Plaisance et Plaisanciers

Croisière 2006 sur la côte normande jusqu’à Ouistreham


29 Juillet :

Aujourd’hui, le temps est superbe. Il fait chaud, environ 33°C et le ciel est tout bleu. Nous larguons les amarres pour le port de l’Ilon vers 14h45, après déjeuner. Nous profitons de notre passage devant le nouveau port de Verneuil-sur-Seine pour aller dire bonjour aux copains qui ont quitté Port Saint-Louis. Cela ne nous prendra qu’une demi-heure, la plupart étant partis en vacances.
Cette année nous ne sommes que quatre à bord pour trois bonnes semaines. Ma sœur, mon neveu, mon épouse et moi.


Au début je pensais faire la boucle par la mer pour rejoindre Saint-Valery-sur-Somme, puis rejoindre l’Oise et ensuite mon port d’attache. Mais renseignement pris auprès de la DDE d’Amiens, le tirant d’eau garanti n’étant que de 1,2 m sur la Somme cette année. Nous irons donc sur la côte Normande en Direction de Caen et peut-être plus loin en fonction de la météo. En navigation pour l’Ilon, nous croisons deux plaisanciers et quelques commerces.
Nous arrivons au port vers 19h00. Le plan d’eau est calme, pas un souffle de vent et il fait toujours aussi chaud.



30 Juillet :

Le ciel est légèrement gris, mais il n’y a pas de vent (22°C). La descente, à Méricourt, se fait tout en douceur avec un autre bateau de plaisance, parti lui aussi du port. La pluie nous surprend en sortant de l’écluse vers 09h30, après la douche prise à cause des fuites dans le mur bâbord. Un très gros orage nous accompagne pour la pause déjeuner à Vernon. Les personnes de la halte nous assistent pour notre accostage sous la pluie. Merci
Maintenant nous sommes trois bateaux, depuis l’arrivée d’un plaisancier qui a des problèmes avec son embase.


Nous repartons peu après 14h00, il ne pleut plus et le ciel se dégage. Nous passons l’écluse Notre-Dame-de-la-Garenne à 15h20 avec notre plaisance du matin. Une péniche pilotée par un « grincheux » trouve que nous sommes mal placés dans l’écluse alors que nous occupons la position dictée par l’éclusier. Le Port de Venables est complet, le ponton des Andelys est occupé par des péniches, pourvu que le ponton de Muid au PK 183,5 soit libre. Gagné, nous y arrivons vers 18h00 sous le soleil enfin revenu.



31 Juillet :

Ce matin, le temps est nuageux, mais pas de vent (18,5°C). Nous croisons le « Seine Princess » un bateau de croisières, puis un commerce au PK 197. Amarrage au quaien rive gauche face à l’île Gribouillard au PK 201 pour la pause déjeuner, avant la descente sur Rouen. Le soleil


La VHF portable est à plat pour passer l’écluse de Poses, car j’ai oublié de la recharger. Peu importe j’utilise la VHF fixe à l’intérieur. Nous attendons une vingtaine de minutes le « Séquoya », une péniche de Conflans Sainte-Honorine qui va écluser avec nous. Nous sortons de l’écluse à 14h00. L’inversion du courant a lieu à 16h15 à Oissel. Notre vitesse passe de 14 km/h à 8 km/h, nous nous traînons. Nous arrivons à la halte de l’île Lacroix à Rouen vers 17h30. Pas de difficulté pour l’amarrage au premier ponton, malgré le courant.




01 au 03 Août :

Nous sommes bloqués à Rouen car la météo sur Le Havre est très mauvaise. La halte se remplie avec tous les bateaux qui souhaitent descendre vers la mer et qui comme nous, sont bloqués par les mauvaises conditions météorologiques. Le vent est très fort, 5 à 6 avec des rafales à 7.
Le 03 Août, nous apprenons qu’un voilier s’est échoué sur la plage de Deauville, 1 mort et un sauf qui a nagé pendant plus de quatre heures pour rejoindre le Havre. Beaucoup de plaisanciers qui attendent n’ont jamais fait la descente. Pour moi, ce sera la troisième fois dès que les conditions météo le permettront. Si cela dure encore, adieu la mer cette année et retour en eau douce.



04 Août :

La météo annoncée sur le Havre est confirmée, vent force 3 à 4 avec houle à 0,8 m. La basse mer commence à 18h41 pour un coefficient de 34. Nous partons donc vers 08h30. Il fait 13°C, le soleil brille, le courant est contraire, mais il n’y a pas de vent. Nous servons de « bateau pilote » à deux autres plaisanciers sympathiques qui n’ont jamais fait la descente avec leur bateau, et qui ont demandé à nous accompagner.


Environ trente minutes après notre départ, une vedette blanche sous pavillon Anglais nous trémate rapidement. Elle aussi est partie de la halte de Rouen. Pour information, un arrêt est possible à la Bouille en rive gauche sur un ponton plaisance au PK 260. L’accostage y est autorisé.
La renverse du courant a lieu à 10h40 au PK 262. Nous atteignons la vitesse de 15,6 km/h sur le GPS. Nous croisons le « MS Cézanne » au PK 302 et passons sous le pont de Brotonne vers 14h10.
A 15h00 nous recevons un appel sur la VHF 73 pour nous signaler un bateau en feu sans plus de détails. Effectivement, j’aperçois une colonne de fumée qui monte, droite dans le ciel, au loin.
Des informations contradictoires nous parviennent ensuite, indiquant qu’il s’agit d’un bateau de plaisance. Je suis inquiet car depuis ce matin, le seul bateau de plaisance que nous ayons rencontré est celui des anglais. De plus il est trop tard à mon avis pour rejoindre la halte de Rouen en venant de la mer, à cette heure-ci.
Trente minutes plus tard nous apercevons ce bateau en feu au PK 326. Il n’y a plus rien à faire. Une épaisse fumée noire et beaucoup de flammes au raz de l’eau.
Les restes du bateau dérivent en rive gauche mais les deux plaisanciers qui étaient à bord sont saufs. On les aperçoit sur la rive. Il est probable à 95% que c’est le bateau sous pavillon Anglais qui nous a trématés ce matin. Que s’est-il passé ? Mystère.
Je contacte le "Contrôle de navigation" par VHF pour signaler l’étendue du désastre et donne des infos sur la dérive de la carcasse qui n’a pas encore coulé. Les pompiers ne sont pas encore arrivés auprès des deux naufragés.


L’inversion du courant a lieu à 15h40. Nous croisons le cargo « Daniel LAVAL » puis le « Great Morning » au PK 333. Nous passons sous le Pont de Tancarville à 17h45. Nous rattrapons un voilier parti du port de Rouen ce matin à 7h00. Celui-ci prend l’écluse juste après le pont.
Après Tancarville, nous sommes trématés par le « Fort Saint-Georges » puis par le cargo « Atlasgracht ». Nous sommes très secoués. J’appelle l’écluse de Honfleur sur la VHF 17 pour nous attendre. Les portes ferment à 19h15 et comme il est tard nous allons la manquer. Ils acceptent de nous attendre jusqu’à 19h20.
Un cargo qui ne veut pas se dérouter et qui reste sur sa droite se plaint par VHF que nous nous baladons de droite à gauche. Ce qui est faux puisque nous restons dans le chenal, bien à droite le long des bouées. Il souhaiterait que nous passions à droite des bouées. Et oui de temps en temps, « un mec » qui n’aime pas les plaisanciers, mais j’ai l’habitude : no comment.
Il y a beaucoup de vent dans l’écluse et beaucoup de spectateurs. L’amarrage est difficile mais nous sommes aidés par un bateau pécheur qui nous a vus faire notre spectacle. Le dernier bateau de notre flottille ne peut pas rentrer car les portes se ferment déjà. Il devra attendre la prochaine écluse dans une heure.
En sortant, nous nous amarrons au quai d’attente avant le vieux bassin après 11h de navigation non-stop, pour 114 km à 10,4 km/h de moyenne, il est 19h30. Nous passerons la nuit-là, mais pour l’instant, apéritif à bord du Carpe Diem avec les équipages très sympas des deux bateaux qui nous ont accompagnés toute la journée. L’un d’eux s’est même essayé à la pêche à la ligne en estuaire, peu avant le pont de Normandie.



05 Août :

Ce matin, il n’y a pas de vent mais du soleil et une température de 28°C. Nous changeons de position à 11h30 pour nous amarrer dans le vieux bassin face au musée de la marine. Des amis nous rejoindrons dans l’après-midi pour une visite. Je suis surpris car le port de Honfleur que je connais déjà, est vide. Il y a très peu de bateaux. La météo, les tarifs ?

06 Août :

Pas de navigation pour nous aujourd’hui, mais farniente. Par contre, nos deux bateaux accompagnateurs nous quittent et rejoignent Le Havre. Ils ont décidé de naviguer en direction de Fécamp alors que nous, c’est plutôt Ouistreham : « Bonne mer les amis et à bientôt sur l’eau ».



07 Août :

Météo du jour : matin, mer à 0,5m vent force 4 et après-midi 0,7 à 1 m, vent force 4. La route prévue est Ouistreham. Marée haute 09h45 pour un coefficient de 57. Nous avons le temps, car l’écluse est prévue à 20h15, 22h00 et 23h45. Nous faisons mouvement à 11h30 pour sortir du vieux bassin et nous amarrer avant l’écluse. Je laisse partir les furieux qui vont en mer. Nous prendrons la prochaine ou nous serons seuls. Pas de problème et à 12h15, nous sommes en route, mais les creux sont à 1,5m en moyenne.
Laurent, mon neveu, est malade au passage Est/Ouest du méridien. Ma sœur et mon épouse me demandent de me détourner sur Le Havre car la mer est moins calme que prévu. Nous y arrivons après une navigation d’environ une heure après la sortie du chenal de Rouen à la bouée n°4. Je commence à connaître l’estuaire, cela n’a donc pas posé de problème particulier.
Nos compères de Rouen sont toujours là et nous attendent sur le ponton pour les amarres. Nous avons faim car il est 15h00 et le « Bermarc VI », poussera la gentillesse jusqu’à nous préparer un déjeuner rapide à son bord : merci les amis.



08 Août :

Aujourd’hui, je reste au port du Havre, la mer est trop forte. Le départ est prévu demain matin à 06h00 pour Ouistreham. C’est le jour que choisissent pourtant nos amis pour remonter vers Fécamp. Les informations reçues par téléphone sur leur navigation n’encourageaient pas à sortir. Ils se sont bien amusés avec des creux de plus de deux mètres.



09 Août :

Prévisions de la météo : mer calme (0,5 à 1 m), 17°C au thermomètre et vent force 3 à 4 Ouest Sud-Ouest. Marée haute à 11h30 coefficient 86. Tout est bon sauf les creux, 1 m et quelquefois 1,5 m. Bruine à partir de 9h30 non prévue.
Nous sommes partis dès le jour vers 06h20, avant le lever du soleil. Beaucoup de courant contraire car la marée monte. Après une traversée sans histoire avec très peu de bateaux sur l’eau, nous sommes amarrés au ponton d’attente de l’écluse à 11h25. Il ne pleut plus, mais le ciel reste menaçant. Nous avons environ 30 minutes d’avance. Il n’y a que quelques bateaux en attente, si bien qu’il n’est pas nécessaire de se mettre à couple. Nous passons l’écluse à midi. Seulement 25 cm à monter avec une douzaine de bateaux, surtout des petits.
Le ponton visiteur est libre et on nous attend pour les amarres. Le soir, nous avons droit à un superbe feu d’artifice sur le canal face au port, spécialement pour nous accueillir. Il n’est même pas besoin de se déplacer, la vision est excellente depuis le bateau. Non je plaisante, c’était prévu avant notre arrivée.



10 Août :

Un voilier Belge s’est mis à couple pour deux nuits. J’ai mis un peu d’essence dans l’annexe pour nous promener dans le port et sur le canal de Caen à la mer, avec le "Titi" mon neveu. Je ne navigue pas aujourd’hui car la mer est trop forte, vent force 5 à 6 en rafales. Le départ est prévu demain matin à l’écluse de 11h15 pour Dives. Marée haute à 13H00 coefficient 105. La météo prévoie une mer peu agitée avec des vents force 4 à 5. Pas de problème pour le Carpe Diem car je suis déjà sorti par force 6.



11 Août :

Vent force 3 à 4 Nord/Ouest, mer peu agitée. Température clémente. Pleine mer à 12h52. Creux 1 m.
Nous partons pour le ponton gasoil en libre-service. Je remets 100l par sécurité, mais normalement j’ai assez pour rentrer à Port St Louis. La porte de l’écluse s’ouvre à 11h05. Nous nous amarrons à gauche pour juste 25 cm de descente. Environ 25 bateaux sont avec nous. Que des voiliers et la vedette de la gendarmerie.
Nous sortons à 11h50, la mer est presque déjà haute. Dans le chenal, cela tape un peu car la mer est trois quart avant. Après la bouée n° 6, je prends direction Nord/Est vers Dives. Vers 12h40, j’entends un appel sur le canal 16 pour une panne moteur devant le casino de Cabourg. C’est la vedette de la SNSM qui sortira pour le remorquage du bateau, juste devant nous. Nous le suivrons pendant la remontée du chenal conduisant au port. Comme la mer est haute, nous n’avons pas ressenti le passage de la barre à l’embouchure de la rivière Dives.



12 Août :

Les prévisions de la météo, ciel gris, pluie et vent force 6 avec rafales à 7 et une mer agitée (1,2 à 1,8m) nous bloquent au port. Nous verrons demain.



13 Août :

Aujourd’hui, c’est pire, après le gros orage de cette nuit. Les prévisions donnent un avis de vent frais avec des rafales à 8 et une mer entre 2 et 2,5m. La prudence nous consigne de nouveau au port. Nous verrons demain, si le temps s’améliore.

14 Août :

La météo est en nette amélioration : mer avec creux compris entre 0,5 m et 0,8 m. Vent force 3 plein Ouest, température 20°C. Marée haute à 15h17. C’est décidé, j’en profite. Nous laissons partir les petits bateaux, puis à notre tour, prenons la direction du sas de sortie. Au départ de Dives-sur-Mer nous avons un fort courant contraire et quelques gouttes d’eau à la sortie du chenal. Vagues 3/4 avant tout au long du parcours après avoir pris sur tribord à la bouée de sortie du chenal, pour rejoindre Le Havre. Cela bouge un peu, mais cela reste raisonnable.
Après le plateau des Ratelets, la mer et le vent ont forci. Les creux sont plus importants et nous avons des rafales de vent à 4/5. Partis à 13h10, à 16h00 nous sommes amarrés au port du Havre au ponton des visiteurs.



15 Août :

Les prévisions météo du matin : mer 0,5 m et vent force 4. Marée basse à 10h37.
Nous partons après 09h00 et nous rencontrons un fort courant contraire dans le chenal de Seine. On se traîne jusqu’à Honfleur. L’inversion du courant se fait vers 12h30. Nous sommes trématés par un catamaran à moteur, face à Honfleur. Nous le retrouverons à Rouen. Nous passons le pont de Normandie à 12h40 et une heure plus tard, le pont de Tancarville. Nous marchons bien avec des pointes à 19 Km/h. Nous ne trouvons pas trace de la vedette qui a brûlé. Passage du pont de Brotonne à 15h30.
Nous croisons un remorqueur à Jumièges qui va nous secouer pendant 30 minutes. Nous sommes le 15 Août et il y a peu de navigation sur la Seine. Un orage nous surprend vers 18h30 avec comme résultat d’être trempé à l’arrivée, car je pilote en extérieur. A la halte de Rouen, on nous aide pour l’amarrage. Nous avions annoncé notre arrivée et nous prenons la dernière place disponible. Après un apéritif bien mérité avec de la liqueur de pommes et du vin champagnisé, les femmes sont très, très gaies. La bouteille de cidre bouché qui a suivi, n’a certainement pas arrangé les choses.



16 Août :

Départ pour Poses vers 14h00. Le courant est contraire, mais il fait beau, 23°C. Un voyant, que je crois être celui de la pression d’huile, s’est allumé au PK 212. D’après les symptômes je pense à un mauvais contact car pas de perte de pression ni de puissance. La température du moteur est normale. Je réduis néanmoins les gaz par précaution et préviens l’écluse de Poses que nous arriverons vers 19h15 en régulation.
Nous passons l’écluse à 19H10, elle est prête. Pas de problème, nous ne payons rien. Aujourd’hui, le dénivelé est important : 7,5m, car la marée est basse. Nous nous amarrons au quai face à l’île « Gribouillard » avec deux autres bateaux. La pluie nous oublie jusqu’à 20h00.



17 Août :

Le voyant est toujours allumé quand nous partons peu après 08h00. En fin de compte c’est le voyant de charge batteries. Un mauvais contact qui sera résolu à Port Saint-Louis. Le temps est gris, mais il ne pleut pas et la température est clémente. Nous rencontrons un bateau de VNF au PK 182 au milieu du chenal, mais nous ne sommes pas contrôlés et il se met à pleuvoir. Nous croisons une drague en action à Vétheuil. Le passage de l’écluse de Méricourt se fait à 17h00, tout seul.
Le pioupiou, mon neveu, nous fait l’honneur de sa présence sur le pont pendant une demi-heure. Au total, une quinzaine de péniches nous ont croisés. L’amarrage au port de l’Ilon sera simplifié par l’absence de vent. J’en profite pour faire un tour du plan d’eau avec l’annexe, histoire de dessaler le moteur. Le pioupiou m’accompagne avec grand plaisir. Notre petite promenade dure environ une heure.



18 Août :

Nous partons vers 08h00 pour la dernière étape de notre voyage. Le temps est gris, mais il ne fait pas froid et il n’y a pas de vent. Vers 10h00, celui-ci se lève. Il est très fort et la Seine est frisée de tresses blanches.
Cela se calme un petit peu pour notre arrivée à Port St. Louis, mais personne n’est là pour nous aider. Je suis obligé de m’y reprendre à deux fois pour mettre le bateau à sa place, car la première fois, une claque de vent au dernier moment, m’a fait mettre en travers. Enfin, ça y est, nous sommes amarrés et il est midi. Après le déjeuner, il ne restera plus qu’à faire les bagages et attendre l’année prochaine pour une nouvelle croisière.



Pour moi, cette année c’était la dernière sortie, devant repartir pour mon travail à l’étranger (en Iran). Avec la sortie du mois de juin, je totalise quand même 110 heures au moteur. A l’année 2007 maintenant, pour faire un autre voyage dont le parcours n’est pas encore fixé. Nous verrons bien aux vacances prochaines.


La Normandie
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