Plaisance et Plaisanciers

L’achat du Carpe Diem en octobre 2001



L’histoire que je vais vous raconter concerne la transformation d’un rêve en une réalité, ou comment, après avoir signé un contrat de courtage, on se retrouve propriétaire d’une vedette hollandaise de 11 m. Il est vrai que cela s’est passé en 2001, mais j’utiliserai souvent le temps présent, tant cette expérience est encore gravée dans ma mémoire. J’ai l’impression en écrivant ces quelques lignes, de visiter les ports de vente aux Pays-Bas à nouveau.



Le voyage vers la Hollande :

Parti de la région parisienne le dimanche, mon épouse et moi, nous avions passé la nuit dans un hôtel au sud d’Amsterdam qui nous avait été réservé par la société Koejac, notre « courtier ». Le lundi matin, nous avions rendez-vous pour récupérer Mr Jacob à l’aéroport d’Amsterdam. A peine était-il arrivé, qu’environ 30 minutes plus tard, nous pénétrions dans le premier port de vente au sud-ouest de la ville. Que de bateaux ! Cette remarque est la première qui me vint à l’esprit, surtout après avoir été à St. Jean-de-Losne, comme ce fut notre cas.
Ici, en Hollande, nous ne jouons pas dans la même catégorie. Le bateau n’est pas considéré comme un luxe, mais comme un art de vivre.



Premier jour :

Dans ce premier port, environ une centaine de bateaux étaient là à nous attendre, nous, ou un autre acquéreur. Le premier que nous avons visité était un Molen Kruiser de 12,50 m, équipé d’une baignoire. Il est difficile de faire son choix devant tant de possibilités. Par contre nous étions rassurés, dans le sens où j’étais certain que nous trouverions notre bateau dans ce port ou dans un autre. La journée se passa ainsi sans interruption, même pour déjeuner, de port en port, de bateau en bateau. Le soir, à l’hôtel et après un bon repas, nous fîmes le bilan en regardant les photos prises dans la journée. Celle-ci avait été belle, du soleil en octobre, et les visites nous avaient permis de faire une première sélection, mais pas de prendre une décision.



Seconde journée :

Le lendemain matin, après un solide petit déjeuner, nous sommes partis pour le nord de la Hollande avec un arrêt à Sneck qui est le fief des chantiers Aquanaut.
Ce fut une brève visite extrêmement intéressante sur le mode de construction artisanal de nos chers bateaux. Le temps étant avec nous comme la veille, nous continuâmes nos visites dans les ports.



La découverte, il était là :

En tout début d’après-midi, dans la marina de Er Hattem, au détour d’un ponton, une vision, notre bateau nous attendait. Il correspondait exactement à notre cahier des charges d’après le descriptif qui était affiché. Le temps d’aller chercher les clés à la capitainerie et nous montons à bord. Alors là, une fois à l’intérieur, coup de cœur, nous étions certains que c’était lui.



Mr Jacob commence alors son inspection technique et dresse le devis des quelques petits travaux à effectuer pour une homologation en 4ème catégorie mer. Pendant ce temps, ma femme et moi, nous rêvons...


Notre courtier prend contact téléphoniquement avec le vendeur pour négocier le prix. En général, il arrive à obtenir 10% soit, le prix de sa commission. Négociation très difficile car le bateau n’est en vente que depuis une semaine. Enfin, il arrive à obtenir un rabais qui couvrira les frais de mise en conformité, surtout que les propriétaires, apprenant que le bateau allait partir en France, ne voulaient plus vendre. D’après ce que j’ai compris, ils souhaitaient nous présenter leur bateau dans les moindres recoins et la précipitation dont nous faisions preuve les déstabilisait un peu.



La sortie d’eau :

Une personne arrive alors de la capitainerie pour nous accompagner à la grue et sortir le bateau de l’eau pour l’inspection de la coque et de l’hélice. Nous mettons à profit cette petite demi-heure de navigation pour tester le moteur, la manette des gaz étant au maximum durant tout le trajet.
L’exercice consiste à contrôler si il y a des vibrations parasites dans l’arbre d’hélice, si le presse-étoupe est à changer, si il y a des fuites d’huile ou de liquide de refroidissement, si le moteur chauffe, à tester le circuit électrique pour vérifier que tout fonctionne correctement.
A peine étions nous arrivés, que l’équipe de la grue prend les choses en mains, si bien que 5 minutes plus tard, le bateau est hors de l’eau, accroché à la grue, mais reposant sur un madrier au sol.


Le contrôle de la coque :

Un moment exaltant, surtout quand vous voyez ce spectacle pour la première fois. Mr Jacob s’affaire immédiatement sur la coque avec un Karcher professionnel (très haute pression) présent sur place, pour vérifier qu’il n’y a aucun problème de corrosion.


Une heure après notre arrivée, nous étions complètement rassurés car le bateau était sain, sans aucune remise en état nécessaire. La remise à l’eau étant faite, nous prenons le chemin du retour à la même vitesse. Je prends la décision de faire rapatrier le bateau par la route jusqu’à Strasbourg pour la mise en conformité, un antifouling et une révision du moteur.


Ce sera, ainsi, plus simple pour l’organisation des visites des Affaires Maritimes et pour traiter toutes les questions administratives. Il ne faut pas oublier que j’ai acheté ce bateau à la société Koejac, qui m’a fait une facture, et non aux anciens propriétaires hollandais. De ce fait, elle avait la responsabilité administrative de la transaction et de la future immatriculation du bateau.



La réception à Strasbourg :

Tout alla très vite ensuite. Nous étions mardi, le vendredi le bateau était sur sa remorque au nord de la Hollande et le samedi soir suivant, à Strasbourg. Ce qui fait que le lundi nous avons pris la route pour Strasbourg afin de faire la réception du Carpe Diem. Nous lui fîmes nos adieux en fin de matinée jusqu’au printemps suivant où il était prévu de le rapatrier, par voie d’eau cette fois, jusqu’à son port d’attache à Carrières-sous-Poissy, à la Marina Port Saint-Louis. Mais c’est une autre histoire que je vous raconterai dans une autre page.


CARPE DIEM, vers latin du poète Horace qui signifie « Cueille le jour sans te soucier du lendemain » ce que nous mettons en pratique aussi souvent que possible, quand notre temps libre nous le permet.



Voici les caractéristiques de notre Carpe Diem quand nous l’avons acheté :

- construction Kok Kruiser en acier de 1977 (6 mm pour la coque),
- 11 m de long par 3,45 m de large et 0,95 m de tirant d’eau,
- tirant d’air de 3,2 m avec le mât,
- poids, environ 11 tonnes à vide,
- moteur DAF 475, 6 cylindres en ligne, 85 CV,
- refroidissement par Keel Cooling (pas de préparation particulière pour l’hivernage),
- vitesse maximum de 16 Km/heure à 2600 trs/mn,
- consommation en régime de croisière à 1800 trs/mn, environ 5 litres à l’heure (11 Km/h),
- 2 réservoirs de carburant pour un total de 450 litres et un réservoir d’eau de 650 litres,
- 2 postes de pilotage et un propulseur d’étrave, un bimini à l’arrière,
- une cabine arrière avec couchette double (1,3m de large), WC marin et lavabo,
- un grand carré avec banquettes,
- une douche avec lavabo,
- une cuisine (plaque gaz), avec une table pour le repas qui se transforme en couchette double,
- une cabine avant ouverte avec 2 couchettes en V,
- hauteur sous barrot minimum de 1,85 m dans la cabine arrière à près de 1,95 m au niveau de la cuisine et de la cabine avant,
- intérieur en acajou.


Aujourd’hui, le bateau est homologué en quatrième catégorie mer pour 7 personnes, et en cinquième catégorie pour 10 personnes. Et surtout, nous vivons notre rêve en Manche et sur les rivières et canaux de France.



Europe Boat Trading, ex société Koejac
Lien iNautia, site d’annonces de ventes de bateaux (tous pays)
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