Plaisance et Plaisanciers

Croisière 2005 en région champenoise par la Seine, l’Oise, l’Aisne, la Marne et de nouveau la Seine


05 Août :

Pour ce premier jour de croisière, nous partons de Port Saint-Louis, sous la pluie, vers 10h30 du matin. Nous sommes cinq à bord, mon épouse, ma sœur, mon neveu et mon cousin. Nous passons l’écluse d’Andrésy une heure plus tard et arrivons sans encombre sur l’Oise. Nous nous arrêtons le long du ponton juste après l’entrée de Port Cergy en rive droite, pour le déjeuner.


Il ne pleut plus. Je veux appeler l’écluse de Pontoise par la VHF portable, mais pas de chance, j’ai oublié de la recharger. Je branche le petit onduleur pendant dix minutes et je peux enfin appeler. Je la remettrai en charge après l’écluse. A la sortie nous sommes bloqués vingt minutes par l’alternat provisoire mis en place pendant les travaux sur le pont à Pontoise. Ensuite les écluses s’enchaînent jusqu’à Boran qui sera notre étape pour ce premier soir de croisière ou nous arrivons vers 19h00. La place est libre sous le saule pleureur et il y a suffisamment d’eau sous la coque. Il n’y a pas l’électricité, ni l’eau, mais le réservoir est plein et j’ai le groupe électrogène.



06 Août :

Ce matin, le temps est nuageux, mais il ne pleut pas. Après l’écluse de Creil, j’aperçois un bateau en travers de l’Oise avec un gyrophare blanc. J’ai gagné une partie gratuite et je réduis la vitesse. Le bateau de VNF nous accoste en pleine eau pour un contrôle de vignette. Pas de problème car je suis en règle.


Après déjeuner, j’appelle le port de Jaux par téléphone pour leur demander s’ils peuvent nous accueillir ce soir. La réponse est positive et nous arrivons vers 17h00. Le responsable du port est là pour prendre nos amarres. Ce fait est à noter car c’est de plus en plus rare. Ce soir ce sera restaurant, ce qui nous fera une réduction pour la nuit. Ce petit port sur l’Oise, juste avant Compiègne est très sympathique et le repas au restaurant du port, très abordable. C’est une halte à retenir.



07 Août :

Le soleil brille et il y a un peu de vent. Nous partons vers Compiègne peu après 09h00. Nous entrons sur l’Aisne une heure et demie plus tard. Toutes les écluses jusqu’à Soisson sont équipées de VHF. La navigation est agréable sur cette rivière un peu sauvage. Depuis Compiègne, le parcours est nouveau pour moi. Pour déjeuner, nous nous arrêtons à Attichy au PK 91,5 en rive droite. Le village est charmant et accueillant pour les plaisanciers avec un beau ponton flottant et beaucoup d’eau. A 17h15, nous sommes amarrés à la halte de Soissons en centre-ville. Cette halte est gratuite et équipée d’eau, d’électricité, sanitaires et douches. Nous passerons la journée de demain à visiter la ville et faire quelques courses, car sur ce bateau, c’est incroyable comme le frigo se vide rapidement.

08 Août :

Après avoir fait les courses pour remplir de nouveau les coffres, nous passons le reste de la journée à nous promener et à visiter la charmante ville de Soissons, surtout les églises. Le temps est au beau et la température agréable, nous en profitons.



09 Août :

Le soleil se met à briller après une brume matinale. Avant de partir, je porte une annotation sur le livre d’Or de la capitainerie :
« Merci Monsieur le Maire de Soissons, votre ville est très jolie et vous savez accueillir les plaisanciers de passage ».


Vers 09h30 donc, nous larguons les amarres pour Berry-au-Bac. Les écluses se succèdent et nous nous arrêtons pour déjeuner au PK 40. Une péniche en profite pour nous trémater sans ralentir. Sa vague nous arrachera un piquet. Heureusement, il y en avait trois. Le soir, je prends contact avec l’écluse de la Cendrière par VHF, juste avant Berry-au-Bac. L’éclusier nous indique dix minutes d’attente pour une péniche avalante. Comme il y a du vent, j’accoste au milieu du ponton d’attente.


Arrive derrière moi, ce que j’appellerais « le CON dans toute sa splendeur » à pleine vitesse. Ou sont les contrôles radar ? Sans savoir, il commence à m’engueuler car je suis mal positionné pour la nuit. Je lui indique gentiment que j’attends l’écluse et il en profite pour essayer de me passer devant. J’enlève le mot « gentiment » de mon langage et il s’amarre derrière moi.


Cet épisode étant terminé, nous passons l’écluse ensemble et arrivons dans la gare d’eau pour la nuit. Attention, il faut s’amarrer immédiatement à gauche en sortant de l’écluse car les quais qui semblent accueillants sont des pièges. La gare d’eau est envasée et les 2 mètres de tirant d’eau annoncés sont en réalité 80 centimètres. De plus il n’y a aucune commodité mais nous passerons une nuit au calme. Pas un bruit sauf celui des poissons qui sautent.



10 Août :

Le temps est nuageux, mais il y a un peu de soleil. Nous attendons que toutes les péniches présentes devant Berry 1 soient parties. Enfin vers 10h00 nous passons à notre tour. Notre grincheux d’hier a déjà disparu. Nous ne le retrouverons qu’à Epernay.

Les écluses s’enchaînent, mais à Gaudet, nous sommes de nouveau contrôlés par VNF pour la vignette. Il y a beaucoup de trafic, des commerces et surtout les plaisanciers Hollandais qui rentrent chez eux. Nous arrivons au port de Reims vers 16h30. Nous sommes à moins de dix minutes à pieds de la cathédrale et nous en profiterons pour nous ravitailler et visiter la ville demain. La météo prévoie du beau temps, ce sera parfait.



11 Août :

Il fait beau aujourd’hui. Comme prévu, le matin est consacré au ravitaillement et à la ballade dans les rues piétonnes toutes proches. L’après-midi, visite de la Cathédrale avec montée tout en haut pour admirer le paysage aux alentours. Beaucoup de marches, mais notre effort est récompensé car la vue par temps clair est superbe.



12 Août :

Le ciel est gris, mais la température est agréable. Nous partons vers Condé-sur-Marne qui sera notre étape de ce soir. A l’écluse de Huon, le courant traversier est très fort et ce sont les pares battages qui nous sauvent. Nous nous présentons au tunnel du Mont-Billy vers 14h40 après déjeuner (long de 2320m). Je prends contact par téléphone pour connaître le temps d’attente. On nous annonce vingt minutes.


Nous nous amarrons tranquillement pour attendre et un plaisancier Anglais nous rejoint. Le temps passe et après la sortie de la péniche qui était sous le tunnel, le feu restant au rouge, je rappelle. On m’annonce alors qu’une autre péniche a grillé le feu et est entrée sous le tunnel. Nous sommes maintenant trois bateaux à attendre. La fameuse péniche arrive enfin et à la sortie met les gaz à fond à notre niveau. L’amarrage de notre Anglais saute et son bateau se met en travers. L’accident est évité d’un cheveu car la péniche (Vesle 9897 F) se rendant compte de « sa bêtise », coupe ses gaz. J’ai envie de signaler ce comportement à VNF.


Le feu passe au vert et nous pouvons enfin pénétrer dans le tunnel après une heure d’attente. Nous sommes maintenant « avalants » et attaquons la chaîne d’écluses automatiques pour rejoindre la halte. Tout se passe bien jusqu’à la dernière écluse, à part la panne des feux de l’écluse de « Champ bon Garçon ».
Il est juste 18h00 et celle-ci reste obstinément fermée. Nous sommes à 50 m de la halte. Pendant la manœuvre d’amarrage, j’aperçois une personne qui semble se diriger vers le poste de commande de l’écluse.
Je lui demande si elle est de VNF et lui explique que je suis bloqué devant la porte. J’ai de la chance, car il est effectivement en charge de l’écluse et me propose de me faire passer en manuel. J’accepte évidemment avec moult remerciements et nous pouvons enfin nous amarrer pour la nuit avec l’aide des plaisanciers présents (4 € la nuit avec eau et électricité).


Nous passons une bonne soirée d’autan que Pioupiou, le mousse et en même temps mon neveux de 13 ans, nous raconte l’histoire du moustique spéléologue qui est rentré dans son duvet avec une lampe torche pour aller le piquer au pied. Histoire à suivre…



13 Août :

Ce matin, il fait du soleil, mais la température est fraîche. Nous partons pour la halte nautique d’Epernay ou nous arrivons pour le déjeuner. Le canal Latéral est très bien entretenu et surtout très fleuri. Je n’ai jamais vu un tel accueil si chaleureux à une halte nautique.
Le prix de la nuitée est de 16 €, mais nous récupérons cinq entrées gratuites pour aller visiter les caves de Castellane avec dégustation (il faut savoir que les visites sont payantes).
Le soir l’apéritif est offert par la halte. Comme nous allons dîner au restaurant « Les Terrasses », un autre apéritif nous est offert et nous faisons un super repas. Le gérant du port a emmené mon épouse avec sa voiture au restaurant situé à environ un kilomètre et demi et une des serveuses l’a ramenée après le repas.

Le Pioupiou est très excité. Il a probablement goûté trop de Champagne cet après-midi. Ce soir le moustique spéléologue est en casque de moto. Si cela continu, on va le noyer, pas le moustique, le Pioupiou. Pour l’anecdote, nous retrouvons le plaisancier de Berry-au-bac. Celui-ci est amarré à environ 800 mètres de la halte car il a trouvé que la nuitée était trop chère. Heureusement pour nous, il ne restait qu’une place. Un conseil, le détour est obligatoire pour la halte nautique d’Epernay.



14 Août :

Après un petit déjeuner avec croissants mais dont le café est offert, nous quittons le canal Latéral à la Marne et partons pour Château-Thierry sans oublier de remplir le livre d’Or. Il a plu cette nuit et il y a beaucoup de vent. Nous sommes sur la Marne et arrivons à l’écluse de Cumières à 10h20 (VHF 20) où nous recevons le boîtier magique pour commander les écluses suivantes.
Il commence à pleuvoir. Après déjeuner, à l’écluse de Courcelles, une péniche se présente à fond pour rentrer dans le sas, sans s’occuper du fait que nous étions en train de sortir. « Encore un CON » et l’accident est évité de justesse.
Nous arrivons à Château-Thierry en fin d’après-midi avec un vent très fort. La halte qui est mentionnée sur les cartes ne fonctionne plus. Ici, en rive droite au PK 50,5 l’eau et l’électricité sont gratuites, mais le stationnement est limité à 24 heures. Une heure après notre arrivée, un gros orage, encore un, …
Demain, nous visiterons la ville et ferons les courses.



15 Août :

Le temps est gris et nous avons même droit à quelques gouttes d’eau. Qu’importe ce sont les vacances et nous en profitons après avoir fait le tour des commerçants locaux, pour nous promener dans la ville où naquit Jean de La Fontaine. Il s’en suivra la visite du château fort, fondé au XIIe siècle par les comtes de Champagne.



16 Août :

Nous partons sous un beau soleil et un ciel tout bleu, mais la température est fraîche. Nous rendons la télécommande à l’écluse d’Azy. Nous nous arrêtons à celle de Courtaron pour le déjeuner. Deux plaisances sortent du sas, ce sont les premiers que nous voyons de la journée. Un plaisancier français viendra nous rejoindre au cours du repas.
Après déjeuner, nous croisons une péniche à vide au PK 106, qui navigue très vite et soulève une vague de soixante centimètres. Nous nous arrêtons pour la nuit à Isles-les-Meldeuses au PK 113. Le petit village est situé à côté de l’usine élévatrice du canal de l’Ourcq, mais l’usine est fermée. Dommage car j’aurais bien visité.
Une péniche nous a rejoints et nous assistons à la manœuvre de transfert d’une voiture sur le bateau avec les explications d’un marinier très sympathique.
Maintenant la suite des histoires à Pioupiou, « l’histoire du moustique spéléologue » :


Il était une fois une très grande tribu de moustiques, où chaque moustique avait un titre particulier. Tous les moustiques étaient spéciaux, tous sauf un. Seul un moustique n’avait pas de titre et ce moustique était très triste. Tous les autres l’évitaient car il était différent. Il voulait devenir le moustique « spéléo ».
Pour le devenir, il devait trouver le moustique « Capitaine » mais il ne savait pas où il était. Il s’en alla trouver le moustique « voleur », mais celui-ci ne voulait pas dire ou était le « Capitaine », sauf, s’il volait une groseille à la famille d’à côté qui s’appelait les « B ... ». Dans cette famille il y avait le père, la mère et le fils. Le moustique avait très peur d’y aller, mais il prit son courage à deux mains et alla à la cuisine.
Le problème, c’est que toute la famille était dans la cuisine et ces gens n’aimaient pas les moustiques. Le moustique fonça sur la table et saisi la groseille. Il essaya de partir mais la groseille était lourde et cela le ralentissait. Les membres de la famille avaient sorti les tapettes à mouches. Notre moustique esquiva le plus possible et parti par la fenêtre pour se cacher dans l’herbe. La famille « B ... » ne retrouvant pas le moustique, rentra et ferma la fenêtre.
Notre héro reparti voir le moustique « voleur » et lui remit la groseille. Le moustique « voleur » lui indiqua que le moustique « Capitaine » était sur le bateau. Notre moustique reparti le plus vite possible vers le bateau pour aller voir le « Capitaine ». Le moustique « Capitaine » lui expliqua que pour avoir un titre, il fallait faire une action en rapport avec le titre convoité. Donc le moustique devait explorer un endroit inconnu pour avoir le titre de moustique « Spéléo ». Notre futur spéléologue décida donc d’aller de nuit dans le lit de l’enfant « B ... ». Celle-ci étant venue, il prit son envol pour la chambre, passa par la fenêtre et fonça dans le lit. Il escalada le ventre et les jambes et arriva en haut des genoux. Il aperçut les pieds et il ne résista pas à l’envie de laisser sa marque, donc il piqua le pied droit de l’enfant « B ... » qui se réveilla. L’enfant essaya d’attraper le moustique qui tentait de fuir sans trouver la sortie. Notre héro fini par apercevoir la lampe de chevet de l’enfant et vola dans cette direction, l’enfant donna un coup qu’il évita au dernier moment. Enfin il sorti du lit et parti de la maison par la fenêtre.
A son retour le moustique « Capitaine » lui donna le titre de moustique « Spéléo » et les autres moustiques l’acceptèrent. FIN
Laurent, 14 ans.



17 Août :

Ce matin le ciel est bleu et le soleil brille, mais la température est fraîche. Nous arrivons à la halte de Meaux en fin de matinée (Eau, électricité et stationnement gratuit). Pontons flottants avec 4 m d’eau, un paradis. L’après-midi est consacrée à la visite de la ville, de la cathédrale et du musée Bossuet.

Nous croisons de moins en moins de plaisanciers. La société de locations Marne Loisirs basée à Meaux, est fermée. Ceci explique peut-être cela, mais surtout cela signifie qu’il est impossible, maintenant, de louer un bateau sur la Marne près de Paris. En fin de journée, je profite de la douceur de la température pour aller discuter avec mes voisins de ponton, des Américains très sympathiques qui apprécient le champagne.



18 Août :

Nous partons sous un ciel bleu, soleil et une température agréable. Nous trématons une péniche au PK 139, après l’avoir prévenue par VHF.
Après la sortie du tunnel de Chalifert, un « IMBECILE », s’amuse à lancer un morceau de bois à son chien, dans l’eau devant le bateau. Il y a des coups de pied au … qui se perdent.

Nous nous arrêtons devant le camping de Neuilly-sur-Marne pour déjeuner. L’après-midi nous traversons le tunnel de Saint-Maur, à fond sur demande de l’écluse qui nous attendait, le feu étant vert pour nous.
Arrivé en plein milieu du tunnel, j’aperçois une péniche qui se présente devant la sortie, face à nous, et qui commence à avancer doucement. Heureusement, il nous aperçoit à son tour et fait marche arrière. Il avait grillé le feu qui était rouge.


Nous passons les deux dernières écluses de Marne avec un commerce et entrons dans le port de la Bastille, après une demi-heure d’attente au ponton de l’écluse du canal Saint-Martin, vers 17h00.
Nous avons de la chance car nous sommes justes en face des douches.





19 Août :

C’est notre dernier jour de navigation. Il pleut quand nous partons. Nous passons l’écluse de sortie en Seine, à 08h20 juste pour l’alternat, devant une équipe de cinéma en préparation pour un tournage.
Nous traversons Paris, tranquille à cette heure, à vitesse réduite pour profiter du paysage. Le midi, arrêt casse-croûte à la halte de Rueil. Un plaisancier Belge vient nous y rejoindre.


Après déjeuner, nous partons pour l’écluse de Bougival. Le vent se lève et devient très fort. Nous arrivons à Andrésy à 17h10 avec un convoi derrière nous et le vent qui est de plus en plus fort.
A l’ouverture des portes, nous sommes plaqués brutalement de l’autre côté par une claque de vent, même chose pour le convoi qui pourtant est beaucoup plus lourd que nous. Heureusement, nous n’étions pas à couple.
Mon matelot Laurent (mon cousin) a été obligé de lâcher l’amarre. Nous avons récupéré celle-ci après la sortie du convoi. Un grand merci à l’éclusier d’Andrésy. Nous arrivons à Port Saint Louis toujours avec du vent vers 18h00. L’amarrage est facilité par l’aide de mon voisin de ponton.



En 15 jours, nous avons parcouru 550 km, par la Seine, l’Oise, l’Aisne et son canal Latéral, le canal de la Marne à l’Aisne, le Latéral à la Marne, la Marne et enfin de nouveau la Seine en 80 heures au moteur. Le groupe électrogène a tourné seulement cinq heures pour 3,5 litres d’essence.


Epernay et sa région
Histoire de la ville de Soissons
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