Le voyage du Harriet de Strasbourg à Carrières-sous-Poissy en 2010
25 juillet :
Vers 9h30, nous partons pour la nouvelle Marina Port Saint-Louis déposer
la voiture de ma sœur. Elle nous servira fin août à notre arrivée
au port avec Harriet. La veille, en fin d’après-midi, je suis allé récupérer
la voiture de location chez SIXT à Boulogne, qui va nous permettre de
nous rendre à Strasbourg. Je la rendrai sur place pas loin de la gare
ferroviaire.
A 10h00, top départ à bord de notre C3 Picasso de location, spartiate
mais avec la climatisation.
Après cette journée de route pour nous rendre en Alsace en un peu
moins de six heures, nous retrouvons notre cher bateau. Nous consacrons la fin
de la journée pour nous installer sur Harriet, enfin prêt pour naviguer
en direction de l’Ouest vers la région parisienne.
26 juillet :
Nous consacrons la matinée à faire les courses du frais au supermarché dans
la périphérie de Strasbourg (beurre, viande, yaourts, etc…)
pour notre retour. Comme pour les croisières avec le Carpe Diem, mon épouse,
ma sœur et mon neveu (le mousse) composent mon équipage pour cette
navigation en direction de la région parisienne. Le mousse a décidé finalement
de venir pour voir le nouveau bateau. Normalement cela devrait être sa
dernière croisière avec nous.
En début d’après-midi, nous partons pour le centre-ville afin de visiter un peu Strasbourg que mon neveu ne connaît pas. Après avoir laissé la voiture en stationnement, nous prenons la direction des bords de l’Ill. Malheureusement, deux heures après à l’approche de la « Petite France », les écluses du ciel se sont ouvertes. Je laisse tout le monde dans un café et je vais rechercher la voiture stationnée dans un parking pour rentrer au port, Quai des Belges, à proximité du Parc de la Citadelle.
Vers 20h00 nous repartons, mon neveu et moi, vers la gare de Strasbourg pour rendre la voiture qui nous a amenés depuis Eragny-sur-Oise. Il nous a fallu une bonne heure et plusieurs appels téléphoniques pour trouver ou rendre la C3. Enfin une heure plus tard nous sommes de retour au bateau, en taxi. Demain matin, c’est le grand départ.
27 juillet :
Il fait beau et peu après 09h00 nous mettons en route pour aller faire
le plein de gazole et régler nos comptes auprès de la société Koejac.
J’ajoute 321 litres et la jauge affiche « plein ». Ne connaissant
pas la consommation à l’heure du bateau, j’ignore si cela
sera suffisant pour notre retour, ayant plus de 600 km à parcourir. Nous
allons naviguer sous pavillon Belge car je n’ai toujours pas reçu
l’immatriculation du bateau.
A 10 h00, après avoir abaissé l’arceau radar (pour passer
sous les ponts) nous partons pour Paris très tranquillement sur un moteur à la
vitesse de 6 km/h. Il fait beau et il y a beaucoup de trafic, surtout des Suisses
et des Allemands ainsi que des bateaux de location de chez « Le boat ».
Je commence à prendre le bateau en main. Il est plus gros, plus large
et plus long que le Carpe Diem. Son fardage est aussi plus important.
A Vendenheim, nous sommes obligés d’attendre le pont tournant et le
vent nous pousse sur la droite du canal. Il n’y a pas assez d’eau et je reste
coincé sur ma quille. Il nous faudra au moins 5 minutes pour nous sortir
de ce mauvais pas. Au bruit, le pense que l’hélice tribord a un peu
frotté, mais aucune vibration depuis. Ce point sera à vérifier
lors de la prochaine sortie d’eau.
Nous nous arrêtons pour le déjeuner dans la forêt de Brumath
au PK 297 avant le pont (en rive gauche). Aucun problème de hauteur
d’eau.
Nous partons tranquillement après déjeuner et passons avec un
bateau de location dont le capitaine est très sympathique. Nous sommes
ensuite bloqués vingt minutes à l’écluse 44. Nous passons
toutes les écluses suivantes avec notre location ou deux petites filles
(12 et 14 ans) nous précèdent en vélo d’écluse
en écluse.
Nous stoppons pour la nuit à Hochfelden au PK 286,5 le long d’un
grand quai avec des poubelles et un niveau d’eau suffisant pour nous, en rive
droite. Nous avons parcouru 28 km pour notre première journée
de navigation avec Harriet. Nous partons faire un tour en ville avec mon neveu
pour trouver si possible une boulangerie. Nous ne rencontrerons malheureusement
que des cigognes sur notre chemin.
28 juillet :
Ce matin le temps est gris mais il ne fait pas froid. Nous partons pour Saverne
ou nous nous arrêterons pour visiter la ville. Nous sommes restés
bloqués devant l’écluse 34. Un bateau de location avalant
a confondu les tirettes (entre bleu et rouge). Résultat, un embouteillage
de bateaux, 5 montants et un avalant, qui nous occasionne quarante minutes
d’attente.
Nous arrivons au port en fin de matinée avec un vent assez fort qui
ne nous aide pas pour la manœuvre. Ce port est aussi une base Nicol’s.
Nous avons l’eau et l’électricité pour 10 € et
2,10 € par personne pour la douche. En fin de journée, un gros
orage et une mini tempête de vent nous bloquent à l’intérieur
du bateau. Nous sommes en juillet mais la météo n’est pas
informée de ce fait, le calendrier ne lui a pas été communiqué.
29 juillet :
Nous ne naviguons pas aujourd’hui, et le temps n’est pas avec nous.
Il ne fait pas froid, mais il pleut. Imperméables et parapluie acquis
localement ce matin sont de sortie pour notre balade digestive qui nous entraîne
vers le Château des Rohan que nous avons plaisir à redécouvrir.
30 juillet :
Un pâle rayon de soleil nous réveille, mais miracle, il ne pleut
pas et la température est supportable. Nous partons pour notre première écluse
juste après le port pour 08h45. L’écluse est prête
et nous sassons avec un Nicols (le Kobis) qui nous ouvre la route.
Depuis l’écluse 25, nous rencontrons surtout des bateaux de location
avalants. Nous nous arrêtons pour le déjeuner à Lutzelbourg
près de la base Locaboat. Malgré mon appel téléphonique
pour demander l’asile pendant le déjeuner, une « mégère » nous
interdit l’amarrage au quai de la base sous prétexte de l’arrivée
imminente de bateaux en retour de croisière. Elle nous envoie après
la base dans une zone ou le quai est sous l’eau en rive gauche dans un
virage. Cela m’oblige à mettre des protections entre la coque et
le quai, car les pares battages ne peuvent remplir leur office. Il y a au moins
dix places de disponibles face à la base.
Nous sommes maintenant en Loraine et repartons vers 13h30 sous un pâle
soleil. Un bateau de location le Boat nous ouvre la route pour le passage des écluses.
Nous pénétrons dans la gare d’eau d’Arzviller vers
14h30. C’est un plan incliné à 41% qui va nous servir d’ascenseur
et nous élever de 44 mètres et économiser dix-sept écluses.
L’attente est de courte durée, environ 40 minutes, avant de pénétrer
dans la baignoire. Attention au courant traversier en rive gauche quand vous
prenez l’alignement pour pénétrer dans l’ascenseur.
Il y a beaucoup de spectateurs pour nous voir sortir et nous diriger vers les
deux tunnels de respectivement 2306 mètres et 475 mètres après
une vingtaine de minutes de montée.
A 17h15, nous sommes amarrés juste après le grand ponton de la marina Kuhnle-Tours face à Niderviller
au PK 245 en rive gauche. C’est une base de location gérée
par les allemands, très chère, ou tout est en option. Ne parlons
pas des douches, sujet qui fâche.
L’accès à la pompe, dans la gare d’eau, nous est impossible
car la profondeur indiquée n’est que d’un mètre. Je
voudrais compléter mon plein pour faire une estimation de ma consommation
depuis Strasbourg mais je devrai attendre encore.
31 juillet :
Il fait beau mais la température n’est que de 9°C à 7h00
du matin. Le ciel est bleu et il n’y a pas de vent. Sommes-nous vraiment
en été ? Nous partons tranquillement après le petit déjeuner
en direction de l’écluse de Réchicourt, 15,60 mètres
de descente, à la sortie des étangs de Gondrexange.
C’est la journée de tous les dangers aujourd’hui. Au PK
238, sans visibilité un bateau de location ne répond pas à notre
signal sonore et nous arrive en pleine vitesse à gauche dans la courbe
où il n’y a la place que pour un seul bateau. L’accident
est évité de justesse.
Au PK 236.5, une autre zone en virage sans visibilité, j’aperçois
un cycliste qui regarde à droite et à gauche, je ralentis et, … bingo
un bateau nous arrive dessus à fond et à gauche comme de bien
entendu. Encore évité de justesse.
Au PK 232, dans le passage rétréci, un bateau se présente
juste en face de nous à pleine vitesse alors que je suis à 50
mètres de la sortie. Tous ces bateaux sont des locations et naviguent à 10
km/h ou plus sans se soucier de la sécurité. Au PK 228, un « Locaboat » immatriculé LY9806
ne peut attendre et n’a de cesse de nous avoir trématés.
Nous le retrouvons à l’écluse juste devant nous car il
y a 45 minutes d’attente (juste une bassinée mais l’écluse
est haute).
Nous passons à 13h00 à trois bateaux après avoir reçu
notre télécommande pour la suite car les écluses sont automatisées.
L’écluse est pleine et nous sommes en travers pour permettre la
fermeture des portes. Ce n’est pas un problème car la bassinée
est très lente et les bollards suivent le niveau de l’eau. Après être
passé sous la porte guillotine, nous nous arrêtons en rive droite à la
sortie de l’écluse pour un arrêt déjeuner bien mérité,
il est 13h30. Un « Locaboat » encore, sous pavillon Suisse, arrive à pleine
vitesse pour s’arrêter … 30 m derrière nous sans se
soucier des bateaux amarrés et des remous qu’il occasionne.
Enfin il fait chaud maintenant, plus de 30°C et il fait très soif.
Nous passons les écluses de l’après-midi avec un Suisse qui
a besoin de trois écluses avant de comprendre le fonctionnement de la
télécommande.
Nous arrivons à Lagarde au PK 209.5 vers 17h30. Une station de carburants étant
disponible, nous en profitons pour compléter le plein de gazole. J’en
mets 50 litres et le réservoir, à priori, est plein de nouveau.
Quelques mots sur le port de Lagarde. Ce port est bien sympathique et semble surtout très dynamique. Il nous faut débourser 13 Euros pour la nuit sans la douche. Le Capitaine du port fourmille d’idées qu’il met en pratique pour attirer et retenir les plaisanciers de passage ou ayant besoin d’un hivernage. A titre d’exemple de ce dynamisme, les deux 2 CV à louer pour les courses en ville. C’est aussi une base de location Navig’ France ex base de Rives de France.
01 août :
Il a plu cette nuit mais ce matin la température est douce et le ciel
est nuageux. Nous partons vers 08h00 comme d’habitude mais nous devrons
attendre à l’écluse n°13 car celle-ci n’ouvre
qu’à partir de 09h00. Evidemment, pas d’affichage de la
part de VNF. Ce soir j’aurai du travail car on me signale que les toilettes à l’avant
sont bouchées. A l’écluse n°14, nouvelle attente car
celle-ci est en panne. Intervention de VNF après 10 minutes, « correct
pour le temps d’intervention ».
Nous croisons enfin un plaisancier « français » à la
sortie de la n°16. Nous nous arrêtons à Einville pour le déjeuner
juste avant le PK 191.
« Cette ville tire sa notoriété du sel. A la fin du XIXème siècle, 1’or blanc, c’est-à-dire le sel, suscita un grand intérêt en Lorraine et les demandes de concessions étaient fort nombreuses ».
De nouveau nous sommes stoppés dans notre élan par l’écluse
n°19 en panne avec deux plaisances Allemands à l’intérieur.
A les entendre, ce n’est aucunement de leur faute. Mais d’après
VNF, ils ont poussé la tirette Rouge. Trente minutes auront été nécessaires
pour tout remettre en ordre.
Il fait de plus en plus chaud et il est de plus en plus aléatoire d’arriver à Nancy
ce soir. Nous naviguons et passons les écluses avec un location qui
n’avance pas. Je le trémate pour préparer les écluses
et ainsi ne pas trop perdre de temps.
Au PK 176, le bief étant beaucoup plus long je pousse un peu les gaz
pour essayer d’arriver au port avant la fermeture des écluses.
Je le distance ainsi pour passer les écluses seul et surtout plus vite.
A l’écluse n°24, je tombe sur un petit voilier, environ 8
mètres avec trois enfants en bas âge à bord. Je les trémate à la
sortie. A l’écluse suivante, les parents se plaignent d’avoir été « secoués » alors
qu’ils ont des enfants à bord. Ils prétendent que mon pilotage
est dangereux (pour eux) et que je ne respecte pas la sécurité des
autres. En matière de sécurité, voici les manques apparents
constatés sur leur coquille de noix :
- pas de filet de protection autour du bateau, sur les filières
- amarres trop courtes rallongées par des nœuds pour pouvoir atteindre
les bollards
- pratiquement pas de pare battage, ce qui les oblige à jouer en permanence
de la gaffe pour écarter le bateau des bajoyers
- déplacements peu aisés, le bateau est petit et il y a les trois
enfants en bas âge dans l’espace de manœuvre
- etc. etc. J’arrête là car il ne faut pas tirer sur les ambulances.
Ce sont souvent ceux qui se plaignent que les autres ne naviguent pas en sécurité qui devraient d’abord réfléchir à la prise en compte de leur propre sécurité avant de porter des accusations. La seule solution pour eux était d’écluser seul, au milieu et de prendre tout leur temps, ce qui n’était pas possible avec moi et ma grosse vedette. Mais, bonne âme charitable, je les ai attendus à chaque écluse. Ceci étant dit, s’ils me lisent, je leur donne un droit de réponse que je publierai.
Une minute avant 18h00, je lance la commande de préparation de la dernière écluse
pour accéder au port de Nancy, au bassin Saint Georges. Miracle, cela
fonctionne. A la sortie je passe un appel au port qui nous confirme qu’il
peut nous accueillir. Nous y arrivons vers 18h30. Nous sommes amarrés à couple
d’un anglais qui partira demain midi et nous laissera donc la place.
L’accueil est chaleureux et les formalités accomplies, je peux
me laisser aller au bricolage sur les toilettes.
Je débouche, remonte et réexplique le fonctionnement car le processus
n’était pas respecté. Ces toilettes sont différentes
de celles du Carpe Diem. Une petite fuite, vite réglée car un
tuyau n’a pas été correctement remis en place et nous voici
arrivés à l’heure de l’apéritif.
Après dîner, nous partons pour la place Stanislas ou a lieu un son et lumière. Un énorme orage se déclenche après 5 minutes de spectacle. Nous devrons attendre une bonne demi-heure que cela se calme avant de rentrer au bateau, trempés comme des éponges car sans parapluie.
02 août :
Il a plu cette nuit. Ce matin la température est douce et le ciel est
nuageux. Nous ne naviguons pas car nous voulons visiter la ville que nous ne
connaissons pas. Pour commencer, il faut faire les courses, au supermarché à proximité du
port, car les réserves du bord diminuent.
J’en profite pour remplacer mes lunettes de soleil dont la monture a
rendu l’âme. Mon choix se porte sur un modèle polarisant,
parfait quand on est sur l’eau.
Comme il fait beau et qu’il fait chaud j’en profite pour laver
les toiles du taud avec le Karcher. L’objectif est d’enlever tout
le vert, les mousses, et rendre à la toile tout son cachet. Cette opération
me prend la fin de la matinée.
L’après-midi en partant pour notre ballade, notre regard est attiré par
un superbe tjalk "Alicante", amarré dans le port. Son propriétaire
qui est aussi aquarelliste nous le fait visiter.
03 août :
Aujourd’hui comme il fait beau, nous prenons le petit train touristique
au départ de la place Stanislas. Dans un petit tour dans le centre historique
de la ville nous découvrons nombre de constructions anciennes. De retour
sur la place Stanislas celle-ci offre une vue féerique sous le soleil
enfin revenu.
04 août :
Le temps est gris mais la température est douce pour notre départ
de Nancy. A 9h00, le pont se lève et nous libère pour la suite
de notre navigation. Nous trématons un drôle d’engin amphibie
qui ne doit pas fonctionner qu’au gazole à la vue du grand nombre
de caisses de bières qui sont installées sur le pont, pour le lest
sans doute.
A l’écluse de jonction, nous voyons les portes se fermer. Un bateau
allemand qui nous avait trématés peu avant est déjà à l’intérieur.
L’éclusier nous ayant aperçu, les portes se rouvrent pour
nous permettre de rentrer et ainsi n’avoir qu’une seule bassinée
pour économiser l’eau.
A Aingeray, nous avons près d’une heure d’attente avant de
voir sortir 7 bateaux de plaisance. Nous passons à notre tour, belle montée
de 7,3m, puis nous nous arrêtons juste après pour le déjeuner.
Vers 14h30, nous repartons vers Toul et attendons de nouveau à Fontenoy pendant 30 minutes pour deux bateaux de plaisances avalants. Il y a beaucoup de lentilles d’eau sur la Moselle. Je profite de l’absence de navigation pour pousser les deux moteurs pendant cinq minutes. La vitesse est grisante, plus de 17 nœuds au GPS, mais la consommation, elle, est hallucinante.
Nous attendons de nouveau une demi-heure à l’écluse de liaison avant Toul. Nous passons tranquillement le pont puis nous arrêtons pour la nuit au port de France au PK 129,5 en rive gauche. L’eau est très claire mais il y a beaucoup d’herbes. L’amarrage est sportif avec le vent et les catway qui sont trop courts pour un bateau comme le nôtre. La manœuvre est quand même réussie sans casse avec l’aide des autres plaisanciers présents.
05 août :
Il a plu cette nuit mais ce matin le temps revient doucement au beau, le ciel
passe du gris au bleu et il fait doux mais à l’entrée
de la première écluse de la journée, il pleut. Nous
sommes avec un petit bateau « le Proto » qui nous ouvre la route.
Le soleil se remet à briller enfin et le trafic augmente.
En sortie de l’écluse 18 la commande des gaz du moteur bâbord ne répond plus depuis le poste de pilotage extérieur. Pas grave je passe sur le moteur tribord et nous sortons. A l’écluse suivante, la N° 17, le bateau devant nous tarde quelque peu à sortir et quant à notre tour nous sortons, le bateau étant à demi engagé entre les portes celles-ci commencent à se refermer. Un coup de gaz, un peu de fumée noir, la puissance du moteur cabre le bateau. Celui-ci bondit et nous sort de ce mauvais pas. Il y en a chez VNF qui vont m’entendre. Il y a beaucoup d’herbes à l’entrée du tunnel de Foug.
Pour l’arrêt du soir, Pagny-sur-Meuse est saturé, Void est
complet et nous trouvons finalement une place juste après le panneau
d’Interdiction de stationner en face du silo au PK 103,5 en rive droite. Nous
ne sommes pas les seuls en infraction un bateau nous a déjà précédés
mais comme il n’y a pas d’autre solution.
Une visite du village, charmant, et un arrêt à la boutique des
produits locaux clôturent notre journée. Demain ce sera le tunnel
de Mauvages et son toueur et ses 4877 mètres de long.
06 août :
Le ciel est nuageux et il y a de la brume sur le canal. A 07h00, la température
n’est que de 8,5°C à l’extérieur. Je refais de
l’eau car les deux prochains jours nous nous arrêterons en pleine
nature. L’eau est cristalline sur cette partie du canal. On voie le fond
et les poissons, mais surtout on voie l’énorme quantité d’algues
qui tapisse le fond du canal.
A l’écluse N° 8, en fin de sassement les portes refusent de
s’ouvrir. Coup de chance, une voiture de VNF approche. Je la hèle
bruyamment, la voiture s’arrête ce qui fait que quelques minutes
plus tard, les portes s’ouvrent enfin. Nous passons les écluses
au rythme d’une toutes les quinze minutes et peu après midi nous
sommes devant l’entrée du tunnel en zone d’attente, pour le
déjeuner.
Le passage est prévu à 15h30 et je me suis annoncé par téléphone.
Enfin j’ai laissé un message sur le répondeur
car personne ne décrochait.
Normalement, il faut plus d’une heure pour traverser, et à 14h30,
je surveille le tunnel pour voir si le toueur arrive, mais … rien. L’inquiétude
me gagne quand vers 14h45, je voie deux agents VNF arriver ... à vélo.
Ils m’indiquent que je peux approcher avec le bateau jusqu’à l’entrée
car je vais passer au moteur. Comme il n’y a pas assez d’eau, les
commerces ne passent plus et le toueur est au chômage. Un bateau de plaisance
nous rejoint bientôt et va passer avec nous. Nous traversons sans histoire
en environ 1h15mn, ce n’est pas large et le bateau est imposant ce qui
m’oblige à être prudent. Aucun problème pendant la
traversée, ce qui n’a pas été le cas du bateau qui
nous suivait, car il a touché à plusieurs reprises les côtés
du tunnel.
A la sortie de l’écluse de Demange, un Allemand nous prend la dernière
place disponible juste devant notre étrave. Cela nous oblige à continuer
et à prendre la chaîne d’écluses suivante et espérer
trouver de la place pour la nuit. A l’écluse N° 11 je me renseigne
auprès de l’agent VNF qui me remet une télécommande,
ou je pourrai bien m’arrêter pour la nuit.
Malgré un appel à un de ses collègues en astreinte, à priori
pas de solution. Je vais tenter le quai à droite, en biais à la
sortie de l’écluse en priant le ciel d’avoir assez d’eau.
Cela fonctionne, le bateau est en travers, mais nous sommes amarrés pour
la nuit au PK 270. Ouf !
07 août :
Le ciel est bleu et il n’y a pas de vent. Il fait frais et j’ai
mis le chauffage pendant 45 minutes car il fait 6,5°C à l’extérieur.
Le bief a légèrement baissé de niveau pendant la nuit
et nous devons écarter Harriet pour le remettre en eau avant de démarrer
en le poussant par l’étrave. Opération qui nous a pris
près de 5 minutes, le bateau devant être collé dans la vase.
Nous partons vers 09h00. Il y a de l’attente à chaque écluse, le trafic dans les deux sens, montant et avalant est important sur le canal. A l’écluse 17, deux bateaux sont bloqués car celle-ci est en panne. VNF intervient au bout de 10 minutes.
A 13h00 nous sommes amarrés au relais nautique de Ligny-en-Barrois. L’endroit est sympathique mais pour les douches, pardon la douche, de gros progrès en perspective restent à faire. Nous passons le reste de la journée à nous promener dans le village.
08 août :
Le temps est doux et ensoleillé. Evidemment, les nuages gris chargés
d’eau arrivent au moment du départ. Je loupe la borne de commande
de l’écluse en sortant du port et suis sauvé par un Hollandais
qui lance la commande pour moi, m’évitant ainsi d’avoir à faire
demi-tour pour revenir activer l’écluse. Merci l’ami.
L’écluse N° 24 en panne, nous oblige à lancer un appel à VNF.
Il est vrai que tous les jours depuis notre départ nous faisons appel à eux
pour régler ce genre de situation.
Nous rencontrons notre premier bateau de la journée à l’écluse
N° 30. L’amarrage en fin de matinée, à Barre-le-Duc,
en biais sur le canal, avec le vent n’est pas simple vue la taille du
bateau. Heureusement il y a assez de fond. Je pense que ce n’est pas
prévu pour des unités comme la nôtre, mais toutes les places
le long du quai sont prises par des Allemands et des Hollandais.
09 août :
Le temps est doux, le ciel est nuageux mais il n’y a pas de vent au moment
de notre départ, ce qui nous facilite la manœuvre. A la seconde écluse,
VNF nous regroupe avec un autre bateau de plaisance, Hollandais, pour faire
des économies d’eau car celle-ci manque. Le plaisancier en question
semble pressé et il n’apprécie pas d’être obligé de
m’attendre. De plus je le houspille pour qu’il s’avance car
je suis dans les portes. Enfin il a compris et fait ce que je lui demande.
L’écluse N° 50 est en panne, problème de ventelles. De toute façon pour nous c’est la pause déjeuner et nous nous arrêtons en rive droite. Il y a assez d’eau, environs 1,5 m. En début d’après-midi, après l’écluse N° 51 « bois l’Ecuyer », on nous signale un affaissement de digue sur la droite, mais nous pouvons passer. L’écluse N° 53 est en panne et avons seulement 5 minutes d’attente pour l’intervention de VNF. Je pense qu’ils doivent être rodés vue le nombre de fois où ils interviennent.
Nous ne rencontrons plus personne et tout se déroule normalement jusqu’à l’écluse
63, qui est … en panne. De toute façon il est 18h15 et je décide
de nous arrêter pour la nuit en pleine nature.
Je préviens VNF et lui indique que je repartirai le lendemain matin.
En allant à la découverte des environs, je constate que la halte
de Pargny, après l’écluse, est complètement full
et qu’il n’y a plus de place possible. Pas de regret donc à avoir.
10 août :
Le temps est doux et le ciel est nuageux, nous avons 14°C à 08h00.
Nous naviguons tranquillement et nous sommes seuls sur l’eau. Il commence à faire
chaud. Au PK 14, en rive gauche, il est possible de s’arrêter,
il y a deux places avec des bollards et des tables pour pique-niquer.
Il est intéressant de signaler que l’écluse N° 69 est
complètement clôturée car les gens du voyage la prennent
pour une piscine. Je recueille cette information à l’écluse
suivante car comme tous les jours je dois faire appel à VNF pour nous
dépanner.
Sur la dernière partie jusqu’à Vitry-le-François au PK0, le canal est très sale avec énormément d’herbes flottantes. Juste avant d’arriver au port, j’aperçois un chevreuil qui traverse devant mon étrave. Il est encore loin et ne m’a pas entendu. Il découvre ma présence à quelques mètres du bord et décide de rebrousser chemin et de remonter sur la berge d’où il venait. Dommage, le temps de récupérer l’appareil photo il était déjà parti.
L’accueil au port est hyper sympathique de la part de la capitainerie. Le port est envasé mais la chaleur de l’accueil compense largement ce problème. Il faut aussi signaler que l’on vous prêtera câble électrique, tuyau d’eau ou adaptateur si besoin. Un arrêt à ne pas manquer. Le bateau que nous avons rencontré le 7 Août à Ligny-en-Barrois vient nous rejoindre en fin de journée.
11 août :
Le ciel est nuageux, et il pleut. Nous ne naviguons pas aujourd’hui.
Nous en profitons pour faire les courses et remplir la cambuse le matin. Le
ciel se dégage l’après-midi, plus propice à visiter
la ville.
12 août :
Nous pouvons le dire, il fait beau quand nous partons peu après 09h00.
La première écluse, la N° 1 est transformée en prison
avec des grillages tout autour. La VHF est normalement utilisée sur
la voie 22, mais personne sur la fréquence. A l’écluse
N°3, arrêt d’une heure le temps que les agents de VNF changent
un vérin sur la commande des ventelles de la porte amont sur tribord.
VNF nous attend à l’écluse N° 4 pour nous faire rattraper
une partie du temps perdu. L’écluse est prête.
Nous nous arrêtons pour le déjeuner à la N°5 en rive
droite au PK 14 juste avant le pont. Nous repartons vers 13h15 et l’écluse
N° 6 est en panne. Rien d’alarmant, seulement la routine.
Nous laissons passer un « commerce, le Poulbot » et perdons de nouveau 45 minutes. L’écluse
de Châlons-en-Champagne est, elle aussi, en panne et comme le quai est
complet nous continuons notre voyage jusqu’à l’écluse
N° 10 au PK 39.
Nous nous arrêterons pour la nuit juste avant. Le ciel est toujours gris
mais il ne fait pas froid.
13 août :
Il a plu ce matin, le ciel est gris mais cela commence à se dégager.
Pour la commande de l’écluse, comme nous sommes loin de la borne
de la télécommande, VNF se déplace pour nous faire passer.
Merci à vous. Heureusement qu’ils se sont déplacés
car les portes refusent de se fermer.
Nous rencontrons deux plaisanciers, un Anglais et un Danois et à 11h40
nous sommes amarrés à Mareuil-sur-Ay au port de plaisance. Le
vent s’est calmé pour notre arrivée et le soleil brille.
Le site est verdoyant et peut accueillir une dizaine de bateaux. En revoyant
la position des catways, ce chiffre pourrait même être revu à la
hausse.
Un tour en ville me donne l’impression de visiter une « ville fantôme ».
Tout est fermé et pas âme qui vive. Après un appel à Epernay
qui sait me faire livrer du gazole au port de plaisance, je décide de
partir à 15h00.
L’écluse N° 14 est en panne, pas de réponse à la VHF, l’interphone est en panne. Je suis obligé d’utiliser mon portable et d’attendre 20 bonnes minutes avant de voir quelqu’un venir s’occuper de nous. Heureusement que j’ai un portable.
A 17h00 nous sommes à Epernay qui offre toujours les mêmes services
:
- apéritif à l’arrivée,
- livraison du pain et des croissants le matin.
Ce service est complété par la livraison de gazole par un camion
directement sur le quai, et ce sans surcoût notable du prix du litre.
Le responsable du port nous met à couple d’un bateau sous pavillon
Américain juste en face de la Capitainerie.
14 août :
Il n’y a pas de vent, le ciel est nuageux mais il ne pleut pas. Le camion-citerne
arrive en fin de matinée et je mets 271 litres de gazole. Cette quantité additionnée
au 50 litres du port de Lagarde nous donne une consommation moyenne de 3,8
litre à l’heure. Cette consommation prend en compte le fonctionnement
des deux moteurs, le groupe électrogène et le chauffage ce qui
n’est pas mal pour des moteurs de 200 CV, qui tournent au ralenti, je
le concède, mais quand même.
Au port je retrouve le propriétaire du bateau, l’ANTHIA II alors en
route pour Moret-sur-Loing, que j’avais rencontré à Melun
lors de mon retour d’Auxerre. Il a un an de plus, mais n’a pas
changé du tout...
15 août :
Depuis cette nuit, il pleut, il pleut et nous sommes complètement trempés à chaque
passage d’écluse. Je pilote de l’intérieur et les
essuie-glaces fonctionnent en permanence. Nous croisons deux plaisanciers en
attente à l’écluse de Courcelles. Nous ne pouvons pas nous
arrêter à Dormans car un « blaireau » s’est
mis au milieu du quai nous en interdisant l’accès. Nous continuons
jusqu’à Château-Thierry ou nous nous arrêtons au ponton
en rive droite. Il y a toujours de l’eau mais l’électricité a été vandalisée
et ne fonctionne plus.
Cette halte est limitée aux bateaux de moins de 20 mètres mais
est occupée par une péniche anglaise de 28 mètres.
Comme c’est le 15 août, ce soir repas gastronomique avec Champagne, vin blanc, foie gras etc. Ma petite sœur a eu quelques difficultés pour rejoindre sa couchette ... pourtant très proche.
16 août :
Il pleut toujours et la condensation à l’intérieur du bateau
est à son maximum. Impossible d’ouvrir pour ventiler, et la buée
sur les vitrages me gêne en navigation. La visibilité n’est
pas au mieux. Il ne fait pas froid, mais un coup d’œil sur le thermomètre
extérieur indique 14,7°C à 13h00 à la mi-août,
cela n’est pas beaucoup.
Nous nous arrêtons pour déjeuner au nouveau ponton installé avant
l’écluse de Saint Jean-les-Deux-Jumeaux. Ce ponton en rive gauche
au PK 100, pour deux bateaux est avec eau et électricité, mais
je pense qu’il faut payer pour que cela fonctionne.
A Courtaron N° 9, l’écluse est en panne et nous devons attendre
une demi-heure. Il y a beaucoup de courant à la sortie des écluses
aujourd’hui et il faut faire très attention. Peu après
17h00, nous sommes à la halte de Meaux. La manœuvre est périlleuse
pour accoster car le courant est très fort et les pontons sont perpendiculaires à la
rivière. Nous nous amarrons sans incident, mais il faudra faire attention
demain au moment de partir si le courant est toujours aussi fort. Il faut dire
que la Marne a monté de 40 centimètres depuis deux jours.
17 août :
Il ne pleut plus. Il fait 16°C à l’extérieur et nous
quittons la halte pour nous présenter à l’écluse à 8h30.
Le courant ne nous a pas gênés pour partir car j’ai utilisé toute
la puissance de mes deux moteurs. Le canal VHF à utiliser maintenant
est le 69 jusqu’à Vaires-sur-Marne.
Nous croisons un plaisancier et un commerce et attendons 40 minutes à Vaires
car l’écluse est en panne. Nous croisons deux péniches
dans le bief et faisons la pause déjeuner devant l’écluse
de Neuilly sur Marne. En rive gauche, il y a deux places aménagées.
Nous repartons pour l’Arsenal ou nous pensons arriver ce soir mais nous
sommes bloqués juste après le tunnel de Saint-Maur par l’écluse
N° 17 en panne.
Nous sommes arrivés à 14h45 juste avant l’arrêt de
navigation annoncé pour un laps de temps indéterminé.
Il faudra l’intervention de deux plongeurs pour dégager une énorme
branche qui bloque le fonctionnement d’une vanne cloche. Nous sommes
maintenant trois bateaux de plaisances et trois commerces à attendre.
La navigation est de nouveau autorisée à partir de 18h30 mais
je préfère rester là d’autant plus que je me suis
connecté sur les prises électriques mises en place pour les pompiers.
Nous repartirons demain matin. Une péniche de plaisance anglaise vient
se mettre à couple car il n’a pas d’autres possibilités
d’amarrage.
18 août :
Il ne fait pas froid, mais il bruine. Ce n’est pas ce qui était
prévu hier par la météo. A l’arrière du bateau,
j’ai une énorme quantité d’algues qui sont arrivées
portées par le courant pendant la nuit. Il me faut vingt bonnes minutes
pour tout dégager.
Après mon appel, nous attendons trente minutes avant de pouvoir nous engager
dans l’écluse du canal Saint-Martin pour accéder au port.
Nous arrivons à l’Arsenal à 11h30. L’attente en Seine
a été écourtée car j’avais appelé par
avance et modulé ma vitesse en conséquence. Le temps s’éclaircit
et il ne pleut pas.
Le prix de la nuitée au port est de 46,60 euros, douches incluses. Ce
soir nous dinerons au restaurant « Le bar des Artistes », comme à chaque
fois que nous passons par Paris.
19 août :
La météo est clémente ce matin, ciel nuageux et température
douce. J’ai demandé le sassement pour 8h15 pour avoir l’alternat
de 08h40. Dès que les portes se sont ouvertes, un bateau a pénétré dans
l’écluse. Nous y sommes rentrés à notre tour tranquillement.
Comme d’habitude, la traversée de Paris s’effectue sans
voir un bateau, montant ou avalant et nous arrivons à l’écluse
de Suresnes à 10h15. A 12h30, arrêt pour la pause du déjeuner à Rueil
dans le bras de Bougival. Le ponton est totalement libre face à la maison
Fournaise et nous n’avons aucune difficulté à nous amarrer.
En début d’après-midi, nous prenons la grande écluse
avec deux péniches et deux automoteurs. L’écluse d’Andrésy
est passée sans attente, juste dix minutes, avec un petit bateau et six
personnes à bord.
A 17h15, nous entrons dans la Marina Port Saint-Louis, nouveau port d’attache
de Harriet. L’amarrage se fait sur le grand ponton central sans aucun
problème.
Je peux couper les moteurs et ouvrir la bouteille de champagne qui est au frais
comme à notre habitude pour notre retour.
20 août :
Après le petit déjeuner, nous faisons tranquillement nos sacs
pour quitter le bord vers 11h00. Le moteur tribord accuse 81 heures de navigation
et le moteur bâbord 44 heures (problème du câble de commande).
Ce qui nous fait au total 125 heures moteurs pour notre retour depuis Strasbourg.
Pour avoir la consommation réelle, je dois attendre la saison 2011 avec
le complément de gazole dans les réservoirs.
En conclusion cette croisière estivale (125 heures au moteur et 195 écluses)
m’a fait dépasser le chiffre de 1000 écluses. Le bateau s’est
magnifiquement comporté et j’ai hâte de le tester en mer, l’année
prochaine.
Août 2011 : après avoir complété le plein du bateau,
la consommation depuis Strasbourg s’établit à 500 litres
de gazole pour 125 heures aux moteurs soit 4 litres à l’heure.
Le rendement par kilomètre parcouru est de 0,81 litres puisque la distance
entre Strasbourg et Carrières-sous-Poissy est de 620 km.
Port de Plaisance - 57810 Lagarde - France
Livraison de carburant à quai (Halte nautique d’Epernay)