
m’empêchait de plaquer l’arrière du bateau contre
le bajoyer. Après une explication au nouveau mousse d’une vingtaine
de secondes, tout rentra dans l’ordre. Ensuite, navigation tranquille
jusqu’à Poses sans rencontrer « plaisancier qui vive »,
hormis le Hollandais montant qui en me voyant, a mis les gaz pour rejoindre
le ponton de Muid vers 16h45, de peur que je lui prenne la place. Sans commentaire.
Nous arrivons au quai face à l’île Gribouillard dans le
bras du barrage, ou j’ai mes habitudes, vers 18h15 au terme de notre
navigation pour aujourd’hui.
Il me faut vous donner quelques informations sur la nouvelle halte VNF à Poses-Amfreville
au PK 199,5 en rive gauche sur le petit bras d’aviron et de canotage
:
- l’heure électrique est à 2 euros,
- les 10 minutes d’eau sont aussi à 2 euros (j’espère
qu’il y a du débit).
Le panneau d’informations indique où acheter les jetons en dehors
des heures d’ouverture de l’accueil de la halte (horaires de fonctionnaire).
Il s’agit de l’auberge du halage située à 500 mètres
et non à 200 mètres comme indiqué. Il y aurait même
des douches à cette halte, affirmation à vérifier par
tout plaisancier qui arrête de naviguer avant 15h00 ou 16h00. Je sais,
je suis mauvaise langue, mais à la vue de l’investissement qui
a dû être fait par VNF et les solutions alternatives qui pouvaient
exister, je ne peux m’en empêcher.
25 juillet :
Coefficient de marée à 74. Le ciel est bleu, il n’y a pas
de vent et la température est de 23°C à 8h30, heure de notre
départ vers Rouen, après avoir vérifié les horaires
de la marée.
Après le barrage, nous serons soumis aux marées et donc nous
devrons prendre en compte les courants qui pourraient ralentir ou favoriser
notre navigation. Nous sassons dans la petite écluse avec le « Bismarck ».
Attention, l’écluse est très profonde (en fonction de la
marée) et il est préférable de tirer les amarres lentement,
quand vous êtes en bas, en s’assurant qu’il n’y a pas
de nœud sur celles-ci. Elles risqueraient de coincer. Nous passons Elbeuf à 10h00.
A Oissel le magnifique quai en rive gauche est toujours vide. Il peut accueillir
jusqu’à 6 bateaux.
Nous croisons un plaisancier anglais qui navigue à grande vitesse en
direction de Poses. Nous nous amarrons à la halte fluviale de l’ile
Lacroix à 12h00 après un créneau face au courant avec
juste un mètre de liberté entre les deux bateaux qui nous encadrent.
Nous avons mis un peu plus de trois heures pour venir de Poses-Amfreville.
26 juillet :
Le ciel est bleu, il n’y a pas de vent et la température est de
23°C à 9h00. La marée est haute. Le beau temps semble se maintenir
avec un baromètre à 1019. Pas de navigation aujourd’hui,
nous en profitons pour refaire quelques courses car nos réserves diminuent
rapidement.
Un voilier est parti pour le canal de Tancarville (matage) après que
nous l’ayons aidé à faire demi-tour hier en fin d’après-midi.
Ce retournement à hauts risques à cause du fort courant au moment
de la manœuvre, lui a facilité le départ, tôt ce matin.
Deux bateaux fluviaux sont arrivés mais ne vont pas plus loin.
L’après-midi après notre pause gastronomique à la « La
Toque d’Or » (11 Place du Vieux Marché, 00 33 2 35 71 46
29), je fais mes calculs pour définir l’heure de mon départ
demain pour Honfleur avec les horaires et le coefficient de marée (pour
les courants). L’objectif est d’arriver entre Tancarville et le
pont de Normandie à l’étale. Le résultat me donne
un départ à 09h00.
27 juillet :
Le ciel est nuageux, il n’y a un peu de vent et la température
est de 24°C à 9h00. La marée est montante. Le coefficient
de marée est de 57. Nous partons avec un courant qui restera contraire
pour environ une heure. Nous ne rencontrons aucune circulation dans la traversée
de Rouen.
Quelques gouttes de pluie nous accompagnent quand nous croisons un cargo juste
avant « La Bouille ». Le ponton en rive gauche au PK 260 est inoccupé.
Le vent se lève à force 4 avec des pointes à 5 vers 11h30.
Nous croisons la police portuaire au PK 276. Ils font des ronds dans l’eau
avec le barbecue allumé à l’avant du bateau. Nous passons
le pont de Brotonne à 13h40. Le ciel s’est dégagé et
il commence à faire chaud. Il n’y a pratiquement pas de circulation à part
quelques péniches, mais aucun bateau de plaisance.
La renverse du courant à lieu à 15h00. Peu après, nous
commençons à croiser les cargos et porte-containers qui montent
vers Rouen avec la marée. Le Lady Elena ferme la marche.
Nous passons le pont de Tancarville à 16h15. Notre vitesse est tombée à 8
km/h. Nous entrons dans l’écluse d’Honfleur à 18h00
comme prévu. Il y a beaucoup de monde dans cette écluse et beaucoup
de spectateurs autour.
Nous sommes amarrés face au musée de la Marine à 18h40. Nous sommes descendus de Rouen en neuf heures à la moyenne de 11,5 km/h sur un seul moteur à 2250 trs/mn. L’année dernière nous étions descendus à la moyenne de 13,3 km/h toujours sur un seul moteur, mais à 2450 trs/mn. La différence de temps n’est seulement que de 30 minutes au final pour une consommation largement inférieure.
28 juillet :
Aujourd’hui, farniente. La météo est clémente avec
une température douce mais surtout, il ne pleut pas. Il est à noter
une augmentation sur le prix du port (40 euros par nuit pour Harriet), mais
les douches sont maintenant incluses.
Malgré tout, elles restent sur le parking à environ 400 mètres
du vieux bassin et de notre amarrage.
En faisant le tour du bassin ou nous sommes amarrés, je dénombre
une majorité de pavillons hollandais, peu d’anglais, de belges
ou d’allemands. Quant aux visiteurs français, ils brillent par
leur absence.
La journée s’écoule paisiblement après une petite
promenade digestive en direction de l’écluse. Nous passons une
très bonne soirée avec nos amis Michel et Marie-Françoise
qui viennent dîner à bord. Cela va devenir une tradition quand
nous passons à Honfleur.
29 juillet :
La météo n’est pas très clémente avec nous.
Depuis hier le temps a changé, la température est plus fraiche
et il pleut. Le vent s’est aussi levé histoire d’avoir une
météo complètement estivale ! Nous en profitons pour faire
quelques courses dans Honfleur, quelques souvenirs liquides et solides.
La soirée est très calme avec alternance de pluie et de pas de
pluie. Il n’y a pas énormément de monde dans les restaurants
et le menu est à la moules-frites.
Sans doute est-ce le résultat de la crise...
30 juillet :
Cela fait une semaine que nous sommes partis de port Saint-Louis. Le ciel est
bleu et la température est agréable. Le coefficient de marée
est de 62. Le vent d’ouest est force 4 avec des pointes à 5
et la mer présente des creux de 1 à 1,5m.
C’est une situation normale en baie de Seine. Nous passons le pont de
09h30 puis l’écluse avec deux voiliers hollandais, direction Fécamp
avec une marée descendante. La mer forcie au fur et à mesure
que nous avançons dans le chenal de Rouen et le mousse est malade à l’approche
du méridien de Greenwich. Je n’ai vraiment pas de chance avec
les mousses. Je décide donc de changer ma route et de bifurquer vers
Le Havre que nous atteignons 2 heures après notre départ d’Honfleur.
Le prix du port est de 35 Euros, plus les jetons pour les douches. Demain la
météo devrait être plus clémente pour rejoindre
Fécamp en espérant que le mousse, cette fois, supportera la mer.
31 juillet :
La météo prévue par le site Web Météo Consult
(informations marines de météo France) donne un vent d’ouest
de force 2 et une houle de 0,3 à 0,6m. Cela ne devrait pas poser de
problème pour passer Antifer. En réel, le vent d’ouest
est de force 5 dans le port et le ciel est gris. Une forte houle avec des crêtes
blanches est visible à la sortie du port.
Je décide d’attendre jusqu’au lendemain car j’ai peur que
le mousse soit de nouveau malade étant donné que ce sont ses
premières vacances marines.
Nous passons donc une nouvelle journée à attendre une éclaircie
météo qui devrait être vérifiée demain si
j’en crois les dernières prévisions météorologiques
de Météo France. Le soleil revient vers 16h30 et le vent tombe
enfin.
01 août :
Ce matin, il y a peu de vent, un peu de soleil et le ciel est nuageux. Le coefficient
de marée est de 85. La température est seulement de 20°C quand
nous partons à 09h00 pour la station de carburant. Et oui, Harriet
a soif. Vingt minutes plus tard, alourdi d’environ 200 litres de gazole
nous mettons le cap pour Fécamp.
Quelques gouttes d’eau nous font la joie de nous accueillir en arrivant
sur Antifer, mais le vent est seulement de force 3. La mer commence à forcir,
le ciel devient gris et c’est la pluie maintenant qui nous accompagne
pour notre amarrage à Fécamp peu avant 13h00. Globalement, la
météo prévue a été respectée et personne
n’a été malade.
Un blaireau français avec son voilier est venu s’amarrer par mon tribord en fin d’après-midi en arrivant à pleine vitesse au point de déplacer Harriet. Par la suite, j’ai découvert une rayure sur ma coque causée par une excroissance sur le bâbord du voilier. Pas de devise sur ce bateau, comme cela ni vu ni connu. Il y a des fois où j’ai des envies...
02 août :
Cette nuit, il a beaucoup plu, mais ce matin avec le vent, le soleil est revenu.
Après le petit déjeuner nous faisons quelques courses puis
une ballade à l’église Saint-Etienne.
L’après-midi, le ciel reste bleu. Espérons que le beau
temps s’installe. Nous en profitons pour aller nous promener sur la falaise
et visiter la chapelle « Notre dame du salut ». Cette chapelle,
qui domine au nord de la ville, est dédiée aux pêcheurs
qui venaient y prier avant de partir en mer pour Terre-Neuve. Les offrandes
votives, peintures et autres objets, de marins rescapés qui décorent
les lieux rappellent la dureté de la pêche à cette époque.
Le panorama est superbe du haut des falaises et c’est un réel
plaisir de faire le plein de « cartes postales ». Pour information,
un hôtel (3 étoiles) jouxte la chapelle, « la Ferme de la Chapelle ».
En fin de journée, je fais mes calculs de marée pour notre départ
pour St. Valery-en-Caux. J’en profite pour appeler le port et réserver
si possible une place, mais je tombe sur « la connasse de service » qui
m’annonce qu’il est impossible de m’accueillir parce que
c’est la fête de la mer. Si je veux venir à partir du 06
août, pas de problème, mais pour demain, « impossible » le
tout dit sur un ton très sec.
Je raccroche de mauvaise humeur et décide de faire route sur Dieppe
directement en faisant l’impasse de Saint-Valery-en-Caux.
03 août :
Il a beaucoup plu hier soir et en début de nuit, mais ce matin le ciel
est seulement grisâtre, avec un peu de vent. Le baromètre est à 1019
et la température à 22,5°C. Le coefficient de marée
est de 98. Tous les hollandais partent les uns après les autres. Bon
débarras. Hier, il y avait 25 pavillons hollandais dans le port. Nous
partons pour la pompe vers 9h30 et après avoir fait le plein, vers 10h00,
faisons route pour Dieppe.
A la sortie du port, le vent est sud-ouest et les creux insignifiants (entre
0,5 m et 1 m). Ce sont des conditions parfaites pour une navigation en Normandie.
Peu avant d’arriver devant Saint-Valery, je re-téléphone à la
capitainerie pour savoir s’il est possible ou non de m’accueillir.
Après 5 minutes de discussion, plus aucun problème ne subsistait
et je modifie ma route pour entrer dans le port.
Je règle ma vitesse pour arriver juste pour le pont de 11h30 et en informe
la capitainerie pour qu’il m’attende si j’ai quelques minutes
de retard. L’objectif est d’éviter de faire des ronds dans
l’eau pendant 30 minutes devant un pont en position basse qui ne se lève
que toutes les 30 minutes.
Nous avons mis 1h30 depuis Fécamp pour une navigation d’environ
15 miles nautiques. Nous sommes accueillis par le maître de port qui
nous guide jusqu’à notre place à bord de sa petite barque.
Il faut dire qu’avec la fête de la mer, le port est bien encombré.
En début d’après-midi, la pluie semble nous narguer par
intermittence et s’installe enfin jusqu’en fin de journée.
Nous faisons quelques courses avant d’aller écouter, entre deux
averses, le concert de chants de marins donné en soirée, juste à côté de
la capitainerie.
Ce concert nous donne l’occasion d’entendre des « voix »,
ce qui semble être quelque chose en voie de disparition si l’on écoute
les variétés françaises d’aujourd’hui à la télévision ou à la radio.
04 août :
Il ne pleut pas. Le coefficient de marée est de 98. Le ciel est nuageux,
mais le soleil nous surveille avec 19°C à 9h00 du matin. Le baromètre
est à 1016 et hésite entre augmentation et diminution pendant
que la mer monte. L’amplitude de la marée est de 8,8 m, ce qui
est très important. A marée basse, il n’y a pas d’eau
dans le chenal du port. Après déjeuner, le baromètre s’est
enfin décidé, un gros orage lave le bateau. Un autre finira le
travail en fin de journée.
Entre les deux, des joutes nautiques sont organisées dans le port. Un
temps de mois d’août, c’est à dire un vrai « temps de merde » malgré tout.
Quelques mots sur les sanitaires du port pour indiquer que chaque douche est équipée
d’un lavabo et la propreté est irréprochable. Machine à laver
et sèche-linge complètent les équipements.
05 août :
Il ne pleut pas, il n’y a pas de vent, le baromètre est à 1014,
le ciel est gris et température de 17°C à 08h30. Le coefficient
de marée est de 97, la marée sera haute à 14h42 et les
portes devraient s’ouvrir vers 12h30. Nous partons sous la pluie à 13h30.
Il y a un peu de houle à la sortie du port. Notre vitesse est d’environ
8 nœuds. A mi-parcours nous avons de nouveau des gouttes de pluie. Peu
avant Dieppe, j’aperçois par tribord deux voiliers sous pavillon
hollandais qui se font face, les focs sont enroulés et les grand-voiles
faseillent.
Je prends mes jumelles pour examiner la situation et découvre deux marsouins
qui s’amusent entre les bateaux. Je m’approche mais pas trop,
de peur de les effaroucher avec le bruit de mes moteurs, pour profiter aussi
du spectacle.
Le marsouin commun est le mieux connu de la famille des marsouins, autrefois appelés « cochons de mer ». Les marsouins sont de petits cétacés à dents, plutôt noirs sur la face dorsale supérieure, et blancs sur la face ventrale inférieure. Ils se nourrissent de poissons, de crustacés et de seiches. S’ils sont encore, et de loin, les cétacés les plus répandus, leurs effectifs tendent à régresser. Les raisons de ce déclin tiennent sans doute à la pollution marine et à la mort par noyade à cause des filets de pêche.
Après quelques minutes, des images pleins les yeux, je reprends ma route
pour Dieppe et commence à slalomer entre les drapeaux des casiers des
pêcheurs. La pluie cesse peu après la pointe d’Ailly.
Après appel sur le canal 9, on nous indique le ponton n°7 (Champlain),
et une personne nous attend pour nous aider à la manœuvre d’appontage.
Il est 16h00 et nous avons mis 2h30 pour venir.
Après une rapide visite à la capitainerie pour régler
les formalités d’usage il recommence à pleuvoir jusqu’au
soir, et probablement une partie de la nuit.
06 août :
Il a effectivement plu cette nuit. Ce matin il n’y a pas de vent, le
ciel est blanc, gris et noir, au choix mais il ne pleut plus. A 9h00 la température
est de 18,2°C.
Le bleu reprend le dessus pour la coloration du ciel, vers 14h00. Nous en profitons
pour faire une ballade et quelques courses en ville. Un mot pour qualifier
les sanitaires : « parfait », comme à Saint-Valéry.
Après avoir calculé le temps nécessaire au retour vers
Paris, nous décidons de passer une journée supplémentaire
pour visiter le château de Dieppe.
07 août :
Ce matin il n’y a pas de vent, le ciel s’éclaircie et devient
progressivement bleu. Nous faisons des courses le matin et déjeunons
tôt pour être à la visite guidée de 15h00 au château.
Le baromètre remonte et affiche 1023 en fin de journée après
quelques gouttes de pluie. Espérons que ce sont les dernières
avant un bon moment. Je calcule mon horaire de départ pour Saint-Valéry
demain, pour profiter des courants. C’est le retour, nous sommes à mi-parcours
des vacances.
08 août :
Ce matin il n’y a pas de vent, le ciel est gris, le baromètre
affiche 1023 et il y a 20°C. Le coefficient de marée est de 63. Le
soleil est au-dessus des nuages et il ne pleut pas. La température a
beaucoup augmenté quand nous partons vers 14h45. La sortie du port est
un peu sportive avec une houle d’ouest d’environ un mètre
et un vent de force 4 à 5.
La mer est de travers jusqu’à Saint-Valéry, mais pas de
problème pour Harriet. Peu de temps après notre départ,
nous recevons un SOS d’un navire au large de Fécamp en train de
couler. A un mille nautique du port, je réduis ma vitesse pour arriver à 17h30
très précisément. Pendant l’ouverture du pont, un « blaireau
anglais » en profite pour dépasser tout le monde et entrer le
premier dans le port. Certains n’ont plus aucun savoir-vivre. Par VHF,
on nous oriente sur le ponton visiteurs qui est libre, la fête de la
mer étant terminée.
Le soleil est enfin avec nous, mais le fond de l’air reste frais.
09 août :
Il n’y a pas de vent et le baromètre est toujours à 1023.
Le coefficient de marée est de 50. Il y a beaucoup de brume sur la mer
et la visibilité est inférieure à un quart de mille. Le
soleil essaie de percer mais n’y arrive pas.
Le ciel devient enfin bleu au moment de notre départ à 15h30.
Il y a peu de houle et nous passons au large de Veulettes-sur-Mer une heure
plus tard. Il y a toujours de la brume sur la mer, mais le soleil commence à chauffer
fort. La houle augmente à l’approche de Fécamp.
Nous entrons dans le port à 18h00 conformément à mes prévisions.
Le ponton visiteurs est presque complet. Il fait chaud et le vent se lève,
avec des pointes à force 4 pour notre amarrage. Le ciel est maintenant
complètement bleu.
10 août :
Aujourd’hui, le ciel est bleu et il n’y a pas de vent (force 2),
le baromètre est à 1025, la mer est plate et il fait 26,5°.
Le beau temps revient. Nous ne naviguons pas aujourd’hui car nous voulons
retourner au Musée des Terre-Neuvas et de la pêche avec notre mousse.
En début d’après-midi, un « inconscient », plus
malin que les autres, est sorti des pontons sous voiles. Suite à une petite
claque de vent, son bateau s’est trouvé déporté sur
tribord ce qui fait qu’il est passé à moins de 30 centimètres
de mon étrave. L’accident a été évité de
justesse. J’ai rarement vu un marin aussi « con ».
Le reste de la journée se passe tranquillement à lézarder
après notre visite au musée.
En fin de journée, je vais sur la plage de galets pour faire quelques
photos d’un coucher de soleil magnifique que l’on peut enfin admirer
sous un ciel dégagé.
11 août :
Ce matin le ciel est bleu avec quelques nuages, il n’y a pas de vent,
le baromètre est à 1022 et il fait 22°C. Le coefficient de
marée est seulement de 32. Nous partons pour la pompe à 9h00.
Cent dix litres de gazole plus tard nous prenons la route du Havre, il est
09h20.
En sortant du port, nous avons une légère houle de nord-est qui
se calme rapidement. La mer est plate. Une heure après notre départ,
nous croisons les falaises d’Etretat. Nous marchons à 8 nœuds.
Nous passons Antifer en slalomant entre la multitude de petits bateaux qui
traquent maquereaux et autres poissons.
D’après ce que nous voyons, cela à l’air de bien
donner. La mer est un vrai lac jusqu’au Havre.
A l’entrée du port, un pilote qui est en attente vient faire un
tour autour de Harriet. Sans doute de la curiosité ou un besoin de rompre
la monotonie des longues heures à attendre les grands cargos et autres
porte-containers. A 12h30, nous sommes amarrés au ponton visiteurs après
03h10 de navigation, soit 9 nœuds de moyenne.
L’après-midi, le soleil se voile un peu et le vent commence à souffler,
ce qui ne manque pas de réveiller les éoliennes des voiliers.
En fin de journée, je calcule mon heure de départ pour Rouen
en fonction de l’heure de la marée montante de demain.
12 août :
Pour ce nouveau matin du mois d’août, la couleur du ciel oscille
entre gris clair et gris foncé. Le vent est de force 3 avec des pointes à 4
et il fait 20°C. Le coefficient de marée est seulement de 33. Des
orages sont annoncés en soirée mais j’espère qu’ils
resteront au Havre.
Nous partons à 11h30 en direction de Honfleur. Un porte-containers est
sorti juste avant nous et nous sommes quelque peu secoués. Vers 12h10
je reçois un appel VHF « pan pan » pour un voilier face
au Havre.
La mer n’est pas conforme aux prévisions. Une vague, plus forte
que les autres, réussie à submerger mon pavillon Normand sur
l’étrave et même à remonter jusqu’au pare-brise
arrière.
Peu après cette péripétie anodine en baie de Seine, je
modifie ma route du 90° au 180° pour traverser la baie et rejoindre
le chenal de Rouen et avoir la houle de dos au plus vite.
Je suis obligé de tricher un peu pour éviter les vagues qui viennent
de travers (houle et vent d’ouest). Ma vitesse n’est que de 5,5
nœuds en passant devant l’écluse de Honfleur à marée
basse, il est 13h40, et pourtant je suis sur les deux moteurs. Le courant en
Seine contre nous est encore trop fort. Le vent est complètement tombé depuis
que j’ai croisé le banc du Ratier.
Le flot arrive à 13h50 et nous dandine mais notre vitesse n’augmente
pas significativement car le courant est faible pour le moment. C’est
la première heure marée.
Nous croisons « Le Combatant » pendant mon déjeuner en navigation,
puis nous trématons la drague « Mariette ». A 15h25, nous
passons sous le pont de Tancarville.
Deux petits bateaux nous ont croisés à pleine vitesse au PK 320.
Nous arrivons au pont de Brotonne à 17h35.
A partir de 18h00, les cargos de haute mer qui ont pris la marée en
direction de Rouen nous trématent les uns après les autres. Le
dernier à 19h50 est le « Clipper Burgundy ». Nous passons
devant l’entrée du bassin Saint-Gervais à 21h25 et sommes à la
halte fluviale de l’Ile Lacroix quinze minutes plus tard.
Le responsable de la halte, prévenu par téléphone de notre
arrivée, est sur le ponton pour nous aider à faire notre amarrage.
Merci l’ami. Nous avons mis 8 heures entre Honfleur et la halte
fluviale soit une moyenne de 7,7 nœuds.
13 août :
Ce matin le ciel est nuageux, il n’y a pas de vent et il fait 21°C.
Le baromètre est tout juste à 1015.
Nous faisons des courses le matin et je consacre l’après-midi
avec le mousse à laver le bateau au karcher pour enlever les dernières
traces de sel sur la coque et sur les toiles.
Les pompiers sont venus, eux aussi, pour nettoyer leur zodiac avec leur équipement
de plongée. J’en profite pour leur demander s’ils peuvent
regarder la petite roue de mon loch qui est coincée probablement par
du sable ou des herbes.
Après leur départ, le résultat est parfait, tout refonctionne :
- merci messieurs les Pompiers pour votre gentillesse.
14 août :
Le ciel est gris, et il fait 18,5°C. Le baromètre est seulement à 1015
et il y a beaucoup d’humidité sur le bateau. Je fais route pour
l’écluse de Pose-Amfreville dès l’inversion du courant à 9h15.
Dix minutes après notre départ de grosses gouttes de pluie viennent
me contrarier, m’obligeant à passer en pilotage intérieur.
Heureusement cela ne dure pas et je peux repasser rapidement en extérieur.
A la sortie de Saint-Aubin, nous croisons un voilier Anglais. C’est le
premier plaisancier que nous rencontrons depuis que nous sommes en Seine.
Le Renoir nous croise à 11h30. Il ne semble pas y avoir beaucoup de
croisiéristes, mais vu l’heure, peut-être sont-ils à l’apéritif
? Nous passons dans la grande écluse avec « le chti » qui
nous a trématés peu de temps auparavant et deux autres péniches.
Nous sommes amarrés au quai face à l’île Gribouillard à 13h30
pour le déjeuner. Nous repartons pour les « Grèves-du-Lac » (le
port de Venables) vers 15h15. Le soleil brille enfin. Nous sommes trématés à Saint-Pierre-du-Vauvray
au PK 191 par un train de péniches.
A 17h00, nous sommes au port. L’accueil est chaleureux comme les autres
fois et les douches sont dans un état irréprochable.
15 août :
Le baromètre est à 1010, il fait lourd et il commence à pleuvoir
peu avant notre départ à 09h00. La température est de
21°C. Peu après la sortie du port, la pluie est si forte que le radar
ne voie plus rien.
Nous croisons un Pédro sous pavillon anglais juste avant les Andelys.
Le vent se calme enfin et il ne pleut plus. Nous passons l’écluse
de la Garenne tout seul et je m’arrête au quai en rive droite juste
après, pour le déjeuner à midi juste.
Quand nous repartons pour le port de l’Ilon, le vent s’est de nouveau
levé (force 4). Nous prenons le bras rive droite à Notre-Dame-de-l’Isle
et passons devant le cimetière à bateaux.
Nous rencontrons quelques petits bateaux au niveau de Vernon.
Nous sommes tout seul dans l’écluse de Méricourt. Au port
de l’Ilon, l’accueil des visiteurs au niveau des pompes, est squatté par
deux bateaux sous pavillon Belge. Nous n’avons pas de problème
pour nous trouver une autre place en bout de ponton vue notre longueur. L’amarrage
se passe sans difficulté car le vent s’est totalement calmé.
Nous sommes le 15 et traditionnellement ce soir, c’est un menu gastronomique
avec Champagne et foie gras.
16 août :
Nous partons pour notre dernière étape à 13h00 après
déjeuner. Il fait très chaud et le ciel est nuageux.
Au passage devant le château de Rosny-sur-Seine, les rafales de vents
sont à force 3 et il fait 35° sous le taud. Autant dire que ce souffle
d’air est très apprécié. Il suffit que le vent se
calme pour notre arrivée à la Marina Port Saint-Louis et tout
sera parfait. Nous croisons un plaisancier au PK 114 sans pavillon de nationalité.
Qui est-il ? Français ou étranger ?
Le courant qui nous est contraire est faible, environ un kilomètre à l’heure
seulement. Vers 17h00, nous entrons dans la marina, sous une chaleur étouffante
sans un seul filet d’air, parfait pour l’amarrage. Fin de la croisière
pour cette année.
17 août :
Le ciel est nuageux, mais la température est douce.
Un temps superbe pour vider le bateau de nos effets personnels et retrouver
notre « Home, sweet home » à Eragny.
Horamètre des moteurs à l’arrivée à Port
Saint-Louis :
- Moteur Bâbord : 2235,3 heures
- Moteur Tribord : 2247,8 heures
Les heures des deux moteurs sont très proches maintenant. Au total,
j’ai 112 heures pour les deux moteurs pour une consommation moyenne de
7,1 litres à l’heure. Nous avons fait environs 800 kilomètres
en mer et en rivière.
Le régime a oscillé entre 1900 trs/mn en rivière (un seul
moteur) et 2150 trs/mn en mer (avec les deux moteurs).
Histoire du château de Sully à Rosny-sur-Seine
Château de Dieppe